La souveraineté numérique face à la réalité du terrain
C’est choisir… mais choisir c’est aussi renoncer ?

La question de la souveraineté (des données) n’est pas nouvelle, mais elle n’est pas encore tranchée ni même réellement définie. Nous en avons discuté avec des responsables d’un Campus Cyber, d’un datacenter, d’un colonel de l’armée et d’un centre de formations en IA pour les entreprises.
Le 03 février à 12h28
8 min
Sécurité
Sécurité
La semaine dernière, nous étions à Marseille pour suivre les actions locales en matière d’intelligence artificielle et de cybersécurité. Durant notre voyage, un sujet est revenu à plusieurs reprises : la souveraineté des données, surtout face aux États-Unis et à la Chine qui ont des lois d’extraterritorialité.
Territorialité de la donnée : ça « ne veut strictement rien dire »
Lors d’une visite dans le datacenter MRS3 de Digital Realty France, Fabrice Coquio (président de l’entreprise) affirme : « La notion de territorialité de la donnée ne veut strictement rien dire. La notion de souveraineté éventuellement, si tant est qu’on soit capable de définir la souveraineté ».
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Commentaires (18)
Le 03/02/2025 à 13h18
Le débat est surtout pollué par les souverainistes et autres patriotes à la noix qui confondent souveraineté avec autarcie, anti-américanisme et anti-européanisme.
Avec le bémol que bcp de fournisseurs (USA, Allemagne, Suisse) se sont révélé être des vraies plaies quand on veut utiliser à notre guise le matériel qu'on leur a acheté.
Le 03/02/2025 à 13h20
Le 03/02/2025 à 15h28
Le 03/02/2025 à 14h00
Et même si le court paragraphe qui en parle est un peu confus, c'est un très bon exemple de système souverain : si demain les américains, les russes ou les chinois décident de dégrader la précision de service de leurs constellations respectives à des endroits géographiques d'intérêt pour l'UE ou un de ses États Membres, ces derniers peuvent compter sur la continuité de service offerte par Galileo, et ce en toute autonomie. Et c'est valable aussi bien pour le service ouvert, que pour le service régulé (PRS) et réservé aux États.
Le 03/02/2025 à 15h28
Le 03/02/2025 à 13h20
Le 03/02/2025 à 13h30
De même, toute solution cloud "pour le bien du client", mais qui ne permet pas de choisir ses dates de migrations, est incompatible avec la souveraineté de mon point de vue (comprendre ras-le-bol des migrations forcées, non assumée, à peine communiquées, sans moyen de tester/présenter avant).
Bref, à part une IAAS, le cloud ne peut pas être souverain de mon point de vue en règle générale (et je n'ai pas encore rencontré d'exception).
Le 03/02/2025 à 13h58
Je trouve que c'est extremement naîf de voir le sujet de cette manière.
On a des lois, pas besoin de fermer la porte de chez moi, de fermer ma voiture, etc.
Je ne suis absolument pas d'accord avec cet exemple et sa conclution.
Que ce soit une donée personnelle ou pas ne rentre pas en ligne de compte.
Une donée souveraine est une donée dont un autre état ne peut se l'approprier (et ou la consulter) sans un accord des ses propriétaire.
Le 03/02/2025 à 16h45
+1
La radio des poumons de Mme Michu c'est certes pas une donnée souveraine, mais les imageries médicales de la population française c'en est une.
Le 03/02/2025 à 17h59
Le 03/02/2025 à 18h40
Par exemple, un pays A peut accéder aux données de santé (ou économiques, ou militaires, etc.) de la population d'un pays B contre sa volonté, c'est un manque de souveraineté. Du colonialisme technologique en quelque sorte.
Le 04/02/2025 à 10h50
Dans l'exemple de Thales, j'imagine qu'il parle des données avec une sensibilité DR-SF (Diffusion Restreinte - Spécial France) qui interdit leur accès aux personnes étrangères notamment. Mais ça c'est une classification Défense.
Les données perso c'est un autre mode de protection de l'information.
Le 03/02/2025 à 14h05
Je trouve ça étrange. De mon point de vue, la souveraineté ne s'applique pas à des données, mais à des systèmes. Être souverain, c'est avoir des systèmes dont on sait que, demain, si un pays décide de couper toute connexion vers la France (que ce soit les US par choix politique ou les Russes par coupure des câbles), les services en France fonctionneront toujours.
Être souverain, c'est avoir la maitrise son infrastructure.
Le 03/02/2025 à 17h41
Cependant, les donées sont aussi importante.
Je ne sais pas si cette analogie marche, je vous laisse juge :
Même si les champs de blé sont à nous, ainsi que les moulins, si les silots dans lequels le blé est entreposé se trouve hors du territoire et même si le blé est à nous, rien ne dit qu'un tiers ne pique dedans voir nous menace de ne pas nous les rendre.
Est-ce que je suis claire ?
Je pense que l'analogie, champs de blé, blé, silots, moulin peut marcher mais j'ai l'impression qu'il manque qqch.
nos SI => Champs de blé
Nos DATA=> le blé
Le cloud => les silots
Nos appli => moulin
Le 05/02/2025 à 12h13
Si le champ est à toi, le blé restera à toi. Si tu es en location, le propriétaire peut récupérer le champ et le blé qu'il y a dessus.
Une donnée ne pourra pas être souveraine si elle est sur un système hors territoire (géographique).
De la même façon, si le propriétaire décide de récupérer son champ (une infra aux US) tu peux couper le blé (les données) ou même arracher la plante juste avant de partir si tu en as le temps, pour éventuellement replanter sur ton champ.
Cela me semble par contre beaucoup plus difficile de déplacer le champ :)
Le 05/02/2025 à 12h59
Je completerai, en diant que justement le coeur du pb est la le champs ne nous appartiens pas et n'est pas dans notre contré, bien que nous ayons nous même faire les travaux de champs, acheter les graines, et fait pousser le blé. Le propriétaire du terrain, peut à tout moment nous empecher plus que l'accès carrement de recuperer le blé...voir l'utiliser à ses propres faims (lol)
Le 03/02/2025 à 19h38
La liberté c'est ne pas laisser à d'autres l'opportunité de nous faire du mal, nous contraindre, nous utiliser, nous faire renoncer à nos idéaux. Ou au moins gérer ce risque.
La centralisation de l'internet depuis l'essor du fameux cloud, à l'opposé de sa conception de base décentralisée, dans les mains de quelques acteurs économiques et politiques, essentiellement étasuniens et maintenant asiatiques, est un renoncement à notre liberté et notre souveraineté.
Le 04/02/2025 à 14h21
Si la réponse au premier point est "oui" et au second "non" ou "vraiment très difficilement", c'est que nous avons un énorme problème...
Vu le bonhomme, nous ne sommes pas à l'abri d'une saute d'humeur. Déjà grâce à Biden, les pays de l'est de l'U.E. sont sanctionnés pour l'accès aux technologies liées à l'I.A. , alors imaginons u peu ce qui nous risque d'arriver avec ce fou furieux.