Au ministère de la Culture, les banques appelées à protéger le droit d’auteur en ligne
Avec ou sans liste noire ?
Le 07 septembre 2015 à 08h00
4 min
Droit
Droit
Le 23 mars dernier, le ministère de la Culture chapeautait la signature d’une charte sur les bonnes pratiques dans la publicité. L’enjeu ? Étrangler financièrement les sites épinglés comme massivement contrefaisants. Jeudi prochain, la Rue de Valois poursuit cette politique avec cette fois les acteurs des moyens de paiement.
Jeudi, le ministère de la Culture annoncera le lancement du « comité de suivi des bonnes pratiques dans les moyens de paiement en ligne pour le respect des droits d’auteur et des droits voisins ». En avril, dans le cadre du plan de lutte contre le piratage des œuvres sur internet, la Rue de Valois et Bercy avaient en effet confié une mission conjointe à l’Inspection générale des finances et à Julien Neutres, du Centre National du Cinéma et de l'image animée (CNC). « Cette mission consistera à élaborer, d’ici le mois de juin, une charte visant à empêcher l’usage de moyens de paiement dématérialisés aux sites qui violent le droit d’auteur » annonçait-on alors.
La présentation jeudi, faite en présence de Michel Sapin, le ministre des Finances et des Comptes publics, a donc pris un certain retard, et semble même baisser en amplitude puisqu’on ne sait pas encore très bien si une charte sera finalement présentée.
Follow the money
À l’instar de la charte cette fois bien réelle sur la publicité en ligne, l’idée sera en tout cas d’asphyxier les sites de streaming de téléchargement direct ou de référencement accusés de tirer profits des œuvres protégées. Pour les premiers, il s’agit de pousser les professionnels de la publicité à ne pas placer d’annonces sur ces sites, les seconds devant empêcher ceux-ci de percevoir des fonds d’une manière ou d’une autre.
« Notre politique vise à permettre le développement de l’offre légale d’œuvres sur internet en multipliant les initiatives, avec notamment une action ferme vis-à-vis de ceux qui exploitent les fruits de la création sans rémunérer les artistes et les créateurs, avait poursuivi Fleur Pellerin, nous engagerons tous les moyens possibles envers ces activités illégales, avec le concours de tous les ministères impliqués dans la lutte contre la contrefaçon et les circuits financiers occultes ».
Les préconisations MIQ, briques décisives et invisibles de la loi Création
Plus concrètement, ces initiatives mettent en musique plusieurs des préconisations des rapports de Mireille Imbert Quaretta. Depuis la Hadopi, celle-ci avait préconisé ces mesures indirectes, épaulées notamment par des notifications de retrait prolongé (filtrage) ou un mécanisme de liste noire destiné à mettre au ban les acteurs les moins attentifs avec le Code de la propriété intellectuelle.
L’heure est cependant à la prudence, car en incitant les établissements financiers à casser leurs relations contractuelles avec les sites, ils sont susceptibles d’engager leur responsabilité. L’exemple de l’hébergeur 1Fichier.com est d’ailleurs très symptomatique : après la gronde de MasterCard et des ayants droit, la Société Générale a rompu son contrat monétique. En face, le français 1fichier.com s’abrite derrière la loi sur la confiance dans l’économie numérique, qui encadre la responsabilité des intermédiaires techniques, pour contester en justice cette décision qui a étranglé l’ensemble de ses ressources.
Fin 2014, les propositions de MIQ avaient en tout cas été qualifiées par Jean-Philippe Mochon, le chef du service des affaires juridiques de Fleur Pellerin, de « briques décisives » de la future loi Création. Un texte qui sera débattu fin septembre, mais dont la version actuelle, susceptible d'être amendée, ne comporte pas l’ombre d’une seule disposition pénale.
Au ministère de la Culture, les banques appelées à protéger le droit d’auteur en ligne
-
Follow the money
-
Les préconisations MIQ, briques décisives et invisibles de la loi Création
Commentaires (50)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 07/09/2015 à 08h06
Je ne vois pas pourquoi les banques deviendraient un instrument de justice.
ou alors, il faut aussi assécher financièrement les politiciens véreux, les notaires et les avocats :)
Le 07/09/2015 à 08h07
Perso aurait choisi l’image d’un billet de 500 euro vu comment ils adorent l’argent." />
Le 07/09/2015 à 08h08
Le 07/09/2015 à 08h10
Ouais mais bon, beaucoup de gens n’ont pas encore compris qu’on est en pleine oligarchie et que quand les revenus des plus fortunés sont menacés, attention on envoie le lourd. Par contre si ca concerne l’argent du “peuple” OSEF….
Le 07/09/2015 à 08h11
On attend toujours le développement de l’offre légal, par contre au niveau de la répression, ça y’a pas de soucis " /> (il est un peu raciste ce smiley si on parle de Fleur " />)
Le 07/09/2015 à 08h11
Cette technique de lutte contre le partage illégale de contenu soumis au droit d’auteur me parait “juste”.
Autant les AD commencent a avoir trop d’influence sur l’ensemble des sphères numériques. Cette lutte devrait n’être QUE cette proposition. La RCP n’est pas légitime à mon sens. Le fait de faire une “copie privée” à notre époque n’est pas une exception mais la règle (tout téléchargement ou consultation de page est une copie privée. On ne peut pas écouter un truc en streaming sans le télécharger sur son support physique).
Donc a vouloir taxé les flux numériques, ils font monter la grogne des consommateurs qui ne sont parfois même pas concerné.
En voulant surveillé les flux monétaire, cela semble plus sain car cela touche plus la source de ce “mal” qui vise a s’enrichir.
Cependant, les effets de bords seront sans doute nombreux et je ne doute pas que les ayants droits passeront maitre dans l’art de déraper et de faire pression sur des acteurs qui les dérangent un peu trop.
Si seulement les AD étaient également punis pour leurs dérapages et traité comme des entreprises privées classiques, on n’en serait pas là.
Le 07/09/2015 à 08h16
Le 07/09/2015 à 08h19
Le 07/09/2015 à 08h20
Le 07/09/2015 à 08h22
Pas grave il y aura toujours les régies pub bitcoin.
Le 07/09/2015 à 09h07
C’est sur que c’est les dernières sorti qui rapporte le plus :)
Le 07/09/2015 à 09h27
On est dans un système capitaliste, hein, ce qui signifie que 2 personnes peuvent choisir de faire commerce entre eux de manière très très large. Si ton partenaire ne te plait pas, tu peux choisir de ne pas faire commerce avec lui, tant qu’il ne s’agit pas de discrimination. Le fait de dire qu’on ne trouve pas le commerce en question suffisamment légal est une raison tout à fait valable.
L’idée qu’il faudrait un recours à un juge pour chaque décision de contrat est délirante: si je cherche une colocation et que tu passes en revue des candidats pour vivre en colocation avec toi, est-ce que je peux te reprocher de prendre ta décision sans recours à un juge ?
(cela dit, je suis contre le système capitaliste, ce qui implique un plus grand contrôle de ce que font les banques)
Le 07/09/2015 à 09h31
Oui, très clairement on voit les gros soucis posés par les notaires dans cet article…
Le 07/09/2015 à 09h43
Le 07/09/2015 à 11h05
Tu fais quand même un sacré raccourci. C’est comme si tu disais “un BR du dernier blockbuster américain qui a couté 80 millions de $ coute 1€ à la sortie de l’usine et ils nous le vendent 30€ ces enfoirés”. Le prix de n’importe quel produit numérique ne se limite pas au prix du support sur lequel il est vendu.
Le 07/09/2015 à 11h49
“Notre politique vise à permettre le développement de l’offre légale d’œuvres sur internet…”
Elle est conséquente l’offre légale?
“… en multipliant les initiatives, avec notamment une action ferme vis-à-vis de ceux qui exploitent les fruits de la création sans rémunérer les artistes et les créateurs…”
Ok pourquoi pas mais quelle est la part déjà de l’artiste sur son oeuvre (oui ça sera toujours plus par rapport au dl illégal)
“… , nous engagerons tous les moyens possibles envers ces activités illégales, avec le concours de tous les ministères impliqués dans la lutte contre la contrefaçon et les circuits financiers occultes ”
Donc ce n’est plus du piratage mais de la contrefaçon. Donc les procès pour piratage n’ont plus lieu d’être
Le 07/09/2015 à 11h51
Le 07/09/2015 à 11h52
Qu’on soit pour ou contre le “téléchargement d’oeuvres”, il faut bien avouer qu’il n’est pas normal d’avoir un mécanisme de rémunération légal (publicité) sur une activité illégale (contrefaçon).
Le 07/09/2015 à 12h03
En reprenant ton com sur la copie privée ; j’ai une question qui me taraude , ça fait belle lurettes que je n’ai pas essayé sur CD de musique ( savoir si c’est toujours en place )
Mais : La copie privée , nous donne le droit de conserver une copie sur un périphérique d’un album film jeu que nous avons payé , j’ai bon ?
Le fait d’outre passer les DRM est illégal, de ce fait on ne peut effectuer de copie privée ( DRM DVD , DRM CD Audio , DRM jeux ( excepté de plus en plus sans DRM mais au pire les jeux sont pas dans la RCP )
Donc , dans le passé, on pouvait dire qu’à l’époque de la VHS et de la K-7 audio c’était justifiable car facilement copiable .
Mais vu qu’on ne peut plus copier ( DRM ) .
Pourquoi la RCP existe toujours et augmente toujours ? Sans parler du faits des services “online” ( itunes etc etc ) où ce sont eux qui fournissent la possibilité d’avoir du multisupport car on se connecte à un compte .
( je pose de bête question je sais . )
Le 07/09/2015 à 12h26
La RCP a été introduite en 1985… Dur* de revenir sur 30 ans de toxicomanie pratique " />
* ça demanderait du courage, ce dont nos “dirigeant” manquent cruellement
Le 07/09/2015 à 12h28
Le 07/09/2015 à 12h32
Le 07/09/2015 à 12h44
Le 07/09/2015 à 12h45
Le 07/09/2015 à 13h25
c’est vrai que tous les trackers privés qui font des échanges “non marchands” tremblent de peur.
Les seuls qui risquent d’être impactés c’est les usines à fric genre T “3*137” …
Si ces trucs disparaissent ça ne va pas empêcher de continuer à tipiaker en rond.
Le 07/09/2015 à 13h44
Le 07/09/2015 à 13h54
Geler les avoirs bancaires se fait déjà régulièrement. Les banques sont DÉJÀ un instrument de justice.
Le 07/09/2015 à 13h59
Le 07/09/2015 à 14h25
Ma réponse soulevait aussi le paradoxe inverse : le pure numérique est “gratuit” et le CD coûtait 10cts par rapport à 20€ l’album.
Mais c’est vrai qu’avant il fallait payer les intermédiaires de la distribution physique. Le coût de la distribution purement numérique est moindre.
Steam est l’exemple à suivre !! Des promos, des bundles à gogo : qui piratent encore les jeux vidéos sur PC ?
Le 07/09/2015 à 15h00
Toute cette mafia pour assécher les gagnes-petits de la contrebande de K7 pendant que les gros poissons de l’évasion fiscale courent oujours ^^
Le 07/09/2015 à 18h45
En fait je me rend compte que j’avais mal compris ton post par rapport à celui du dessus et en fait j’aurai du adresser ma réponse à ton VDD, tant pis ^^
Le 08/09/2015 à 02h54
La distribution numérique est moindre, peut être, mais on nous fera toujours croire le contraire, car tu sais la bande passante ça coûte cher, l’hebergement c’est pas gratuit, et une activité dispo 24⁄24 7⁄7 c’est pas gratuit non plus.
Faudrait une vraie étude non biaisé pour prouver cela.
Mais je suis convaincu que les P2P pourrait grandement aider une distribution légale à moindre frais pour la plateforme mère.
Mais malgré cette idée reçue du cout moindre du démat, à laquelle j’adhère la plupart du temps, je ne crois pas qu’il soit bon de s’enfermer dans ce système de démat, Steam en particulier.. En sortie Jour J, un jeu sur support physique est moins cher que démat, oui oui même MGS V qui ne contient qu’un cd d’installation de Steam, et même en le faisant livrer … Comme quoi les distributeurs se foutent de notre gueule peut importe le support.
A ce tarif là, c’est peut être ce qu’ils veulent faire en offre démat pour la musique ou le cinéma, qu’on paye plus cher que les versions physiques.
Pour en revenir au sujet de base, c’est effrayant toutes ces astuces mises en place pour se passer de la justice.
Le 08/09/2015 à 09h35
Le 11/09/2015 à 11h30
Le 07/09/2015 à 08h22
Le 07/09/2015 à 08h25
« Hé, monsieur de la banque ! Tu vois le gus dans son garage qui se fait 5000 € par mois ? Ben il faut le bloquer passke son activité est illégale, tu vois ? Par contre, toi qui mets 5000 milliards dans les paradis fiscaux, pas de problème, ça n’INpacte pas les majors donc on te laisse tranquille. Bisous " /> »
Le 07/09/2015 à 08h32
Et genre ils vont convaincre paypal?
Le 07/09/2015 à 08h35
J’avoue que si les banques ne financent pas les sites pirate, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. Mais ça me met très mal à l’aise quand ce même réseau de banques refuse les paiement de wikileaks par exemple.
Le 07/09/2015 à 08h37
Le 07/09/2015 à 08h42
Le 07/09/2015 à 08h43
Le 07/09/2015 à 08h48
Il parait que Daesh prospère par la vente de pétrole que les banques acceptent sans sourciller, tout est affaire de priorité on dirait.
Et sinon, l’offre légale qui vend des MP3 au prix d’un MP3 (et pas d’un CD) on l’attend toujours …
Le 07/09/2015 à 08h49
Le 07/09/2015 à 08h50
Tant d’effort pour préserver le caviar de JJ Goldman !
Sauvons les riches !
Le 07/09/2015 à 08h52
Le 07/09/2015 à 08h54
Un album CD comptait 10 cts d’euro à la sortie de l’usine et on te le vendait 20 euros.
Mais au contraire : qu’on nous vendent les MP3 au prix du CD à la sortie d’usine !!
Le 07/09/2015 à 08h57
Et bitcoin ??
Le 07/09/2015 à 09h03
Le 07/09/2015 à 09h05
Ca me fais penser à ça. YouTube
Le 07/09/2015 à 09h06