Microsoft essaye de rentabiliser (de force) l’intégration de Copilot dans sa suite 365
Y a-t-il un Copilot dans l'avion ?
L'adoption des outils d'intelligence artificielle générative semble avoir besoin d'un boost. Si tout le monde a gouté à ChatGPT et compagnie, les utilisateurs de la suite bureautique 365 de Microsoft de certains marchés n'ont plus le choix : l'entreprise a décidé de forcer de plus en plus l'intégration de Copilot à 365, tout en augmentant les prix.
Le 27 décembre 2024 à 12h00
4 min
IA et algorithmes
IA
Après avoir intégré de l'intelligence artificielle générative dans une bonne partie de ses logiciels et services, Microsoft semble essayer de rationaliser un peu ses coûts de diverses manières, et notamment en forçant de plus en plus son adoption dans sa suite bureautique, quitte à augmenter les prix.
En mars 2023, l'entreprise annonçait l'arrivée de Copilot dans sa suite Office en promettant des améliorations propres à chaque composant. Et en novembre dernier, Microsoft intégrait même l'IA générative jusque dans son fameux éditeur Notepad (appelé aussi Bloc-notes en français).
Si cette technologie a « ébloui » tout le monde, son insertion dans quasiment tous les outils de la firme de Redmond a aussi un coût important. L'entreprise a investi près de 14 milliards de dollars dans OpenAI et cherche maintenant des voies pour les rentabiliser.
D'autant que les coûts engendrés par le contrat avec OpenAI ne sont pas les seuls que Microsoft ait consentis ces derniers temps concernant l'IA. Comme l'expliquait le New York Times, Microsoft a aussi déboursé plus de 650 millions de dollars en mars dernier pour embaucher une bonne partie de l'équipe de la startup Inflection et notamment son ancien CEO Mustafa Suleyman (également co-fondateur de DeepMind, rachetée en 2014 par Google), qui supervise maintenant l'intégration de l'IA dans les produits Microsoft.
Intégration à marche forcée dans certaines régions
Et cette intégration se fait maintenant à marche forcée pour les utilisateurs de la suite bureautique 365 situés dans certaines parties du globe. En Australie, Nouvelle-Zélande, Malaisie, Singapour, Taïwan et Thaïlande, Microsoft a intégré Copilot dans les versions « Personal » et « Family », alors que, pour le reste du monde, l'assistant ne reste pour l'instant accessible que pour les versions « Business ».
Mais cette intégration est obligatoire et surtout s'accompagne d'une augmentation tarifaire, ce qui ne plait pas à tout le monde, indique le Wall Street Journal. Le média économique américain explique que la facture de la licence de 365 est passée, en Australie, de 11 à 16 dollars australiens. Et avec son logo qui apparait à chaque fin de phrase pour proposer son aide, Copilot est aussi discret que Clippy, l'ancien compagnon Office en forme de trombone.
Rassurer les entreprises
Cette intégration forcée ne concerne pour l'instant pas encore l'offre business. Microsoft doit d'abord rassurer les entreprises sur l'utilisation de son IA dans ses logiciels concernant la confidentialité des données. Elle a réagi dans un premier temps en leur recommandant de mieux classer leurs données pour que Copilot ne révèle pas d'informations plus ou moins sensibles à des employés qui ne devraient pas y avoir accès.
Plus récemment, Microsoft a expliqué qu'elle allait mettre à jour, à partir de la version 22h2 de Windows 11, l'« expérience » Copilot dans ses produits et notamment renforcer la protection des données.
La firme va étendre la protection des données d'entreprise, qui existe déjà pour le Copilot de 365, aux données utilisées dans les prompts et réponses de Copilot de Windows : « Les prompts et les réponses sont protégées par les mêmes conditions et engagements auxquels nos clients font largement confiance – non seulement pour Copilot for Microsoft 365, mais aussi pour les courriels dans Exchange et les fichiers dans SharePoint », explique l'entreprise. Elle promet que cette nouvelle protection des données se fera « sans coût supplémentaire ».
Microsoft ajoute qu'« afin de simplifier l'expérience des utilisateurs », l'entreprise supprime des points d'entrée vers Copilot et notamment celui dans Windows (preview).
De la concurrence pour OpenAI chez Microsoft
Enfin, l'entreprise semble vouloir mettre les outils de son partenaire en concurrence dans ses produits. En effet, Reuters a appris récemment que Microsoft a le projet d'ajouter des modèles d'intelligence artificielle maisons et d'autres entreprises d'IA générative pour alimenter le Copilot de sa suite 365.
L'agence de presse explique que cette possibilité permettrait à Microsoft de réduire les coûts et de diminuer le temps de réponse de son agent. L'entreprise a néanmoins réaffirmé à l'agence de presse qu'OpenAI restait son interlocuteur exclusif concernant les modèles les plus avancés.
Microsoft essaye de rentabiliser (de force) l’intégration de Copilot dans sa suite 365
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De la concurrence pour OpenAI chez Microsoft
Commentaires (24)
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Le 27/12/2024 à 13h54
Le 27/12/2024 à 14h12
Le 27/12/2024 à 14h18
Microsoft se donne toutes les chances de remporter l´oscar de la plus grosse enshittification 2024-2025. Un effort spectaculaire!
Le 30/12/2024 à 12h04
ils vont surtout créer une habitude auprès des utilisateurs en espérant créer une dépendance
avoir une masse d'information à récolter
et donc entrainer leurs modèles ...
Après les gens sont accros à MS Office, ne veulent pas essayer d'utiliser la concurrence. Quand on est dépendant d'un seul acteur et bien, celui-ci se fait plaisir et il a bien raison.
Je dirais même qu'il a bien raison Microsoft qu'il se fasse bien plaisir.
Le 27/12/2024 à 14h33
Modifié le 29/12/2024 à 09h43
peut trouver un public.
Cela fait environ 1 an que je vois LibreOffice mettre en avant qu'elle tourne en local et protège la vie privée (même si on peut relier des cloud pour enregistrer ou ouvrir des documents sur des serveurs).
Le 30/12/2024 à 11h56
Une fois, à la Fnac, une dame achète un PC et à la fin de la transaction, elle demande un conseil pour un logiciel pour un traitement de texte pour envoyer des lettres par mail.
J'avais été stupéfait, il avait conseillé MS Office et qu'elle pouvait l'obtenir par je ne sais quel moyen. Je n'ai pas voulu intervenir sur le moment pour ne pas faire le relou, je suis allé le voir et je l'ai informé de l'existence de LibreOffice. Il ne connaissait pas du tout et il était plutôt enthousiaste d'apprendre la nouvelle. Mais je ne suis pas dupe, cela passera par une oreille et cela sortira par l'autre. Malheureusement je n'avais pas sur moi une carte de visite avec le site de LibreOffice, ou tout autre blog communiquant les alternatives.
Le 30/12/2024 à 15h03
J'étais à la recherche d'un PC et j'ai posé des questions à un vendeur et quand je lui ai parlé de marques qu'ils n'avaient pas il m'a dit très clairement qu'il n'a pas le droit de me les conseiller car très logiquement ce serait une perte pour le magasin que j'aille acheter un autre PC ailleurs plutôt qu'un de chez eux.
Le 30/12/2024 à 15h26
Le 30/12/2024 à 22h29
Il fut un temps, il était possible d'utiliser Word gratuitement, tout du moins sur une période limité. Je ne sais pas si c'est toujours le cas. Il ne s'agit donc pas de vendre un produit.
Mais par contre si c'était pour vendre une licence MS Office, cela peut se comprendre bien entendu qu'il ne conseille pas d'aller voir la concurrence. Mais pour une version gratuite, j'ai quelques doutes qu'ils ne peuvent pas ... mais bien entendu, malheureusement cette ignorance fait les affaires de MS.
Le 27/12/2024 à 14h44
De ce que j'ai vu dans les articles anglophones sur le sujet, l'abonnement actuel est "enrichi" avec le copilote, et le prix augmente aussi, tandis qu'un "nouveau" abonnement apparaît en ayant exactement le même contenu et le même tarif que l'abonnement actuel.
Donc pour conserver son abonnement actuel, il faut résilier, puis se réabonner sur la nouvelle offre (qui bien entendu sera bien entendu planquée, contrairement à l'abonnement IA).
Le 29/12/2024 à 08h51
Le 29/12/2024 à 09h47
Le 29/12/2024 à 10h54
Sur ces services en ligne, il n'y a pas de règle spécifique. Il n'y a aucune obligation de maintenir l'offre actuelle.
Si on essaie de s'abonner pour un an à Microsoft 365 Personnel, il est écrit ;
C'est un rappel des conditions du Store qui sont le contrat.
Comme le renouvellement est automatique, Il faut donc annuler son abonnement si on n'est pas d'accord avec le nouveau prix.
Par contre, l'avantage de l'abonnement annuel, en plus de la réduction associés, est que le prix n'augmentera pas avant la fin de l'année de l'abonnement : les gens qui viennent de renouveler auront une année "gratuite" de Copilot.
Le 27/12/2024 à 17h01
De l'IA dans un bloc-notes: c'est comme les rires enregistrés des soaps US; le spectateur/utilisateur et tellement c... qu'il faut lui dire quand rire/quoi écrire.
Le 27/12/2024 à 18h31
J'ai démarré ma VM l'autre jour (et qui ne passera jamais à W11), j'ai vu un beau "Copilot" installé dans la liste des applications installés ...
Le 27/12/2024 à 18h37
J'dis ça, mais mon p'tit doigt m'a dit que l'informatique de ma boîte aurait planifié la mise en place de poste de travail Linux alors qu'ils sont MS / Windows / Azure AD / Autopilot / Office3615 jusqu'au slip.
Le 30/12/2024 à 11h59
Le 30/12/2024 à 14h20
Mais bon, les grands groupes ont des réactions de diplodocus (c'est en cours et pas encore au catalogue) ... toutefois, le mouvement s’amorce du côté des grands comptes avec de bons résultats en terme de gain de productivité.
Beaucoup suivent et peu innovent, mais le poste Linux devient une solution face aux augmentations de tarifs, la mauvaise fiabilité de Win11, l'usine à gaz WSL et les délires à la sauron d'Azure AD/autopilot.
Le 30/12/2024 à 22h22
Je suis libéralisme mais pas ultra-libéralisme. J'entends par la que Microsoft mérite sa place de leader sur le marché mais qu'elle ne mérite pas son maintien via différents moyens qui sont très limite.
De mon point de vue, Linux peut répondre parfaitement à des besoins (pas à l'ensemble) mais je ne comprends pas qu'il soit pas plus utilisé.
Lorsque l'on fournit un PC pré-installé avec Linux (Ubuntu, Zorin, et même Debian + Gnome) à un débutant de l'informatique, je peux lire à maintes reprises des témoignages qu'ils sont entièrement satisfait. Un débutant a juste besoin d'un bureau sympa érgonomique avec un ensemble de raccourci pour ses applications, pouvoir faire un peu de traitement de texte, ....
Mais si Linux est aussi peu utilisé, ce n'est pas parce que Linux est compliqué (encore beaucoup de personnes croit qu'il faille encore la ligne de commande pour installer des logiciels) et pas bien... C'est tout autre. Je n'invente rien pour le moment, ce sont des faits.
La raison de mon point de vue est l'invisibilité auprès du grand public. Et pourquoi ?
A cause de la surmédiatisation de Windows, par 2 moyens :
- la vente liée. Un utilisateur veut s'acheter un ordinateur, il s'en fiche du système dessus. Il trouve dessus par défaut Windows, il ne va pas chercher plus loin, il va donc utiliser Windows. Le prix de Windows n'étant ventilé sur la facture de son nouveau PC, il est normal qu'il ne sache pas que WIndows est une obligation pour utiliser un PC
- l'éducation nationnal dans les écoles, y compris en début de scolarité, les PC sont tous sous Windows. J'ai pu lire plusieurs témoignages d'instituteurs y mettre des logiciels libres (du Linux, ou du LibreOffice, je ne sais plus), mais ils se sont vu à chaque fois refusé. A partir de là, les jeunes n'ont pas de prise de recul et d'esprit critique. Normalement, l'école devrait être neutre.
Et donc à partir de là, les dés sont pipés sur le marché, peu importe les gesticulations de la concurrence, il est quasi impossible qu'elle se développe. C'est comme si on faisait lors d'un 100m, je m'autorisais à prendre 50m d'avance
Et donc je trouve absolument génial que ton entreprise est tapé du poing. Souvent l'argument des DSI est qu'il est compliqué de trouver des personnes compétentes, sachant un PC hors Windows,
Microsoft sait que ses utilisateurs sont extrêmement fidèles. J'irais même jusqu'à dire ironiquement que Microsoft est l'une des plus belles boites du monde, l'une des seules à ne pas avoir besoin d'écouter ses utilisateurs. Si les utilisateurs ne sont pas content pas grave. Je peux noter par exemple les fonctionnalités rejetés mais que Microsoft s'obstine :
- l'IA
- le cloud
- le recall
- et peut être la location de Windows sur sa prochaine release : Windows 12 (entendu quelques bruits de couloirs)
Donc non, je n'étais pas ironique, un grand bravo à ton entreprise qui faudra médiatiser par la suite.
Le 30/12/2024 à 23h57
Le mouvement de fond de bascule sur Linux démarre doucement pour répondre aux besoins de population spécifiques pour l'instant (les devs). Mais si c'est bien emmené, un poste de travail Linux peut répondre aux besoins de pure bureautique (un navigateur, un traitement de texte, un tableur et une usine à diapos colorées pour danseur de claquettes) ... mais cela viendra dans un 2nd temps une fois que les résultats de l'XP sur les techniques seront connus et mesurés.
Ceci dit, de ce que j'ai pu observer, les devs sous poste de travail Linux ont retrouvé la simplicité, l'efficacité et la productivité ... et aussi dans une certaine mesure le plaisir de développer.
Le 02/01/2025 à 21h13
Perso ça me navre