La diffusion massive d'informations erronées aurait contribué à l'élection de Donald Trump à la tête des États-Unis. Facebook, ses algorithmes et son modèle publicitaire ont rapidement été désignés comme principaux responsables. Qu'en est-il vraiment ? Nous avons compilé les critiques et en avons discuté avec le chercheur Antonio Casilli.
Le 8 novembre dernier, Donald Trump était élu président des États-Unis. Une surprise pour nombre de médias américains et français, qui avaient soutenu la candidate démocrate, Hillary Clinton. Au-delà des questions politiques que soulève cet événement, un phénomène a été montré du doigt : la montée d'une « nouvelle droite » dure (alt-right). Elle aurait été portée par la production d'actualités « bidons », diffusées massivement en ligne sans être régulées ou vérifiées.
Nous serions dans l'ère de la post-vérité, où la véracité d'un fait serait moins importante que sa capacité à confirmer notre vision du monde. Outre de sites politiques, ces contenus « bidons » proviendraient de sites dédiés, produisant en masse des articles accrocheurs pour vivre de la publicité. Ces contenus auraient été propulsés par les algorithmes des réseaux sociaux, mettant mécaniquement en avant les articles populaires.
De fausses informations et des « bulles de filtres »
Le Washington Post a d'ailleurs interrogé le propriétaire de plusieurs de ces sites « bidons ». Celui-ci pense avoir joué un rôle dans cette élection, notamment en créant de toutes pièces des événements, largement relayés sans être vérifiés. Ses articles ont d'ailleurs été mis en avant par des proches de Trump, et apparaissaient en bonne place sur Google, en plus des nombreux partages sur Facebook.
Avec Twitter, ce dernier aurait eu un rôle important dans la campagne, en filtrant à outrance les actualités et en maintenant les internautes dans « une bulle de filtres », masquant toute idée ou personne dissonante. L'hyper-personnalisation serait devenue un danger démocratique, d'abord nié par les producteurs des algorithmes, qui ont ensuite promis de s'amender.
Sur le fond, ces événements posent la question du rôle démocratique des plateformes et de la puissance prêtée aux algorithmes (qu'on les estime inoffensifs ou tout puissants). L'émergence récente du concept de « bulle de filtres » renvoie aux réflexions anciennes sur le rôle des médias, que Facebook ou Twitter seraient devenus, à part entière. Pour explorer le sujet, nous avons retracé le cours du débat et discuté avec Antonio Casilli, chercheur spécialiste des réseaux sociaux et du travail numérique.
Les réseaux sociaux accusés d'être des nids à informations « bidons »
Suite à l'élection, les plateformes en ligne ont été rapidement accusées d'avoir contribué à la montée de l'alt-right, en lui fournissant les outils pour étendre son influence et ses nombreuses approximations, voire mensonges répétés en boucle. De quoi déclencher une forte pression publique sur ces sociétés, dans les jours qui ont succédé au scrutin.
Selon une analyse de Buzzfeed News, sur Facebook, les 20 fausses actualités les plus populaires liées aux élections ont été bien plus partagées que les 20 venant de médias grand public. Les contenus de sites « bidons » auraient ainsi été diffusés 8,7 millions de fois, contre près de 7,4 millions de fois pour celles plus sérieuses. En clair, les sites d'hoaxes feraient leur beurre via Facebook.
Le 14 novembre, TechCrunch demandait à Facebook de « combattre la peste des fausses informations avant de gâcher les élections d'autres pays ». Pour le magazine, la plateforme « a eu un rôle important dans l'avènement de Donald Trump ». Elle n'aurait pas suffisamment agi contre les fausses actualités, étant certaines des plus lues et partagées, contribuant d'autant aux résultats financiers de la société californienne.
Une analyse partagée par The Guardian, qui estime que le réseau social n'a aucun intérêt à vraiment lutter contre ces contenus, dont le partage lui rapporte tant. Tout comme TechCrunch, le Washington Post estime surtout que Facebook doit assumer son rôle de média, et non de plateforme faussement neutre qu'elle voudrait se donner.
Des internautes enfermés dans des « bulles de filtres » ?
L'accusation principale reste : l'enfermement des internautes dans une « bulle de filtres », avec des personnes. Cette expression, démocratisée en 2011 par Eli Pariser, cofondateur d'Upworthy, vise à dénoncer l'influence présumée qu'a la personnalisation à outrance de l'information sur chacun de nous.
Après l'élection de Trump, selon Joshua Benton, directeur du Nieman Journalism Lab à Harvard, le premier réseau social mondial a « militarisé la bulle de filtres ». Pour lui, il devrait traiter différemment les contenus « de toute évidence faux », comme l'annonce que le pape François a soutenu le candidat républicain.
Comme nous l'explique le chercheur Antonio Casilli, la notion de « bulle de filtres » aurait un intérêt scientifique limité. Des concepts comme l'entre-soi, l'homophilie ou la chambre d'écho expriment des idées proches depuis des décennies. « C'est une métaphore qui a été popularisée par Eli Pariser, à des fins de mobilisation politique » affirme-t-il. En fait, « choisir de les appeler bulles de filtres, c'est porter un jugement. Un jugement qui ne m'aide pas particulièrement à comprendre ce qu'il se passe dedans ».
Le terme impliquerait que la situation n'a que des inconvénients. « Très souvent, lorsque l'on parle de bulles de filtres, on se limite à dire qu'elles existent et que c'est mal, ce qu'elles ne sont pas forcément » explique Casilli, pour qui il faut dépasser cette simple identification. Des questions comme le contenu de ces bulles, leur intérêt (partager une information ou être ensemble), leur évolution et les ponts entre ces différentes bulles sont « cruciales ».
Le graphe social et les phénomènes de réseaux
À la base, il y a l'idée du graphe social : dans le réseau d'amis d'une personne, chacune est un nœud connecté à d'autres. Comme dans tout réseau, les liens sont bien plus denses dans certaines zones que dans d'autres. Ce sont ces communautés, cet « entre-soi », qui peuvent être appelées « bulles de filtres ».
Comme l'explique Antonio Casilli, avant même toute intervention logicielle d'un Facebook, il y a une tendance humaine à se rapprocher de ceux qui nous ressemblent. « Certains experts, autant de sciences politiques ou des sociologues, ont insisté sur le fait qu'une communauté soudée et dense peut, par exemple, se caractériser par de la solidarité » rappelle le chercheur.
Les « bulles de filtres », comme les chambres d'écho jusqu'ici, dirigent l'analyse vers la manipulation de l'information, et du vote qui en découle dans le cas de la dernière élection américaine. Quand la chambre d'écho (un concept de sciences politiques) se concentre sur l'information, la « bulle de filtres » se concentre sur la structure du réseau, qui serait réduit artificiellement.
Pourtant, « croire que l'échange avec des personnes de tous bords se met en place automatiquement est naïf » nous déclare Casilli. Pour lui, un phénomène contraire aurait joué : la spirale de silence. « Si vous savez qu'autour de vous, des personnes ne partagent pas votre opinion, vous auto-censurez vos avis politiques » résume-t-il. S'agissant d'une spirale, cette censure s'intensifie au fil du temps, avec des effets « désastreux » sur la vie politique d'un pays comme les États-Unis.
« Je me demande dans quelle mesure, plutôt que de parler de bulle de filtres, il faudrait parler de refroidissement de la conversation démocratique aux États-Unis. Malgré les déclarations outrancières de Trump, personne ne s'est efforcé de le démonter complètement d'un point de vue logique et politique » ajoute l'expert.
Selon une étude du sociologue Keith Hampton (PDF), le simple fait de connaître l'étendue de la surveillance de la NSA, suite aux révélations d'Edward Snowden en 2013, aurait eu un effet de refroidissement (chilling effect) sur cette parole politique. Plutôt que d'encourager le débat, cela aurait justement limité sa tenue sur les réseaux sociaux.
Les algorithmes sont-ils responsables ?
Pourtant, les principaux accusés sont les algorithmes des plateformes, qui trient l'information pour l'internaute. Pour Guillaume Chevillon, professeur en économétrie et statistiques, le filtre des algorithmes en matière d'actualité est « dangereux pour le débat démocratique ». Habituellement, ils constituent même une défense pour Facebook, évitant à des humains d'intervenir dans la sélection, qui seraient vraiment taillés pour chaque utilisateur.
Le cœur du débat est donc celui de l'influence réelle des algorithmes, certains estimant qu'ils sont tout puissants, quand d'autres ne leur prêtent aucune agentivité. Pour Antonio Casilli, se dire pour ou contre les algorithmes ne tient d'ailleurs pas à cette puissance présumée. Face à eux qui pensent qu'une influence sur les comportements est nuisible (algophobes), « pour certains techno-enthousiastes extrêmement proches de l'industrie, cette surpuissance peut être considérée comme une bonne chose » estime le chercheur.
Parmi ceux qui estiment que les algorithmes ne jouent pas un rôle déterminant dans les choix des internautes, il y a Facebook lui-même. Dans une étude en 2014, l'entreprise affirmait que, s'il existe bien un effet proche d'un enfermement algorithmique, il découle des choix de l'internaute, qui est le principal responsable. « Cette explication est complètement bidon » analyse sèchement Casilli, pour qui il existe un effet de mise en boucle entre les choix de l'utilisateur et ce que lui propose un algorithme, sur la base de critères prédéfinis.
« Sur 1 000 amis sur Facebook, si je vois toujours les mêmes, j'aurai tendance à penser que ce sont les seules personnes à utiliser le site. D'où cette illusion selon laquelle certains amis sont très actifs, quand les autres sont une majorité silencieuse. Alors qu'il s'agit surtout d'une majorité que l'algorithme déréférence et ne permet pas de voir à tout moment » détaille le spécialiste. Il faudrait donc manipuler la logique algorithmique, en interagissant sciemment avec des personnes plus éloignées, pour revoir cet effet. Autrement dit, il faut effectuer un effort supplémentaire et entrainer l'algorithme dans un autre sens. Autant de travail pour l'utilisateur.
« Croire que l'algorithme est tout puissant est vraiment un piège politique qui nous amène au pire de l'abdication à la résistance et à la négation. De l'autre côté, laisser faire l'algorithme, en disant que l'utilisateur est toujours responsable, est une injonction contradictoire, désastreuse dans d'autres domaines de la vie politique » poursuit-il. Sur-responsabiliser les utilisateurs serait une manière de dédouaner les concepteurs et les propriétaires des algorithmes, y compris le but et les critères qu'ils lui donnent. « L'algorithme n'existe pas, c'est toujours le choix d'un autre » résume Casilli.
Des actions promises contre les sites d'actualités « bidons »
Deux jours après l'élection, Mark Zuckerberg a d'abord nié toute influence de Facebook sur l'élection. Selon lui, les actualités « bidons » sont une part minime des contenus diffusés, et qu'« il faut un grand manque d'empathie pour penser que des gens ont voté Trump uniquement à cause d'actualités bidons ». De même, déterminer la véracité d'un contenu peut être difficile, notamment sur les questions politiques.
Il reste que les nombreuses mises en cause publiques ont porté leurs fruits. À la mi-novembre, Facebook et Google ont annoncé qu'ils refuseront d'afficher des publicités sur des sites diffusant de fausses actualités. Une action forte, censée éliminer l'incitation à créer de faux contenus « à clic », de la part des deux principales plateformes publicitaires du Net... qui vivent elles-mêmes du trafic de ces sites.
Le 18 novembre, Mark Zuckerberg a fourni un plan pour lutter contre ces contenus. Cette fois, il dit prendre « la désinformation au sérieux » et affirme que Facebook a une responsabilité dans l'information. « Nous ne voulons pas devenir des arbitres de la vérité, mais plutôt compter sur notre communauté et des tiers de confiance » explique-t-il.
Concrètement, le réseau social doit mettre en place une meilleure détection de ces contenus, faciliter leur signalement et s'aider de la vérification de tiers de confiance en matière de fact-checking. Il compte aussi afficher des avertissements si un contenu est signalé comme faux, à la lecture ou au partage, en plus d'améliorer la qualité des contenus présents dans le flux d'actualité et de « décourager économiquement les fausses informations ». Cela dans un dialogue constant avec les médias. L'entreprise bat publiquement sa coulpe sur le sujet.
Facebook peut donc difficilement continuer à s'affirmer neutre. « Depuis dix ans, il cherche à se déresponsabiliser, à se présenter comme une entreprise parmi d'autres qui a un rôle modeste dans un monde qui change. C'est une attitude indéfendable, surtout après la manière dont Facebook s'est imposé comme intermédiaire d'information, avec des responsabilités » réagit Antonio Casilli.
Commentaires (324)
#1
Très intéressant, j’étais complètement passé à côté de ça.
Juste pour le lol (et pour évaluer le niveau de gravité du bidule), y aurait il moyen d’avoir des liens vers les 20 contenus bidons influençant en faveur de trump les plus diffusés via facebook qui sont évoqués dans l’article stp?
D’avance merci, cordial bisous tout ça " />
#2
Franchement je ne pense pas que sa soit à Facebook ou twitter ou autre à réguler le contenu, l’information vérifié existe sur internet…il suffit juste de la chercher si les gens prenaient juste le temps de réfléchir à utiliser leur esprit critique en lisant une information/un texte se problème n’existerait pas !
Le plus grand mal de l’homme est et sera toujours la paresse intellectuel il faut arrêter de se dédouaner peut importe les filtres ou autres algorithme si on prend le temps de réfléchir on peut démêler le vrai du faut!
Mais voila les gens prennent n’importe quel infos pour argent comptant…en un sens l’élection de Trump c’est un peu la faillite du système éducatif américain on apprend pas au gens à réfléchir et à avoir l’esprit critique….
#3
La lutte contre la fausse information.. initiative louable.. tant que ça ne vire pas à la censure mais seulement au signalement ça peut peut-être être intéressant.
Par contre comment ils vont faire comment luter contre la diffusion d’études scientifique non indépendantes (en particuliers dans le domaine de l’agroalimentaire, la santé, les énergies etc..) dont ils est régulièrement prouvé quelle sont en grande partie faussées/biaisée/incomplètes/incorrectes? :popcorn:
http://information.tv5monde.com/info/la-fabrique-des-etudes-scientifiques-46677
#4
Je suis vraiment pas d’accord.
Voter c’est une responsabilité personnelle, ça implique de se bouger pour se renseigner sur celui que l’on veut comme représentant. C’est trop facile sinon.
On a pris le train de la déresponsabilisation depuis trop longtemps, et on accélère encore! Arrêtons ça
#5
Bientôt en France aussi, il suffira de claquer au moins une centaine de millions pour se faire élire." />
#6
L’algo de FB et une horreur à mon gout, c’est vraiment un enfermement sur quelques “amis” où tu n’as plus le choix de ce que tu voie au premier abord.
Après si on est attentif, on comprend vite comment fonctionne la base. Un clic sur un nom pas vus depuis longtemps, sur sa page, et hop ça reprend de la force pour mieux apparaitre dans le fil d’actu.
Comme un “ami” pas vu
De base j’ai toujours eu du mal qu’on trie les informations pour moi, quand c’est si visible et si mal fait c’est vraiment pas top… Mais bon donner le choix à l’internaute c’est has been, mieux vaux un bon algo bien brutal qui va te dire ce que t’as le droit de voir …
Sinon Google devrait peut être revoir un peux son analitycs pour virer le spam !
Sur un ID analitycs dédié au spam pour mes filtres perso je retrouve quand même des
[quote]Secret.ɢoogle.com You are invited! Enter only with this ticket URL. Copy it. Vote for Trump![quote] " />
#7
Je ne suis pas de ton avis.
Les internautes sont submergés d’informations, et il est impossible de tout vérifier. Ok, parfois c’est tellement évident qu’un minimum de réflexion suffit, mais lorsque ça touche à des domaines qu’on ne maitrise pas du tout, on peut se faire avoir.
C’est justement en signalant qu’un contenu est potentiellement faux qu’on peut pousser les gens à chercher un autre point de vue si le sujet les intéresse.
#8
Des exemples d’actu bidons ? Histoire de juger…
SinonTL;DR : Facebook c’est mal " />
#9
“Les réseaux sociaux accusés d’être des nids à informations « bidons »”
Nooooooooon sans dec ! J’être choqué !
#10
Tout vérifier, effectivement impossible.
Là on est dans l’extrême inverse.
Mais admettons, donc la réponse c’est “on garde les algos qui enferment mais on signale les articles supposément faux”?
Super, comme ça les gens penseront que tout ce qu’ils voient et qui ne sera pas signalé sera forcément vrai.
Qui décrétera au final la véracité ou non des articles?
Qu’est-ce qui empêchera le gouvernement US (ou autre) d’obliger sans le rendre public les plateformes à signaler comme suspicieux les articles sur les choses gênantes (type Snowden, Wikileaks, entre beaucoup d’autres)?
#11
Facebook fait un bouc émissaire facile, maintenant que Clinton a perdu. Elle aurait gagné, on aurait souligné l’importance de la véracité et de l’objectivité de l’information diffusée par les médias traditionnels au bon peuple éclairé toujours aussi assoiffé de bien-pensance sociale-démocrate (et de l’assistance financière électorale de justice sociale qui va avec).
Mais non, face à la raclée de l’establishment de la pensée unique, pas de remise en question du formatage et des dogmes ; le bon peuple s’est magiquement transfiguré en populiste ignare et ce n’est pourtant pas la désinformation outrancière des médias traditionnels qui serait à blâmer quand seule une 20aine de médias avait appelée à voter Trump face à plus de 500 pour Clinton ?
Allons. Il faudra un jour penser à retirer ses verres rougissants : les couleurs de la réalité ont un spectre bien plus large. (Et le noir les absorbera toutes.)
#12
#13
Sur ASI ils donnent un exemple de ces fake news. Mais j’ai du ml à voir en quoi cela peut changer le sensd’une élection.
#14
La mafia politicienne, à force de se vendre aux héritiers rentiers, a logiquement fini par se faire remplacer par un héritier rentier en soif reconnaissance, les gens préférant l’originale à la copie lâche. Et maintenant elle accuse le peuple d’avoir mal voté plutôt que d’assumer sa cupidité et ses compromissions " />
Une héritière rentière attends patiemment son heure en France en 2017… " />
#15
Le problème ce n’est pas tant des sites de merde comme Facebook et consort, mais les utilisateurs eux-même qui ne font pas l’effort de prendre du recul sur une information et vérifier sa véracité.
In fine, le web n’est pas pire que la télévision : l’effet lobotomisant est le même.
#16
#17
De toute façon à cette heure-ci, ils ont tous peur à leurs cou……. donc forcement au lieu d’essayer de chercher des alternatives ou même des solutions ;
On fait le serpent qui se mord la queue et c’est donc bien plus simple devant le fait accomplit de trouver un coupable que de chercher à changer les choses.
C’est devenu le propre de l’homme de chercher à cause de qui à eue lieu la faute plutôt que pourquoi elle à eue lieu et de comment la réparée.
#18
Pour moi c’est se tromper de cible. mettre des responsabilités sur les intermédiaires, c’est vachement in ces temps, que ça soit pour des questions d’ordre public, de droit d’auteur voir même de politique.
On est face à un phénomène nouveau qui est que c’est l’utilisateur qui décide de ses sources d’information et plus l’inverse. Le problème c’est que ça nécessite de l’utilisateur qu’il retrouve le moyen de porter un regard critique sur l’information qui lui est fournie, et on a peut-être tout simplement oublié de le faire. D’ailleurs, c’est pas quelque chose sur lequel on fait un effort important pour préparer les jeunes à la vie.
La question ne serait-elle pas plus de se demander comment ça se fait que des gens qui votent n’ont absolument aucune autre source d’information que les médias sociaux? Pour quelle raison ils n’accordent ai mieux pas d’intérêt aux autres sources, au pire n’ont absolument pas confiance?
Et franchement je crois qu’il faut un peu arrêter avec trump là. C’était pas le candidat dont rêvaient beaucoup d’américains et encore moins d’européens (en quoi ça nous concerne), mais c’est un peu facile d’hurler à la manipulation d’électeurs sans cervelle par des puissants sans foi ni loi dès qu’une décision populaire ne correspond pas à nos souhaits. C’est pas l’heure de pleurnicher pour les américains qui ne sont pas content mais de s’engager pour faire changer les choses pour les prochaines échéances.
#19
In fine, le web peut être pire que la TV dans la mesure ou sa puissance (de part la puissance des algo, la largeur de l’audience touchée et l’ampleur des sujets traités) n’est pas comparable, son pouvoir de nuisance non plus n’est pas comparable.
Oups.. c’était en réponse à sephirostoy mais je ne veux pas faire un double post.
#20
#21
Après si je peux me permettre je dirai qu’on à déjà bien assez à faire et à s’inquiéter aussi pour notre sort parce que 2017 sera bientôt là !
Et que ceux qui ne veulent pas d’une droite dure comme dit dans l’article se réveillent et prennent l’Amérique comme exemple. (sans forcement s’apitoyer dessus : parce que quoi qu’il en soit, on y changera rien).
#22
On est encore loin de dépenser un milliard pour une élection en comptant tout les candidats.
#23
Et si Clinton (chouchou des médias) avait été élue, aurait-on le droit à tout ce déballage ?
#24
Nous serions dans l’ère de la post-vérité, où la véracité d’un fait serait moins important que sa capacité à confirmer notre vision du monde
Sarkozy qui MENT à la télé une phrase sur deux, et qui n’est JAMAIS contredit par les “journalistes” présents, voilà les responsables de cette situation ! " />
Des présentateurs payés une fortune, pour poser des questions écrites par des emplois précaires, et qui ne savent pas quoi répondre aux MENSONGES des politiciens, car ils n’ont jamais travaillé sur leurs questions ! Le système politique+média français me fait vomir " />
#25
Que le système français soit discutable et loin d’être parfait ça ne fait aucun doute…
Mais le système américain est loin d’être un exemple puisque clinton a obtenu plus de 2 millions de voix de plus que trump mais c’est trump qui est élu malgré tout grâce à ces fameux grands électeurs…
Pas vraiment de quoi donner des leçons de démocratie aux autres donc…
#26
Comment être hypocrite et ne pas reconnaitre VOS tords ???
lettre-ouverte-a-patrick-cohen-dhenri-charpentier
La victoire de Donald Trump, que vous le vouliez ou non, c’est aussi la vôtre car il n’y a aucun doute, à force de “taper” dessus comme tous les confrères bien-pensants de gauche, vous avez fait son bonheur et du même coup le malheur de votre idole Hillary Clinton dont vous avez fait en permanence la campagne.
http://www.ojim.fr/lettre-ouverte-a-patrick-cohen-dhenri-charpentier/
http://www.ojim.fr/lettre-ouverte-a-patrick-cohen-dhenri-charpentier/?format=pdf
#27
#28
Il ne faut pas oublier que les USA forment un état fédéral, très différent dans sa conception du système français ultra-centralisé formé par des idées d’Etat-nation.
Les USA sont dispatchés en Etats qui ont une importante marge de manoeuvre dans la gestion des affaires politiques. Le système des grands électeurs a été voulu par les américains afin que les décisions politiques qui concernent la nation prennent en compte non seulement la population mais également sa répartition. L’idée était, à l’époque de faire en sorte que les Etats de l’ouest aient un peu leur mot à dire alors que l’Est était beaucoup plus peuplé.
C’est quelque chose de courant chez les Etats qui ne sont pas centralisés. Par exemple en Suisse, certaines décisions doivent être prises à la majorité arithmétiques du peuple, mais nécessite aussi la majorité des voix dans la majorité des cantons.
Personnellement je trouve que la leçon de démocratie, si aurait pu être plus belle est là. C’est pas tous les jours qu’un Etat de 350 millions de personnes vote pour élire démocratiquement un nouveau président sans triche/violence, etc
#29
Il y a un algorithme facebook qui enferme un peu. Aucun doute la dessus.
Après il y a beaucoup de paresse intellectuelle. Y compris de la part des journalistes.
Quand je vois que certains journaux ont sorti un article intitulé :
“Hillary Clinton exige que Trump retire cette vidéo” et quand je vois le contenu de la vidéo, j’ai surtout envie de me marrer.
Donc si les gens prennent pas une once de recul par rapport à ce type de vidéo qui n’est qu’une pure propagande des années 2000. Ben, normal qu’ils aient Trump.
#30
Je pose ça là, pour rester dans le thème :http://nymag.com/daily/intelligencer/2016/11/activists-urge-hillary-clinton-to-c…
#31
#32
Mais est-ce que ça n’a pas toujours été le cas? de tous temps, les politiques ont fait des affiches, des slogans, des discours etc pour atteindre leurs objectifs. Au fonds, le travail d’un politicien ça a toujours été la communication, et même le travail d’une association politique l’est aussi. L’objectif est de “faciliter” le choix du citoyen.
L’arrivée d’internet permet justement à ceux qui le veulent de contourner cette peoplisation et de chercher ailleurs que chez les médias dominants l’information afin de participer au débat au fonds. Certes il y a de tout sur le net, mais c’est peut-être aussi en réponse à une demande, peut-être que pour beaucoup, c’est de la gesticulation qu’ils veulent.
#33
Reste que 2 millions de gens (voire plus) ont voté pour rien puisque leurs voix ne comptent pas et je ne trouve pas ça très démocratique…
A la décharge des américains je reconnais que comme nous ils avaient le choix entre le pire et le moins pire et ils ont choisi le pire (encore qu’il est en train de revenir sur toutes ses promesses avant même d’être en fonction, c’est assez comique je trouve)… " />
Il n’est pas du tout exclu que l’on choisisse aussi le pire chez-nous, le pire étant bien dans l’air du temps dans pratiquement tous les pays de la planète… " />
#34
“Nous serions dans l’ère de la post-vérité”
C’est ô combien vrai.. la contre-vérité, l’obscurantisme, le buzz, le très court-terme, la paresse intellectuelle, voilà les principaux maux de notre société actuelle…
Et après on s’étonne qu’un gars comme Trump se fasse élire, quand on voit que le racisme, la xénophobie, la haine de l’autre, la jalousie sont à la mode chez tellement de gens ? Il y a également cette fameuse colère.. le problème c’est qu’au lieu de réfléchir et d’agir pour améliorer les choses, ces personnes en colère votent pour pire encore, croyant que leur soit-disant côté “anti-système” (alors que ces personnages politiques baignent en réalité en plein dedans, et même plus) vont faire bouger les choses.
Et le gros gros problème, c’est de se conforter dans cette opinion dangereuse par le biais des réseaux sociaux, qui ont effectivement leur part de responsabilité, voulant monétiser à tout prix au détriment de la qualité. il est tellement plus facile d’alimenter des rumeurs et autres mensonges qui font mouche et qui ont bien plus d’impact excitant, que la vérité ou l’explication, qui sont toujours moins attractifs… Et ça, les partis extrêmes en usent et en abusent, et sont maître en la matière. Et après, on a des MLP et autres Trump…
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#41
Guenael : tu te rends compte, sur le coup, que FaceBook (etc ET etc.) c’est BigBrother ?
sérieusement ?
Note : je ne suis pas sur les réseaux dit sociaux … héberge chez moi mes données … donc je reste totalement droit dans mes “botes” (pour reprendre une expression de juppé le repris de justice)
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#44
C’est parfaitement juste.
Je doute cependant sur les neinsager. J’ai plus tout en tête mais il me semble que les votations acceptées par le peuple mais refusées par les cantons alémaniques sont super rares. Par contre c’est vrai qu’à plusieurs reprises on a pu voir un röstigraben, mais impossible de savoir qui avait raison.
#45
" />
… et alors ?
On doit les pendre les gars d’extrême droite ?
Leur interdire de penser et de parler ?
Mais au fait qu’est ce que l’extrême droite en France ?
Mais au final qui sont les fascistes ?
Quand on est pas d’accord avec toi on est fasciste ? nazi ? raciste ? antisémite ? (etc etc.)
" />
Tu n’as pas le niveau : cultives ton esprit et lis .
#46
Gros +1 aussi ca fait plaisir de voir que des gens sont pas crédule du courant de pensée social unique comme manière de considérer la politique dans ce pays.
Gavroche69: bah scienceetonnante s’est fendu d’une video/billet pour rappeler que le théorème d’impossibilité d’arrow prouve qu’il n’y a aucun système de scrutins valable si on considère la methode de vote comme un classement. A partir de là , tous les perdants peuvent raler sur les scrutins, tu ne fais que te rendre compte de la réalité connue depuis Condorcet.
Je te rappelle qu’en France c’est pareil, on a finalmenet de la chance qur marine n’occupe pas tous le spectre mediatique simplement en rappelant qu’elle n’a pas la representativité de ses votants. (sérieusement 3 sièges quand tu fais 1⁄5 ° à toutes les présidentielles, paie ta démocratie) Ca m’arrange, mais c’est moche. Dans l’absolu elle pourrait même militer pour l’arret du second tour qui ne sert à rien depuis qu’elle s’y trouve. A coté de ca, le surplus de Clinton c’est une blague.
BTW, une analyse fine de wikipedia et des switch states, te permettra de conclure que Trump a gagné pour un écart réel de 50 000 personnes. Presque à se dire qu’en payant des peu scrupuleux, tu peux te payer le President of USA avec seulement 50 Millions d’euros.
#47
doublon supprimé
#48
Pour le problème de l’algorithme c’est pareil avec la recherche Google: si tu te crée un compte ou acceptes les cookies, tu te restreins Internet à une toute petite partie ridicule qui tourne en boucle, plutôt que de t’ouvrir sur le monde " />
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#50
tout dépend de ce que t’appelles démocratie.
On peut se dire qu’un électeur vaut plusieurs autres électeurs en fonction d’où il habite. Mais ce système permet également de faire en sorte que TOUT le peuple soit consulté, et que les décisions ne soient pas prises par le peuple de quelques Etats qui ont les mêmes caractéristiques.
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Je suis bien d’accord sauf quand tu dis que ce “discours ne tient plus”, je trouve au contraire qu’il tient de plus en plus y-compris (voire surtout) chez les plus pauvres…
#57
C’est horrible, de la désinformation sur le principal media utilisé par les gens aujourd’hui. Et on ne le contrôle pas.
Vite, il faut les remettre devant la TV.
Plus sérieusement, de par nature il n’est pas possible d’empêcher la naissance et la propagation de fausses informations sur internet. Et tant mieux, car si le contraire était possible, on tomberait automatiquement dans la censure.
Le problème n’est ici pas à la source, mais à la destination ; si les gens consomment des fausses informations, des gens ne sont que très heureux d’en forger pour eux et de s’en faire un gagne-pain.
Le fait est que les gens devraient apprendre à utiliser l’outil internet avec plus de pertinence, apprendre à chercher et à croiser des informations, et faire preuve d’esprit critique.
Le problème n’est pas sur internet. Le problème est dans l’éducation des gens à l’outil internet. Et essayer de modifier internet pour le faire rentrer de force dans les petites cases c’est d’une part prendre le problème à l’envers, et d’autre part dangereux. Mais c’est plus facile, et plus démagogique.
#58
J’ai clairement dit que je ne connais pas de solution “idéale” mais je suis par contre convaincu que “chef d’entreprise” n’est pas un critère fiable tant il est vrai que les plus fortunés ne sont pas forcément les plus compétents et les plus honnêtes…
Une France dirigé par un Bolloré, un Dassault ou un Gattaz ça ne me fait pas rêver du tout même si on sait bien que ce sont finalement eux, élus par personne, qui dirigent tout…
Et je pense que ça leur convient très bien comme ça, ils n’ont sûrement pas envie d’être des dirigeants officiels d’un pays, ça leur ferait bien trop de contraintes… " />
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C’est clair, mieux vaut un média qui contrôle tout plutôt qu’un média contrôlé… " />
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Il ne tiens plus chez ceux qui prennent un peu de recule.
Quand aux plus pauvres ils ressortent la soupe idéologique qui leur est servi par les mass-média (détenu par d’infiniment plus riche qu’eux) et la mass-culture (détenue par d’infiniment plus riche qu’eux).
Dans la même veine idéologique on retrouve le mythe de l’individu tout puissant le “self made man” qui ne doit rien à personne (surtout pas à ses employés), bien pratique pour balayer tout discours socialiste qui ne seraient que battons dans les roues vers l’accomplissement individuel.
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du moment que ce média n’est pas le seul média auquel je peux accéder, je me fiche de savoir ce qu’il contrôle puisque je peux choisir de m’informer ailleurs si l’information qu’il me donne est erronée, incomplète ou si il manque des aspects du problème traité.
D’ailleurs c’est ce que je ne pouvais pas faire avant avec un accès limité via la TV et ce que l’information contrôlée voulait bien me donner.
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Chacun avait le choix entre l’un des 4 candidats plus s’abstenir. On n’a pas maintenu des gens de force chez eux pour qu’ils ne votent pas. c’est aussi un choix, et si on n’aimait pas les deux candidats principaux on pouvait toujours voter pour d’autres, ce qui n’a pas été fait. il y a une part d’abstention qui s’apparente à une sanction certainement mais la vaste majorité de l’abstention est simplement des gens qui s’en foutent.
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Mais attendez , je crois halluciner ! (“Le Monde” en tête d’ailleurs … )
Quand ce n’est pas votre candidate (et encore c au us , donc pas chez nous : de quoi se mèle-t-on ?) qui gagne alors , à ce moment là , les règles du jeu ( ancestrales hein), vous les trouvez pas top, vous en débattez ? … enorme ….
Eh ben vous faites des biens beaux fascistes, relisez c’est la définition exacte … des mauvais perdants !
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La partie la plus importante de mon message était la première. Il est bien difficile d’évaluer le résultat si l’élection s’était faite avec un scrutin direct.
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Dès lors que tu en es conscient ce n’est pas très grave mais visiblement beaucoup sont convaincus qu’il n’y a de “vérité vraie” que sur Facebook et ne prendront jamais la peine d’aller voir ailleurs…
Et ça c’est très dangereux à mon avis…
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… oui mais ensuite encore faut-il chercher (sources multiples et bien connaitre la tendance derrière) synthétiser , chercher .. .et enfin se faire sa propre opinion : qui fais cette démarche aujourd’hui ?
pas les masses en tout cas … psittacisme quand tu nous tiens !!!!!!
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C’est déjà mieux que de regarder bêtement le 20 h !
Car il y a une démarche … un premier geste …. un soupçon de réflexion !
Les gens comprennent qu’on les enfourne chaque jour.
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… pas mieux.
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c’est pas le top mais c’est mieux qu’avant où il était très difficile voir impossible de se faire sa propre opinion parce que c’était le média qui décidait de ce qu’on pouvait/devait savoir.
C’est pas la panacée parce qu’on n’est pas habitué prendre la peine d’aller voir ailleurs.
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Comme je ne donne aucun avis sur le résultat de l’élection, je me demande pourquoi j’ai droit à cette réponse qui me traite de fasciste en plus. Mais bon, comme je n’attache aucune importance à ton point de vue, je ne le prends pas trop mal.
Il faudrait juste bien comprendre un message avant d’attaquer son auteur.
Par contre, de par l’importance des US dans le monde, tout le monde est concerné par les résultats des élections de ce pays. Le jour où les US ne se mêleront pas du reste du monde, on ne se mêlera pas de sa politique.
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ou ai je dit “vive les extrêmes” ?
On en vient à des situations extrêmes car on a laissé pourrir une situation à la base anormale … l’oligarchie le fait volontairement.
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facebook a pas le monopole d’internet, l’utilisateur peut très bien aller voir/chercher ailleurs son information, et ça c’est nouveau.
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Certes mais il me semble légitime de se poser la question devant un tel écart de voix en faveur du perdant… " />
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