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Les droits de douane Trump relancent l’hypothèse d’une taxe GAFAM européenne

Seul contre tous

Les droits de douane Trump relancent l’hypothèse d’une taxe GAFAM européenne

Donald Trump a tenu parole, en annonçant, mercredi, de nouveaux droits de douane exceptionnels, censés favoriser selon lui la réindustrialisation des États-Unis. Si la sidération domine encore sur les marchés financiers, les réactions politiques ne se sont pas fait attendre. L'Europe et la France défendent déjà l'idée de contre-mesures, parmi lesquelles l'hypothèse d'une taxe GAFAM, appliquée sur les flux financiers des géants du numérique, risque de s'imposer comme une évidence.

Le 03 avril à 14h06

L'incertitude a duré jusqu'aux dernières heures : jusqu'où Donald Trump allait-il mettre à exécution ses menaces de droits de douane ? Le président des États-Unis n'a finalement pas mis d'eau dans son vin. Il a annoncé mercredi, à l'occasion de ce qu'il qualifie de « Liberation Day », un jeu de mesures exceptionnelles, qui instaurent des droits de douane particulièrement lourds pour les marchandises importées aux États-Unis. La Chine et les autres pays de l'Asie manufacturière sont particulièrement touchés, tout comme l'Union européenne.

Outre une taxe plancher sur les importations de 10 %, valable pour tous les pays – une approche systématique qui conduit à introduire des droits de douane sur des archipels peuplés uniquement de manchots et d'oiseaux, Trump prévoit des droits de douane individualisés et réciproques plus élevés pour les pays avec lesquels les États-Unis entretiennent une balance commerciale déficitaire.

Présentés à grands renforts de tableaux pendant une conférence de presse, ces droits de douane se montent à 20 % pour l'Union européenne, 54 % pour la Chine (en intégrant les précédentes taxes de 20 % entrées en vigueur début mars), 32 % pour Taïwan, 24 % pour le Japon, 49 % pour le Cambodge ou 46 % pour le Vietnam, 48% pour le Laos, 47% pour Madagascar, 44% pour le Sri Lanka, etc.

Ils ne préjugent pas, par ailleurs, d'éventuelles taxes spécifiques, comme les 25 % désormais prélevés sur l'importation de véhicules produits en dehors des États-Unis.

Une méthodologie qui interroge

Outre les cas particuliers comme le Canada, le Mexique ou la Chine, pourquoi de telles variations entre, disons, le Vietnam et le Cambodge ? Après analyse des chiffres, l'économiste américain James Surowiecki a remarqué une corrélation entre le déficit commercial des États-Unis avec le pays concerné et le niveau de droits de douane appliqué. Une hypothèse qu'a partiellement confirmée le bureau du représentant américain au commerce (USPTR), en publiant, jeudi, l'équation ayant soi-disant présidé au calcul.

Si les modalités de ce calcul interrogent, c'est aussi parce que Donald Trump parle de droits de douane réciproques, comme si les États-Unis ne faisaient que réagir aux pressions commerciales que lui font subir les autres pays du monde. L'Europe est dans ce contexte accusée de taxer à hauteur de 39 % les importations venues de l'autre côté de l'Atlantique, mais d'où vient ce chiffre ?

De façon empirique, un journaliste de Wired vérifie, sur 182 des 185 pays concernés, l'hypothèse de Surowiecki : « pour chaque pays, ils ont simplement pris notre déficit commercial avec ce pays et l'ont divisé par les exportations de ce pays vers nous ». En 2024, l'Union européenne a, par exemple, exporté l'équivalent de 605 milliards de dollars vers les États-Unis, mais importé uniquement 370 milliards de dollars, soit une balance déficitaire de 236 milliards de dollars... qui représente 39 % de ce que les États-Unis ont consommé en provenance de l'Europe.

Quel impact sur le secteur de la tech ?

Jeudi matin, les marchés européens ont vu rouge, très rouge, et l'ouverture de Wall Street s'annonce difficile. Bien que Trump défende l'impact positif de ses mesures pour l'économie américaine, ces droits de douane risquent en effet de soulever de nombreuses difficultés pour les sociétés qui produisent ou s'approvisionnent dans le reste du monde. Apple, qui fabrique massivement en Asie (Chine, Inde, Vietnam) ou Amazon, dont les rayons virtuels débordent de produits manufacturés à l'étranger, figurent parmi les acteurs de premier plan les plus exposés.

Les répercussions à plus long terme sont toutefois difficiles à mesurer. D'abord, parce que l'économie de la tech repose sur une infinité d'interdépendances entre composants, technologies, logiciels et flux financiers mondialisés. Ensuite, parce que la manœuvre de Donald Trump recèle une part variable non négligeable.

« Ces droits de douane resteront en vigueur jusqu’à ce que le président Trump détermine que la menace posée par le déficit commercial et le traitement non réciproque sous-jacent est satisfaite, résolue ou atténuée », expose clairement la Maison blanche. Le président ne s'en cache pas : il cherche à faire pression sur les états comme sur les acteurs économiques, pour obtenir des mesures favorables à l'économie des États-Unis, et ramener sur son sol des investissements, des usines et des emplois.

Vers une guerre commerciale ?

Droits de douane contre droits de douane, l'hypothèse laisse supposer une hausse généralisée des prix avec, à la clé, un risque de récession de l'économie américaine, dont la consommation des ménages représente près de 70 %. Un risque assumé par Donald Trump. « Ce que nous faisons est grand, nous rapportons la richesse à l’Amérique, et il y aura une période de transition. Il faut du temps », déclarait-il le 9 mars dernier, au micro de NBC.

En attendant, une forme de riposte s'organise, même si les contours en sont encore flous. Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a rappelé jeudi matin que l'Union préparait déjà un lot de mesures visant à taxer les marchandises venues des États-Unis, en réponse aux droits de douane déjà instaurés par Donald Trump sur les produits contenant de l'acier et de l'aluminium. « Et nous nous préparons maintenant à de nouvelles contre-mesures pour protéger nos intérêts et nos entreprises si les négociations échouent », a-t-elle ajouté lors de sa déclaration.

Le retour d'une taxe GAFAM européenne ?

Il est toutefois probable que d'autres mesures, moins « réciproques », soient aussi envisagées, et l'hypothèse d'une taxe GAFAM suscite déjà, dans ce contexte, de premières déclarations. Elle apparaît en effet comme une mesure de rétorsion relativement évidente, du fait de la part prépondérante des services, et donc de l'économie numérique, dans la balance commerciale états-unienne. Un point que Donald Trump omet sciemment dans ses propres chiffres et déclarations, qui ne raisonnent que sur la base des biens matériels.

En 2023, l'Europe exportait par exemple 503 milliards d'euros de marchandises vers les États-Unis, et en importait 347 milliards d'euros. Or la situation s'inverse quand on regarde les services : l'Union européenne exportait l'équivalent de 319 milliards d'euros vers les États-Unis, alors que ces derniers génèraient 427 milliards d'euros à partir du marché européen. En matière de services, les États-Unis bénéficient donc d'un excédent commercial significatif vis à vis de l'Europe.

La France semble déjà pencher en faveur de l'idée d'une taxe GAFAM, comme l'a laissé entendre Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, sur RTL. Rappelant le premier volet de la riposte européenne relative à l'aluminium et à l'acier, elle évoque un second volet, plus large, « probablement prêt à la fin du mois d'avril sur l'ensemble des produits et des services, et j'insiste bien sur les services, avec de nouveaux outils » réglementaires, dits anti-coercition.

Commentaires (61)

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GG, ça invente des chiffres avec une formule doutive et ça appelle ça Tarrif.

Sinon, oui hein, y avait plein de raisons politiques de vouloir se rendre indépendants des gafams, de les taxer pour tout le mal qu'ils font au monde, de créer des écosystèmes de sociétés répondant au besoin des européens en respectant la loi et les citoyens.

... mais non on va arriver à une taxe juste pour répondre au concours de prothèse phallique.
Désolant.
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Est-ce que ça va faire comme Vmware et faire bouger certains à aller vers des solutions européennes ? Dans les GAFAM, il n'y a pas Adobe, Esri, Oracle, Saleforce et Vmware; eux aussi devraient être taxés (toutes les boites US qui vendent du cloud ne Europe)
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Je suis naïf et donc assez désolé que la politique, la protection de leurs données, le respect de la loi, etc... Ne soient pas des arguments convaincants pour les entreprises européennes ou ne l'aient pas été jusqu'à présent. Va falloir toucher aux la thune. Comme d'hab.

Avant les anticapitalists avaient coutume de dire que les bourgeois avaient reussi à dépolitiser le travail et donc fait beaucoup de mal aux progrès sociaux. C'est dramatique de voir qu'ils se sont aussi dépolitisé eux-même à tel point qu'ils ne voient pas plus loin que leur quarterly report. Les entrepreneurs.euses avec vision à long terme se sont fait remplacer par des bean counters et des traders.
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Maintenir un SI c'est complexe et rarement le coeur de metier des entreprises.
C'est compréhensible que beaucoup préfère "délégué" leurs SI a des acteurs externes pour se concentrer sur leurs coeurs d'acivités.
Mais leur SI reste tout de même critiques, ils préfèrent se diriger vers un gros acteurs (qui aura plus de services intégrés, des techno de pointe) et avoir une "sécurité" (réel ou illusoire) plutôt que de confier ça a des "petits acteurs locaux".

Exemple : ca donne quoi comme image quand un DC d'OVH a strasbourg flambe (pas de système d'extinction me semble-t-il) et je crois également qu'il y a eu de la perte de données (non répliqués sur un autre DC).
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ça arrive aussi chez Amazon ou Microsoft : https://www.lemagit.fr/actualites/2240193957/La-foudre-eteint-les-datacenters-dAmazon-et-de-Microsoft-a-Dublin

AWS n'est pas un choix recommandé quand il y a des données sensibles, ils refusent de les hébergés en France :embarassed: : next.ink Next

C’est pour ça qu'il ne faut mettre tous ses oeufs dans le même panier soit en choisissant plusieurs DC chez OVH (Roubaix, Gravelines...) ou en prenant plusieurs fournisseurs de cloud différents OVH, Scaleway. Enfin OVH et Scaleway ne sont pas des petits acteurs locaux et en quoi ils pèchent au niveau sécurité ?

Cette interview de Clever cloud est intéressante : youtube.com YouTube car si personne ne donnent les lacunes du cloud français ou européen, comment ils s'améliorent ?
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J'ai un peu exagérer avec "petit acteur locaux", mais ils n'ont pas le poids et la même diffusion que les GAFAM.

Pour la sécurité, je la remets pas en question, je ne maîtrise pas suffisamment, mais l'image a aussi son importance, et vu le bruit que l'incendie à Strasbourg à généré ça ne doit pas aider.
C'est dommage, un incident pourra toujours se produire dans n'importe quel Datacenter quelque soit ses niveaux de sécurité ou résilience.
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C'est pas des TPE non plus, c'est sur qu'ils n'ont pas une armée de commerciaux et dépenses pas des millions en lobbying. Je parlais de comparaison sur l'offre de produits

Pourquoi continuer de parler de l'incident d'OVH ? Il n'y a pas qu'eux en France et Europe

En gros il y a SAP sinon :fou3:
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Et la taxe, l'Etat va se l'appliquer aussi, vu qu'ils utilisent Microsoft à tout va pour tout et rien ?
Et si oui, ça va se répercuter sur qui ces taxes ? devinez ?
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Et si oui, ça va se répercuter sur qui ces taxes ? devinez ?
C'est un peu le principe de base d'une taxe. Les taxes voulues par Trump, c'est pareil, il n'y a que dans son cerveau pas tout éclairé que c'est payé par les pays exportateurs.
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Il faut voir le côté positif : si les produits des GAFAM sont vendus en UE à des prix exorbitants, les institutions publiques et les entreprises se tourneront plus facilement vers d'autres solutions moins chères, ou chercheront à réduire leur dépendance ...

cf. rachat de VMWare par Broadcom :D
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cf. rachat de VMWare par Broadcom
Les rachats par Broadcom (ou Oracle), ça compte pas, c'est déjà fait pour dégoûter les clients des produits rachetés.
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Ferraient mieux déjà de mettre un "Buy European Act" (ou sinon limité à la France) obligatoire pour les commandes d'état, sauf indisponibilité.
Et de faire respecter par les services de l'État les instructions ministérielles concernant l'hébergement européen des données et la non dépendance aux logiciels issus sociétés US sous dépendance du Cloud Act / FISA…
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À noter qu'OVHcloud, qui vient d'annoncer la certification SecNumCloud de son offre bare metal, est le grand gagnant du jour en bourse : +18% :D
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A ce rythme je vais enfin finir par retrouver mon investissement lors de l'introduction, à minima 🤣
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Cette actu m'avait échappé. C'est vraiment une très bonne nouvelle !! (le SecNumCloud)
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Les pingouins et les bases militaires US hors USA sont taxées mais pas les russes ni les biolorusses…

Ce qui m'étonne est que nos politiques répondent à ça avec "on se prépare à répondre". Ca fait un moment qu'il a prévenu! La réponse devrait être immédiate, quite à être trop lourde.

En tout cas, j'apprécie que les USA enterrent leur rôle de police du monde.
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En tout cas, j'apprécie que les USA enterrent leur rôle de police du monde.
Je prends les paris qu'on trouvera ça bien moins drôle d'ici peu.
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Ben ils se mettent tout le monde à dos. Et j'espère que l'Europe aura compris la leçon pour un paquet d'années.
Les USA ont profité de l'après-guerre pour s'imposer partout. Et les as pris pour des copains. Ils retrouvent leur caractère de cow-boys à écraser là où ils veulent s'installer.

A chaque fois les USA pouvaient voir le monde s'écrouler autour d'eux, ignorant les appels à l'aide tant qu'ils n'étaient pas directement concernés. La 2e fois ils ont trouvé un modèle économique avantageux à faire le shérif international.

C'est le bon moment pour que l'Europe se réveille… et vite.
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Les USA ont profité de l'après-guerre pour s'imposer partout.
C'est une vision révisionniste de l'histoire. À la fin de la 2nde guerre mondiale, il y a une puissance qui a pris des gains territoriaux énormes (indice : ce ne sont pas les USA, c'était le "copain" de l'autre côté du rideau de fer).
A chaque fois les USA pouvaient voir le monde s'écrouler autour d'eux, ignorant les appels à l'aide
Ça doit être pour ça qu'ils ont injecté des dizaines de milliards d'aide financières et matérielles en URSS et au Royaume Uni pendant que leur armée remontait en puissance. La politique des USA d'après guerre (et la création des institutions internationales) correspond à une solution de Roosevelt pour éviter de refaire les erreurs des années 30 (à savoir, se couper de ses alliés et du monde, et se retrouver ensuite en slip alors qu'il serait nécessaire d'agir effectivement avant que le danger soit existentiel).
tant qu'ils n'étaient pas directement concernés.
Ne soyons pas naïfs, il n'y a pas un seul pays qui raisonne différemment. L'intelligence étant surtout dans le fait d'agir et d'aider avant que ça ne devienne trop difficile, ce qui peut donner à des observateurs peu attentifs l'impression que c'est fait pour des motifs purement altruistes, les deux se confondant assez bien.

Edit :
C'est le bon moment pour que l'Europe se réveille… et vite.
Ça aurait surtout été bien qu'on ne se mette pas à pioncer dans notre petit confort imaginaire.
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Je suis même pas sure qu'une réponse soit nécessaire. Ceux qui vont le plus payer le prix du bousin c'est les américains. Si on pouvait éviter de se faire taxer nous pour "punir" les USA, ca me va !
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En fait Ballmer devait passer par là lorsqu'ils ont fait le papier, vu que pour lui c'est un virus communiste.
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C'est quand même cocasse d'appeler Liberation Day en novlangue une opération de protectionnisme qui est l'inverse du libéralisme.
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Euh non techniquement le protectionnisme fait partie de l'économie libérale. Et ne confonds pas liberté (avec le terme liberation qui veut aussi dire émancipation) avec libéralisme ce sont 2 notions totalement différentes. Les faux frères entre US et français sont trop nombreux et souvent utiliser à tord justement par les politiques et autres économistes libéraux.
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Appliqué correctement, le protectionnisme permet d'avoir un marché intérieur non-faussé.
Donc c'est effectivement dans la doctrine libérale.

Mais là, on est davantage du coté souveraineté nationale et la volonté délibérée de fausser le marché au bénéfice des acteurs internes. Bref, faire de la croissance interne en favorisant le made-in-USA.
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+1.

Bah pourtant ça fait 50 ans que les US se disent les seuls à faire une économie libéral tout en accusant les autres pays dene pas le faire ce qui est bien sur faux. On notera que l'UE est peut-être la seule à mener une vrai économie libéral depuis sa création.

Les US comme les autres états ont toujours fait du protectionnisme (et je ne parle même du dollars), c'est pourquoi on a l'omc pour régler normalement les litiges. Pas de bol, Trump lui a réglé son compte en 2017 sans que personne ne rale (d'ailleurs je suis toujours assez étonné de ne pas avoir vu de réaction).

Je n'aime pas le terme souveraineté, le libéralisme le permet c'est dans sa doctrine pourquoi s'en priverait-il ? Ce serait différent si les US nationalisaient les entreprises qui l'intéresse :prof:
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On notera que l'UE est peut-être la seule à mener une vrai économie libéral depuis sa création.
Heu... non pas trop. L'UE interdit de taxer les marchandises des pays membres (Schengen), tout en autorisant les taxes différentes sur les entreprises des pays membres.

Malgré la création de l'UE, les GAFAM jonglent toujours avec la fiscalité UE à coup de sandwich hollandais ou de double irlandais, faussant complètement la compétition.

Je trouve d'ailleurs drole (ou triste) de discuter d'une taxe GAFAM alors qu'elle n'aurait pas de raison d'être discutée si l'UE faisait en sorte qu'on ne puisse plus "optimiser la fiscalité".
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La taxe GAFAM (et autres services numériques) discutée ici correspondrait aux flux financiers de l'UE vers les USA. Elle n'a rien à voir avec ce que l'on appelait taxe GAFA¹ auparavant ou avec les optimisation fiscales au sein de l'UE qu'elle essayait aussi de combattre. Parler de son "retour" me semble inadéquat.

Après, quand j'entends la porte parole parler juste après aussi de conditions d'accès à nos marchés publics, j'ai envie de pleurer en pensant aux contrats de l'état avec Microsoft dont on nous a parlé récemment ici (éducation nationale, École Polytechnique, HDH, etc.)

¹ aucune idée du pourquoi, c'est GAFA et pas GAFAM alors que Microsoft était bien concerné (et cité dans l'article Wikipédia)
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La taxe GAFAM (et autres services numériques) discutée ici correspondrait aux flux financiers de l'UE vers les USA. Elle n'a rien à voir avec ce que l'on appelait taxe GAFA¹ auparavant ou avec les optimisation fiscales au sein de l'UE qu'elle essayait aussi de combattre. Parler de son "retour" me semble inadéquat.
Certes. Je commentais seulement sur le fait qu'on pourrait déjà commencer par surtaxer les GAFAM pour une vraie raison libérale sur notre marché intérieur, avant d'envisager une surtaxe comme mesure de rétorsion sur nos exportations.
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Je répondais particulièrement à ta dernière phrase qui semble rester sur ce qu'était l'ancienne taxe GAFA.

J'en profite comme j'ai relu ton commentaire précédent de rappeler que ce n'est pas "Schengen" qui régit les échanges de marchandises sans taxes douanières. L'espace Schengen s'occupe uniquement des déplacements des humains, qui, rappelons le, ne sont pas des marchandises.
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rappeler que ce n'est pas "Schengen" qui régit les échanges de marchandises sans taxes douanières
Oups, exact. Traité de Rome. :chinois:
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c'est pourquoi on a l'ocde pour régler normalement les litiges
L'OMC (WTO) ?
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Oups pardon c'est corrigé (ça m'apprendra à suivre plusieurs discutions).
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Techniquement le libéralisme est incompatible avec toute idée de protectionnisme, tu confonds avec le mercantilisme qui considère que ce qui est gagné par l'un est perdu par l'autre — le bon vieux Colbert aurait été fier du canard orange.
Pour le libéralisme, les fondements sont plutôt à regarder du côté de la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, ou si tu veux un exemple un peu caricatural de la pensée libérale vis-à-vis des taxes douanières, regarde la pétition des fabricants de chandelles de Bastiat.

Et oui, "libéral" et "liberté" sont indissociables,une véritable doctrine de gouvernement libérale d'un point de vue économique ne peut pas faire l'impasse sur la liberté politique, sous peine d'aller droit dans le mur (le revirement chinois est une illustration de ce point, où le gouvernement a réalisé que l'ouverture économique risquait d'amener à une ouverture politique dont il ne veut pas entendre). Ne pas confondre avec le terme états-unien "liberal" qui désigne là-bas une personne voulant utiliser la puissance étatique pour modeler la société.
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ramener sur son sol des investissements, des usines et des emplois
Et même si ces usines et emplois reviennent sur le sol américain, ils trouveront du monde à vouloir aller y travailler ? Ça semble faire partie des secteurs pas vraiment attrayants où il y a du mal à embaucher.
Après, si les prix explosent, les gens auront peut-être pas le choix...
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C'est le but. Le cirque actuel aura comme conséquence directe ça.
Appauvrir pour soumettre. encore et toujours.
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Ils peuvent déjà bosser, c'est juste que pour l'instant ils ne peuvent pas bosser de nuit s'ils ont école le lendemain.
DeSantis veux supprimer cette limitation.
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J'espère que l'Europe ne taxera pas que les biens, mais surtout les services numériques.

Là, ça tapera dur, tout en servant la promotion des alernatives Européennes.

Puisqu'on va se manger les inconvéniants de cette guerre économique en pleine face, autant essayer d'en tirer aussi quelques avantages sur le long terme.
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Là, ça tapera dur, tout en servant la promotion des alernatives Européennes.
Cerise sur le gâteau, ça attaquera directement les intérêts des plus influents soutiens de Trump à travers le monde.
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Carrément, je rêve d'un smartphone sans Google ni iOS, et open source .

Qui puisse recevoir les services numériques de l'état, sans bidouille.

Avec Deezer et Dailymotion, Mastodon et compagnie, et Olvid.

Bref, on en est pas loin, avec cette affaire, ça va peut-être faire bouger les choses dans le bon sens.
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Il est peut être temps de remettre à plat le système lié au dollar sur les marchés d'un côté et le poids que peut représenter un pays comme les US lorsqu'ils souhaitent faire pression de l'autre. Je suis certain qu'on pourrait s'en sortir grandi.
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Je pense qu'afin d'éviter de pénaliser les consommateurs ici, juste les producteurs là bas, on fasse péter les notions de propriété intellectuelle sur les vieilles séries tv bien amorties ainsi que les films et albums musicaux du même métal, en autorisant la copie non rémunérée assumée de ce qui vient de la terre US, sans douleur immédiate.
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On est signataire de la Convention de Berne. C'est donc interdit.
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ce que donald fait là est interdit par l'omc aussi, il me semble, et là c'est la guerre économique, pour l'instant.
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délicieux de voir tout nos communistes soudainement de grand défenseurs du libre échange
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Je crois que tu n'a rien compris à l'économie et encore moins au modèle libéral.
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Vous n'avez décidément rien compris: Trump est un agent écolo infiltré qui fait tout pour favoriser la décroissance, la baisse de la consommation et la consommation locale.

Trump voulait marquer l'Histoire des US, il va la marquer mais pas dans le sens qu'il croit
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Trump voulait marquer l'Histoire des US, il va la marquer mais pas dans le sens qu'il croit
:inpactitude:

Il est bien parti pour, en tout cas !
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De mon opinion, les providers européen ont une carte à jouer ; financièrement, ils n'ont pas de risque d'augmenter leurs prix à cause de frais de douane arbitraire au sein du marché unique. (même si y'a toujours des risques d'effet de bord à cause de fournisseurs US)

La volonté de cette guerre commerciale voulue par Trump est de réindustrialiser les USA et privilégier la consommation intérieure. Pour moi, c'est une occasion de s'affranchir des cloud providers US.

Hélas, en ce moment tout le monde n'a plus que "GCP" sur les lèvres.

Monde de merde.
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Sur smartphone je n’ai pas accès au signalement d’erreur : penguin => manchot et non pingouin, vous allez vous mettre à dos tous les ornitho !
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Je viens de le signaler en lisant l'article.

C'est simple, les pingouins, c'est petit, ça vole et c'est au nord.
Le reste c'est des manchots.

(Ma nièce ,6 ans, dans un zoo avait trouvé l'astuce pour pas se tromper elle disait pingouin a l'anglaise :incline: )
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Rendons coup-sur-coup.
Et taxons les géants du numérique américains.
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Surtout ceux qui font de l'optimisation fiscale en Irlande par exemple, et ne paient quasi rien... Même un plombier du fond du larzac est, en relatif, bien plus sous pression.
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Je me demande si la taxe sur les pingouins :D n'est pas surtout pour éviter qu'il y ait contournement du minimum absolu de 10 %, ou au moins faire passer le message que ce n'est pas la peine d'essaier sous prétexte que cet emplacement est spécifique. Car il semble qu'il s'y passe parfois quelque chose.

Mais bon, la Réunion est un département français/« région ultrapériphérique » de l'Union Européenne et devrait donc n'être qu'à 20 % au lieu de 37 %... Ça peut être juste un problème personnel avec les pingouins :D
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Mais bon, la Réunion est un département français/« région ultrapériphérique » de l'Union Européenne et devrait donc n'être qu'à 20 % au lieu de 37 %
Mais la Guadeloupe, c'est que 10%. Va comprendre. La Guadeloupe va devenir le Delaware de l'UE :D
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Je l'avais loupé :transpi:

Ça montre que l'administration US n'a aucune réelle connaissance de ce qu'est l'UE. Ce serait dommage de ne pas s'en servir :devil:
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l'administration US n'a aucune réelle connaissance de ce qu'est l'UE.
L'admin US, je pense pas. Trump clairement, c'est un ignare fini. Dans sa vraie vision des choses, il aurait probablement pu se contenter d'un tableau de 3 lignes :
Russia (buddy Putin) : 0%
North Korea (buddy Kim) : 0%
Shithole countries (f.cking wokes) : 60%
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Une méthodologie qui interroge
ça n'interroge pas, ça consterne (et ça fait rire aussi, tellement c'est con).
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Tiens, à peu de choses près : "colonne de droite = max(0.5*(colonne de gauche), 10)
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Heu... oui. C'est ce qui a été annoncé. Les taxes (colonne de droite) sont entre 10% et 50% du déficit de la balance commerciale (colonne de gauche).

Dit autrement, si un pays exporte davantage aux US qu'il n'importe depuis les US, alors les US compensent par des taxes douanières pour équilibrer... avec un rapport max de 1 pour 2 en faveur du pays exportateur.
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Coucou à Mathilde Saliou qui vient de parler de ce sujet au JT de TF1 :merci:

Les droits de douane Trump relancent l’hypothèse d’une taxe GAFAM européenne

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