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Échec collectif : des RIB partagés en direct sur Twitch… à la demande d’un influenceur

L’open data ça va beaucoup trop loin !

Échec collectif : des RIB partagés en direct sur Twitch… à la demande d’un influenceur

Ce week-end, sur Twitch, nous avons eu un bel exemple de « fail collectif ». D’un côté, un influenceur qui demande à sa communauté de partager leur RIB (ou celui d’un proche) pour obtenir de l’argent. De l’autre, des internautes qui envoient leurs informations bancaires en direct.

Le 05 février à 12h35

Nasdas est un influenceur bien connu sur les réseaux sociaux (9 millions d’abonnés sur Snapchat) car il a pour habitude de redistribuer une partie de ses revenus à sa communauté. Dimanche 2 février, la situation a dérapé, comme le rapporte BFM Tech & Co citant l’influenceur :

« J'ai mon application bancaire. J'ai un peu plus de 28 000 euros à l'intérieur. Je dois donner 10 000 euros. Comment faire ? Soit, on m'envoie des RIB dans les commentaires, soit des Paypal et je fais les virements en live ».

Il ratisse large dans sa communication : « on choisira parmi les nouveaux followers. Envoie un message, envoie ton RIB, celui de ta maman, ton oncle, qui tu veux ». La suite, on s’en doute : des RIB ont été envoyés par dizaines dans les commentaires, sur un live accessible à tous. Ils sont parfois accompagnés de messages et d’autres informations personnelles. Un véritable « trésor » pour des personnes malintentionnées.

Envoyer un RIB n’est pas sans conséquences

Plus besoin de fuites de données, les internautes envoient eux-mêmes des informations bancaires en espérant obtenir des fonds au passage… Du point de vue de cybersécurité, cela comporte des risques réels, comme nous l’expliquions récemment.

Si la Banque de France rappelle que « communiquer son RIB n’est pas risqué en soi », elle ajoute bien rapidement que, « comme pour tout document contenant des informations personnelles, il convient de bien identifier la personne à laquelle vous communiquez un RIB. Un escroc pourrait utiliser ces informations de manière malveillante (ex : usurpation d’identité) ».

Fin octobre, la CNIL a publié un guide pour vous protéger en cas de fuite de votre IBAN (qui se trouve sur votre RIB)… des recommandations également valables si vous partagez vos données bancaires de manière publique, comme c’est le cas ici :

« Cet identifiant peut dans certains cas permettre à un pirate d’émettre des ordres de prélèvement illégitimes qui ciblent les IBAN obtenus frauduleusement. Le pirate peut aussi, plus directement, usurper l’IBAN d’une autre personne en les communiquant lors de la création d’un mandat de prélèvement dans le cadre d’une souscription à un service ».

« Surveillez régulièrement les opérations sur votre compte bancaire et faites opposition si nécessaire […] Vérifiez la liste des créanciers autorisés », rappelait la CNIL. En cas de doute, n’hésitez pas à contacter votre conseiller bancaire.

« De profondes interrogations chez les juristes »

Mais ce qui pourrait passer au premier abord comme une « bonne action » ne dispense pas de respecter les règles.

Alexandre Archambault, avocat spécialisé dans le droit du numérique, nous explique que les modalités de l'épisode « ne manquent pas de susciter de profondes interrogations chez les juristes au regard des grands principes du RGPD ».

Les demandes de l’influenceur et les réponses des internautes fournissent un double exemple de ce qu’il ne faut pas faire.

Nasdas multiplie les dérapages

Nasdas n’en est pas à son coup d’essai. En juin dernier, il proposait à sa communauté de récupérer 100 000 euros (par lots de 80 à 2 500 euros) via une application de paiement en ligne : Laymoon. « Le jeu concours avait finalement été annulé face aux tollés des internautes. En effet, il fallait débourser au minimum 17 euros pour accéder à la plateforme », expliquent nos confrères.

En 2022, l’influenceur « avait volontairement diffusé dans une story son numéro de carte bleue, sur laquelle se trouvaient près de 16 000 euros […] Plusieurs sites, dont Amazon, avaient alors été submergés. Ils avaient considéré l'utilisation massive de cette carte de crédit comme "frauduleuse". Les comptes ayant utilisé ce moyen de paiement avaient été temporairement bloqués », ajoute BFM Tech & Co.

Commentaires (23)

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Perso, j'appelle ça du Darwinisme. Dommage que notre espèce soit toujours conditionnée à ce besoin d'avoir un gourou ou machin imaginaire auquel se raccrocher.
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Ici on a peut-être aussi du Darwinisme subi si des débiles ont envoyé le RIB « de ta maman, ton oncle, qui tu veux ».
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Ils sont censé l'avoir récupéré comment le RIB du tonton ?
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Je préfère ne pas savoir :D
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et moi qui suis en stress par ce que mon RIB est dans la nature... (merci Free) ...
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Oh purée mais alors là je crois qu’on a trouvé la pépite, que dis-je, le filon. On est déjà le 01/04 ?

J’aimerais bien savoir par contre :
C’est bien des jeunes qui ont piqué le RIB dans le chéquier de leurs parents, hein? Pas des majeurs hein? Rassurez-moi ? Au secours….

Edit: Je précise au cas où, mais je suis pas souvent du genre à être indigné, choqué, ... mais là "ça dépasse tout ce que j'aurais pu imaginer"
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Non mais y'a rien qui va...

C'est autorisé pour un professionnel de distribuer de l'argent comme ça ? Sans jeu concours formalisé ni règlement ?

Ne serait ce que de donner son numéro de CB, ça doit être contraire aux conditions d'utilisation de la carte qui doit la limiter à un usage par son propriétaire.
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Pour la carte, c'est explicitement écrit dans les conditions des banques que la carte est strictement personnelle, même chez Revolut.

Ca a foutu un sacré bordel derrière, et pas que chez Amazon.
Je pense que son compte Revolut a dû être gentiment fermer dans la foulée vue ce que la banque a du se prendre dans la tronche de certaines institutions.
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Non, c'est pas possible d'être aussi con, j'y crois pas...
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Bah déja en soit, le fait de suivre "un influenceur" place directement ces gens dans une catégorie de pas très fut fut quoi ... T'as besoin d'être "influencé" toi ? T'as besoin qu'on te dise quoi faire ? Qu'on réfléchisse pour toi ? Pas moi
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En soit, avoir un compte sur les réseaux sociaux, ou des forums, c'est être influencé d'une certaine manière.
Ceci même sans suivre une personne désignée "influenceur"
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Je ne citerais pas Fernand Naudin, dans les Tonton Flingueurs, mais vous avez compris où je veux en venir.
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Une réflexion de cuisine sur le fait d'oser peut être ? :dd:
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Tentative de darwinisme :
20€ a quiconque boit en direct un verre d'eau de javel.
Merci aux urgences de ne pas traiter les cas qui arriveront.
:troll:

Le pire c'est que je me dit que ça pourrait marcher. :craint:
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T'es un peu en retard, y'a eu le "tide pod challenge" sur tiktok y'a de ça quelques mois (et ils faisaient gratuitement).
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Ah quelle innocence, je vois que tu es passé à côte du "tide pod challenge".

Même pas besoin d'offrir 20€, les jeunes le faisaient gratuitement.
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C'est même totalement certain que ça marche
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Natural Selection.
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Il va peut être aussi se retrouver avec un petit contrôle fiscal l’influenceur ?
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Influenceur est le mot à la mode pour désigner l'idiot du village (global) ?
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L'idiot n'est pas l'influencer mais ceux qui l'écoutent sans réfléchir.
L'influencer est plus le profiteur de l'histoire car lui il prend le pognon d'où qu'il vienne et au finale ne redistribue que les restes.
Un peut comme dans une meute ou le plus fort se sert en premier.
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Que de commentaires condescendants envers cet auto entrepreneur qui n'en veut ... les temps son durs. Respectez la liberté d'entreprendre. (:francais:)
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Moralité :
Faut bien que les C--S servent à quelque chose !! :D
Et visiblement, ce n'est pas une espèce en voie de disparition...

Personnellement, rien que le mot "influenceur" ou "influenceuse" me donne envie de gerber !!

Échec collectif : des RIB partagés en direct sur Twitch… à la demande d’un influenceur

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