Fedora coupe l’accélération matérielle pour les codecs H.264, H.265 et VC1 dans Mesa
Le 30 septembre 2022 à 05h00
1 min
Logiciel
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C’est une mauvaise nouvelle pour les personnes se servant de la distribution qui bénéficiaient de cette accélération matérielle pour la vidéo, le plus souvent à travers le pilote AMD open source.
La décision n’a pas été plaisante, mais est le résultat d’un problème de licence. L’accélération est donc coupée pour Mesa VA-API dans Fedora 37, et probablement répercutée dans les anciennes versions supportées. De ce que l’on sait, le support actuel aurait été diffusé par erreur.
S’agissant d’un problème de licence, il est probable que la situation ne s’améliorera pas rapidement. S’il y a un jour une solution.
Le 30 septembre 2022 à 05h00
Commentaires (109)
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Abonnez-vousLe 30/09/2022 à 05h52
Oh Shit….
Ce problème ne touche que la distribution Fedora ou risque de s’étendre à d’autre distribution linux?
Le 30/09/2022 à 06h27
Ouch…
Lire la page entière de la mailing-list fait mal à la tête, je ne le conseille qu’aux personnes préparées et reposées.
Ouch … (bis)
Le 30/09/2022 à 06h48
Un problème de licence par rapport à AMD ? aux codec ?
Le 30/09/2022 à 07h05
Vive les licences logicielles … 😢
Le 30/09/2022 à 07h24
La news est fausse. Ce n’est pas un problème de licence (puisque c’est dans le driver open source), mais un problème de brevets.
Le 30/09/2022 à 07h39
Merci au passage pour porter à ma connaissance pasystray, sur la news Gnome 43 (je ne pouvais plus commenter pour te remercier).
Le 30/09/2022 à 08h03
Non, elle n’est pas fausse.
Pour utiliser la technologie du brevet, il faut payer une licence d’utilisation de ce brevet.
Et c’est vrai pour plein de brevets.
Mais aujourd’hui, le problème n’a pas l’air clair juridiquement. Pour éviter les problèmes, l’équipe Fedora a désactivé les fonctions concernées.
Il y a un paquet de temps, j’étais passé de RedHat à Fedora et Fedora avait déjà une politique prudente sur les codec mettant en place des technologies brevetées. Ils n’étaient pas fournis dans la distribution. Il fallait les installer depuis des dépôts externes à la distribution. Ne maîtrisant pas suffisamment ce que je faisais, j’ai fini par avoir une distrib inutilisable et j’étais alors passé sur Ubuntu.
Récemment passé sur Debian, j’ai vu que ceux-ci ont une démarche différente :
ils ne fournissent pas de binaire mais un outil automatique permettant de compiler toi-même le logiciel sur ton ordinateur et donc d’avoir facilement les codecs disponibles.
Le 30/09/2022 à 08h13
Fedora / Red Hat dépendent du droit américain contrairement à Ubuntu je pense.
Le 30/09/2022 à 08h24
Quand il s’agit de se faire attaquer, le droit applicable est celui du lieu de l’attaque.
Canonical, basé à Londres a aussi des bureaux aux USA. Si on l’attaque aux USA pour non respect des brevets concernés, ils auront les mêmes problèmes que RedHat.
Mais de toute façon, on s’en fiche un peu, parce que la législation sur les brevets existe à peu près partout dans le monde. Ce que sous-entend peut-être ta remarque, c’est qu’il s’agit de brevets logiciels, mais c’est faux. Ce sont des brevets dont la technologie est mise en œuvre par du matériel : on parle bien d’accélération matérielle dans la brève, ces brevets sont donc recevables même là où les brevets logiciels sont interdits.
Remarque en passant, il est facile de transformer un brevet logiciel en brevet valide en décrivant un processus qui ne préjuge pas de l’implémentation.
Le 30/09/2022 à 08h46
Un truc que je ne comprend pas: vu que l’on parle d’accélération matérielle, la licence pour exploitation du brevet n’a pas déjà été payée par le fabricant dudit matériel ? Pourquoi l’utilisateur ou le créateur d’un pilote libre devrait-il repayer ?
Le 30/09/2022 à 08h52
D’après ce que j’ai lu en suivant les liens, ça dépend. Donc, dans le doute, ils ne prennent pas de risque.
En particulier dans le monde ARM, c’est souvent à celui qui fournit le produit fini de payer les licences s’il souhaite fournir la fonction.
Le 30/09/2022 à 07h37
Donc ça ne concerne que les cartes AMD ? Parce que je lutte déjà avec une carte Intel Iris pour que les ventilateurs ne hurlent pas à la mort dès que je regarde une vidéo YouTube. Même VLC prenait 100 % du CPU. J’ai installé tellement de paquets un peu au hasard que je ne sais plus lequel a fait la différence.
Le 30/09/2022 à 07h49
Oui, mais non:
Les licences logicielles, ça n’est pas bien grave: quelqu’un fait un soft, donc un boulot, et veut te faire payer pour t’en servir, il n’y a rien d’hyper-choquant là-dedans. Au pire, tu peux toujours faire un autre logiciel qui fait la même chose, le mec ne pourra rien te dire: la licence est sur son soft à lui.
Par contre les brevets logiciel, ça c’est une plaie sans nom: c’est carrément une idée que le mec se réserve et où tu es censé payer dès que tu bases n’importe quel soft sur cette idée. Et là, c’est la porte ouverte au grand n’importe quoi.
Le 30/09/2022 à 11h03
tiens, ca y est la Propriété Intellectuelle va encore s’en prendre plein les dents, sous prétexte qu’il faut payer des royalties..
comment financer l’innovation autrement?
l’opensource ne fait pas tout..
Le 30/09/2022 à 08h17
Alex.d a raison, le problème c’est le brevet.
La solution c’est la licence d’utilisation (payante ou gratuite).
Enfin, c’est l’une des solutions car il y en a d’autre: contournement, action en nullité, …
Le 30/09/2022 à 08h35
Un brevet n’est pas un problème mais une protection de la propriété intellectuelle.
Ici, le problème pour Fedora est bien la licence qu’ils ne peuvent pas payer aux propriétaires du brevet.
Tu ne peux pas contourner les brevets en question en utilisant le hardware qui le met en œuvre.
L’action en nullité risque d’être difficile, MPEG-LA étant assez béton sur ses brevets.
Je ne connais qu’une société qui n’a pas cédé à ce consortium et qui ne payait pas de licence (j’ai mis le passé parce je ne sais pas ce qu’il en est actuellement).
Il s’agissait de SAGEM, devenu SAGEMCOM pour cette activité. Et ils les ont fait cédé parce qu’ils étaient près à aller au procès parce qu’ils avaient un brevet essentiel déposé par eux sur la techno que MPEG-LA voulait licencier. Manifestement, MPEG-LA a craint l’issue du procès. Autant dire qu’ils ont fait pas mal d’économie en coût de licence sur tous leurs décodeurs TV grâce à cela.
Le 30/09/2022 à 08h19
Faut patienter le temps que le matériel devienne plus à l’aise avec AV1.
Le 30/09/2022 à 13h23
Ça commence à être pas mal sur les PCs. Avec le codec libsvtav1 dans ffmpeg et une Radeon RX 6600, ça encode assez vite et avec un poids de fichier assez réduit (ce n’est peut-être pas aussi opti niveau poids de fichier que d’autres codecs, difficile d’essayer avec un fichier d’une durée assez significative vu le temps de rendu…).
Côté portatif, à part Qualcomm qui aurait visiblement annoncé lancer des puces avec décodage AV1 seulement dès 2023, les autres (MediaTek, Samsung, Google) le font déjà. Je ne sais pas pour Apple par contre :-S
Le 30/09/2022 à 08h24
Si canonical vend des services aux usa, il tombe de fait sous la coupe du droit américain
Le 30/09/2022 à 08h30
Je tourne sous Fedora 35 actuellement, et j’ai galéré à activer l’accélération matérielle sous Firefox. Est-ce lié ? Fedora se sert de Mesa pour diffuser son contenu ?
Le 30/09/2022 à 08h31
La solution serait pas de fork en France / Europe pour faire une distrib basée sur Fedora (Frenchdora) ?
VLC bundle des codecs à priori parce que : “Neither French law nor European convention recognize software as patentable.
Therefore, software patents licenses do not apply on VideoLAN software.”
Le 30/09/2022 à 08h38
Ici, il s’agit d’utiliser du matériel qui met en œuvre les brevets. Donc, non.
La solution est plutôt de faire un truc comme Debian (voir mon commentaire #9)
Le 30/09/2022 à 11h07
si maintenant on s’imagine qu’un linux francais ou européen va pouvoir être développé (hors sens communautaire s’entend, mais bien via organisation juridique), on va avoir des paillettes adns les yeux… l’allemagne s’est viandée, la russie est sur le tremplin, seule la chine et la corée sont bien partis dans ce domaine..
france de l’operating system, un jour mais pas pour ce siècle :) :) :)
pourquoi aux usa plus qu’ailleurs?
une entreprise dépend des lois dans laquelle elle est située
si t’as un siège dans un pays.
Canonical n’a a ma connaissance rien aux USA, c’est uen organisation commerciale basée dans les iles vierges britanniques : rien à déclarer aux USA davantage qu’au Laos ou qu’au Lesotho. Leur puissance n’est qu’économique, zéro pouvoir juridique. Contrairement à Redhat…
Le 30/09/2022 à 08h49
Bah heu… oui. C’est ce qu’on dit: le brevet est la cause du problème.
“Un brevet confère un droit d’interdire toute utilisation, fabrication, importation, etc., de votre invention effectuée sans votre autorisation.” (INPI.fr)
Obtenir l’autorisation (=acquérir une licence) n’est pas un problème: c’est une solution.
Si Fedora ne veut pas (ou s’interdit) d’acquérir une licence, ce n’est pas la faute de la licence :)
Le 30/09/2022 à 08h56
En fait, le problème pour Fedora n’est même pas de vouloir acquérir la licence, mais de savoir s’il faut ou pas le faire (globalement ou suivant le hardware concerné qui fournit peut-être déjà la licence). Donc, dans le doute, ils ont décidé de bloquer l’accès à l’accélération hardware.
Donc le problème est qu’ils n’ont pas étudié l’aspect légal du sujet.
Le 30/09/2022 à 09h51
Dans un contexte où l’on parle de logiciel, je n’ai jamais vu l’emploi du mot “licence” tout court pour parler d’une licence d’exploitation de brevet et non de la licence d’utilisation du logiciel.
Bon, si, une seule fois : aujourd’hui.
Mais pour moi, ça ressemble surtout à un contresens fait par le rédacteur de la news.
Le 30/09/2022 à 09h58
Le problème n’est pas d’acquérir la licence, c’est plutôt que le modèle n’est pas adapté au logiciel libre :
Le 30/09/2022 à 09h58
Oui mais tel que je comprend les choses, le produit fini ici c’est la carte graphique, et le fournisseur c’est AMD, non ?
Le 30/09/2022 à 11h04
sur le Store de Microsoft, il y a 2 version du décodeur HEVC
Le premier, l’utilisateur paie la licence, probalement pour avoir un decodeur logiciel (CPU), le 2eme, c’est pour utiliser le décodeur matériel, donc probablement GPU. Donc si Mesa utilise le GPU pour décoder, on ne devrait pas avoir à payer, car c’est déja payé avec le GPU. Je ne vois donc pas trop d’ù vient le problème
Le 30/09/2022 à 12h09
Pour la même raison que les acheteurs de smartphones reconditionnés doivent depuis peu payer à leur tour la RCP (alors qu’elle avait déjà été payée au premier achat) : pour permettre à ces voleurs d’« ayants droit » de s’en mettre toujours plus plein les poches. T’as des dizaines d’articles de Marc qui expliquent ce racket légal dans tous les détails.
Le 30/09/2022 à 12h34
Je sais par exemple que pour les Raspberry Pi, dès la première version, basé sur un processeur ARM qui possèdent des capacité matérielle de décodage, pour certain codec, il faut acheter une clé de licence sur leur site pour en profiter.
Le 30/09/2022 à 13h33
Oui, c’est pour le MPEG-2. Vu qu’il ne reste que les brevets philippins et malaisiens depuis le 14 février 2018, (wikipedia en français), leurs licences sont très chères.
Sais-tu si le décodage fonctionne quand même sans licence ou si c’est bloqué ?
Le 30/09/2022 à 13h25
Sauf que la RCP n’a absolument rien à voir avec les licences pour les brevets…
Le 30/09/2022 à 13h26
La brève ne parle pas que de logiciel mais aussi d’accélération matérielle, mais elle est asse mal écrite parce qu’elle n’explique pas que le problème est un problème lié aux brevets.
Dans le domaine des brevets, il est constant de parler de licence pour pouvoir les utiliser, ce n’est donc pas un contresens.
Le produit fini est l’association d’un matériel et d’un logiciel.
Dans le cas d’AMD, il est probable que la licence ait été payée quand ils vendent une carte graphique, mais ce n’est pas sûr. J’ai cherché rapidement sur leur site, mais je n’ai rien trouvé.
Le problème existe de toute façon pour les hardwares à base d’ARM comme je l’ai écrit plus haut.
Il n’y a aucune certitude de cela chez Fedora, d’où leur décision.
Ce n’est pas ce qui est écrit sur leur fiche Wikipedia en anglais où il est écrit qu’ils ont des bureaux.
Non, ce n’est pas pour la même raison. Faire cette comparaison prouve la méconnaissance du sujet.
En fait, Fedora ne sait pas se prononcer (au moins pour le moment) sur le problème juridique de savoir si le hardware vient avec une licence permettant d’utiliser l’accélération vidéo ou s’il faut une licence. Dans le doute et pour leur éviter des problèmes, ils ont supprimé l’accélération graphique.
De toute façon, il semble clair que la réponse sera différente suivant le hardware concerné, en particulier sur ARM.
Mais tu as l’air de vouloir travailler gratuitement, comme tu critiques la politique de licence du consortium MPEG-LA qui rémunère les milliers de brevets applicables.
Remarque : les prix des licences semblent très raisonnables : rien pour les 100 000 premiers produits, 0,2 \( ensuite jusqu'à 5 millions et 0,1 \) ensuite.
Le 30/09/2022 à 13h48
Je suis allé lire un peu ce qu’ils en disent pour essayer de comprendre :
Il paraît que non, c’est pas payé avec le GPU mais avec « l’appareil » (comme indiqué sur le store de Microsoft : « du fabricant de l’appareil »).
Donc en fait si c’est pour installer Fedora sur un ordi (portable ou bureau) avec un OS préparé par le vendeur, c’est bien déjà payé par le fabricant de l’appareil..
Donc ça vaut pas pour un PC acheté sans OS, ni pour un PC assemblé soi-même.
Et si c’est en France ou en Europe où d’après VideoLAN les brevets logiciels valent du vent, alors OSEF.
Une petite image qui explique qu’il y a environ 17’000 brevets répartis en plusieurs piscines (“pool”) avec des licenses différentes pour chaque bassin… Ils ont jamais du voir une vraie piscine ces gens-là, encore moins un parc aquatique (on paye qu’une fois l’entrée, pas pour chaque bassin)…
Ils sont fous ces ricains
Le 30/09/2022 à 14h56
La description est strictement identique pour les deux applis, la seule différence, c’est qui paie. D’ailleurs j’ai pu installer la version gratuite, alors que j’ai un PC monté par moi-même, sans pièce d’OEM.
Le 30/09/2022 à 16h27
Non, c’est pas un sujet technique mais juridique : la différence, c’est qui a la responsabilité de la licence du brevet pour autoriser l’installation et l’utilisation du codec.
Si c’est Fedora qui fournit une solution clés en main, alors peut-être qu’ils sont responsables, et donc comme ils dépassent les 100’000 postes (voir lien de Fred42) la license n’est peut-être pas gratuite pour eux. Dans le doute, ils ont désactivé le truc en attendant que quelqu’un leur explique ce qu’ils peuvent faire.
Idem pour MS : c’est pas eux qui installent le codec sur ton PC, mais toi qui le fait. Pourquoi est-ce qu’ils ont fait comme ça ? Ils ont aussi “caché” (ahem… ) la version gratuite puisque qu’elle n’est pas accessible via l’app du store, mais seulement depuis le web.
Le 30/09/2022 à 13h59
Incompatible avec le logiciel libre, je n’appellerais pas ça “raisonnable”.
Le 02/10/2022 à 14h51
Comme tu continues dans l’erreur, je réponds à d’abord à ta première affirmation qui a engendré ce sous-fil.
Ce n’est pas incompatible avec le logiciel libre.
On peut très bien avoir du logiciel libre qui utilise des technologies brevetées (matérielles ou logicielles où le brevet logiciel est légal).
Comme je l’ai expliqué un peu plus haut, ainsi que fdorin, la notion de logiciel libre s’appuie sur le droit d’auteur et est un concept orthogonal aux brevets qui s’appuient sur la propriété d’une invention. Il y a même des licences libres qui sont à la fois une licence logicielle et une licence gratuite pour des brevets.
Pour accéder à une technologie brevetée au moyen d’un logiciel libre, il faut avoir à la fois une licence logicielle (c’est quasi systématique pour un logiciel libre, mais relire ce qui se passe si tu attaques quelqu’un qui met en œuvre une technologie dont tu dis détenir un brevet mise en œuvre dans un logiciel sous licence Apache V 2.0 : il perd immédiatement la licence pour ce logiciel libre).
Tu reparles de brevet logiciel alors que ici, la décision de Fedora n’est pas liée à un brevet logiciel. Elle est liée à l’incertitude juridique sur des brevets mis en œuvre par du matériel.
Tu peux être contre tout brevet, mais pas sûr que ça soit mieux. Les sociétés seront beaucoup moins volontaires pour innover si tous leurs concurrents pourront les copier dès qu’elles sortent leur produit.
Pour parler juste d’un truc récent, je ne suis pas sûr que l’on aurait eu rapidement des vaccins contre la COVID-19 si les brevets n’avaient pas garanti aux sociétés un retour sur investissement.
Alors, oui, ton dernier lien est intéressant. les patent pools posent effectivement le problème de l’absence de concurrence, mais c’est aux organismes de la concurrence des différents états et de l’UE de s’en occuper.
Le 30/09/2022 à 15h01
Il y a 2 licences (MPEG-2 et VC-1)
Une fois commandé, tu reçois la clef et édite config.txt pour ajouter la clé choisie.
Si pas de clé valide, ça marche pas.
Le 30/09/2022 à 16h04
Merci des précisions. J’avais zappé le VC-1.
En creusant un peu j’ai l’impression que les brevets en question ne sont applicables qu’en Malaisie et aux Philippines : ce sont les brevets US qui ont été déposé plus tard dans ces pays. Je n’en suis pas complètement sûr, mais l’abstract est identique.
Donc, pour MPEG-2, ce site vend des licences pour des brevets périmés partout sauf dans ces 2 pays. Le logiciel devrait exiger une licence uniquement pour ces pays.
Le 30/09/2022 à 16h17
Pourtant l’idée derrière les brevets d’invention n’est pas nouvelle :
Si quelque traiteur ou chef de cuisine inventait un plat d’une qualité exceptionnelle, tel était son privilège que nul autre que lui-même ne pouvait en adopter l’usage avant une année afin que le premier à inventer puisse (seul) posséder le droit de le réaliser pendant cette période, de manière à encourager les autres à exceller par de telles inventions dans une vive compétition.
Le Banquet des Sages d’Athénée, livre 12, chapitre 20 (IIIe siècle ap. JC)
L’idée est d’inciter l’innovation, en rétribuant celui qui invente une solution (technique) à un problème (technique) qui soit innovante (i. e. nouvelle ) ET inventive (i. e. non évidente).
Le 30/09/2022 à 16h38
Quand je disais “le problème c’est le brevet” c’est par rapport au dernier paragraphe de la news.
Le brevet en lui même n’a rien de mauvais s’il est utilisé pour encourager la compétition et pas pour la brider.
Et l’idée qu’un brevet ca ne soit pas compatible avec l’open-source, ca m’a l’air un peu bancal. C’est surtout que ce n’est pas compatible avec la gratuité lorsque la licence d’exploitation du brevet requiert un paiement. Mais rien n’oblige les logiciels open-source à être gratuit.
Le 30/09/2022 à 18h01
“Mais rien n’oblige les logiciels open-source à être gratuit.”
Toutafé. Tu peux acheter le soft, le forker, et le redistribuer gratuitement.
Le 30/09/2022 à 22h51
Comme beaucoup, tu confonds “open-source” et “free software”.
Le premier concerne le code source, le second concerne le logiciel.
Redistribuer gratuitement un logiciel qui nécessite une licence d’exploitation payante c’est effectivement incompatible avec les licences “free software”. Mais ce n’est pas incompatible avec les licences “open-source”.
Le 02/10/2022 à 18h07
Merci pour la leçon, mais je ne confonds rien du tout. :)
Le 01/10/2022 à 00h14
L’Open Source et le Libre sont catégoriquement incompatible avec le fait d’interdire la gratuité.
Si tu distribue un logiciel en spécifiant que la personne qui l’a obtenue ne peut pas la redistribuer ou l’utiliser sans payer (l’auteur original ou un tiers qui possède des brevets),, alors les conditions de redistribution et d’utilisation ne sont plus remplies.
Le 01/10/2022 à 00h21
Ci-dessus, la réponse à la question “fais-moi comprendre que tu ne comprend rien à l’open source sans le dire explicitement”
Punaise il faut vraiment arrêter de raconter n’importe quoi, c’est le point 1 de la définition de l’Open Source:
*
The license shall not restrict any party from selling or giving away the software as a component of an aggregate software distribution containing programs from several different sources. The license shall not require a royalty or other fee for such sale.*
Le 01/10/2022 à 06h43
C’est toi qui est dans l’erreur. open-source et free software c’est la même chose (bon, quasiment, à un “détail” philosophique près).
Les deux s’appliquent au logiciel (dans sa forme binaire) ET au code source, et non l’un au logiciel et l’autre au code source comme tu le prétends.
Les deux types de licences s’attachent toujours à donner des droits à l’utilisateur, c’est-à-dire celui qui reçoit et/ou utilise le logiciel (il peut d’ailleurs exister un certain flou sur la notion d’utilisateur, d’où des variantes comme la AGPL).
Quoi qu’il en soit, chaque personne qui reçoit à:
Bref, une licence libre ou open-source, c’est :
A noter que certains abusent de ce droit, notamment sur les stores d’application, afin de vendre des logiciels libres et open-source disponibles gratuitement. Ce n’est pas illégal. Immoral ou non éthique oui, mais illégal non.
Le 01/10/2022 à 08h07
Quitte à aborder ce sujet, autant mettre un lien vers le texte de Stallman sur le sujet.
Le 01/10/2022 à 07h35
Non. Un logiciel open source n’est pas forcément gratuit, et un free software n’est pas forcément opensource.
MySQL est en GPL V2 (donc open source), et payant. MongoDB, RethinkDB, OpenERP, SugarCRM… sont en GPL V3, et payants.
Et il y a plein de logiciels gratuits qui ne sont pas open source.
Le 01/10/2022 à 07h52
Attention, MongoDB n’est plus diffusé sous licence GPL mais sous une licence non-libre et non open-source, la SSPL. On retrouve d’autres acteurs comme Elastic Search et Kibana qui ont aussi fait le saut vers cette licence non-libre.
Le 01/10/2022 à 08h10
Ah, voici une idée nouvelle, la licence libre devrait percoler aussi dans l’autre sens . (Remarque préliminaire : je suis pour les logiciels libres et contre les brevets logiciels génériques - mais je suis incapable de décrire toutes les subtilités de mon point de vue en moins de 15 pages).
Un acteur du libre a le pouvoir de contraindre (*) les utilisateurs des produits qu’il fournit, pas de contraindre les fournisseurs des produits qu’il utilise.
Si un “truc” (licence, brevet, interdiction d’exportation, que-sais-je d’autre) est incompatible avec la notion de logiciel libre, c’est au logiciel libre à s’adapter (et potentiellement s’abstenir d’utiliser le truc) et pas l’inverse. C’est dommage certes pour le libre, mais le fournisseur utilise bien ici un modèle économique raisonnable et n’a rien à se reprocher…
Si j’osais une comparaison risquée, je dirais que ça revient un peu à reprocher au métro de Paris d’être payant parce que celui de
VierzonPyongyang est gratuit. Oui, je sais que ça va partir en sucette.(*) Je parle évidemment des contraintes quant à la cession des libertés vers les autres utilisateurs. Voir le post 47 de fdorin.
Le 01/10/2022 à 08h34
Voir d’abord le lien que j’ai mis juste au-dessus qui donne le point de vue de Stallman sur le sujet.
Comme rappelé plusieurs fois sur cette page, il faut comprendre free comme libre et pas comme gratuit. (freespeech et pas free beer)
un free software non plus.
Stallman a vendu ses premières versions d’EMACS tout en permettant l’accès aux sources, la modification et la redistribution.
Si, forcément : on peut le redistribuer gratuitement.
Il est GPL V2, donc free software. Le fait qu’il soit payant ne change rien. Par contre, on peut le redistribuer gratuitement si on l’a acquis avec la licence GPL. La double licence pose un problème philosophique, mais rien n’interdit de redistribuer le MySQL GPL V2 gratuitement.
Personne ne le fait a priori parce qu’il y a eu le fork MariaDB.
Encore une fois, le free software veut dire libre et pas gratuit.
MongoDB n’est pas sous GPL V3 mais sous Server Side Public License qui n’est pas considérée comme libre.
RethinkDB est sous Apache License 2.0..
J’arrête là les vérifications, puisque tu ne les as visiblement pas faites avant de commenter.
Le 01/10/2022 à 08h54
Tu m’as grillé
Le 01/10/2022 à 08h57
Vu que Patch ne te filtre pas, tu devrais quand même lui répondre afin de l’instruire. ;D
Nota: ceci est une boutade, c’est inutile si tu n’as rien à ajouter. Tant pis pour lui, il restera sur ses erreurs.
Le 01/10/2022 à 09h00
J’ai tout mis dans mon commentaire #56
Après, je lui répond rarement et jamais directement, car chez moi, c’est lui qui est filtré J’ai juste vu sa réponse via celle de ragoutou (commentaire 49)
Le 01/10/2022 à 08h41
@Pseudoànuméro imbu, condescendant et hautain : tu n’as jamais appris ce que signifiait “adieu”, et que ca ne servait à rien de parler à qqu’un qui n’en a strictement rien à battre de toi?
Le 01/10/2022 à 08h51
Comme je l’ai écrit hier à un (des rares) autre(s) qui me filtre, c’est généralement pour les autres lecteurs que je réponds. Et ici, ça valait le coup vu toutes les inexactitudes qui ont été écrites.
Le caïd des commentaires va encore rager que je lui réponde… J’avais même oublié qu’il m’avait filtré. Merci à lui pour ce rappel qui me laisse indifférent je vous rassure.
Le 01/10/2022 à 08h43
Je ne sais pas pour les 2 autres, mais MongoDB a un système de double licence, ils sont à la fois GPL V3 et SSPL (ce n’est pas incompatible, c’est pour ca qu’ils ont pris la GPL V3)
Le 01/10/2022 à 08h53
Ca tombe bien, je n’ai jamais dit ça.
Si, les deux sont équivalents en terme de droits accordés aux utilisateurs. La différence est philosophique, pas pratique. En pratique logiciel open-source = logiciel libre.
Pour corriger :
OpenERPOdoo est comme MySQL, disponible en plusieurs éditions. La version communautaire est libre ET gratuite. Ensuite, certains modules sont payants, ou l’accès en SaaSJe ne dis pas qu’il n’est pas possible de trouver un logiciel libre payant. Je dis que c’est peu probable, dans la mesure où le logiciel pourrait être redistribué derrière légalement, gratuitement et sans contrepartie.
Par contre, des logiciels sous double licence, avec une open-souce (en guise de produit d’appel) et l’autre propriétaire, oui, c’est classique.
Je pense que le problème est que tu confonds “freeware” et “free software” :
Le 01/10/2022 à 09h58
Bon, Freeben666 ne sait pas lire…
Si tu le dis…
Dans ma réponse, je ne visais pas Fedora.
Diantre, tu as découvert que je n’avais aucune forme d’estime pour l’argent ! Trop fort, Fred42 ! Si cette info peut illuminer ton week-end, fais-toi plaisir !
Après, je suis loin d’être la seule personne, surtout sur ce site, à émettre de telles critiques envers ces organisations-là (qui feraient déjà mieux de reverser les centaines de millions récoltés à qui de droit pour de vrai, plutôt que de se le garder pour elles, juste pour ne pas avoir à lâcher sa villa avec piscine, sa collection de Ferrari et son terrain de golf privé, si elles veulent qu’on voit cette perception d’un meilleur œil ; on parle pas de crève-la-dalle, ici). Bon, c’est dommage que la première d’entre elles vienne tout juste de quitter NXI, mais ça fait partie des choses qui arrivent…
Le 01/10/2022 à 10h25
Mais elle le font. Elles collectent l’argent des licences vendues pour les reverser “à qui de droit”, c’est-à-dire aux sociétés qui détiennent les brevets. À part pour les frais de fonctionnement, MPEG-LA ne garde pas d’argent pour elle et en tant qu’organisation, n’a pas de villa ni de piscine pas plus que de terrain de golf privé. Il faudrait arrêter avec les clichés faciles mais idiots.
Cette perception correspond au travail d’un certain nombre de sociétés qui ont mis en place une nouvelle technologie pour améliorer le codage et la transmission de vidéo que tu utilises quand tu visionnes des vidéos en ligne, utilise des blu-ray. Ce travail mérite une rémunération. Et cette rémunération permettra d’investir dans la recherche et de continuer l’amélioration de ces technologies pour être encore plus efficaces et économes en ressources.
J’ai l’impression que tu t’attaches encore aux organisations comme la SACEM, Copie France ou autres qui gardent pas mal d’argent pour eux comme l’a montré Marc, alors que MPEG-LA redistribue l’essentiel de ce qu’elle collecte aux différentes sociétés disposant de brevets sur les technologies concernées. Et ces organisation là sont hors sujet ici : on parle de brevet, pas de droits d’auteur et droits voisins.
Une autre différence énorme avec les droits d’auteurs est la durée : 20 pour les brevets à partir de la publication, donc souvent moins pour l’exploitation réelle du brevet et 70 ans après la mort de l’auteur pour les droits d’auteurs.
Le 01/10/2022 à 10h32
J’avais oublié de répondre à cela.
C’est toi qui le dit.
Il me pose une question et j’essaie d’expliquer qu’il y a des cas où c’est compliqué de répondre, même dans le cas d’AMD, je n’ai trouvé aucune réponse à sa question, mais elle existe peut-être et il a probablement raison comme je le disais.
Qu’est-ce qui te pose problème dans le fait de ne pas avoir de certitude sur un sujet complexe comme celui-ci ?
Le 01/10/2022 à 12h36
C’est cool de mettre la définition qui indique justement que l’open source ne doit pas empêcher de VENDRE le logiciel lorsque le programme est composé de plusieurs sources.
Allez, je mets en gras pour ceux qui ont la comprenette difficile:
THE LICENSE SHALL NOT RESTRICT ANY PARTY FROM SELLING THE SOFTWARE
ok ?
Le 01/10/2022 à 12h45
Ah, et pour la partie “The license shall not require a royalty or other fee for such sale”, ca signifie qu’on ne peut pas facturer la partie open-source du logiciel. Donc l’auteur accepte que son code source soit utilisé sans compensation financière.
Ca ne veut pas dire que le logiciel est gratuit. Ca veut dire que l’auteur du code open-source ne touchera rien sur la vente du logiciel.
Le 01/10/2022 à 13h13
Je crois que tu prends les choses de travers, en mélangeant les droits de “l’utilisateur” (celui qui reçoit le logiciel) et de celui de “l’éditeur” (celui qui distribue le logiciel). Prenons un exemple concret.
J’édite un logiciel open-source que je vend sous licence GPLv3. Tu achètes le logiciel (merci !!!).
Plusieurs choses en découle :
Retire un des points 2, 3 ou 4 et le logiciel n’est plus libre/open-source, car soumis à une restriction quant à sa distribution.
Maintenant, je pense que tu confonds aussi “free software” et “freeware”. Ce que tu dis depuis le début, c’est vrai, mais pour les freeware uniquement, et non les “free software”, qui désignent des logiciels libres, et non des logiciels gratuits.
Ce qui est perturbant dans tes propos, outre la confusion freeware/free software, c’est que tantôt tu te places du côté éditeur, tantôt du côté utilisateur, car tu prends d’un côté l’exemple d’un logiciel (appelons le “Localhost” en hommage à ton pseudo) que tu distribue et de l’autre celui d’un logiciel ou d’une bibliothèque que tu utilises au sein de ton propre logiciel (appelons le IPvXUtilities).
Cela signifie donc :
Avec ce que je viens de dire précédemment, cela me permet de préciser tes propos.
Le 01/10/2022 à 14h32
Et voila, la confusion commence :)
On a passé 3 ans avec des cabinets de juristes en Europe, Asie et USA pour établir ce qu’on pouvait faire/ne pas faire avec les OTS/COTS/SOUP dans notre logiciel (médical).
Sous réserve que ces cabinets de juristes aient fait correctement leur travail, voila ce que peux dire:
Certains droits sont équivalents, d’où les confusions. Par exemple:
“le développeur ne peut pas s’opposer à ________” == “l’utilisateur à le droit de _______”
Cependant, puisque les licences Free Software accordent des droits à l’utilisateur sur le logiciel COMPLET, elles entrent naturellement en conflit avec toutes les licences qui limitent les droits du développeur et/ou de l’utilisateur sur certains composants du logiciel. C’est logique. Exemple Videolan/VLC et les DRM.
Le 01/10/2022 à 15h01
J’ajoute une légère modification a ton exemple pour montrer le problème
Le 01/10/2022 à 15h19
Non mais tu fais vraiment de la lecture sélective
Il est mis aussi qu’on ne peut pas empêcher de distribuer le logiciel gratuitement.
L’open source et le libre ne sont pas incompatibles avec la vente, ils sont incompatibles avec l’interdiction de redistribuer gratuitement.
Si certaines licences permettent de changer les termes de redistribution, on ne peut plus parler d’opensource une fois le logiciel transféré sous des termes incompatibles avec les principes de l’opensource.
Et c’est très intéressant car en cas de brevets, les brevets sont à payer par toute personne qui désire redistribuer, et potentiellement vendre, le code… ce qui montre de-facto que les brevets ne sont pas compatibles avec l’open-source puisqu’ils entravent l’acte de redistribuer.
Le 01/10/2022 à 15h45
Où y a-t-il une confusion ? On a tout fait le droit de vendre de l’open-source ? C’est l’utilisation de open-source avec GPL qui te fait tiquer, au de licence libre ? D’un point de vue légale, Open source = licence libre. La différence entre les deux se situe au niveau de leur finalité.
Et là on sera à peu près d’accord.
Exactement.
Euh normal, car une licence qui limite les droits n’est pas libre.
Mauvais exemple. Ce n’est pas un problème de licence logiciel, mais de brevet. Et on retombe exactement dans le même cas que Fedora !
La confusion vient sans doute du fait qu’on utilise le même terme (licence) pour parler de deux choses différentes :
Une licence libre ne peut concerner que le premier (et se base grosso modo sur le droit d’auteur) puisque c’est l’auteur/éditeur qui décide du contrat fait avec ses usagers.
Le second est beaucoup plus fourbe, puisque ce qui importe, ce n’est pas la notion d’auteur, mais la notion de propriété. Qu’importe qui a développé. Qu’importe qui utilise. Celui qui détient le brevet à le droit de demander à quiconque utilisant son brevet des frais, voire l’interdiction de l’exploitation, notamment si l’utilisation non autorisé de son brevet lui cause un préjudice.
Non, car IPvXUtilities est sous licence libre, qui t’accorde de facto un droit de distribution sans réserve. Et si ce droit ne t’était pas accordé, alors c’est que le logiciel n’était pas un logiciel libre.
Le 01/10/2022 à 15h47
C’est con, tu aurais dû prendre des notes au lieu de dire n’importe quoi…
Déjà tu parle dans le vide, la plupart des licences libres sont aussi des licences open-source, reconnues tant par l’OSI que par la FSF.
D’abord on en parle pas de développeur mais du détenteur des droits sur le code, le propriétaire. Ensuite, c’est exactement le principe du logiciel libre que tu cites au dessus. Le libre met en avant les droits des utilisateurs des logiciels et assure que le propriétaire du logiciel ne puisse pas opposer ses désirs aux libertés des utilisateurs… Si tu t’étais vraiment intéressé au sujet tu le saurais.
Et mince, ça s’applique aussi à l’open source…
#kilukru
Il est manifeste que tu fais une confusion entre libre et copyleft, et je te propose de te renseigner un peu avant d’essayer de faire la leçon aux autres qui eux ont bossé sur le sujet, comme fdorin.
Le 01/10/2022 à 16h01
Tu te trompes. Il faut dissocier la licence du logiciel opensource (ou du logiciel libre, la problématique est la même, Stallman le dit lui même c’est la même chose ou presque) de la licence du brevet.
Même quand le brevet logiciel est légal, tu peux diffuser un logiciel opensource (ou libre) qui met en application un ou plusieurs brevets et qu’il nécessite une licence pour ce brevet. Cette licence peut être gratuite ou payante. Il y a même des sociétés qui ont déposé ou racheté des brevets spécialement pour que leur licence soit gratuite et puisse être utilisé dans le cadre des logiciels libres (de mémoire, IBM l’a fait).
Quand comme ici (le cas de Fedora), c’est le matériel qui met en œuvre le brevet et que le logiciel ne fait que le commander, le logiciel est à la fois libre et opensource, il pourrait activer le hardware mettant en place les brevets de MPEG-LA sans que ça remette en cause son caractère libre et opensource. Mais Fedora a préféré désactiver les fonctions d’accélération hardware pour ne pas risquer d’avoir à payer des royalties à MPEG-LA. Ils ne font que se protéger contre un risque légal (peut-être non avéré).
Le source de leur logiciel bridant cette fonction d’accélération contient toujours le code qui permet d’activer l’accélération hardware. Ils ont juste changé des paramètres de compilation pour que ce code ne soit pas embarqué dans le logiciel qu’ils distribuent.
Dans la page de gnu.org qui indique le statut d’un tas de licences logicielles, il y en a au moins une licence libre qui prévoit clairement que la licence du logiciel ne vaut pas licence pour d’éventuels brevets.
Le 01/10/2022 à 16h08
En fait, quand on parle de licence, on parle de la même chose dans les deux cas : du droit de faire certaines choses (pas seulement l’utilisation mais aussi la redistribution et la modification par exemple dans le cas de logiciels libres).
Et pour nous détendre un peu, j’ajoute un exemple :
Le 01/10/2022 à 16h39
J’ai beau relire ton message d’origine, ce n’était pas marqué que IPvXUtilities était sous licence libre. C’est bien pratique de pouvoir rajouter des hypothèses quand la conclusion ne plait pas.
Car, évidemment, la licence libre (Free Software) de IPvXUtilities oblige le développeur à mettre son propre logiciel sous licence libre (viralité). Donc l’aspect open-source on s’en fout dans ce cas.
Bref.
Les licences Free Software OBLIGENT le développeur/éditeur/distributeur à accorder des droits aux utilisateurs. Ca fait donc reposer sur les épaules du dev/edt/distri le problème d’acquérir en amont tous les droits nécessaires afin de pouvoir ensuite les accorder aux utilisateurs.
Et c’est le justement le coeur du problème de cette news: Fedora NE SAIT PAS s’il peut accorder les droits d’utilisation de l’accélération matérielle aux utilisateurs. Dans le doute Fedora a donc supprimé la possibilité d’utiliser l’accélération matérielle.
Le 01/10/2022 à 16h52
Pour l’exemple de la bibliothèque, l’aspect viral dépendra de sa licence. Si la bibliothèque est sous licence LGPL (comme c’est le cas de ffmpeg ou GTK par exemple), le logiciel qui l’utilise n’a pas obligation à être sous LGPL lui aussi et peut très bien être propriétaire.
C’est un compromis à mi chemin entre des licences très contraignantes comme la GPL, et celles très permissives comme la MIT ou BSD.
Le 01/10/2022 à 17h35
Ta première phrase est correcte en ce qui concerne les droits sur le logiciel uniquement. Ta seconde phrase est fausse si tu penses à des droits sur de brevets comme me le laisse supposer la suite.
Les droits sur les brevets sont des droit orthogonaux des droits sur les logiciels. Ils sont indépendants et peuvent être octroyés ou non en même temps.
Dans le cas des logiciels libres, une licence comme Apache V2.0 oblige les contributeurs à un logiciel sous cette licence à céder perpétuellement, pour le monde entier, gratuitement, sans royalties (c’est manifestement différent du point précédent), de façon irrévocable une licence perpétuelle à l’utilisateur sur les brevets que ce contributeur possède et qui sont mis en œuvre par ses contributions au logiciel (seules ou combinées avec d’autres contributions). Mais cela ne concerne que ses propres brevets mis en œuvre par le logiciel. Il y a aussi une pilule empoisonnée puisque si l’utilisateur poursuit qui que ce soit pour un brevet qu’il détient et qui est d’après lui mis en œuvre dans le logiciel, il perd immédiatement la licence sur les brevets qu’il détenait par la licence.
Alors, oui, un logiciel libre qui met en œuvre un brevet ne sert pas à grand chose si l’on n’a pas aussi une licence pour exploiter le brevet, mais c’est deux choses différentes.
Je dirais plutôt que Fedora ne sait pas quelles seraient les implications de la distribution du logiciel permettant l’accès à l’accélération matérielle. Elle pourrait être poursuivie et payer des dommages et intérêts en plus d’être obligée de payer des licences pour les distributions futures du logiciel.
Et elle suppose que si la licence ne vient pas lors de l’achat du matériel, ce serait à elle de payer la licence, mais ce n’est pas sûr.
An Enterprise selling branded OEM for PC OS may pay for its customer dit le PDF de MPEG-LA que j’ai déjà mis en lien plus haut.
Cela me semble concerner les OS vendus (comme Windows) et pas un logiciel libre mis gratuitement à disposition. Dans ce cas, ce serait à l’utilisateur d’acheter une licence si elle ne vient pas avec son hardware. Comme indiqué plus haut, ça se fait sur Raspberry Pi pour le MPEG-2 et un autre truc dont j’ai oublié le nom.
Le 01/10/2022 à 17h45
Tout mon message parle exclusivement de licences libre. Alors oui, j’ai oublié de le préciser à UN endroit. Un seul. Toi qui n’arrête pas d’être ambigü et confusant dans tes propos, c’est quand même cocasse que tu te plaignes de cela…
Non. La viralité n’est pas une caractéristique des licences libres. Certaines le sont (coucou la GPL) d’autres non (LGPL, Apache, MIT, etc…)
Je suppose que tu te places dans ton cas (pour reprendre mon exemple, celui de la distribution de Localhost qui dépend de IPvXUtilities). Le problème d’acquisition de droit n’en est pas un, puisque justement, tu les as déjà. La licence logicielle est là pour ça. Tu les as, tu n’as rien à faire. C’est justement la “beauté” des licences libres/open-source.
Oui, car il s’agit d’un problème de licence de brevet (et non d’un problème de licence logicielle). C’est ce que l’on arrête pas de dire depuis le début ! Et c’est justement devant ce flou que Fedora a pris cette décision.
Le 01/10/2022 à 18h02
Mais si tu distribue sciemment un logiciel sur lequel des brevets s’appliquent et provoquent le besoin de souscrire une licence d’usage spécifique au brevet , tu contrevient de fait au principe de la licence libre car tu ajoute des restrictions, certes externes, aux libertés octroyées par la licence logicielle.
Le 01/10/2022 à 18h08
Non, tu n’ajoutes pas de restrictions. Elles existent par ailleurs.
Comme fdorin et moi le répétons, la plupart du temps, les licences pour un brevet et celles pour un logiciel sont dissociées.
J’ai donné un exemple de licence qui fait les 2 : la licence Apache 2.0, mais c’est plutôt rare et elle ne donne un droit d’utilisation que de certains brevets mis en œuvre par le logiciel.
Le 01/10/2022 à 18h05
Pour pinailler, la licence LGPL est contaminante, mais dans un périmètre plus réduit que la GPL… tu peux intégrer une librairie LGPL à un logiciel non libre sous condition, mais si tu change la librairie elle-même, ton code (limité au périmètre de la librairie) doit être sous LGPL
Le 01/10/2022 à 18h37
Tu es imprécis, voir faux. Si dans la modification que tu fais du code sous LGPL, ta modification appelle directement une fonction ou modifie des données de ton application (sans les passer en paramètres), alors soit le logiciel LGPG que tu utilises peut rester LGPL si le code concerné fait quand même le travail si une application ne lui fournit pas la fonction ou les données, sinon, tu dois passer le code LGPL modifié en GPL (et là, il y a contamination sur toute ton application liée avec le code devenu GPL, pas juste sur un bout).
Généralement, on peut facilement éviter de passer en GPL en passant justement l’accès aux données ou fonctions de l’application en paramètres. Cela oblige dans les faits à juste faire attention à comment on code.
Mais merci d’avoir attiré mon attention sur ce point que j’avais raté jusqu’à présent, la LGPL V2 était de toute façon un peu différente à ce sujet et rendait obligatoire le a) donc il n’y avait pas de contamination possible, c’est probablement pour cela que j’ai ignoré ce détail. Et comme les versions 3 de la GPL et la LGPL apportaient trop de contraintes, nous ne les utilisions pas dans la boîte où j’ai étudié cela, comme dans beaucoup de boîtes qui faisaient des produits industriels embarquant du code (L)GPL.
Le 01/10/2022 à 23h09
Toi tu es pour les raccourcis un peu hasardeux. On parlait de stratégie de licence plus ou moins “raisonnable”, et toi tu assimiles ça avec “contrainte”. Bof, quoi.
Bien sûr, le libre ne peut pas contraindre les fournisseurs. Mais le libre a le droit d’exprimer son avis et de trouver qu’un fournisseur fait un choix qui n’est pas raisonnable, même si ce choix reste parfaitement autorisé. Tu saisis la différence de niveau entre une contrainte et une opinion ?
Le 02/10/2022 à 06h17
Puisqu’on parle de raccourci, tu saisis que “ce n’est pas raisonnable d’être incompatible avec le libre” est une opinion qui peut être perçue comme très clivante ? Qu’elle implique grosso modo que le libre détient le monopole de la raison, et que tous les éditeurs qui optent pour un système non libre (comme l’est accessoirement tout le reste de la société) devraient revoir leur copie pour être plus concilants ? Qu’on croirait presque entendre rms ?
Attention, hein, je te reconnais le droit de l’avoir et de l’exprimer. Mais avoue que cette opinion ressemble à l’envie d’imposer une contrainte morale à toute l’industrie du logiciel.
Bref, comme je l’ai dit, cette pratique est certes dommageable pour l’utilisateur final, mais il reste raisonnable de demander une redevance pour utiliser une technologie qui a coûté bonbon en développement, le modèle économique du libre (essentiellement - faire payer le support - oui bon encore un raccourci) s’appliquant plus difficilement sur du firmware que sur des logiciels à large diffusion.
Et ce d’autant plus qu’il n’est même pas certain que l’éditeur réclame quoi que ce soit, si ça se trouve la redevance étant déjà incluse dans le prix du matériel.
Le 02/10/2022 à 09h45
Donc, comme je l’ai dit, si tu modifie la librairie tous tes changements à cette librairie ne peuvent être redistribués que sous LGPL ou GPL… tu ne pourras pas changer la licence de la librairie.
L’exemption que tu cites est l’exemption qui cible les frameworks, situation où c’est le code sous LGPL qui doit invoquer du code de ton application. Comme le framework doit pouvoir invoquer le code de ton application, des modifications sont souvent nécessaires, surtout pour les langages compilés, et sans cette exemption, un framework sous LGPL ne serait pas possible dans de nombreux cas.
Si maintenant tu vas plus loin et intègre le code LGPL en dehors de ce cadre spécifique ou du simple lien entre une application et ses librairies, tu auras une contamination. Un bon gros cut/paste par exemple sera un moyen efficace de se prendre le mur.
Par comparaison avec des licences non-copyleft comme la licence MIT, le LGPL reste contaminant dans une série de cas.
Le 02/10/2022 à 10h14
J’avais mal compris ton “ton code” pensant que c’était celui de ton application et pas une modif du code qui était déjà sous LGPL.
Donc, oui, tu avais raison mais tu enfonçais une porte ouverte. Toute modification d’un code en LGPL est de part la licence en LGPL ou GPL.
Le 02/10/2022 à 13h59
Tu peux arrêter avec tes histoires de “contrainte” ? Les partisans du logiciel libre sont des lobbyistes comme les autres, qui ont tout autant le droit d’exprimer leur opinion que MPEG LA ou Oracle, et leur opinion n’en est pas moins respectable. Et on a parfaitement le droit de ne pas avoir envie que “l’industrie du logiciel”, du moins la partie adepte des brevets logiciels, impose une contrainte (et pas qu’une contrainte morale, pour le coup), à tout un autre pan de l’industrie du logiciel, celle des logiciels libres (qui ne sont pas juste 3 gus dans un garage ; pour rappel, rien que Redhat c’est 1 milliard de chiffre d’affaire).
Je ne suis pas le seul à penser ça, hein. Tiens, un peu de lecture :
https://www.fsf.org/blogs/community/the-threat-of-software-patents-persists
Ou encore :
https://www.businesswire.com/news/home/20130509005972/en/Patent-Pools-Create-Anticompetitive-Effects-Report-Finds
(et David Balto n’est pas vraiment un trotskiste, hein).
Le 03/10/2022 à 08h01
C’est quand-même fabuleux cette capacité à savoir écrire mais pas lire… Ou de critiquer mon sens du raccourci tout en ne citant que des parties hors contexte.
Donc je rappelle que notre contentieux porte exclusivement sur l’emploi de “non raisonnable” (et toutes les connotations négatives attachées à ce terme) pour qualifier les agissements du détenteur d’un brevet ou d’un droit.
Évidemment que les brevets sont des contraintes ! Évidemment que breveter “un moyen d’additioner deux nombres” est une hérésie ! Tout comme breveter “un boîtie rectangulaire avec des coins arrondis”. Dans les brevets comme dans pas mal de choses, ce n’est pas l’existence du concept qui est dommageable, mais son abus.
Si un brevet protège une réelle invention, il y a très peu de chances que, comme le dit l’article de la fsf
Bah non, il est extrêmemement rare qu’une société développe dans son coin, et par hasard, exactement l’algorithme MPEG-2, même à quelques détails d’implémentation près. C’est en tout cas nettement plus rare que les fois où une entreprise d’un pays peu regardant duplique une invention pour inonder le marché de copies à deux balles… Toute ressemblance avec un pays de l’est asiatique serait évidemment fortuite.
La suppression pure et simple de tout brevet / licence / copyright sur le logiciel et lui seul est extrêmement dommageable à l’ensemble des petits éditeurs de logiciels qui sous-traitent des solutions de niche pour de grands groupes qui vendent des solutions hybrides (exemple automates industriels spécialisés qui coûtent 10 millions de $ pièce mais inutilisables sans le logiciel spécialisé de pilotage), et pour qui une licence libre (telle qu’applicable à des logiciels “grand public” comme un OS ou une librairie de chiffrement https) n’est pas adaptée à la réalité du marché (bah non, parce que la “percolation” des licences libres ne s’attaque pas au matériel…), qui est qu’ils sont bien obligés de répercuter les coûts de développement quelque part. Mais bon, je suppose que la réponse “yaka faire payer le support” est la solution qui vient à l’esprit en premier (*). Puis la double licence () C’est marrant, si ça marchait pour le libre, pourquoi a-t-on du pondre en urgence la licence AGPL ?
On va passer sur le fait que le deuxième article (et donc David Balto) ne parle pas des brevets eux-mêmes mais de “Patent pools”, ce qui n’est pas du tout la même chose qu’un brevet ; et notamment dans le cas MPEG ça ressemble plus à un montage mafieux pour abuser des brevets qu’un réel problème avec l’existence même de brevets.
(*) Bah oui, si on fait payer le support, on sera tenté d’écrire un logiciel qui a besoin de support. Évidemment que si on écrit un logiciel de qualité qui n’a pas besoin d’explications pour être utilisé, ben on n’est pas payé. Un modèle économique dans lequel on a plus intérêt à écrire de la merde que des trucs de qualité, ça on peut le qualifier de non raisonnable.
() Mais quelle peut bien être la motivation a fournir une verson libre pour un usage non commercial, vu que par définition le seul usage possible du logiciel est de vendre un équipement industriel au même prix que l’homme qui valait trois milliards ?
Le 02/10/2022 à 17h37
Quelqu’un sait si on peut désormais profiter des codecs sur raspberry pi sans devoir acheter la clé d’activation ?
J’avais posé la question sur le forum du raspberry mais je m’étais fait censurer (pas compris pourquoi)
Le 02/10/2022 à 22h28
Brevet logiciel et logiciel libre, ce n’est pas systématiquement incompatible, en effet. Mais la grille de tarif de MPEG LA pour une licence d’exploitation des brevet de H.264 et H.265 est publique, le lien a été donné plus haut. Il faut payer pour chaque copie du logiciel distribué, avec un tarif dégressif en fonction du nombre de copies vendues. Plutôt que de dire simplement que je suis dans l’erreur, explique-moi plutôt comment on s’y prend pour faire ça avec un logiciel copiable librement.
Si j’ai bien suivi, l’incertitude repose sur le fait que MESA puisse ou non se reposer sur la licence d’exploitation des brevets H.264 et H.265 payée par le fabricant de la carte graphique à MPEG LA. Si oui, alors c’est bon. Si non, alors on se retrouve à devoir payer une licence d’exploitation à MPEG LA, ce qui nous ramène au point ci-dessus, qui est bien une question de brevet.
En effet, personne ne peut réclamer de l’argent quand quelqu’un fait un codec H.265 en tant que tel. Ils réclament juste de l’argent parce que les mécanismes mis en jeu dans H.265 & co reposent sur des technologies brevetées. La “licence H.265” est une licence d’exploitation d’un package de brevets nécessaires pour le codec.
Le 02/10/2022 à 22h57
C’est moi qui ait mis le lien en effet. Mais la planche n’est pas complète et ne couvre pas tous les cas. J’ai l’impression qu’elle ne couvre pas le cas où ce n’est pas un logiciel vendu comme je l’ai déjà dit en #75.
En plus, si le hardware a payé la licence, il n’y a pas de problème.
Et quand on est confronté à ce questionnement, soit on fait comme Fedora et on bride, soit on fait comme Debian et on fait en sorte de ne pas distribuer soi-même le logiciel en le faisant compiler par l’utilisateur sur sa machine avec un script automatique, soit on prend contact avec MPEG-LA et on leur demande ce qu’il faut faire, en se faisant accompagner d’un avocat si besoin. Soit on fait comme Cisco : Cisco paye la licence en fonction des téléchargements du binaire je pense, par contre, si quelqu’un d’autre compile et distribue ce code compilé, il est responsable du paiement des licences. Et le code Cisco est bien un code libre puisque sous la “Two-Clause BSD license”.
Et personnellement, mais IANAL comme disent les Américains, je dirais que dans les pays où les brevets logiciels ne sont pas reconnus, il est inutile de payer si tu recompiles OpenH264.
En fait, il y a plein de solutions possibles, il faut juste s’y coller sérieusement, ce que fera peut-être Fedora un jour, là, ils ont surtout bloqué pour éviter d’éventuels problèmes. Ils ne savent pas comment se positionner d’un point de vue légal, et non, ils ne savent pas si les fabricants de hardware payent ou non une licence eux-même. Ils savent même qu’il y a des cas sous ARM où le fabricant de chipset laisse au fabricant du produit fini le soin de payer ou nos la licence de brevet suivant que la fonction est utilisée ou non.
Le 03/10/2022 à 07h29
Pas tout-à-fait. Tel que je le comprends, la licence du codec H.264 Cisco est l’une ou l’autre, au choix de l’utilisateur (comme c’est le cas quand un code est distribué sous deux licences différentes) :
Il n’y a pas de version à la fois libre et contenant une licence d’exploitation des brevets.
Par ailleurs, la position de Cisco est un peu à part puisque, dans la liste des brevets nécessaires pour le H.264, c’est justement Cisco qui est le titulaire d’une bonne partie.
Le 03/10/2022 à 09h35
J’arrête là avec toi après ce message !
Tu confond encore 2 types de licences différentes : une licence logicielle et c’est uniquement sous la BSD que ce logiciel est diffusé quelle que soit sa forme (source ou binaire) et une licence sur des brevets qu’il faut de toute façon payer si l’on veut être en règle.
Cisco paye cette licence pour les brevets uniquement dans le cas où c’est son binaire qui est utilisé (il doit être téléchargé au moment de l’installation sur la machine de l’utilisateur probablement afin de compter le nombre d’exemplaires diffusés et ainsi payer les licences).
Il y a un lien vers la licence du logiciel dans la page que j’ai mis en lien. Comme tu ne sais manifestement pas chercher de l’information, je te copie l’essentiel du contenu :
La licence logicielle s’applique donc bien autant à la redistribution du code source ou du binaire.
Cette licence logicielle ne parle nulle part de brevet (patent) parce que ce n’est pas son objet.
Le fait que Cisco détienne ou non des brevets sur cette technologie ne change rien à l’affaire.
Le 03/10/2022 à 09h54
Tu ne regardes pas au bon endroit. Là tu as juste la BSD. Mais la version complète est ici :
https://www.openh264.org/BINARY_LICENSE.txt
C’est libre mais….
*THIS PRODUCT IS LICENSED UNDER THE AVC PATENT PORTFOLIO LICENSE FOR THE PERSONAL USE OF A CONSUMER OR OTHER USES IN WHICH IT DOES NOT RECEIVE REMUNERATION TO (i) ENCODE VIDEO IN COMPLIANCE WITH THE AVC STANDARD (“AVC VIDEO”) AND/OR (ii) DECODE AVC VIDEO THAT WAS ENCODED BY A CONSUMER ENGAGED IN A PERSONAL ACTIVITY AND/OR WAS OBTAINED FROM A VIDEO PROVIDER LICENSED TO PROVIDE AVC VIDEO. NO LICENSE IS GRANTED OR SHALL BE IMPLIED FOR ANY OTHER USE. ADDITIONAL INFORMATION MAY BE OBTAINED FROM MPEG LA, L.L.C. SEE HTTP://WWW.MPEGLA.COM
Accordingly, please be advised that content providers and broadcasters using AVC/H.264 in their service may be required to obtain a separate use license from MPEG LA, referred to as “(b) sublicenses” in the SUMMARY OF AVC/H.264 LICENSE TERMS from MPEG LA found at http://www.openh264.org/mpegla
*
Bref, c’est libre mais restreint.
Le 03/10/2022 à 10h28
Vu que ton message est cette fois de qualité, je continue.
Ce texte est plus que le texte de la licence logicielle.
C’est un texte qui explique le contexte qui est compliqué et qui inclus la licence logicielle que j’ai pointée.
Il dit bien qu’il y a 2 types de licences : la logicielle qui est une BSD et qu’il y a aussi une licence sur des brevets.
Il dit que cette licence sur les brevets est attachée à ce binaire dans certaines conditions qui sont détaillées.
Si ces conditions ne sont pas respectées, soit on se procure soi-même une licence auprès de MPEG-LA soit on gère le risque.
Dans les pays où les brevets logiciels ne sont pas acceptés, le risque est probablement plus faible, mais bon, ce n’est pas sûr. En UE par exemple, on peut breveter un processus, ce qui est quasiment pareil qu’un brevet logiciel. Cette remarque est de mon fait et pas le discours de Cisco.
Le logiciel en lui-même est libre : on peut le redistribuer avec ou sans modification sous forme source ou binaire.
Les seules restrictions portant pas sur le logiciel binaire liées à la licence sur les brevets sont que l’on puisse activer, désactiver ou réactiver le codec et de dire que c’est le codec OpenH264 de Cisco.
Le 03/10/2022 à 09h41
Dans le temps, Debian avait des dépôts hors États-Unis pour ces histoires de brevets logiciels (reconnus seulement aux É-U et au Japon).
Il me semblait aussi qu’Ubuntu, en particulier car basée sur Debian, s’en fichait des brevets logiciels américain.
En tous cas toutes les distributions que j’ai utilisées jusqu’à présent (la SUSE, la Mandrake/Mandriva dans le temps et Ubuntu ces dernières années) s’en fichaient des brevets logiciels, j’avais en standard la compression MP3 (avec LAME par ex) et le MPEG vidéo (MPEG-1 à MPEG-4), dernièrement la libx264 par exemple. L’accélération matérielle de VLC sur les CPU Intel fonctionne depuis longtemps également, en standard (dans le temps sur mon Via C3 aussi pour mplayer ou xine).
Le 03/10/2022 à 09h47
Bien sûr, c’est une opinion valable. Toute aussi valable que Steve Balmer qui qualifiait le logiciel libre de cancer.
La boîte rectangulaire avec des coins arrondis, c’est un modèle déposé, pas un brevet.
L’algo MPEG-2 n’est pas breveté, tout comme H.264 ou H.265. C’est une foule de petits détails de mise en oeuvre de l’algo qui sont brevetés. Par exemple, pour H.264, tu trouveras la liste ici :
https://www.mpegla.com/programs/avc-h-264/patent-list/
Tu constateras que rien que la liste des brevets nécessaires à l’exploitation de H.264 fait 53 pages. C’est démentiel. Si tu fais un nouvel algo de compression vidéo sans jamais avoir vu H.264, il est quand même probable que par hasard tu réinventeras l’un de ces 5000 brevets.
Je n’ai jamais prôné de supprimer les licences, ni le droit d’auteur (laissons le copyright aux anglo-saxons), ni les brevets en dehors des brevets logiciels, ni les marques déposées, ni les modèles déposées (le fameux rectangle aux coins arrondis). Seulement les brevets logiciels. Un brevet sert à protéger une invention qui a demandé de l’investissement, du développement, et qu’il est légitime de protéger ; en revanche, les brevets logiciels concernent pour la plupart des algos qu’un étudiant peut réinventer en 20 minutes si on lui pose le même problème. De ce fait, tout le monde viole des centaines de brevets en permanence sans le savoir dans l’industrie du logiciel. Dans ce cadre, les brevets sont surtout une insécurité juridique. Donne n’importe quel code à un cabinet juridique spécialisé dans ce domaine, et il te trouvera des violations de brevets logiciels.
Ça tombe bien, je ne veux pas que tu fasses du libre ni l’imposer à personne. Juste avoir un écosystème dans lequel ceux qui veulent faire du libre puissent le faire. C’est tout.
Cet article est absolument à propos, puisqu’il prend précisément l’exemple MPEG LA, qui est le point de départ du débat présent.
Le 03/10/2022 à 10h32
Je ne vois dans ces exemples que des abus (malheureusement légaux) au concept de brevet…
Wikipedia
Le 03/10/2022 à 10h07
Mon souvenir est qu’ils avaient des dépôts hors des USA pour la cryptographie afin d’échapper aux limitation d’exportation vers certains pays, du temps où la crypto était une arme de guerre.
Tu es sûr de toi pour les brevets logiciel ?
S’ils distribuent leur logiciel aux USA, ils ne peuvent pas s’en ficher. Ils peuvent être poursuivi et comme je l’ai dit plus haut, ils ont des bureaux aux USA ce qui facilite leur poursuite.
Le 03/10/2022 à 10h50
Expérience de pensée.
En quoi une société qui a investi de l’argent pour développer une solution révolutionnaire mais purement logicielle à un problème de société récurrent aurait-elle moins de légitimité à protéger son investissement qu’une société qui a dépensé une somme identique pour développer une solution à base d’une succession de réactions chimiques ?
Le 03/10/2022 à 11h52
Assez sûr, avec le cas du MP3 et Fraunhofer.
En pratique, on trouve en libre tous les codecs, y compris ceux qui sont supposés contenir des “brevets” (MPEG-4/H264 en tête). Personne n’a payé pour ça sous Linux.
(en pratique, leurs brevets logiciels, sous Linux on s’en fout)
Je me demande comment ça se passe pour une distribution Linux qui n’a pas de représentation légale aux USA.
PS : pensée émue pour Rocard, qui avait participé à la lutte contre l’adoption de ces brevets logiciels au niveau européen.
Le 03/10/2022 à 13h40
Ok, donc les brevets dont il est question dans cet article, toi aussi tu es d’accord pour dire que c’est de l’abus. Tu vois que nous sommes d’accord, finalement.
Aucunement. Balmer avait parfaitement le droit de penser ça. Tu sais, Voltaire, tout ça. Et donc moi j’ai parfaitement le droit de trouver qu’une licence d’exploitation de brevet qui a des conditions impossible à respecter pour du logiciel libre, ce n’est pas raisonnable. C’est tout. Pas besoin de chercher la petite bête.
Le 03/10/2022 à 13h43
En pratique, les brevets logiciels, ce n’est pas ça. Cite-moi un seul brevet logiciel qui ait vraiment demandé du développement. Rien que pour H.264, il y a à la louche 5000 brevets (estimation rapide).
Les brevets logiciels portent tous sur des algos assez élémentaires. Et d’ailleurs, un logiciel n’est généralement qu’un ensemble d’algo assez simples pris individuellement. La complexité est dans leur assemblage. Mais les brevets logiciels ne portent pas là-dessus. C’est le droit d’auteur qui porte là-dessus, et je n’ai jamais dit être contre le droit d’auteur.
Le 03/10/2022 à 16h02
Ben, évidemment qu’on est d’accord que les brevets sont utilisés abusivement, je n’ai jamais dit le contraire. Comme plein d’autres choses dans la société, ce qui ne veut pas dire que ça ne sert systématiquement à rien, un exemple bateau étant la marijuana qui est le plus souvent utilisée de manière abusive, bien qu’il existe des usages thérapeutiques, et dont les personnes qui en ont besoin éprouvent des difficutlés à justifier.
Je n’ai pas d’exemple concret, je l’avoue. Mais on peut imaginer que dans une utopie, l’algorithme complet de compression MPEG soit brevetable, précisément comme tu le dis parce qu’il a fallu travailler à assembler une fft, un détecteur de mouvement, machin, bidule, trouver les bons compromis entre taux de compression et perte de qualité, etc. C’est bien un assemblage de choses qui sont purement logicielles. Et on ne peut pas simplement mettre un droit d’auteur sur la version en C, puisqu’il “suffirait” alors de l’implémenter en Go pour pouvoir l’exploiter sans payer de compensation…
Et puis, c’est quoi un logiciel ? En quoi est-ce différent d’un ASIC par exemple ? Les deux s’expriment par un ensemble d’instructions dans un langage de programmation qui est compilé.
Je vais finir par croire qu’on ne met pas la même définition sur ce mot. Pour moi, raisonnable = qui fait appel à la raison, dont les choix ont été mûrement réfléchis. Par exemple, refuser d’être payé moins que 10000€ pour une prestation de 5 minutes est raisonnable si elle fait gagner un million à ton client. C’est dommage pour le client qui aurait besoin de la même prestation pour gagner 9000€ mais ça n’en est pas moins raisonnable… Mesquin, mercantile, rapiat si tu veux, mais raisonnable. Que je sache, aucune chambre de l’hôtel de Crillon n’est bradée à 50€ la nuit pour les RMIstes, et pourtant leur modèle économique est raisonnable.
J’ai l’impression que tu n’y mets que la notion de “sans exagration” : je n’ai pas légitimité à demander plus que le SMIC parce que je n’y ai travaillé que 5 minutes…
Le 04/10/2022 à 13h55
Sur Ubuntu, ces paquets ne sont pas dans la distribution de base, c’est à toi de les installer (via la case à cocher lors de l’installation par exemple ).
Le 04/10/2022 à 15h04
Je n’ai jamais eu besoin de cocher le “third-party software” pour lire et écrire du H264 par exemple (et je ne l’ai jamais coché, je ne sais pas ce que ça installe).
Le 04/10/2022 à 15h36
Alors tu l’as installé après (en installant vlc par exemple).
Le 04/10/2022 à 17h12
Probablement, ou ffmpeg aussi. Mais on a tous les codecs sans manipulation particulière (hormis une installation de quelques softs, quelques “apt” ou “yum” selon la distribution si on fait ça en shell).
Le 04/10/2022 à 21h16
Sur Fedora de mémoire il est quand même nécessaire d’activer le repo RPM Fusion pour avoir ffmpeg.