Panne CrowdStrike : seuls 10 à 20 % des 15 milliards de dollars de pertes seront remboursés
Une grève de corbeaux
La panne causée par la mise à jour défectueuse de CrowdStrike pourrait coûter 15 milliards de dollars de pertes au niveau mondial, mais dont seuls 10 à 20 % seront remboursés par les compagnies d'assurance.
Le 29 juillet à 11h57
4 min
Économie
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Parametrix, qui se présente comme « le principal fournisseur de services de surveillance, de modélisation et d'assurance dans le domaine du cloud », estime à 5,4 milliards de dollars le total des pertes financières directes subies par les 500 entreprises américaines du classement Fortune (à l'exclusion de Microsoft), à la suite de la panne de CrowdStrike survenue le 19 juillet.
La « perte moyenne pondérée » serait de 44 millions de dollars par entreprise, mais varie de 6 millions pour les entreprises manufacturières à 143 millions pour les compagnies aériennes :
« Les pertes financières directes les plus importantes seront subies par les entreprises du Fortune 500 dans le secteur de la santé (1,938 milliard de dollars), suivi par le secteur bancaire (1,149 milliard de dollars). Les entreprises de ces secteurs subissent 57 % des pertes, mais ne représentent que 20 % des revenus de Fortune 500, en raison de l'impact inégal de l'événement sur les secteurs d'activité […], tandis que l'événement a coûté aux six compagnies aériennes du classement Fortune 500 environ 860 millions de dollars, pour un revenu de 187,1 milliards de dollars. »
- [MàJ] Fiasco CrowdStrike : détails techniques, 8,5 millions de machines touchées selon Microsoft
- Fiasco CrowdStrike : la chronologie des évènements, les mesures prises par l’éditeur
Un quart du classement Fortune 500 a été touché
Un quart du classement Fortune 500 a été touché (125 entreprises), dont 100 % des compagnies aériennes de la cohorte, 43 % des détaillants et grossistes, et environ trois quarts des entreprises des secteurs de la santé et de la banque, pour un montant total estimé à 5,4 milliards de dollars de pertes.
Jonatan Hatzor, directeur général de Parametrix, a précisé à Reuters que les pertes financières liées à la panne pourraient s'élever à environ 15 milliards de dollars au niveau mondial, dont 1,5 à 3 milliards seulement couverts pas les assureurs.
Au-delà de ces pertes financières primaires, la panne a entraîné « une cascade de retards opérationnels », précise Parametrix dont l'analyse souligne que les industries traditionnelles qui s'appuient sur des ordinateurs physiques ont connu des délais de rétablissement plus longs, « ce qui souligne la résilience et le rétablissement rapide des systèmes basés sur le cloud ».
39 % de pannes « critiques », contre 18 % d'ordinaire
Parametrix, qui surveille en temps réel plus de 6 000 rapports sur l'état des services de sociétés de logiciels et de services liés à l'informatique, relève environ 300 interruptions de service, en moyenne, par jour. Or, le 18 juillet, ce chiffre était monté à 419, par la panne affectant la plateforme de cloud computing Microsoft Azure, puis à 700 le 19, après la mise à jour défectueuse de CrowdStrike.
De plus, en temps normal, environ 18 % des entreprises ayant signalé une interruption de service la classent comme « critique », 31 % comme « majeure » et 51 % comme « mineure ». Pendant la panne de CrowdStrike, ces proportions sont respectivement passées à 39, 34 et 27 %, indiquant que les entreprises touchées par cet événement l'ont été plus gravement que d'ordinaire.
Sur la base d'études antérieures, Parametrix estime que le rapport entre les pertes assurées et les pertes financières « se situe généralement entre 10 et 20 % », et que les pertes assurées se situeraient donc « entre 0,54 et 1,08 milliard de dollars » pour les entreprises du Fortune500 :
« Cela s'explique par l'importance des rétentions de risque et le faible montant des limites de police des grandes entreprises par rapport aux pertes potentielles liées aux pannes. »
Panne CrowdStrike : seuls 10 à 20 % des 15 milliards de dollars de pertes seront remboursés
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Un quart du classement Fortune 500 a été touché
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39 % de pannes « critiques », contre 18 % d'ordinaire
Commentaires (20)
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Abonnez-vousLe 29/07/2024 à 12h39
Modifié le 29/07/2024 à 13h39
La seule chose que doit fournir CrowdStrike est du support. Ce qu'il a fait.
Les dégâts sont à la charge des entreprises (et pour celles qui ont eu l'intelligence de se faire assurer, être rembourser par leur assurance).
Faut bien lire les petites lignes des contrats d'utilisation qui permet de totalement se dédouaner en cas de désastre
Le 29/07/2024 à 13h42
Modifié le 29/07/2024 à 13h51
"(a) use commercially reasonable efforts to provide a work-around or correct such Error;"
Crowdstrike ayant fourni une aide raisonnable (un plan de remédiation de l'erreur) relativement rapidement, ils sont safe.
Si les entreprises avaient aucun moyen de le déployer at scale, c'est pas trop leur problème.
Après, il va certainement avoir des débats d'avocats (devant la justice ou en cercle privé) pour déterminer si tout le monde a la même compréhension du terme "commercially reasonable" et du montant privé à mettre pour s'assurer que tout le monde ait la même compréhension.
Le 29/07/2024 à 14h00
En France, les articles 1240 et suivants du code civil sont applicables dans un cas comme celui-ci.
On n'est plus dans le cadre de la garantie mais de la faute de CrowdStrike dans son développement logiciel et du déploiement des configurations sans les tester qui sont loin des standards de l'état de l'art.
Oui, dans le cadre de la garantie, CrowdStrike a fourni un correctif, mais cela n'empêche pas la responsabilité civile.
Le 29/07/2024 à 12h52
Je n'ai pas compris non plus si l'on parle des assurances des utilisateurs ou des assurances du responsable de ce chaos mondial, à savoir CrowdStrike dont la responsabilité civile est établie.
Les assurances des utilisateurs vont de toute façon se retourner contre le responsable vu les sommes en jeu.
Si elle n'est pas assurée suffisamment pour sa responsabilité, cette société dont la capitalisation est de plus de 4 fois de ces 15 milliards de pertes a les moyens de rembourser ses clients mais ça va lui faire très mal.
Le 29/07/2024 à 16h44
Sinon la valorisation boursière n'implique pas directement les liquidités de l'entreprise, ni rien d'autre il me semble sur sa capacité à rembourser.
Le 29/07/2024 à 16h53
Je n'ai par contre pas regardé leur endettement actuel, mais ça risque d'être quand même impactant pour eux, et je doute que le titre ne retrouve l'apogée de son cours avant longtemps.
Le 29/07/2024 à 16h57
La société valant un peu plus de 4 fois les dégâts, on doit bien pouvoir en récupérer le quart pour rembourser les dégâts et tant pis pour les actionnaires qui ont laisser le conseil d'administration et indirectement la direction faire des conneries.
Le 30/07/2024 à 17h40
Cette limite là ;)
Pour le reste, voir ce que dit Myifee.
Le 30/07/2024 à 17h44
Le 31/07/2024 à 03h12
Le 31/07/2024 à 09h56
A noter ici que c'est mon assurance qui couvre mes clients quand j'interviens chez eux et que l'erreur m'ait imputable. Rien n'empêche le client (et c'est même recommandé !) d'avoir une assurance qui le couvre également pour des choses qui peuvent arriver (un serveur qui crame de lui-même, un incendie, une inondation, un employé qui fait une bêtise volontairement ou non, etc.). Mais là aussi, il y a des plafonds.
Et il ne faut pas se leurrer : pour ce genre de chose, plus les plafonds sont élevés, plus les assurances coûtent chères (quand et si les compagnies d'assurances acceptent).
Modifié le 29/07/2024 à 14h38
même si je reconnais qu'une boite avec 10 tech qui doivent courir sur 25 sites de production étalés sur un grand territoire c'est moins évident.
mais comparer "cloud" avec "physique", ça compte probablement les boites qui font appel à un prestataire externe pour gérer leur infra interne, et quand un technicien d'un prestataire est en charge de 25 clients (même "que 10"), si la moitié des clients est touché, ben il faut galérer à aller chez chaque client pour passer à la main sur tous les postes, ce qui sera encore plus long (surtout pour le client en bas de la liste) que si c'est les techniciens "internes" de la boite ...
la métrique et donc la conclusion de Parametrix me semble légère sur ce point (c'est une impression "à vue de nez" hein, toute discussion contradictoire cordiale est la bienvenue ;) )
edit : typo
Le 30/07/2024 à 16h19
Le 30/07/2024 à 17h03
(j'ai probablement mal compris ton message ou en tout cas je ne vois pas où tu veux en venir, je suis à peu près certain que du coup ma réponse n'a aucun sens XD)
Le 03/08/2024 à 11h43
Le 03/08/2024 à 17h09
Le 07/08/2024 à 12h20
Le 07/08/2024 à 12h32