Peering : entre Meta et Deutsche Telekom, rien ne va plus
« Fair share » contre neutralité du Net…
Meta a annoncé mercredi avoir mis un terme aux interconnexions entre ses propres infrastructures et celles de l’opérateur allemand Deutsche Telekom, au motif que ce dernier lui impose des conditions tarifaires inacceptables. Conforté par une récente décision de justice allemande, Deutsche Telekom accuse de son côté le groupe américain d’abuser du caractère incontournable de ses services dans les négociations, et en appelle au principe de « fair share ».
Le 27 septembre à 16h54
7 min
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Les internautes allemands clients de Deutsche Telekom noteront-ils une dégradation de la qualité de l’accès aux services de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) dans les jours à venir ? C’est la menace brandie en filigrane par Meta, qui a annoncé mercredi avoir mis un terme aux interconnexions directes entre ses propres infrastructures et celles de l’opérateur.
« Après des mois de discussions, nous sommes surpris et déçus par l'échec des négociations avec Deutsche Telekom. Nous avons conclu des accords de peering sans frais avec des opérateurs télécoms en Allemagne et dans le monde entier, qui permettent à leurs utilisateurs d'accéder rapidement et de manière très qualitative à nos applications », écrit Meta dans un communiqué.
« Meta n’est pas au-dessus des lois »
Le groupe ajoute avoir pris des « mesures significatives » pour maintenir l’accessibilité de ses services auprès des clients de Deutsche Telekom (DT), mais ces dernières passeront désormais par les tuyaux d’un tiers. Meta indique en effet préférer payer un opérateur de transit que céder aux « frais sans précédent et inacceptables » exigés par l’opérateur allemand.
La réponse de Deutsche Telekom ne s’est pas fait attendre. Le jour-même, l’opérateur dégaine à son tour un communiqué au ton véhément, dans lequel il affirme que « Meta n’est pas au-dessus des lois » et accuse le groupe américain de déformer les faits.
Deutsche Telekom y rappelle que le peering entre leurs deux réseaux est historiquement assorti du versement, par Meta, d’une certaine redevance. « Pendant la crise du coronavirus, Meta a cessé ces paiements », déclare l’opérateur, qui a porté l’affaire en justice en 2021. En mai dernier, le tribunal régional de Cologne lui donne raison, et condamne Meta à verser 20 millions d’euros d’arriérés. C’est sur la base de cette condamnation qu’auraient débuté les nouvelles négociations entre les deux parties. Sans succès.
3,5 To de données par seconde
Dans son communiqué, Deutsche Telekom assure que l’interconnexion avec Meta représente l’équivalent de 3,5 To de données injectés dans son réseau chaque seconde. « Deutsche Telekom a fait tout ce qui était en son pouvoir pour assurer un trafic fluide. Il incombe désormais à Meta de mobiliser les capacités nécessaires et d’acheminer le trafic de données sans interférence, car c'est Meta qui décide seul de la manière dont son trafic est acheminé vers le réseau de Deutsche Telekom », assène l’opérateur.
Autrement dit, si Meta ne veut pas payer le « juste prix » demandé par DT, ce serait son problème. Un argument que ne veut pas entendre la maison mère de Facebook. Selon Meta, les accords d’interconnexion gratuits sont mutuellement bénéfiques : « Les fournisseurs de contenu, comme Meta, investissent dans des produits et des services que les gens veulent utiliser et les fournisseurs de télécommunications, comme Deutsche Telekom, gagnent de l'argent en facturant l'accès à Internet », résume le groupe.
Dans l’affaire DT contre Meta, ce principe d’échange réciproque gratuit avait déjà été mis à mal. Comme le rappelle la décision détaillée (en allemand) du tribunal de Cologne, il existait bien une relation commerciale entre les deux parties. D’après la presse allemande, Meta aurait accepté en 2010 de verser 5,8 millions d’euros par an à DT pour établir 24 interconnexions privées, avec 50 ports et 5 Tb/s de débit, sur sept points de présence distincts, afin d’assurer la livraison des contenus Facebook, Instagram et WhatsApp. Dix ans plus tard, Meta aurait demandé un rabais de 40 %, refusé par DT, dont la contre-offre, 16 % de réduction, n’aurait pas été acceptée. Meta aurait alors cessé ses paiements, et DT aurait laissé les ports alloués à Meta ouverts, pour ne pas pénaliser ses clients le temps de futures négociations.
Le déroulé de l’affaire a son importance dans la décision de justice rendue en mai. Le tribunal de Cologne ne se prononce en effet pas sur le bien-fondé d’un peering payant. Il remarque simplement que Meta a profité gratuitement d’un service équivalent à celui qui lui était précédemment facturé.
Le vieux débat de la neutralité du net
Bien qu’il soit basé sur une relation commerciale préexistante, ce nouveau différend rappelle bien sûr la bataille qui, en France, a opposé Free à YouTube sur cette question de la facturation du transit au début des années 2010. Et la question se pose toujours aujourd’hui à l’échelle de l’Europe, avec un débat qui voit s’opposer deux camps.
D’un côté, les opérateurs sont partisans du « fair share », une logique selon laquelle les Big Tech (Meta, Google et consorts) doivent contribuer au financement des infrastructures télécoms. De l’autre, les acteurs du Net défendent le principe de neutralité, qui affirme qu’aucun opérateur ne doit avoir le pouvoir de discriminer les contenus qui transitent par ses réseaux. Ils arguent par ailleurs, comme le fait Meta dans cette affaire, que le lien entre le réseau d’un opérateur et celui d’un service en ligne n’est jamais à sens unique, et que le peering gratuit, à défaut d'être parfaitement équitable, est donc mutuellement bénéfique.
Dans un rapport de l’Arcep, Stéphane Bortzmeyer, spécialiste des réseaux, rappelait que « le terme de peering vient de l’anglais "peer", désignant un pair, un égal. Le peering typique interconnecte deux acteurs de taille comparable, il n’y a pas d’échange d’argent, et chacun ne « donne » accès qu’à son réseau, pas à ceux de tiers ». Il n’existe aucune règle prédéfinie ; il peut y avoir des accords de peering payants, par exemple entre des acteurs de tailles différentes. C’était d’ailleurs le cas entre Meta et DT.
Dans le cas présent, le lien est évidemment dans les deux sens, mais avec une très forte asymétrie. C’est généralement le cas chez tous les géants du Net, a fortiori ceux qui diffusent de la vidéo (à l’exception notable de Netflix qui s’installe directement dans les datacenters des FAI).
Reste à trancher le nœud gordien, ce qui, faute d’accord à l’amiable, ne peut se faire, du point de vue de l'opérateur, qu’au niveau réglementaire. « Les débats soulignent l’urgence pour Bruxelles d’agir : une réglementation européenne est nécessaire pour garantir que les litiges soient réglés rapidement et efficacement. La proposition de la Commission européenne visant à créer un mécanisme contraignant de règlement des litiges est donc la bonne approche. Si les grandes entreprises technologiques et les opérateurs de réseau ne parviennent pas à s’entendre sur un prix approprié pour le transport de données, un arbitre, par exemple une autorité de régulation, devrait intervenir et prendre une décision. Cela éviterait aux opérateurs de réseau de recourir constamment à des procédures judiciaires pour obtenir le paiement de leurs précieux services », estime DT.
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3,5 To de données par seconde
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Le vieux débat de la neutralité du net
Commentaires (40)
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Abonnez-vousLe 27/09/2024 à 17h04
De ce que je comprends, c'est n'est d'ailleurs pas vraiment la question (payant ou gratuit) mais plutôt du niveau de coût.
Ca me donne l'impression que ce n'est que des pions qui sont avancés sur un échiquier pour faire avancer une négociation qui n'avance pas.
Modifié le 27/09/2024 à 18h22
Mais en même temps, si on commence à négocier chaque lien avec le fournisseur de service, ça veut dire qu'un Meta, avec son pouvoir de négo énorme (car risque de résiliations massives chez le FAI si l'expérience n'est pas bonne) va pouvoir proposer un service fluide et rapide, quand un nouvel entrant (genre Mastodon) ou un futur concurrent sera incapable financièrement d'aller aligner autant qu'un Meta pour offrir la même expérience.
Et avec le Cloud, le problème ne va faire que s'amplifier. Quand le PC va commencer à être massivement dématérialisé (Shadow, Windows 365 PC Cloud...), les tuyaux vont devoir être énormes vers "quelques géants", ce qui se fera certainement au détriment de tout le reste.
Clairement, le problème aujourd'hui c'est plutôt notre modèle de facturation de l'utilisateur final. On a considéré la connexion filaire comme chacun met dans le pot commun et ça finit par financer le réseau. Sauf qu'en fait, on arrive un peu à la situation de la mutuelle : tout le monde ne dépense pas autant, ni pareil.
En réalité, le FAI devrait-il vraiment facturer de la même façon un utilisateur qui passe sa journée sur Arte à regarder le flux multicast 25Mb de sa box TV partagé avec 8 voisins qui regardent la même chose, pendant qu'un autre utilisateur enchaîne des vidéos Netflix de même débit envoyés individuellement depuis les serveurs Netflix ?
Le 27/09/2024 à 19h18
Avec les technologies modernes, le debit ne coute plus grand chose, que ce soit en transport, en transit (et à plus forte raison en peering gratuit).
Un opérateur qui fait ça c’est juste un gros bully.
Le 27/09/2024 à 19h43
certes les monopoles (temporaires) sur certains services peuvent amener ça, mais ça va se lisser avec le temps et ce sont ces monopoles qui sont à éliminer.
Et puis, pour un opérateur, il n'y a pas que l'internet quand même, sinon c'est pas la peine, tout le monde peut être opérateur si c'est juste être FAI.
Le 27/09/2024 à 22h35
Le 28/09/2024 à 01h00
Quand tu installes des ftth à 1G qui sont utilisées à 3mbps en moyenne, l’infra locale ne coute pas plus cher si tu en envoies 10 ou 20 - ou même 100 modulo la charge de l’arbre gpon (et 10Mbps en moyenne c’est énorme pour un lien grand public)
Une liaison de remontée nationale va te couter 10 euros du Gbps, soit 10 centimes par client à 10 Mbps, et ton peering gratuit sera presque gratuit (modulo les cross co et l’amortissement des optiques et des équipements, mettons 5 centimes).
Tu as donc un coût total de remontée et d’interco à 15cts HT au pire du pire du pire.
Si tu envoies la donnée en transit, c’est plus cher anyway.
Bon, sur un abonnement à 30 balles (et même plus en Allemagne), je pense qu’on peut dire qu’on s’en fout vu que c’est quand même la base de ce que ton client achète.
Modifié le 28/09/2024 à 09h42
En plus on ne sait pas si le litige porte sur le côté hébergeur internet de Meta, donc vraiment du peering ou bien sur des liens privés entre DC qui passeraient par DT.
Le 28/09/2024 à 09h36
Au global pour DT oui, les Gafam coutent, évidemment.
Par abonné par contre, ça ne coûte rien ou presque, alors que le transport correct des données des gafams est ce pour quoi l’opérateur est payé.
Le litige semble clairement porter sur du peering, si on parlait de transport les choses seraient beaucoup plus simple, DT transporte pour le compte de Meta, et si les termes ne conviennent pas à Meta ils peuvent choisir un autre fournisseur.
Là non, puisque les abonnés de DT sont captifs, et que DT est prêt à leur dégrader le service pour pouvoir racketter Meta.
Entendons nous bien, je ne suis pas triste pour les gafams, ca va pour eux hein.
Mais il n’en reste pas moins que je suis scandalisé par ce manque d’éthique de la part des opérateurs, c’est complètement nul comme attitude (il faut d’ailleurs noter qu’ils sont rares à oser cette stratégie).
Le 28/09/2024 à 09h52
c'est là que ça dérape: l'opérateur est payé pour raccorder des clients entre eux pas pour assurer les débordements des fournisseurs, du moins pas gratuitement.
si les termes ne conviennent pas à Meta ils peuvent choisir un autre fournisseur.
Apparemment, c'est ce qu'ils ont fait,
sans qu'on sache si c'est à qualité moindre, mais on le devine.
Si les autres n'osaient pas avant, le vent est peut-etre en train de tourner.
Le 28/09/2024 à 10h18
Si augmenter l’usage ne coûte que marginalement plus cher à l’opérateur, il a largement les moyens d’absorber sachant que l’augmentation de l’usage est en gros, inférieure à la vitesse de diminution des coûts de transport.
L’équilibre financier pour l’opérateur ne se précarise pas dans le temps, c’est même légèrement l’inverse.
Si les opérateurs vont dans cette direction et qu’on les laisse faire, ca ouvre un abime de questions juridiques, techniques et philosophiques alors qu’ils n’ont aucune raison économique de remettre en cause ce modèle - essayez de leur proposer un abonnement à la conso pour voir, ils vont verdir de peur tellement ce n’est pas financièrement intéressant pour eux.
Meta n’a pas choisi de passer par un fournisseur de qualité moindre, faute d’accord de peering direct qui garantit une correcte distribution des données aux abonnés, ils sont obligés de passer en transit, ce qui leur coûte plus cher et pire, sur ces échelles de volume, c’est la garantie d’avoir des soucis de delivery à l’abonné. Meta n’y est pour rien dans cette histoire.
Le 28/09/2024 à 09h38
Le 04/10/2024 à 17h43
C'est l'interconection de reseaux entre eux d'où le nom de réseau des réseaux.
L'interconnexion ce fait entre pairs (le "peer" de "peering") avec un contrat compensation en cas d'inéquité entre les flux entrants et les flux sortants. Donc la nature de ce qui passe n'a pas d'importance seul le volume compte.
donc la question se répond facilement : est-ce que le flux qui rentre chez DT depuis Meta est (nétement) supérieur à la reciproque : A priori oui donc Meta doit payer.
C'est d'ailleurs avec ce même raisonnement que je suis contre le lobbying que fait Orange en France pour "surfacturer" les Gafam" en raison que leur traffic leur impose d'augmenter leur infra.
Si le traffic monte et est en déséquilibre il paye déjà soit en contruisant leur propre réseau ou aupres de leur propre fournisseur internet qui se deniere retribue suivant l'explication du cas avec DT.
Donc le cout est déja payer et le lobbying d'Orange est ni plus ni moins de faire payer deux fois...
Le 27/09/2024 à 17h44
Faire payer au volume transporté serait un bon retour au sources, comme ça se pratique sur tous les réseaux autres que télécom (sur la voix on facturait les circuits au temps, avant que ça soit "illimité" et des données comme les autres). On peut rêver et espérer que les petits consommateurs/fournisseurs soient avantagés par rapport aux mastodontes, ça irait dans le bon sens.
Ça permettrait aussi de réduire l'inflation de consommation électrique des datacenter à force de balancer de l'inutile sur le réseau. Certes c'est s'inscrire dans une certaine décroissance de quantités, mais la qualité pourrait s'améliorer quand même si les opérateurs ont plus de revenus que les publicitaires (eux ne contribuent pas à la qualité, au contraire, voir ce qu'est devenue la téléphonie).
Certes un fournisseur de "contenu" aura toujours un trafic plus déséquilibré qu'un opérateur normal, mais de là à ce que le GO envoyé ne lui coûte rien il y a de la marge.
Pour moi, il est urgent et inéluctable quand on parle de développement durable, d'en finir avec tous les illimités et revenir à une juste facturation proportionnelle de l'usage, comme ça existe dans tous les systèmes sérieux.
Le 27/09/2024 à 18h41
Payer pour ce que JE consomme, oui. Payer pour ce qu'ON me force à consommer (spam, pub et autre réjouissance qui alourdissent une page web ou une émission télé, NON.
Disons que ne consommant pas de vod, mon usage est autre.
Et on peut envisager un coût de type peering. Un coût en fonction du delta up/down.
Le 29/09/2024 à 14h59
Modifié le 29/09/2024 à 20h44
La conséquence évidente d'un paiement proportionnel à la consommation est la même que sur d'autres secteurs : les riches pourront se le permettre, les pauvres souffriront.
Devrait-on paier pour les updates Windows/etc. que l'on ne peut ignorer ? Devrait-on paier les X(X ?) Mo de données que brûle un site internet pour afficher les quelques 10 Ko réellement utiles ? Devrait-on paier les données que brûlent nos enfants devant visiter une quelconque plateforme ou regarder un documentaire vidéo spécifique exigée par l'Éducation Nationale, si ce n'est même des cours en vidéo-conférence ? Doit-on limiter lourdement l'usage de l'Internet aux enfants qui ont pourtant à subir la contrainte d'être présent en ligne pour éviter d'être socialement impactés ? Devrait-on paier pour visiter Francetravail.fr quotidiennement alors que l'on ne peut pas se le permettre ?
Les personnes qui ressortent cette proposition souvent sous couvert de l'écologie ne réalisent pas l'hyper-connexion actuelle de notre société et sont généralement suffisament aisées pour encaisser cette contrainte. Les autres seront condamnées à la mort numérique et par la même sociale à terme.
On me répondra peut-être qu'il fut un temps où nous devions aller aux bibliothèques et autres car il n'y avait pas d'Internet, ou que l'on avait des forfaits téléphoniques non-illimités, etc... je répondrai que la contrainte géographique fut gommée par Internet car toutes les communes n'en ont pas, et que je devais prospecter des entreprises pour trouver un emploi avec un forfait de 45 mn à 15 € par mois. La belle époque, je m'en passerai merci.
La réalité est que l'abondance est un impératif pour Internet car elle permet de réduire les inégalités d'accès à la culture et aux connaissances. La retirer, c'est immortaliser ces inégalités.
C'est donc non, et c'est non-négociable peu importe s'il y aurait réellement une réduction du traffic. Car oui, je ne doute pas qu'il y en aurait une, car ce seront comme toujours les mêmes qui se rationneront.
Le 29/09/2024 à 21h04
De plus, on parle de ce que Meta (et les autres) envoie, pas de ce qu'il leur est utile, il y a une grosse marge.
Le 30/09/2024 à 11h20
Comment on s'assure que ce qui est consommé est "utile" ? Une vidéo vue sur YouTube de Nota Bene ou C'est pas Sorcier, c'est quand-même plutôt "utile", non, plus qu'une vidéo vue sur YouTube de chatons qui se cassent la gueule. Pourtant, les deux sont sur la même plate-forme, sans aucun moyen pour l'infra de savoir laquelle est "utile" et laquelle serait "inutile". Ou alors on met un quotta de YouTube par utilisateur, tu dois faire rentrer tout le "utile" dans 3h par mois ?
Mets ta proposition et le commentaire auquel tu réponds en perspective avec les réponses de Ferd un peu plus haut, s'il te plaît.
Le 27/09/2024 à 18h35
Mais il implique que l'abonné soit prêt à payer son abonnement internet à un prix qui tient compte du cout du trafic. Par exemple si le volume de trafic d'un éditeur de service double tout les 2 ans, et que l'opérateur doit faire des investissements pour supporter cette hausse tout en maintenant la qualité, alors il faut que l'abonné soit près à accepter que ces couts se reflètent dans son abonnement. Peut etre que sortir du flat rate, par exemple, pourrait etre une solution....
Parce que si Meta/Youtube/Amazon & co augmentent continuellement leurs volumes de traffic, que ça un cout certain pour les opérateurs, mais qui ni Meta/Youtube/Amazon & co ni les clients des opérateurs n'acceptent de prendre supporter ce cout, il y a forcément un moment ou ca ne marchera plus.
Modifié le 27/09/2024 à 18h57
DT, c'est le Free en Allemagne ?
Ptre que dans quelques temps, on verra des offres "Abonnement Premium" avec une vitesse garantie vers les services des GAFAM ?
Le 27/09/2024 à 19h16
C’est des gros relous, voilà l’explication à toute cette histoire.
Le 27/09/2024 à 19h27
Le 28/09/2024 à 09h13
Le 27/09/2024 à 18h59
Je m'explique. Cette position est celle des opérateurs et n'est donc pas une vérité.
Pour moi, il n'y a pas lieu de réglementer. S'il n'y a pas d'accord de peering entre un opérateur et un fournisseur de service Internet, il n'y a pas de peering et les données passeront par un opérateur de transit à qui le fournisseur de service paiera le service et l'opérateur paiera lui aussi (mais beaucoup moins) pour les données circulant dans l'autre sens.
Si ici, META préfère payer un opérateur de transit, c'est que ça doit être plus rentable que payer DT (ou qu'il essaie de forcer la négociation). Les prix du transit ayant beaucoup chuté entre 2010 et 2020, même si le trafic avait relativement augmenté, la demande de baisse de prix de Meta me semble légitime mais faute de chiffres sur le trafic, difficile d'en être sûr.
DT oublie que ce sont ses clients qui demandent que le trafic de 3,5 To/s arrive jusqu'à eux. C'est à eux de payer ce coût et ils le font déjà avec leurs abonnements. Meta a choisi de ne plus être client de DT et de passer par un opérateur de transit. Je ne vois pas pourquoi, il faudrait l'intervention d'une autorité de régulation pour régler un litige de ce type. On a un marché et la libre concurrence.
Au final, DT se prend le trafic de Meta mais ne touche rien en ayant voulu être trop gourmand.
Mais (très) bon article quand même.
Le 27/09/2024 à 19h23
A ce niveau, c'est vrai qu'un contrat commercial est suffisant.
Le 27/09/2024 à 20h37
Modifié le 27/09/2024 à 21h07
Meta n'est pas un opérateur télécom. Donc ils ne sont pas 'legitimes' à exiger un peering gratuit.
C'est selon moi aussi simple que ça.
D'ailleurs, si les Meta and co (j'inclus dedans les cloud providers) étaient légitimes a demander du peering gratuit, il ne serait dès lors pas légitime pour eux de facturer le transit 'out' sur leurs systèmes.
Preuve qu'ils sont bien dans un abus de position...
Le 28/09/2024 à 00h14
Ils n'exigent rien, ils essaient d'obtenir, ils négocient.
Et comme l'a dit Ferd plus haut, ça ne coûte plus grand chose le débit. Et je pense qu'il sait de quoi il parle, c'est son métier.
Et à la fin tu mélanges les gros fournisseurs de service genre Meta et les cloud providers alors que ce sont 2 métiers très différents, les premiers pouvant utiliser les services des seconds, d'ailleurs.
Le 28/09/2024 à 08h59
Le fait que le transit ne coûte plus grand chose est bien aussi une preuve de l'abus de position des cloud providers a facturer le transit out.
Je mets vraiment meta et les clouds providers sur le même plan car on est dans les mêmes notions de déséquilibre dans la relation avec les opérateurs telco.
Historiquement les opérateurs telco étaient eux qui alimentaient les datacenter.
Depuis l'arrivée des géants type meta et associés, leus DC en propre sont hors des champs de commercialisation des opérateurs telco.
Donc pour moi c'est parfaitement légitime a un opérateur de vouloir facture un passager clandestin de ce type.
Les accords de peering ont justement une notion d'équilibre dans le trafic pour cette raison la.
Modifié le 28/09/2024 à 09h28
Ici Meta ne facture rien, c’est même l’inverse puisque qu’ils contribuent aux frais de transport de DT, alors que c’est le métier de DT de transporter les données, c’est même ce qu’il vend à ses clients.
Je suis plutôt censé être du coté des opérateurs par essence, mais je trouve que la position de DT est indéfendable, tant sur le principe que sur la réalité économique du « prejudice » qu’ils subiraient.
Le 28/09/2024 à 11h30
Meta est une source de bande passante importante pour tous les opérateurs. Comme tous les cloud providers.
Dans le cas des cloud providers, c'est facturé.
Indirectement, il y'a bien une raison. Enfin j'espère 🫣
Donc ça ne me choque pas de demander a Meta (et autres) de financer leur raccordement aux opérateurs.
Le 28/09/2024 à 11h49
Sur ton second point, les clouds provider facturent leurs clients, pas les telco. Et Meta est peut-être bien dans ce cas au moins en partie. C'est un autre sujet. Les mélanger n'apporte rien ici. En plus, tu changes le terme que j'ai utilisé "débit" en "transit", ce qui est différent comme l'explique Ferd. Le débit c'est quelques ports sur des routeurs et un peu de courant électrique. Le transit, c'est en plus de la fibre longue distance.
Ne connaissant pas le tarif des clouds provider, je ne saurais dire si leur facturation du débit sortant est exagérée ou non.
Le boulot de DT que payent ses abonnés, c'est d'acheminer les données qu'ils demandent et qu'ils envoient. Donc, que ce trafic arrive directement chez eux ou par un transitaire revient au même, il faudra l'acheminer sur son réseau. Si ça lui coûte trop cher parce que le client regarde beaucoup de vidéos de chatons chez Meta, c'est le client qu'il faut augmenter. Mais il n'y aurait aucune justification économique à le faire.
Meta, YouTube, Netflix ou autres ne sont pas des passagers clandestins. Ils payent le coût du trafic jusqu'à l'opérateur du client.
Tu te fais endoctriner par les DT, Orange ou autre Free qui veulent faire payer une seconde fois aux fournisseurs de vidéo ou autres ce que leurs abonnés payent déjà.
C'est pour cela que j'avais critiqué juste au-dessus la fin de l'article (qui a été modifié suite à cela par @AlexandreLaurent) parce que la position de DT semblait être son analyse, ce qui n'était pas le cas.
Modifié le 28/09/2024 à 15h40
Le 29/09/2024 à 00h14
Traditionnellement à la poste, c'est l'expéditeur qui est facturé, le récepteur ne paie qu'un abonnement en fonction de sa capacité de communication, il devrait payer aussi en fonction du volume envoyé (pas reçu, comme à la poste encore).
Encore, heureusement, la facturation à la distance n'existe pas sur internet, c'est un peu sa raison de succès.
Le 29/09/2024 à 20h45
Et quand je commande en ligne, c'est encore moi qui paye les frais d'expédition du colis, en complément du prix des articles ou via une part de la marge du commerçant.
Dans les 2 cas c'est celui qui sollicite le service qui paye la Poste (ici moi en tant qu'expéditeur de nouvelles ki-veu-rekup-20-balles-a-mamie, puis client d'un commerce en ligne), pas le fournisseur de service.
Pour Méta c'est pareil: ce sont les clients de DT qui sollicitent les 3,5 To/s, et pas Méta qui les envoient quand ça leur chante.
Le 29/09/2024 à 21h10
Meta t'envoie 100 fois plus de datas que ce que tu as besoin (et encore besoin est à recaler aussi), ce n'est pas toi qui choisis la quantité, c'est bien eux.
En plus, bien sûr, ils t'incitent à cliquer sur des trucs inutiles, donc le x100 entre utile et inutile est un minimum, je pense.
Modifié le 01/10/2024 à 08h10
À la poste, c'est l'expédition qui occupe la logistique (à part la boîte aux lettres que le destinataire paie et met à disposition de l'opérateur postal). C'est Amazon qui paie La Poste pour le service de livraison de ses colis. C'est la presse papier par abonnement qui paie La Poste (ou autre opérateur postal) pour livrer les magazines dans chaque boîte aux lettres. Libre à l'expéditeur de faire payer tout ou partie des frais de port à son client final (voire de se rémunérer lui-même sur ses livraisons).
En comparaison, Meta paie son infrastructure, paie sa bande passante à ses opérateurs télécom (dont D-Telekom). L'internaute (dont l'utilisateur des services Meta) paie son FAI, généralement au forfait à débit limité (qui limite l'utilisation de bande passante par l'utilisateur grand public).
Le 30/09/2024 à 13h18
Le 01/10/2024 à 08h02
Le 30/09/2024 à 11h10