L’industrie du film obtient le blocage d’URL utilisées par des apps de streaming illégal
Pirates vs industrie du cinéma, neverending story

La justice a ordonné aux quatre principaux FAI le blocage d'URL utilisées par des applis qui diffusent des œuvres dont elles n'ont pas les droits. Elles se cachent sous l'apparence d'applications banales de prise de notes ou encore de suivi de vols aériens.
Le 28 mai à 11h46
4 min
Droit
Droit
Plusieurs associations professionnelles du cinéma ont saisi le Tribunal judiciaire de Paris en novembre dernier en réaction à un nouveau phénomène pour proposer du streaming illégal. En effet, dans ce domaine, le jeu du chat et de la souris continue de plus belle.
Comme l'avait remarqué Libération le 4 novembre dernier, l'application Univer Note se grimait en logiciel permettant « de noter diverses choses, qu’il s’agisse de tâches quotidiennes ou de choses triviales de la vie », mais elle proposait un service tout autre : le streaming de films et séries sans en avoir les droits de distribution. Nos confrères signalaient quelques jours après que d'autres applications comme Airline Butler ou TodoHabit utilisaient la même tactique. Les applications peuvent aussi se cacher derrière de faux outils pour les passionnés de sports comme « Kayak Time », « Baseball Fiel » ou des faux noms de navigateurs comme « Bon Browser ».
Blocage des URL des sites qui distribuent les apk
Comme l'a appris l'Informé, le 15 mai, le Tribunal Judiciaire de Paris a ordonné à Orange, Bouygues Telecom, Free et SFR de mettre en œuvre « toutes mesures propres à empêcher l'accès aux sites internet à partir du territoire français [...] par tout moyen efficace, et notamment par le blocage de l'application mobile et ses déclinaisons » avec une liste de 105 URL utilisées pour les distribuer.
En effet, si avant que Libération se saisisse du sujet, Univer Note était disponible sur l'App Store, Apple l'avait retirée le jour de la parution de l'article. Du côté d'Android, l'application n'a jamais figuré dans la boutique officielle Google Play. Mais certaines déclinaisons de l'application semblent avoir passé les mailles du filet de Google et les développeurs utilisent des sites web pour distribuer l'apk. Ce sont les URL de ces différents sites qui sont visées par la décision du tribunal. Elles ne sont pas simples à retenir, mais elles circulent facilement sur les réseaux sociaux, accompagnées d'un code pour accéder aux fonctionnalités de streaming.
Les organisations du cinéma unies contre ces applications
Plusieurs organisations professionnelles du cinéma ont vu d'un mauvais œil l'arrivée de ce genre de contournement. La Fédération nationale des éditeurs de films (FNEF), le syndicat de l’édition vidéo numérique (SEVN), l’association des producteurs de cinéma (UPC) et le syndicat des producteurs indépendants (SPI) ont saisi la justice dès le jour de parution du premier article de Libération.
Épaulées par le CNC, Gaumont et Disney, elles ont demandé aux agents assermentés de l’Association de la Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle (ALPA) de constater que ces applications s'adressent à un public francophone et qu'elles permettent « l'accès à des œuvres audiovisuelles/cinématogtraphiques sans autorisation des titulaires de droits ». Ces agents ont relevé que l'application Univer Note et ses déclinaisons proposaient au moins 372 titres uniques de films ou séries (247 films et 115 séries). Ils donnent des exemples comme Vice-Versa 2, Les Deguns 2, Un p'tit truc en plus, Le Comte de Monte Cristo, Ted Lasso, Avis de mistral.
C'est, de fait, une nouvelle saison de ce jeu du chat et de la souris qui se profile. En effet, comme l'a remarqué l'Informé, d'autres applications du même type font leur apparition sur iPhone.
L’industrie du film obtient le blocage d’URL utilisées par des apps de streaming illégal
-
Blocage des URL des sites qui distribuent les apk
-
Les organisations du cinéma unies contre ces applications
Commentaires (22)
Abonnez-vous pour prendre part au débat
Déjà abonné ? Se connecter
Cet article est en accès libre, mais il est le fruit du travail d'une rédaction qui ne travaille que pour ses lecteurs, sur un média sans pub et sans tracker. Soutenez le journalisme tech de qualité en vous abonnant.
Accédez en illimité aux articles
Profitez d’un média expert et unique
Intégrez la communauté et prenez part aux débats
Partagez des articles premium à vos contacts
Abonnez-vousLe 28/05/2025 à 12h46
Si des recherches sont financées par le Public, le resultat de ces recherches doivent également être publique.
Le CNC étant Public, les films financés avec ne devraient-ils pas l'être aussi ?
Le 28/05/2025 à 13h22
En réfléchissant quelques secondes aux impacts, on voit que ça n'est pas spécialement une bonne idée.
À noter que le CNC ne "finance" pas un film. Les aides accordées par le ministre de la culture via cet organisme sont des avances sur recettes. La source du financement n'est pas l'impôt mais une taxe sur les billets de cinéma, salles, chaines de TV, services de streaming, etc.
Si le film est bénéficiaire, le montant (qui est plafonné à un maximum) doit être remboursé.
Le 28/05/2025 à 16h49
"Avec cette logique, tout ce qui touche de l'argent public le deviendrait.
En réfléchissant quelques secondes aux impacts, on voit que ça n'est pas spécialement une bonne idée.[...]
Et pouquoi pas ?
Merci pour la subtilité du financement du CNC.
Le 28/05/2025 à 17h43
Une entreprise dont le créateur bénéficie de l'ACRE serait publique ?
Une aide de l'État pour installer des panneaux solaires ou rénover sa maison : devient-elle un bien public ?
Le 30/05/2025 à 10h14
je n'y ai pas réfléchi plus que ça, voici une reflexion en brute.
Pour l'ACRE pour moi cela devrait correspondre à une entrée au captial ou à un droit à la part sociale de l'ent. (suivant le statut de la dite entreprise bien entendu).
Pour les droits sociaux, je pense qu'on n'est pas au même plan. On n'est plus dans le cadre de l'application d'"une assuance" proposé par l'état à l'ensemble de ses citoyens.
De manière très large
CAF => couverture d'une partie des risques financiers de faire des enfants etc.
Chômage => l'application de l'assurance chômage.
Indemnités divers => c'est dans le terme ce sont des compensations d'un sinistre, perte d'un droit ou autres.
"Une aide de l'État pour installer des panneaux solaires ou rénover sa maison : devient-elle un bien public ?"
En pousant le potar à fond (DONC oui j'EXAGERE pour le RIRE)
C'est le cas puisque tu dois la rataché un resseau éléctrique national. :-)
Le 28/05/2025 à 17h02
Le 28/05/2025 à 18h42
... j'attends encore mon invitation pour paraître sur les plateaux télé
Le 28/05/2025 à 13h13
Le 28/05/2025 à 13h28
Le 28/05/2025 à 13h23
Le 28/05/2025 à 15h50
Le 28/05/2025 à 19h16
Le 28/05/2025 à 13h50
Le 28/05/2025 à 13h58
Peut être que leurs noms sont dans la centaine d'URL concernées. Après, bloquer l'accès à l'appli est déjà un moyen de réduire la surface d'attaque en comptant sur la flemmardise des gens pour aller chercher plus loin. Ce genre de truc marche beaucoup par le bouche à oreille, alimenté par quelques "qui s'y connaissent".
Le 28/05/2025 à 13h56
Car on peux y trouver de nombreux films.
Le 28/05/2025 à 14h13
Je vois passer régulièrement des chaînes qui diffusent H24 des séries hors de tout cadre légal.
Modifié le 28/05/2025 à 15h15
Évidemment, comme toujours, le résultat n'est pas de 100%.
Modifié le 28/05/2025 à 15h56
Le problème de ce genre de diffusion est selon moi surtout l'enrichissement issu des chaines effectuant cette diffusion, car la période d'exploitation devrait être considérée comme largement dépassée.
Le 28/05/2025 à 16h04
Le 29/05/2025 à 09h14
Le 29/05/2025 à 09h58
Modifié le 02/06/2025 à 11h53
(le titre ici étant le blocage d’URL utilisées par des apps )