Fleur Pellerin veut faire de la France une pionnière du crowdfunding
En s'attaquant au monopole bancaire
Le 14 février 2014 à 16h20
6 min
Économie
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Fleur Pellerin ministre déléguée aux PME, à l'innovation et à l'économie numérique a tenu cette après-midi une conférence au ministère, afin de présenter le nouveau cadre législatif du financement participatif. Comme prévu, les modifications concernent exclusivement les prêts entre particuliers ou aux entreprises, ainsi que la prise de participation au sein de startups.
« La France doit devenir un pays pionnier dans l'économie participative »
Cet après-midi, se tenait une conférence importante pour les acteurs du financement participatif, pendant laquelle Fleur Pellerin a annoncé un allègement du cadre légal autour de cette activité. Dans les grandes lignes, ce nouveau cadre doit permettre d'assouplir les conditions d'accès au financement participatif pour les entreprises « à forte croissance ».
Après maintes consultations démarrées dès le début de l'année, Fleur Pellerin affirme que le gouvernement est parvenu à trouver un cadre « parmi les plus souples au monde », tout en assurant une sécurité suffisante pour les investisseurs professionnels comme particulier. L'objectif est simple : « la France doit devenir un pays pionnier dans l'économie participative ».
Les plateformes, première cible de la nouvelle réglementation
En première ligne sur le front du financement participatif, on retrouve les plateformes, qui vont bénéficier d'un cadre plus favorable. En effet, les barrières concernant la quantité de fonds propres nécessaires pour l'exercice de leur activité vont être modulées.
Aujourd'hui les plateformes centrées sur le modèle du don contre contrepartie doivent disposer d'une quantité de fonds propres minimale de 40 000 euros. À compter de l'adoption de la loi, elles ne devront disposer que de l'équivalent de 4 % des sommes transitant par leur biais, si les projets financés par leur biais totalisent moins de 5 millions d'euros de dons, le taux étant ensuite dégressif jusqu'à 0,25 % pour les sommes dépassant 250 millions d'euros. Ainsi les 40 000 euros précédemment requis seront suffisants pour assurer le financement de projets à hauteur d'un million d'euros.
Les plateformes devront toutefois détenir un agrément correspondant à leur activité délivré par l'ACPR : l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution de la Banque de France, certifiant que toutes les conditions requises à la pratique de leur activité sont remplies. Cela vaut notamment pour les questions de solvabilité des plateformes.
Les prêts participatifs vont « remettre en cause le monopole bancaire »
Fleur Pellerin l'a clairement énoncé, elle souhaite « remettre en cause le monopole bancaire » s'agissant des prêts aux particuliers et aux entreprises. Pour ce faire, le gouvernement va autoriser les plateformes de financement participatif à proposer des prêts rémunérés, dont les fonds prêtés seraient avancés par toute personne le souhaitant.
En pratique quelques limitations seront de la partie, notamment sur les montants prêtés. Ainsi chaque projet pourra débloquer au maximum 1 million d'euros. Les prêteurs n'auront par contre aucune limite concernant la quantité d'argent prêtée au total, mais leur participation ne pourra excéder 1 000 euros par projet, afin de diluer au maximum les risques.
Les plateformes exerçant cette activité devront obtenir un Agrément d'intermédiaire en financement participatif, délivré par l'ACPR. Celui-ci leur permettra d'accéder au FIBEN, le Fichier bancaire des entreprises, permettant notamment d'analyser les risques de crédits et de détecter les financements les plus risqués. Les plateformes seront également mises à contribution pour renseigner ce fichier.
Enfin, les plateformes devront proposer un système d'aide à la décision pour les prêteurs, afin de leur permettre de connaître les montants qu'ils peuvent engager en fonction de leurs revenus, de leurs charges et éventuellement de leur patrimoine. Ce afin d'éviter que des particuliers tombent en faillite personnelle faute d'avoir correctement compris les risques de cette activité.
Des levées de fonds facilitées pour les startups, notamment les SAS
Le nouveau cadre législatif du financement participatif doit également profiter aux startups souhaitant céder leurs parts en l'échange d'investissements. Pour ce faire, un nouveau statut de « Conseiller en investissement participatif » sera créé et permettra la commercialisation d'actions de Sociétés Anonymes (SA) et de Sociétés par Actions Simplifiées (SAS). Ces dernières ont été intégrées au dispositif en raison de l'utilisation assez large de ce statut par les jeunes pousses.
Pour exercer l'activité de conseiller en investissement participatif, les prérequis seront peu nombreux puisqu'il n'y a aucune obligation concernant les fonds propres nécessaires à son exercice. Par contre, les plateformes devront faire preuve de la transparence la plus absolue quant à leur fonctionnement, aux informations qu'elles transmettent aux investisseurs, ainsi qu'aux risques pris par ces derniers. Les frais éventuels à la charge des investisseurs devront eux aussi être clairement indiqués. De même, un travail important sera demandé aux plateformes quant à la détection des fraudes et des tentatives de blanchiment d'argent.
Autre prérequis, toute personne physique ou morale doit être capable d'investir dans les projets ainsi soumis. Plus question de seuil minimal de patrimoine ou de plafonds d'investissement. Chacun doit pouvoir investir les sommes qu'il souhaite sans rencontrer d'obstacles.
Pour les entreprises financées, les avantages sont multiples. Le point le plus notable étant qu'elles n'ont plus besoin de diffuser des « prospectus de 200 pages » coûteux à produire si la levée de fonds n'excède pas un million d'euros. En outre, les SAS trouveront dans cette solution une alternative à l'offre au public de titres financiers à laquelle elles ne peuvent prétendre, de par leur statut.
Le plafond fixé à un million d'euros pour cette procédure simplifiée n'a pas été choisi au hasard puisque Fleur Pellerin explique que sous ce seuil, les entreprises font face à un « mur du financement ». Concrètement, elle considère qu'au-dessous d'un million d'euros, les fonds d'investissement traditionnels n'approchent pas les entreprises, et que les sommes les plus faibles sont de toute façon trouvées dans l'entourage immédiat des entrepreneurs. Ces levées de fonds facilitées vont donc également se poser en alternative aux prêts auprès des établissements bancaires.
Enfin, il convient de rappeler que toutes ces mesures ne changent absolument rien au fonctionnement du modèle de financement via dons contre contreparties, ou don contre don, tel que celui utilisé par Kickstarter, Kiss Kiss Bank Bank ou Ulule. Vous retrouverez d'ailleurs des explications plus précises sur leur fonctionnement dans notre dossier sur le financement participatif dans le domaine du jeu vidéo.
Fleur Pellerin veut faire de la France une pionnière du crowdfunding
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« La France doit devenir un pays pionnier dans l'économie participative »
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Les plateformes, première cible de la nouvelle réglementation
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Les prêts participatifs vont « remettre en cause le monopole bancaire »
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Des levées de fonds facilitées pour les startups, notamment les SAS
Commentaires (66)
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Abonnez-vousLe 14/02/2014 à 16h37
Le 14/02/2014 à 16h41
Même si je suis d’accord sur le fait qu’il devrait obligatoirement exister des garanties pour les contributeurs, l’état n’a rien à foutre là-dedans ; c’est un système qui fonctionne (du moins jusqu’à présent) et permet de s’affranchir de beaucoup de limites artificielles à l’innovation, notamment des banques qui ne sont pas prêteuses…
Et dire que la France veut devenir pionnière, c’est trop tard : les américains ont déjà établi leur renommée avec KS, quelques autres plateformes européennes existent déjà mais ne représentent pas grand chose en termes d’audience (Indiegogo, Ulule, Metaboli pour les plus connus).
Du coup ça me fait bien marrer quand un ministre espère qu’une entreprise française va réussir à se faire un nom, dans un univers déjà dominé par les US…
Un peu comme Paylib, la grosse blague à la française…
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Et puis, la limite artificielle et totalement infantilisante de 1000€ par contributeur : si la personne veut investir plus, je vois pas sous quel prétexte on pourrait l’en empêcher.
La faillite personnelle ? La grosse blague ; elle prend vraiment les gens pour des imbéciles incapables de gérer leur pognon ?
Si j’ai un budget loisir de 5000€ par mois, elle prétend m’empêcher de le foutre dans un projet, en toute connaissance de cause ?
C’est vraiment prendre les gens pour des débiles irresponsables… et ça m’exaspère.
Le 14/02/2014 à 16h44
Si elle veut que la France devienne “pionnière”, c’est assez simple : il suffit qu’elle s’arrange pour que l’État garde ses gros doigts boudinés très, très loin de cette activité, et que en conséquence l’encadrement réglementaire soit réduit au minimum vital (d’ailleurs, les lois existantes sur l’escroquerie ont-elles besoin d’être revues pour éviter les soucis…? Ne sont-elles pas suffisantes ?).
Si elle y fourre le nez, c’est mort, la France va partir en quenouille aussi sur ce sujet…
Le 14/02/2014 à 16h45
Le 14/02/2014 à 16h47
Le 14/02/2014 à 16h47
Le 14/02/2014 à 16h47
Et moi je vois poindre des taxes….
Le 14/02/2014 à 16h47
Fleur Pellerin veut faire de la France une pionnière du crowdfunding
Bah, pourquoi pas…. si ca remplace les impôts/taxes qui servent justement à financer les entreprises, et qui finissent dilapidées dans les frais des structures technocratiques.
Mais bon, ca m’étonnerait. C’est plutôt une manière détournée de nous dire qu’il faudrait un nouvel impôt “participatif”. " />
Le 14/02/2014 à 16h49
Le 14/02/2014 à 16h52
“chaque projet pourra débloquer au maximum 1 million d’euros.”
Aucun des plus gros succès de Kickstarter ne serait réalisable en France avec des restrictions pareilles. Comme d’habitude, on entrave l’innovation et on s’étonne du résultat…
Le 14/02/2014 à 16h52
Le 14/02/2014 à 16h52
Trop tard, trop peu et à côté de la plaque, comme toujours. D’un gouvernement d’incapables à un autre.
Le 14/02/2014 à 16h54
Le 14/02/2014 à 16h57
Le 14/02/2014 à 17h09
Je n’ai même pas lu l’article…
Mais quand je vois des déclarations comme celle ci, j’ai envie de balancer mon écran.
Mme Pellerin ne sert pas à grand chose et ne fait que des déclarations tonitruantes. Lorsqu’elle aura compris qu’il faut de l’action et moins de blabla, l’économie numérique ne s’en portera que mieux…
Le 14/02/2014 à 17h09
Le 14/02/2014 à 16h25
« La France doit devenir un pays pionnier dans l’économie participative »
Quand on est pionnier, c’est quand on essaye avant les autres, non ?
Comment peut-on revendiquer le statut de pionnier dans le financement participatif alors que Kickstarter existe aux US depuis 2009 et cartonne depuis presque autant d’années ?
Sinon ce genre de proposition ne devrait même pas avoir lieu, dans la mesure ou l’Etat ne devrais tout simplement pas avoir son mot à dire sur les conditions d’accès au financement participatif.
Le 14/02/2014 à 16h29
Le 14/02/2014 à 16h33
Ça va être sous quelle forme ? Le code de commerce limite à 100 le nombre d’investisseurs pour une SAS, donc en toute logique cela implique une modification de nature législative, or, j’ai vu passer que la mesure serait sous la forme d’une ordonnance en mars ?
Sinon ça semble plutôt aller dans le bon sens mais entre une annonce et un texte final…
Le 14/02/2014 à 16h35
Le 15/02/2014 à 09h05
Donc in fine pas de “star citizen” en France.
Star-citizen s’auto finance (avec ses “pré-ventes” je veux dire), non ?
Le 15/02/2014 à 09h12
Le 15/02/2014 à 09h15
Le 15/02/2014 à 09h48
Les entreprises de crowdfunding sont des plateformes de média et d’intermédiaire financier. Pourquoi pas. Il faut souligner que le risque financier appartient au particulier, au quidam internaute qui fait chauffer sa carte bancaire. Ni la banque qui gère les paiements sur le site, ni la banque qui garantie le fonctionnement du système de crowdfunding, ni l’entreprise de crowdfunding elle-même ne prenne de risque dans les projets financés (ceux-ci se font payer par facturation de prestations et de commissions).
Si un particulier souhaite financer ou aider une PME ou une association, il est plus facile (contrairement aux apparences) de se renseigner sur le projet et d’en parler avec les personnes responsables du projet en cherchant autour de soi dans sa ville ou sa région. Ce n’est pas plus risqué dès lors que la confiance est là. Faire confiance à une banque qui vend des SICAV ou à une plateforme web pour financer ou aider des projets précis (sauf rares exceptions) c’est comme faire un don à une ONG (ça permet d’avoir la conscience tranquille et de ne pas chercher) mais est-ce vraiment utile si on veut financer des projets précis ? Dans la majorité des cas, je pense que non.
D’ailleurs le rôle des banques n’est-il pas de prendre des risques (calculés) pour financer l’économie ? Actuellement, ce sont des bancassurances (ou banque & assurances) " /> elles tentent déjà de s’autofinancer et ce n’est pas gagné.
Le 15/02/2014 à 11h00
Ça existe depuis un sacré bout de temps en france…
Ça s’appelle la française des jeux et c’est déjà taxé ^^
Plus sérieusement. c’est dommage de se rétamer à cause d’un mot.
Sans “pionnière” elle s’en serait bien mieux sortie.
Le 15/02/2014 à 13h34
Le 15/02/2014 à 13h53
Le 15/02/2014 à 15h10
Le 16/02/2014 à 13h36
Le 16/02/2014 à 13h51
Le 17/02/2014 à 07h10
La NSA va se régaler en espionnant tout ça…." />
Le 17/02/2014 à 09h49
Le 18/02/2014 à 08h06
« La France doit devenir un pays pionnier dans l’économie participative »
YouTube
Le 18/02/2014 à 13h42
Le 14/02/2014 à 17h12
Le 14/02/2014 à 17h14
Le crowdfunding fonctionne ?
Alors on va le réglementer, l’encadrer et surtout agir pour qu’il fonctionne d’une manière différente à celle qui arrange les acteurs de ce modèle et donc évincer tout ceux qui font que ça fonctionne jusqu’à ce que ça ne fonctionne plus…
La France… Pionnière dans la destruction d’entreprises depuis 40 ans…
Les politiciens ont été élu en promettant des emplois et de la croissance. Ils ne vont sûrement pas laisser des initiatives privées — en gros, des concurrents de l’État — démontrer aux Français qu’ils peuvent se débrouiller sans ces politiciens, démontrant ainsi leur inutilité, ce qui aboutirait à voir leurs postes et leurs salaires diminuer…
Le 14/02/2014 à 17h17
Le 14/02/2014 à 17h18
C’est bien,mais vous arrivez trop tard pour ça,comme d’hab’ et vu les limitations actuelles vous aurez l’amabilité d’aller vous faire voir chez les Grecs
Cordialement, un Français bien de chez vous qui en a jusqu’à dessus de la casquette depuis un bon moment. " />
Bisous
Le 14/02/2014 à 17h20
« La France doit devenir un pays pionnier dans l’économie participative »
" /> pour pouvoir créer une nouvelle une taxe
Le 14/02/2014 à 17h27
Le 14/02/2014 à 17h27
« remettre en cause le monopole bancaire »
Rien que ca .. prouve que c’est dredi !! " />
le gouvernement fera comme avec le reste
1 pas en avant
3 pas en arriere
“ et on en profitera pour essayer de taxer les entreprises etrangeres qui auront recu des fonds provenant d’investisseur francais “.
" />" />
Le 14/02/2014 à 17h40
Le 14/02/2014 à 17h48
Voila un aperçu de ce qui nous attend avec les critères de selection innovation de madame Pellerin:
Le Figaro
Cette ministre est décidément de plus en plus désespérante.
Le 14/02/2014 à 17h58
Le 14/02/2014 à 18h13
Le 14/02/2014 à 18h19
le crowfunding version gauche
hollande à son gouvernement
bon alors les gars, je propose un nouvel impôt qui va nous rapporter 1 milliard”
faudrait que vous participiez chacun à hauteur de 10c pour valider le projet
vous en pensez quoi ?
" />
Le 14/02/2014 à 18h24
Fleur Pellerin a appris un nouveau mot " />
Le 14/02/2014 à 18h34
Le 14/02/2014 à 18h46
L’organisation des financements participatifs devrait être limité à des structures sans but lucratif.
Je trouve ça complètement contradictoire que des boîtes se fasse des couilles en or en mettant en place ce genre de plateformes.
Le 14/02/2014 à 18h53
Le 14/02/2014 à 19h10
Le 14/02/2014 à 19h16
Le 14/02/2014 à 19h20
« La France doit devenir un pays pionnier dans l’économie participative »
J’aurais pensé que certains cherchaient à ce que les entreprises se barrent et délocalisent, je dois me tromper alors !
Ou pas !
" />
" />
Le 14/02/2014 à 19h34
Le 14/02/2014 à 19h40
Y a ka fo kon
Sacré Fleur, peut être la moins incompétente dans un gouvernement de branleurs, corrompus fan de mineurs et d’actrices de series B
Le 14/02/2014 à 19h44
Le 14/02/2014 à 19h46
Le 14/02/2014 à 20h05
Le 14/02/2014 à 20h25
Le 15/02/2014 à 07h51
Donc, ils veulent de l’innovation avec un maximum de 1 million par projet…
c’est vraiment à se taper la tête contre les murs.
donc sous couvert d’innovation, ils remettent les pendules dans le sens qui allait bien pour certaines entreprises de voir de nouveaux concurrents.
Un dessin animé c’est entre 6 et 8 millions d’euros pour une série.
Un jeu vidéo c’est plus d’une dizaine demmillions.
Donc restons petits et les grands seront plus heureux.
Sauf si j’ai rien compris.
Le 15/02/2014 à 08h34
Le 15/02/2014 à 08h35
La France doit devenir un pays pionnier dans l’économie participative
elle a vu ça chez les allemands
par exemple Paul veut s’acheter un ordinateur et Pierre a de l’argent à placer
www.auxmoney.com
Le 15/02/2014 à 08h45
Donc in fine pas de “star citizen” en France.
pas de films indépendants sauf à budget minimaliste et du coup m’intéressant pas la masse.
bref du voyons grand en restant petit.
Le 15/02/2014 à 08h46
Le 15/02/2014 à 08h46
Le 15/02/2014 à 08h49