Inria se tourne vers la défense et les ministères au risque d’en oublier la diversité de la recherche
Brillant comme une larme
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Ce jeudi 12 décembre, le conseil d’administration de l’institut de recherche en informatique français (Inria) doit se prononcer sur les orientations que propose son PDG, Bruno Sportisse. Reconduit l’année dernière par Emmanuel Macron dans un climat tendu, celui-ci veut créer une entité Inria Défense et rapprocher la recherche des ministères. Next a obtenu une version de travail du futur Contrat d’objectifs, de moyens et de performance de l'institut.
Le 10 décembre 2024 à 15h50
11 min
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La direction d’Inria, sous la plume de son PDG Bruno Sportisse dans la version de travail du nouveau « Contrat d’objectifs, de moyens et de performance » (COMP) de son institut transmis aux salariés, exprime sa volonté de modifier les objectifs de l’institut qui sont ancrés dans le marbre du décret de sa création. Une bonne partie des personnels de l’institut de recherche spécialisé dans l’informatique, les mathématiques et l’automatique est inquiète du tournant prévu par leur direction.
Next a obtenu et publie une version de travail de ce Contrat d’objectifs, de moyens et de performance datée du 28 novembre dernier. Dans ce document de 76 pages, la direction d’Inria dessine son projet pour l’institut à l’horizon 2028.
Mais, bien loin de rassurer le personnel d’Inria qui a vécu difficilement le premier mandat de Bruno Sportisse (celui-ci a été reconduit par Emmanuel Macron en aout 2023 malgré 80 % de vote contre lors d’une consultation sauvage), ce document inquiète en interne. Une pétition titrée « Ce COMP n'est pas le nôtre ! » mise en place par le syndicat SNCS a rassemblé en deux semaines plus de 700 signatures sur les 4 838 personnels (3 420 chercheuses et chercheurs) travaillant à l’institut (chiffres incluant les collaborateurs universitaires, CNRS, etc. ayant aussi accès au vote de cette pétition).
Un changement de missions encore très flou
Ce COMP [PDF] indique notamment vouloir changer le décret constitutif d’Inria pour mettre à jour ses missions sans pour autant expliquer ce que la direction voudrait modifier. Ce décret encadre les missions de l’institut mais aussi la façon dont il est financé, les conditions dans lesquelles le personnel est recruté (fonctionnaires ou pas par exemple) etc. Actuellement, Inria est un Établissement public à caractère scientifique et technologique (EPST) comme le CNRS ou l’Inserm mais le passage vers un statut d’EPIC comme le CNES ou le CEA pourrait intervenir via la modification du décret.
Dans ses discussions avec les syndicats, la direction semble essayer de rassurer tout en maintenant le flou. Guillaume Pallez, représentant pour le syndicat SNCS-FSU explique à Next qu’ « en tant que syndicat, la première chose qui nous inquiète est le jalon "évolution des dispositions réglementaires du code de la recherche relatives [au] fonctionnement et [à l']organisation [de l'institut]" prévu en 2025 (donc demain !). La direction nous dit qu'il n'y a pas de but caché, que le but n'est pas de transformer l'Inria en EPIC. Elle nous a donné quelques exemples mais tout en restant volontairement floue s’agissant de quelque chose qui a l'air d'être bien commencé. Ceci en donnant comme motivation des éléments visiblement faux, par exemple le fait que le CNRS avait plus de missions que nous ».
Mais ce n’est pas seulement la modification du décret qui inquiète le personnel d’Inria. Dans ce projet avancé par la direction, l’institut s’ajoute plusieurs missions.
La constitution d’un Inria Défense qui inquiète
Le projet de la direction inclut, dans une section titrée « Renforcer le partenariat avec le Ministère des Armées et garantir la dualité », la constitution d’une « entité Inria Défense dédiée ». Celle-ci viserait « à faire levier sur l’ensemble de l’écosystème du numérique, grâce aux expertises, développements de recherche et technologies souveraines, dans le cadre de projets conjoints avec le Minarm [ministère des armées] et l’écosystème français du numérique », explique la direction dans son document.
Le fait que l’institut travaille avec ce ministère n’est pas une nouveauté. Une mission « Inria Défense et Sécurité » a déjà été créée en 2020. Mais la direction pousse encore plus loin sa collaboration avec l’armée française.
Elle propose même d’aller collecter les besoins de ce ministère un peu comme une société de service :
« À cet effet, Inria Défense proposera des mécanismes de captation de besoins et de production d’infrastructures logicielles pour le compte du Minarm, en recherchant un impact effectif et une finalité opérationnelle ».
Et cette entité devra essaimer dans tous les centres de l’Institut puisque la direction ambitionne que « d’ici 2027, au sein de chaque Centre Inria de l’Université, Inria mettra en place une implantation locale d’Inria Défense, dans l’esprit d’un "Lincoln Lab" adapté à chaque site ». Ici, comme dans une bonne partie du document, la direction d’Inria ne se cache pas de prendre l’inspiration dans les plans de politique américaine. On pourra néanmoins remarquer que l’exemple de la collaboration du MIT avec le ministère de la défense américain dans ce fameux Lincoln Lab date des années 1950.
Dans un même élan vers une militarisation des projets de l’institut, la direction se donne pour objectif qu' « avant le premier semestre 2026, Inria présentera à son Conseil d’Administration le plan de passage en ZRR de l’ensemble de l’établissement ». Ces ZRR, ou Zones à régime restrictif, sont des endroits où seuls certains personnels ont accès notamment pour des questions de confidentialité militaire. Jusque là, peu de laboratoires de recherche publics sont sous cette protection.
Plusieurs chercheurs de l’institut ont expliqué à Next que ces ZRR sont de véritables bâtons dans les roues de leurs collaborations avec d’autres chercheurs, notamment étrangers. Elles bloquent la capacité à travailler facilement dans les locaux d’Inria et l’embauche de doctorants ou chercheurs d’autres pays. Si le changement de statut peut apparaître justifié pour certains laboratoires, le passage de tout l’institut de recherche en ZRR leur paraît une mesure inadéquate.
Pour Guillaume Pallez, « la création de cette entité Défense, ainsi que le passage intégral en ZRR de l'Inria, certaines rumeurs qui ont suggéré l’ajout de la tutelle du ministère de la Défense, tout ça va impacter les conditions de travail. Il est déjà compliqué d’embaucher des étrangers venant de certains pays, mais les démarches administratives vont encore augmenter. Ça pose aussi des questions sur les libertés académiques des chercheurs de l’institut ».
En plus de ces difficultés quotidiennes, la collaboration avec ce ministère n’est pas rien pour des chercheurs. La cryptographe Anne Canteaut, qui a été présidente de la Commission d'évaluation de l'INRIA entre 2019 et 2023, explique à Next : « en tant que cryptographes, mon équipe participe à des efforts de standardisation. Si un jour, on devient liés d’une façon ou d’une autre au ministère des Armées, ça compromet toute crédibilité et indépendance dans notre travail de chercheurs »
Et elle ajoute : « il y a des cryptographes à la Direction générale de l'Armement qui sont extrêmement compétents, je ne vois pas pourquoi nous ferions leur travail ».
Une agence de programmes en plus
Inria Défense n’est pas la seule nouvelle mission qui pose question au sein de l’institut. Le projet de la direction intègre aussi la fameuse gestion d’une « agence de programmes dans le numérique » voulue par Emmanuel Macron et annoncée en décembre 2023. S’il y avait, lors de l’annonce et jusqu’à l’été dernier, un flou sur le fait que les organismes scientifiques désignés allaient se consacrer exclusivement à cette fonction ou si elle allait s’ajouter à celles déjà assumées par les organismes, le choix semble être fait.
Le projet de Bruno Sportisse prévoit que, dans ce cadre, Inria « nourri[sse] la réflexion stratégique de l’État », « impul[se] et condu[ise] au sein de la recherche publique des programmes 360 degrés, intégrant recherche, innovation et formation en tant que de besoin », « [sache] renforcer les dynamiques collectives avec les autres acteurs de la recherche publique » et devienne donc « l’opérateur de l’État de référence en matière d’investissement piloté dans le numérique à travers la recherche et l’innovation, en pilotant et en coordonnant des programmes pour le compte de l’État ».
Une aide aux politiques publiques qui ne doit pas transformer l’Inria en société de services
Ce document affiche de hautes ambitions dans ce sens et évoque des collaborations encore plus poussées avec les différents ministères. Mais il n’indique pas comment l’institut va faire, concrètement, pour réussir cette transformation.
« Nous avons des craintes sur l’élaboration de cette agence de programme, structure de décision en « top down », et ses conséquences pour les libertés académiques. L’expérience de StopCovid au sein d'Inria ne nous rassure pas sur les projets d’appui aux politiques publiques car la direction a refusé de prendre en compte que l’expertise, c’est d’être capable d’apporter une analyse critique », affirme Guillaume Pallez du SNCS.
Pour Anne Canteaut, « la fameuse aide aux politiques publiques est une mission de l’Inria que notre direction veut beaucoup développer. Qu’un institut de recherche fasse de l’expertise pour les politiques publiques est plutôt une bonne idée mais nous ne sommes pas la société de services des ministères et de l’administration, notre travail n’est pas de développer les logiciels pour le reste de l’État ». Et d’ajouter « Nous ne sommes pas la Dinum ».
Une courte partie sur l'avenir scientifique d'Inria
Une très courte partie de ce COMP est dévolue à la vision scientifique d'Inria qui « n’a pas vocation à présenter une feuille de route prescriptive des thématiques scientifiques pour les années à venir ».
Il insiste néanmoins sur le besoin de « renforcer sa position au plus haut niveau mondial dans le domaine de l'IA » en évoquant des sujets comme « [l'] utilisation de l'IA générative pour l'invention de nouveaux algorithmes, croisement entre modélisation physique et modélisation basée sur les données, entre IA et méthodes formelles, etc. ».
Le document explique aussi qu' « Inria entend également contribuer dans les années à venir au développement des écosystèmes français et européens autour de la micro-architecture et de la compilation » malgré les pertes de compétences de l'institut dans ce domaine dû aux choix antérieurs de la direction.
Le document met aussi en avant l'informatique comme un « sujet stratégique, avec un renforcement de l'activité sur les algorithmes, la programmation, la compilation et les usages ». La direction ajoute que « les collaborations avec les startups françaises du domaine seront encouragées, en particulier sur les sujets clé de la correction d'erreur quantique et de l'architecture de futures machines ».
La concentration sur certains domaines à la mode inquiète au sein de l'institut. Pour Anne Canteau, « la diversité des domaines est quelque chose d’essentiel dans la recherche. En informatique, c’est encore plus grave car nous sommes dans un domaine très concurrentiel. Les sujets qui ne sont pas mis en avant et qui passent sous le radar périclitent car les gens partent ».
Les Comités des équipes-projets (CEP, les conseils scientifiques des centres régionaux d'Inria) de différents centres (Paris, Lyon, Grenoble, Saclay, Nancy) de l'institut ont d'ailleurs observé qu'ils ne se reconnaissaient pas dans ce texte et considéraient « ne pas avoir été consultés au cours de son élaboration ».
Next aurait bien voulu poser des questions sur ce Contrat d’objectifs, de moyens et de performance ainsi que sur le projet de modification du décret encadrant les missions d'Inria à Bruno Sportisse. Mais la direction d'Inria nous a répondu : « à ce stade il nous semble prématuré de nous exprimer sur le COMP ».
Inria se tourne vers la défense et les ministères au risque d’en oublier la diversité de la recherche
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Un changement de missions encore très flou
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La constitution d’un Inria Défense qui inquiète
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Une agence de programmes en plus
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Une aide aux politiques publiques qui ne doit pas transformer l’Inria en société de services
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Une courte partie sur l'avenir scientifique d'Inria
Commentaires (41)
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Le 11/12/2024 à 08h50
Modifié le 10/12/2024 à 17h29
Comment diable tout ceci pourrait mal se passer ? ← dans 15 ans, merci de bien vouloir remplacer cette ligne par un beau « Qui aurait pu prédire ? »
Le 10/12/2024 à 21h03
Le 11/12/2024 à 08h10
De mon côté, rien qu'hier, et pourtant mon domaine de recherche est à priori très éloigné de questions militaires, des chercheurs présentaient leurs résultats. Lors de la session questions/réponses, quelqu'un remarque une application potentielle de la méthodologie à une problématique policière... Après une petite discussion, eh bien les personnes qui présentaient se sont accordées à modifier la présentation de leur méthodologie et de leurs résultats pour ne pas mettre ces possibles applications en evidences. Et les gars arrêtent leurs recherches et changent de sujets.
Qu'on soit d'accord ou non avec leurs décisions, cette anecdote illustre l'antimilitarisme et l'antipolice assez récurrent dans le monde de la recherche (et je parle depuis la Suisse).
Le 11/12/2024 à 10h40
Quoiqu'il en soit, les instituts de recherche sont là aussi pour soutenir la stratégie des états. Ces états voient que si on reste à poil on va se faire bouffer, il est normal qu'ils demandent à leurs labos et leur industrie de contribuer à inverser la vapeur.
Ce n'est pas le modèle le plus moral de l'univers. La neutralité, c'est bien quand tu veux manger à tous les râteliers, mais il ne faut pas faire passer ça pour une position humaniste ou éthique.
If you are neutral in situations of injustice, you have chosen the side of the oppressor. If an elephant has its foot on the tail of a mouse and you say that you are neutral, the mouse will not appreciate your neutrality.
Desmond Tutu
Le 10/12/2024 à 19h52
Non vraiment y'a de quoi être fier de nos dirigeants, tout va de mieux en mieux grâce à ceux que nous élisons... Du grand art, cette nation des droits de l'Homme... 🤢
Le 10/12/2024 à 20h54
Modifié le 11/12/2024 à 00h13
Le 11/12/2024 à 10h25
La Suisse a toujours été un pays prêt à fermer les yeux sur les atrocités commises par leurs clients (empêcher leurs clients des industries de l'armement de transférer des armes à un pays qui se défend contre un envahisseur génocidaire, aucun problème; prendre des sanctions économiques contre cet envahisseur génocidaire, en revanche, surtout pas !)
Le 12/12/2024 à 15h41
(M.Colucci il me semble)
Le 14/12/2024 à 14h19
Un pays meilleur, une certaine idée de l'humanité, oui c'est difficile et exigeant, quand nous avons choisi collectivement, par les élections de nos dirigeants, d'être une nation qui se vautre dans l'inhumanité et la lâcheté...
J'estime, de façon très personnelle, que nous devrions exiger beaucoup mieux comme direction, mais nous avons ceux que nous méritons manifestement...
Le 14/12/2024 à 23h32
Le problème, c'est d'identifier quel est ce mieux.
Le 10/12/2024 à 20h57
Modifié le 11/12/2024 à 12h45
Sinon ça aurait pu être sympa d’avoir mis la définition de l’acronyme ZRR, histoire de bien comprendre toute la phrasePour UMR, j’ai pas cherché, car j’avais pensé à Unité Militaire de Recherche.J’ai bon là ?Édité: à oublier...
Le 11/12/2024 à 08h21
Le 11/12/2024 à 12h43
Décidément, mon commentaire était complètement merdique...
Le 11/12/2024 à 09h22
Le 11/12/2024 à 12h40
Le 11/12/2024 à 10h27
Modifié le 11/12/2024 à 12h41
Vraiment désolé...
Le 11/12/2024 à 07h48
Les employés doivent s'adapter car mince ils sont payés par la boîte
Si ça ne convient pas à certains et bien personne ne les retient
Demandé à des chercheurs spécialisés en développement d'aider à faire des choses c est l'utilisation d'une ressource efficace
Plutôt que de payer une ESN qui va faire de la daube par ce qu'elle ne va pas avoir les bonnes ressources sur le projet et qu'elle essaie de réduire ses coûts à outrance(voir un article récent)
Le 11/12/2024 à 08h18
D'un point de vue légal, la question porte sur le contenu du contrat. Ceci dit, d'un point de vue éthique, ben si j'avais signé avec l'INRIA, une entité de recherche civile, ben clairement, redéfinir les missions de l'INRIA questionne la nature de mon travail.
Le 11/12/2024 à 10h30
Le 11/12/2024 à 10h58
Quand on est pas dans une logique de : «de toutes manières, je m'en fiche, ce que je fais, c'est pondre du code.», mais qu'on donne un sens politique, social, etc. à son travail, ben non, changer les missions de l'organisme avec lequel on a signé un contract me semble s'apparenter changer de travail.
Exemple : Si je travaille pour Next comme journaliste, mon patron décide que la mission de Next n'est plus de faire du journalisme lié aux nouvelles technologies mais d'écrire des rapports sur la pollution dans le monde de l'agriculture, ben... outre le fait que je me sentirai trompé, je me demande dans quelle mesure le changement d'objet social me donnera le droit de me retourner contre l'entreprise.
Le 11/12/2024 à 14h48
Aucune à partir du moment où ton contrat n'est pas touché.
Le 11/12/2024 à 20h44
Par exemple, en tant que chercheur, changer la mission de mon institution implique de grands changements de responsabilité, surtout quand on passe du civil au militaire. Et les changements de responsabilités sont encadrés par la loi, que ce soit l'augmentation des responsabilités ou leur diminution :
- https://www.village-justice.com/articles/modification-contrat-travail-changement-des-conditions-travail-part-pouvoir%2C47309.html
- https://www.cabinet-vanneau.fr/peut-on-modifier-les-missions-professionnelles-dun-salarie/
Le 11/12/2024 à 21h58
En quoi ? À moins de travailler sur le composant critique - et son intégration - d'un équipement en avance sur tout le monde, il n'y a pas de raison de surprotéger les recherches (dans mon équipe, non INRIA, deux thèses, un étudiant libanais et un étudiant chinois, ont travaillé sur des sujets de la DGA; dans un labo ZRR, ça aurait été compliqué, mais la DGA a jugé que ça passait).
Si on me demandait ça, ça me poserait problème si ça me plaçait dans une situation pour laquelle je ne suis pas formé/habilité (par exemple, intégrer et tester des systèmes complets intégrant des explosifs, pour la manipulation desquels je n'ai aucune qualification autre que savoir qu'il ne faut pas rester à côté quand on les déclenche).
Le 11/12/2024 à 23h33
Après, je ne suis pas juriste, et toi non plus à priori, donc on ne pourra pas clore le débat, mais j'espère que les gens de l'INRIA vont le lancer, car ça m'attristerait que des confrères se retrouvent à travailler sur des armes alors qu'ils ou elles ne le souhaitent pas (et quitter son boulot n'est pas toujours facile, il est sûrement plus facile de se dédouaner de ses responsabilités...).
Le 12/12/2024 à 10h48
J'ai travaillé en R&D alternativement sur des projets militaires et civils et je n'ai eu que mes compétences techniques ou managériales à mettre en œuvre.
Le 12/12/2024 à 12h03
Le 12/12/2024 à 13h00
Le 12/12/2024 à 13h45
Si je dois élaborer un outil qui doit être utilisé par un soldat sur le terrain, et bien il va falloir me former aux contraintes du terrain (charge qu'une personne peut porter, bruit sur le terrain, coût par unité, j'en sais rien). Bref, des aspects qui ne sont pas évidents et pour lesquels il faut être formé.
Le 12/12/2024 à 11h14
Modifié le 12/12/2024 à 12h05
Le 12/12/2024 à 16h02
S'il n'y avait pas le dôme de fer, ça ferait surtout longtemps qu'Israël aurait rasé, annexé et transformé en ligne Maginot toutes les régions qui l'entourent pour empêcher les tirs de roquettes sur son territoire. Avoir des moyens militaires conséquents, c'est aussi se permettre une graduation dans ses réponses (modulo les événements chocs qui peuvent faire perdre la mesure, comme le 7 octobre 2023).
C'est d'ailleurs tout le problème actuellement de la France : on sait soit faire du corps expéditionnaire en appui d'alliés qui nous demandent de l'aide (exemple en Afrique), soit atomiser une puissance qui nous menacerait sur notre sol. Entre les deux, on est un peu faiblards (pas de volume, et inadaptation à une techno guérilla en haute intensité).
Le 12/12/2024 à 15h44
Le 12/12/2024 à 15h51
Le 12/12/2024 à 15h34