NVIDIA serait passé de 95 % à 50 % de parts de marché sur l’IA en Chine

De passage à Taipei à l'occasion du Computex, le patron de NVIDIA Jensen Huang a ouvertement regretté les restrictions à l'export mises en place par les États-Unis à l'encontre de la Chine autour des puces dédiées à l'IA. « Si les États-Unis veulent rester en tête, nous devons maximiser et accélérer notre diffusion, et non la limiter. »
Le 21 mai à 15h26
3 min
Économie
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Déjà soumis à condition sous la présidence de Joe Biden, l'export de puces dédiées à l'IA fait l'objet de nouvelles restrictions, à la fois techniques et tarifaires, depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Une erreur stratégique selon Jensen Huang, CEO et cofondateur de NVIDIA, selon qui les États-Unis ont ainsi pavé la voie d'une concurrence chinoise exacerbée.
De 95 % à 50 % de parts de marché
« Il y a quatre ans, NVIDIA détenait 95% de parts de marché en Chine. Aujourd'hui, nous ne sommes plus qu'à 50% », a déclaré le patron de NVIDIA lors d'un événement organisé dans le cadre du salon Computex de Taipei.
« Les chercheurs chinois en IA utiliseront leurs propres puces. Ils utiliseront du second choix. Les entreprises locales sont très déterminées, les contrôles à l'exportation leur ont donné le mental, et le soutien du gouvernement a accéléré leur développement », a-t-il encore commenté selon le Financial Times.
Un récent tour d'horizon des avancées réalisées par les industriels en matière de développement et de production de composants dédiés à l'IA semble donner raison à Jensen Huang. Huawei, Baidu ou le fondeur SMIC progressent de façon significative en la matière, et trouvent de multiples voies détournées pour alimenter leurs capacités de production, en dépit des mesures de protection mises en place par les États-Unis ou l'Europe. En parallèle, le gouvernement chinois encourage ouvertement les géants locaux du Web, tels Bytedance, Alibaba ou Tencent, à s'approvisionner sur le marché national.
Des milliards de manque à gagner
Émanant d'une entreprise devenue l'une des premières capitalisations boursières mondiales grâce à l'IA, le discours n'est évidemment pas désintéressé. Sous Biden, NVIDIA pouvait encore exporter vers la Chine des versions limitées en performance de ses puces dédiées à l'IA, dont un modèle dédié, le H20.
Donald Trump a, depuis son retour aux affaires présidentielles, donné un tour de vis supplémentaire, en imposant à NVIDIA l'obtention d'une licence préalable pour exporter les puces H20 vers la Chine. L'entreprise avait alors réagi de façon indirecte, via une déclaration à la SEC, d'une provision sur charge de l'ordre de 5,5 milliards de dollars sur le premier trimestre de son exercice (en sachant que NVIDIA a réalisé 130,5 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur son dernier exercice). Une façon de signaler aux marchés et à ses investisseurs le manque à gagner découlant de cette décision.
Au-delà de l'impact sur ses propres activités, Jensen Huang semble estimer que Donald Trump fait fausse route quand il explique que ces restrictions à l'export visent à renforcer la compétitivité des États-Unis face à la Chine. « Si les États-Unis veulent rester en tête, nous devons maximiser et accélérer notre diffusion, et non la limiter. »
NVIDIA serait passé de 95 % à 50 % de parts de marché sur l’IA en Chine
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De 95 % à 50 % de parts de marché
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Des milliards de manque à gagner
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Alors qu'en noyant le marché de leurs produits, ils étouffent au contraire l'innovation adverse.
Mais... la Chine est la Chine. Et elle sait très bien imiter, puis améliorer, les produits qu'elle juge critiques.
Donc même en noyant le marché de produits NVIDIA, je ne vois pas la Chine continuer à en dépendre une fois un cap passé.
Le pays possège une vision à long-terme qu'il manque aux pays occidentaux.
Disons que là ça les force à accélerer le processus.
Le 23/05/2025 à 23h25