Même si le nombre de tricheurs fraudant grâce à leur téléphone portable fut en baisse lors de la dernière édition du bac, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé hier que des détecteurs de mobiles seraient installés dans chaque académie. Vincent Peillon n’a cependant pas souhaité communiquer leur nombre ni leur emplacement. L’exécutif veut ainsi jouer la carte de la dissuasion en promettant que ces appareils circuleront de manière aléatoire entre les centres d’examen, et ce tout au long des épreuves...
Alors que les épreuves de l’édition 2013 du baccalauréat débuteront d’ici quelques jours, l’Éducation nationale veut jouer la carte de la dissuasion contre les tricheurs potentiels. Le ministère a en effet lancé hier une campagne de sensibilisation en ligne, destinée aux candidats et intitulée « Frauder au bac nuit gravement à la scolarité ». Des bannières publicitaires doivent ainsi être dispatchées sur le Web entre le 7 et le 16 juin, veille des premières épreuves, « sur plusieurs sites particulièrement fréquentés par ce public cible » indique la Rue de Grenelle. À la clé ? Un espace de préparation et de conseils, lequel renvoie notamment vers les annales du bac récemment mises en ligne par l’exécutif (pour en savoir plus, voir notre article).
Les portables, impliqués dans 40 % des fraudes en 2012
Cette année, l’Éducation nationale met l’accent sur un type de triche : l’utilisation frauduleuse de téléphones portables. Des appareils qui permettent non seulement de communiquer avec l’extérieur, mais qui offrent désormais une ouverture sur un nombre considérable d’informations dès lors qu’ils permettent d’accéder à Internet. Le problème n’est cependant pas nouveau, et la Rue de Grenelle indique que l’année dernière, les mobiles étaient impliqués dans 40 % des fraudes détectées (166 cas sur 419 suspicions de fraude observées).
Des « détecteurs ambulants » pour chaque académie
Vincent Peillon a donc décidé de sortir l’artillerie lourde. Pour cette session du bac, « toutes les académies sont équipées de détecteurs de téléphones portables dont le nombre et l’emplacement sont confidentiels » a annoncé hier le ministre. Et ce dernier d’ajouter que « les recteurs sont chargés de répartir les appareils de façon aléatoire dans l’académie et veillent à les faire circuler entre les centres d’examen tout au long des épreuves ». La démarche semble claire : dissuader les aspirants tricheurs pendus à leur mobile en laissant présager une détection inévitable.
Car la sanction encourue en cas de tentative de fraude peut s’avérer lourde de conséquences pour le candidat : nullité de l’épreuve correspondante, blâme avec inscription au livret scolaire, interdiction de repasser son bac pendant 5 ans, etc. Mais pourquoi ne pas opter pour des brouilleurs d’ondes GSM, qui pourraient s’avérer plus efficaces ? Car le brouillage pose des problèmes à la fois techniques et juridiques, mais aussi parce que la fouille des candidats est interdite, comme le notent Les Échos.
Le ministère de l’Éducation rappelle ainsi la règle s’agissant des mobiles : « L’utilisation des téléphones portables et, plus largement, de tout appareil non autorisé permettant des échanges ou la consultation d’informations est interdite ». Pour ceux qui se rendraient à leur centre d’examen avec un smartphone, une tablette ou un lecteur mp3, l’appareil en question devra être éteint, puis rangé dans leur sac ou confié aux surveillants.
Une implication des nouvelles technologies en baisse de 12 %
On notera enfin que si les mobiles restaient impliqués dans 40 % des tentatives de fraudes l’année dernière, leur utilisation était en fait à la baisse selon le ministère de l’Éducation nationale. Ce dernier indique effectivement avoir observé « une diminution sensible de l’utilisation frauduleuse des nouvelles technologies (smartphones, lecteurs mp3, etc.) : près de 12 % de cas en moins pour les baccalauréats général et technologique » par rapport à 2011. À moins que ce soit juste le nombre de personnes s’étant faites attrapées qui ait diminué... Quoi qu’il en soit, la Rue de Grenelle précise également qu’il y eu plus de sévérité en 2012 : le nombre de sanctions prononcées par rapport aux fraudes suspectées a ainsi grimpé de 12 %. Un argument qui pourrait lui aussi persuader certains tricheurs potentiels.
Vincent Peillon n’est cependant pas revenu sur un point : celui de la fuite des sujets sur Internet. Le précédent gouvernement avait pourtant affiché son volontarisme en la matière. En août 2011, le ministre Luc Chatel promettait ainsi la mise en place d’un « système de veille sur Internet pour détecter les fuites et les rumeurs. »
Commentaires (70)
Il se base sur quoi le détecteur pour détecter ?
donc il n’y aura pas des détecteurs partout
on peut imaginer des détecteurs de détecteur ?
c’est en tous cas bien triste que nous Peillon , en temps que contribuable un petit peu plus , pour des choses dont l’efficacité reste modérée …
Quelqu’un a plus de détails sur les problèmes juridiques liés au brouillage ? J’ai suivi le lien vers Les Echos mais aucune info supplémentaire n’y apparaît.
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Pas grave, on trichera à l’ancienne (cf. le film “Les sous-doués”).
C’est un surveillant qui passe avec son lecteur mp3 sur les oreilles… si ça grésille dans son casque, t’es grillé
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Pourquoi ne pas tout simplement mettre des tables transparente ?
Trop d’argent à l’éducation nationale ?
Peillon promet…
Si j’étais mauvaise langue je dirais : “le patron de la boite qui va vendre le matos doit être un copain, c’est tout”. Mais comme je ne suis pas mauvaise langue (dixit mes conquêtes féminines
" /> ), je ne le dirai pas.
Et sinon, se dire que l’important au bac c’est pas d’apprendre des choses par coeur, mais de savoir utiliser des éléments disponibles ? :x
En gros comme la fac quoi, t’as le droit d’avoir toutes les ressources que tu veux sous la main, c’est pas pour autant que tu réussis forcément.
Pourrons toujours triché en mettant a l’avance ce qui leur intéresse en pdf par ex. Et hop mode avion.
Pour les détecteurs, c’est lui qui promet mais c’est nous qui Peillon
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Si c’est un détecteur qui se base sur l’émission de data/sms, j’imagine que ce ne sera pas franchement efficace contre un téléphone en mode avion avec des fichiers de cours stockés en local…
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Et puis sinon pour les bacheliers d’aujourd’hui, il reste toujours les cours rentrés dans la bonne vieille calculatrice, comme autrefois !!
Et repeindre les salle d’exam avec de la peinture contenant des nanotubes de cuivre pour créer une cage de faraday ?? ils le font déjà pour certaines salles dans les hopitaux…
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non mais la fraude c’est surtout les fuites des sujets, et si il y a utilisation de portable c’est probablement offline comme stockage, donc le detecteur ne servira a rien
Très souvent interdit la calculatrice en effet. Mais c’est une bonne chose, on juge pas un élève sur la capacité de sa calculette mais sur ses raisonnements et ses démarches scientifiques (peu importe la matière).
En quoi ça va détecter les portables en mode avion lors du passage du type avec son détecteur ?
Il suffit de repasser son tel en normal après le passage du controleur…
Je vais citer Gaspard Proust : “sérieux vu le niveau, y’en a encore qui trichent ?”
Sinon, ces détecteurs ne servent à rien car même si un téléphone est détecté les surveillants n’ont pas le droit de fouiller les élèves…
Et pourquoi tout simplement ne pas supprimer le bac ?
ça coûte cher à l’état, ça implique du temps, du stress… et tout ça pour quoi ?
Au temps de nos grands parents le bac avait un sens, aujourd’hui le bac ne sert plus à rien.
Avant (il y a un demi siècle), on pouvait trouver du travail grâce au bac, aujourd’hui ça ne vaut rien si l’on a pas un diplôme d’enseignement supérieur.
La seule utilité du bac c’est de “passer dans la classe supérieure” : aller en prépa ou à la fac.
Faisons confiance aux enseignants qui connaissent les élèves pendant toute l’année scolaire pour détecter ceux qui sont capables de poursuivre. Exactement comme pour le passage du collège au Lycée.
Suite aux élucubrations des ministres successifs on en est arrivé à le vider de sa substance : les consignes officielles sont 80% minimum de réussite. Ce que les correcteurs et le jury interprètent : seuls les 20% les plus irrécupérables n’auront pas le bac. C’est devenu une formalité.
Donc on fait confiance au livret scolaire pour rattraper l’épreuve ratée. Faisons lui confiance jusqu’au bout et supprimons l’épreuve.
Contrôle continu, il n’y a que ca de vrai.
De toutes facons on y viendra. C’est la seule manière de détecter l’habilité à réfléchir, et pas à recracher des notions qui n’ont pas été comprises.
Trop facile de tricher au bac avec les avancées technologiques….
On a droit au google glass ?
Pour ceux qui s’en donnent un peu la peine le bac est quand même une épreuve facile et tricher ne mène à rien.
Quand t’as un boulot tu peux pas tricher tous les jours donc à la limite qu’est-ce qu’on s’en fou qu’ils trichent les ptits jeunes …
Vu que le bac ne sert à rien, que les 3⁄4 des écoles/fac/… se basent sur les notes de l’année et les appréciations, ce qui triche au bac pour avoir le bac sont vraiment con, mais vu qu’il trichent le reste de l’année de toute façon ça ne changera pas grand chose. Passer le bac en contrôle continu avec les conditions d’examen lors des contrôle en trimestre et redonner une vrai valeur au bac serait plus efficace, mais bon c’est pas la priorité du gouvernement.
Hp 11c
Mais je me souviens qu’à certaines épreuves on avait droit à une feuille contenant des formules (style dérivées / promit ives usuelles).
La gruge à l’époque c’était les antisèches papier.
Y qu’une soluce pour eviter la triche, table en verre et tous a poil !!!
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Mais… Pourquoi ne pas supprimer le Bac, c’est plus simple !
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Et les portables ne sont pas interdits en rdv Pole Emploi
autre truc chiant avec le bac, ça tombe en pleine période des pollen, c’est pour ça que je l’ai eu sans mention alors que j’ai tourné à 17 de moyenne toute l’année
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Souvenir de correction de l’année dernière : Une copie corrigée par un collègue dans la salle d’à coté, grands éclats de voix et des pas précipités.
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Sentant la copie croquignolette, je m’approche, avide d’entendre la lecture. Le type/fille s’était pas embêté, il avait recopié wikipedia pour une page complète. Bref la réponse à la question avait un niveau universitaire et était d’une rare précision.
Arrivées du chef de centre, de l’inspectrice, etc. nous sommes tous sûr que la copie va être transmise à la commission des fraudes… ET non.. doctement l’on nous sort qu’un élève de BEP chaudronnerie peut citer de tête une page complète de wikipedia. (Alors qu’il aligne pas trois mots de français dans le reste de la copie)
Comme les surveillants lors de l’épreuve l’ont pas choppé, copie acceptée.
Bref, suffit d’aller aux toilettes de tapoter un peu discrètement et d’avoir une bonne mémoire flash et vous shuntez le système.
C’est du bluff le coup des détecteurs… ou de l’argent gaspillé
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Autant mettre des brouilleurs ! Ils sont encadrés par une législation stricte mais puisque c’est possible d’en mettre dans des salles d’examens en P1 (médecine, notamment à Lille), pourquoi pas pour le Bac ? Comme ça on supprime tous les GSM, tablettes & Co…
Il faut juste avoir un filaire “à proximité” à cas d’urgence.