Une centaine d’ONG alertent sur le « système d’exploitation globale » que représente l’IA
Le 06 février à 10h39
2 min
IA et algorithmes
IA
Amnesty International, la Ligue des droits de l’homme, Vox Public, Féministes contre le cyberharcèlement et une centaine d’autres organisations non gouvernementales appellent, à l’occasion du Sommet pour l’action sur l’IA, à mettre les droits humains et la justice environnementale au centre de travaux de régulation de l’intelligence artificielle.
« Telle qu’elle est développée » écrivent-ils dans une tribune parue dans Le Monde, l’IA « aggrave les inégalités, détruit la planète et alimente un système d’exploitation global ».

« Se concentrer uniquement sur d’éventuels futurs risques existentiels à venir de l’IA est un leurre », argumentent-elles encore. Elles citent les effets « très concrets » sur les populations les plus vulnérables qu’ont eu les dysfonctionnements des systèmes algorithmiques utilisés dans divers services publics européens, les algorithmes de prédiction de risque de récidive surcatégorisant les personnes noires aux États-Unis, ou encore les systèmes automatisés utilisés par l’armée israélienne pour sélectionner des cibles gazaouies.
Les associations signataires rappellent qu’en parallèle du développement de ces outils, les émissions des grands acteurs de la tech ont augmenté, tirées par l’explosion de l’intelligence artificielle générative, tandis que les activités d’extraction se perpétuent avant tout dans les pays du Sud.
« Nos gouvernements ne cessent de parler de souveraineté de l’IA, mais les défis posés par ces systèmes transcendent les frontières » affirment les associations. Elles appellent à permettre à chacun de « pouvoir choisir la direction de ses développements, quitte à les refuser s’ils ne correspondent pas à notre projet de société ».
Le 06 février à 10h39
Commentaires (6)
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Abonnez-vousLe 06/02/2025 à 11h32
Faudrait parler aussi des dégâts sur le monde du travail de celles et ceux qui sont amené.es à s'en servir.
l'IA est très loin de pouvoir remplacer ton taff, mais elle est largement assez bonne pour que ton boss le pense, et pour pouvoir te mettre la pression à accepter des conditions de travail moins favorables.
Et quand elle s'insère quand même dans ton taff elle remplace un travail de création avec un travail de relecture/contrôle/correction fastidieux. Là où l'outil pouvait soutenir un processus créatif, c'est l'humain qui devient la becquille de l'outil qui hallucine.
Le 06/02/2025 à 17h24
Le 06/02/2025 à 17h36
Le 07/02/2025 à 10h11
Quand Grût le néandertalien utilisait un caillou pour tailler son bout d'os en pointe, il savaient le résultat qu'il souhaitait obtenir, il n'est pas juste là à vérifier que le caillou a taillé tout seul un bout d'os de façon vraisemblablement utile.
Là où l'IA, à l'inverse, est chargée d'halluciner la partie création (avec les performances discutables qu'on lui connait) et l'humain n'a plus comme rôle que de vérifier que c'est pas trop merdique et corriger/ faire refaire. C'est une inversion de la relation humain-technique.
Le 06/02/2025 à 17h13
Y-a plus qu'à regarder ce que ça va donner.
Modifié le 09/02/2025 à 22h13
D'autant que ça va encourager certains dans le monde entier vers toujours plus d'IA et toujours moins de contrôle.