Yann Padova, qui fut secrétaire général de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) de 2006 à 2012, aurait été recruté en tant qu'associé par le cabinet de Wilson Sonsini, « l'une des plus anciennes firmes californiennes, connectée à la Silicon Valley depuis 1961 », révèle La Lettre A :
« À Bruxelles, il aura pour mission de défendre les intérêts des Gafam : à la suite du Digital Markets Act (DMA) et du Digital Services Act (DSA), les autorités européennes débattent actuellement du contenu du prochain Data Act et de la réforme du règlement général sur la protection des données (RGPD). »
Au sortir de la CNIL, Yann Padova avait rejoint Baker & Mc Kenzie Paris, « le 1er cabinet d'avocats d'affaires au monde », précise-t-il sur LinkedIn. Il avait ensuite passé deux ans à la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) « en raison du développement des "réseaux et compteurs intelligents" qui vont collecter un grand nombre de données ».
Redevenu responsable de la pratique « données personnelles » chez Baker McKenzie depuis 2017, il avait « récemment traité les dossiers Doctissimo ou encore Criteo », souligne LLA, et plus récemment « trouvé des arguments visant à relativiser les atteintes à la vie privée, juste après une amende de 150 millions d'euros infligée par la CNIL à Google Analytics ».
Yann Padova avait également été short-listé en 2019 parmi les trois candidats sélectionnés par la Commission européenne pour être le futur contrôleur européen des données (CEPD ou EDPS en anglais), et fini deuxième au vote.
Commentaires (29)
#1
Du coup j’ai du mal a savoir si c’est une bonne ou mauvaise nouvelle ?
Je remet pas en cause l’intégrité du monsieur, mais il serait pas en train de passer de l’autre coté de la barrière ?
Es-ce une tactique des GAFAM pour essayer de montrer patte blanche et nous l’enfiler plus profond ?
On peux se demander pourquoi il n’est pas resté à la CNIL … mais avec sa trouvaille « des arguments visant à relativiser les atteintes à la vie privée, juste après une amende de 150 millions d’euros infligée par la CNIL à Google Analytics », il y a moyen que ce ne soit pas un fervent défenseur de la vie privée du citoyen lambda.
Du coup on a eu du bol qu’il n’ai terminé que 2ème de la liste des candidats du CEPD ?
#1.1
La vraie question : Est-ce une tactique pour nous l’enfiler plus profond OU est-ce une tactique pour nous l’enfiler plus profond ?
#1.2
Je crains que ce soit une tactique pour nous l’enfiler plus profond
Ou alors on est optimiste et on le voit comme un cheval de Troie. Mais, comment dire…
#1.3
Es-ce une tactique des GAFAM pour essayer de montrer patte blanche et nous l’enfiler plus profond ?
OUI, ça tu peux en être sûr !!
#2
Ou aussi tout simplement :
L’opportuniste - Jacques Dutronc
#3
Quel est l’intérêt de cette information ?
Ça fait 11 ans qu’il n’est plus à la CNIL. I Il a bien le droit de travailler où il veut.
Notons aussi que cette information au conditionnel n’apparaît pas sur sa page LinkedIn. Elle est au minimum prématurée puisqu’il n’a pas jugé bon de l’afficher.
#3.1
Ah c’est clair qu’en matière d’information bien biaisée, c’est presque à montrer en exemple dans les écoles de journalisme.
Mais bon ça caresse le fan club #touspourris dans le sens du poil, y’a qu’à voir les autres commentaires …
J’espère au moins que ça mettra un peu de beurre dans les épinards.
#3.2
Tout à fait. Le titre laisse entendre qu’il aurait été débauché de la CNIL. C’est pour le moins maladroit.
Si c’est délibéré, j’appelle ça du putaclic.
#4
On t’assigne d’un côté mais t’inquiète pas on viendra aussi faire ta défense après.
#5
Business as usual.
Si t’es Français et que tu veux défendre tes intérêts aux USA, bah tu embauches un expert US pour faire du lobbying aux US.
Et si tu es Américain et que tu veux défendre tes intérêts en Europe… bref. la routine.
#5.1
Bah effectivement, le gars connait le taf, il a des relations dans ce milieu là, il sait la jouer politique (t’arrive pas 2e sans ça pour ce type de poste.
Un bon recrutement pour eux.
Aucune loi ne lui interdit de le faire, et c’est pas le premier, et ce ne sera pas le dernier à le faire.
#6
Merci pour cette mise en contexte qui manque à la brève.
#6.1
Euuuuh faut juste lire le début de la brève qui dit “Yann Padova, qui fut secrétaire général de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) de 2006 à 2012”. Je pense que tout le monde ici est capable de faire 2023-2012=11 ans… Sans compter que ladite brève pointe vers la page LinkedIn de l’impétrant, où tout est indiqué.
Donc c’est faire un faux procès, et c’est quand-même intéressant de voir le parcours de cette personne, ça peut permettre de réfléchir à ce qu’a été la CNIL sur cette période (il me semble d’ailleurs que ça correspond peu ou prou à l’époque où son pouvoir d’action a été réduit).
Bref ça reste une information claire, concise, sourcée, détaillée, qui mérite une brève sans pour autant en faire un article.
#6.2
Tu m’as fait douter, du coup je suis allé voir son linkedin moi même.
Je n’y trouve pas :
“aurait été recruté en tant qu’associé par le cabinet de Wilson Sonsini”
#7
Pas une loi mais le pantouflage des fonctionnaires peut être soumis à l’approbation d’une commission de déontologie (qui, en général, l’autorise, ou émet des réserves mais ne l’empêche pas).
Ici ce n’est pas le cas vu qu’il a quitté le public depuis mais des années, mais je suppose que cela a été le cas quand il a quitté la CNIL pour aller chez Baker & Mc Kenzie Paris.
#7.1
bah t’es soumis à vérifications pendant 2 ou 5 ans je sais plus, là 10 ans c’est une autre vie.
#7.2
Ces allers-retours public-privé sont devenus monnaie courante et on en ressent les conséquences déjà depuis qques années.
#8
La page de son profil chez Wilson Sonsini
https://www.wsgr.com/en/people/yann-padova.html
#8.1
Merci.
#9
merci aussi
#10
Dommage pour les institutions européennes qui ne profiteront pas de son carnet d’adresses et qui devront faire avec un lobbyiste/plaidoyer Google qui connaît bien la maison et la réglementation de protection des données.
Mais peut-être que Google l’a embauché pour mieux protéger ses utilisateurs Android, Waze et cie ?
#11
“Une figure de la CNIL”. Perso, je ne connaissais pas le personnage. Je vais retenir son nom s’il est voué à revenir dans l’actualité.
#12
#13
Cette personne travaillait pour le régulateur, qui a déjà adressé réprimandé les entreprises pour le compte desquelles il va dorénavant travailler.
À ton avis ?
On appelle cela pantouflage, d’ailleurs.
#14
C’est un juriste. Je vois plutôt ça comme un avocat : même les personnes flirtant avec la loi (voire la violant) ont le droit d’être conseillées et défendues ! La loi n’a qu’à être mieux faite.
#15
Oui Yann Padova est un spécialiste du droit et il redevient avocat en face des institutions européennes. Aucun problème là dessus. Le problème est de faire la navette entre l’intérêt général et des intérêts privés un peu trop fréquemment.
D’ailleurs, ce serait un peu pareil si un cadre travaillait alternativement pour 2 entreprises rivales. On comprend bien l’intérêt et l’enjeu dans cette situation hypothétique.
#16
“short-listé en 2019 parmi les trois candidats sélectionés”
On ne peut pas signaler les fautes des brèves mais vous pourriez écrire en français ?
#16.1
Si, on peut. Le panneau avec un ! en bas de la brève. J’ai signalé en te citant.
#16.2
Ah oui merci, c’est juste le signalement par sélection qui n’y est pas.