Le cloud peut être soumis à redevance pour copie privée selon l’avocat général de la CJUE
Le cloud sur la planche de la copie privée
Le 11 septembre 2017 à 08h23
9 min
Droit
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L’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne a estimé que le stockage dans le cloud pouvait relever de la copie privée et sa fameuse redevance. Si chaque État est libre d’opter pour une telle extension, la situation de VCast, un système d’enregistrement de télé en ligne, est plus critiquée.
VCast est un « magnétoscope en ligne » qui permet d’enregistrer les flux provenant de plusieurs chaines italiennes retransmises en clair, par voie terrestre (notre actualité). Les fichiers sont stockés dans des espaces gérés par des fournisseurs indépendants. Cette société anglaise s’est cependant opposée devant les tribunaux italiens à Mediaset, le propriétaire de Reti Televisive Italiane S.p.A.
La première estime pouvoir bénéficier de l’exception pour copie privée, puisque c’est l’utilisateur qui effectue l’enregistrement à partir des solutions fournies par l’intermédiaire. Le second conteste la mise en jeu de cette exception. Elle demande interdiction de ce service et réparation sur l’autel du droit d’auteur.
Puisque la copie privée est une notion relevant d’une directive de 2001, les juridictions italiennes ont préféré transmettre l’épineux sujet du cloud face à la copie privée, directement à la Cour de justice de l’Union européenne.
Le cloud et la copie privée
Dans ses conclusions, rendues en fin de semaine dernière, l’avocat général a rappelé la définition donnée par l’article 5 2.b) de la directive 2001 sur le droit d’auteur. La copie privée et la redevance du même nom concernent des « reproductions effectuées sur tout support par une personne physique pour un usage privé et à des fins non directement ou indirectement commerciales ».
Or, sur la scène VCast, plusieurs difficultés se posent : il y a certes un utilisateur, mais aussi un prestataire (VCast) et le fournisseur des capacités de stockage. On est loin de la reproduction effectuée « par une personne physique ». Ce n’est pas tout, les services de VCast sont, selon la formule choisie par l’internaute, payants. L’interdiction de la commercialité serait également malmenée.
L’avocat général Maciej Szpunar va rapidement balayer chacune de ces difficultés d’apparence. Aucun obstacle ne s’oppose à faire tomber une mise à disposition de stockage dans le nuage dans le spectre de la compensation pour copie privée.
Et pour cause, « aussi longtemps que c’est l’utilisateur qui prend l’initiative de la reproduction et qui en définit l’objet et les modalités, je ne vois pas de différence décisive entre un tel acte et la reproduction effectuée par ce même utilisateur à l’aide d’équipements qu’il maîtrise directement ». D’ailleurs, la CJUE avait déjà ouvert cette brèche au détour de son arrêt du 5 mars 2015 dit Copydan Båndkopi.
Sur la partie commerciale de l’offre VCast, pas plus de difficulté : que « l’intervention d’un tiers dans la réalisation de la reproduction puisse se faire contre rémunération n’infirme pas cette constatation, car l’exigence de fins non commerciales (…) concerne non pas l’intervention éventuelle d’un tiers, mais l’utilisation de la copie par le bénéficiaire de l’exception en question ». Nuance !
Le risque de piratage et la copie privée
Le géant de l’audiovisuel Mediaset-RTI avait exposé un autre argument pour éviter une propagation de la copie privée dans le cloud : ces stockages peuvent facilement être éventés auprès d’autres internautes et donc alimenter le piratage. On serait donc bien loin de la qualité « privée » de cet acte de copie.
Un coup d’épée dans l’eau : « cette possibilité, rétorque l’avocat général, n’est cependant pas propre à l’enregistrement dans le nuage, car, à l’heure actuelle, chaque copie, notamment numérique, peut être facilement partagée à l’aide d’Internet, en violation du droit d’auteur. Il est de la responsabilité des utilisateurs de ne pas commettre de telles violations ». En clair, selon sa grille de lecture qui ne s’impose pas à la CJUE, la seule existence d’une possibilité de piratage ne permet pas de sortir du terrain de la copie privée.
« Ainsi, aucun élément ne me semble indiquer que l’article 5, paragraphe 2, sous b), de la directive 2001/29 s’opposerait à ce que la reproduction dans le cadre de l’exception prévue à cet article soit effectuée sur un espace de stockage dans le nuage » résume Maciej Szpunar.
La source licite, préalable inévitable
Mais… un grain de sable casse la conclusion à laquelle espérait aboutir VCast sur le socle de ces considérations. La copie privée est certes une exception au droit d’auteur, seulement elle exige que les sources des reproductions soient licites.
Dit autrement, il ne peut pas y avoir de copie privée à partir d’œuvre contrefaite ou piratée : « l’accès aux fins du bénéfice de l’exception de copie privée ne saurait se faire dans le cadre d’une distribution ou d’une communication de l’œuvre au public sans le consentement des titulaires des droits d’auteur » rappellent clairement les conclusions.
Ici, d’un côté nous avons une offre VCast par définition non limitée au territoire italien avec laquelle même des utilisateurs se trouvant hors de la zone de couverture peuvent avoir accès à ce service d’enregistrement par Internet. De l’autre, des contenus accessibles gratuitement sur le territoire italien par la télévision terrestre, du fait d’une autorisation passée avec les titulaires de droit.
Ces seuls éléments montrent que la société anglaise s’adresse bien à un « public nouveau » (la population mondiale), elle réalise donc un acte de « communication au public » et se devait d’avoir une autorisation des titulaires de droit.
Échec du test en trois étapes
Pour enfoncer un clou de plus dans le cercueil de ce service en ligne, l’avocat général considère que son modèle ne permet pas de passer le test en trois étapes. Ce mécanisme prévu par la convention de Berne, repris dans le traité OMPI, est appelé par le paragraphe 5 de l’article 5 de la directive de 2001.
Pour faire simple, selon ce « triple test », l’exercice des exceptions au monopole des auteurs ne peut s’envisager que s’il s’agit d’un cas spécial, qui ne porte pas atteinte à l'exploitation normale de l'œuvre ni ne cause un préjudice injustifié aux intérêts légitimes de l'auteur. C’est ce mécanisme qui avait justifié l’exclusion des films sur DVD du régime de la copie privée en 2006 en France.
Or, d’après l'analyse de l'avocat général, VCast porterait atteinte au critère de l’exploitation normale puisque les utilisateurs peuvent garder une copie des retransmissions orchestrées, sans autorisation, « pour la regarder une deuxième fois ou pour la transférer sur un autre équipement que le poste de télévision, par exemple sur un appareil portatif ».
De plus, alors que les organismes de TV se financent sur la pub, VCast effectue une concurrence déloyale par le jeu de l’exception de copie privée. Enfin, les titulaires des droits d’auteur sont dans l’impossibilité « de contrôler l’exploitation que des tiers font de leurs œuvres, du fait de la définition trop large du périmètre de l’exception de copie privée ».
Le critère des cas spéciaux n’est pas davantage rempli : alors que VCast pouvait parfaitement demander l’autorisation de déployer son service – et payer en conséquence les titulaires de droits – elle a choisi de s'engouffrer dans la copie privée. Cependant, « la raison d’être de l’exception de copie privée ne justifie [...] pas le préjudice qui découlerait, pour les titulaires des droits d’auteur, de l’application de cette exception à des services tels que celui fourni par VCAST ».
Enfin, le préjudice serait injustifié puisque VCast revendique l’application de la copie privée pour des reproductions d’œuvres provenant de sources illicites.
La situation en France au regard de Molotov.tv
Pour ne pas se méprendre, rappelons que ce n'est qu'un avis juridique que la Cour de justice pourra suivre ou non. Surtout, chaque État membre est libre d’envisager l'extension de la redevance copie privée sur l'ensemble du cloud, en fonction de ses sensibilités, de ses choix économiques et politiques. Pour ce qui est de la France, le choix a été d’ouvrir la brèche mais en se limitant strictement aux services comme Molotov.tv.
Cette affaire pourrait néanmoins avoir des répercussions dans notre pays. Si ces conclusions confirment sans doute l’interdiction des solutions d’enregistrements telles WizzGo, faute de source licite, elles devraient pour certains conforter Molotov.tv qui a été autorisé à diffuser les contenus provenant des différentes chaînes de télévision.
Cependant, des chaînes telles TF1 ou M6 pourraient répondre que ce système d’enregistrement ne remplit pas le test en trois étapes, sachant que celles-ci ne touchent pas un centime sur la redevance collectée par les sociétés de gestion collective.
Bref, l’arrêt VCast est attendu maintenant dans quelques mois. Autant dire que chaque mot de cette décision sera ausculté par l’un et l’autre de ces camps.
Le cloud peut être soumis à redevance pour copie privée selon l’avocat général de la CJUE
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Le cloud et la copie privée
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Le risque de piratage et la copie privée
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La source licite, préalable inévitable
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Échec du test en trois étapes
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La situation en France au regard de Molotov.tv
Commentaires (71)
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Abonnez-vousLe 11/09/2017 à 12h21
Qu’elle imprimante 3D ?^^ c’est facile pour un néophyte?
Le 11/09/2017 à 12h25
La redevance sur le cloud, virtuel, frappe les disques physiques d’un professionnel qui n’a pas à payer de redevance. Le virtuel, par définition, n’existe pas. C’est le professionnel qu’on taxe redevance.
Le 11/09/2017 à 12h31
Le 11/09/2017 à 12h37
Ca coince parce que c’est un service commercial rendu par VCast,
ce n’est pas fait directement par l’utilisateur.
Le 11/09/2017 à 12h45
Le 11/09/2017 à 12h47
Le 11/09/2017 à 12h55
Dans ses conclusions, l’Avocat général Szpunar propose une tentative de définition du “nuage” pour reprendre son texte : “un espace de stockage de données se trouvant hors de la portée directe de l’utilisateur qui effectue cette reproduction, nécessitent l’intervention d’un tiers, que ce soit le fournisseur de cet espace de stockage ou une autre personne” (point 25).
Le 11/09/2017 à 13h07
Le 11/09/2017 à 13h10
Le 11/09/2017 à 13h14
Le 11/09/2017 à 13h19
Échec du test en trois étapes
Ah ?
Perso, j’ai surtout vu une attaque en règle contre le principe même de la “copie privée”: pouvoir copier ce qu’on veut, pour le regarder quand on veut, et dans les conditions qu’on veut.
Le 11/09/2017 à 13h27
boogieplayerQue lui reproches tu ? Il me semble qu’elle englobe plusieurs types de Cloud, y compris les cloulds privés, administrés par des tierces personnes.
Pour répondre de façon plus précise à ta question, la définition européenne de l’exception pour cause de copie privée ne s’applique qu’aux personnes physiques. Aussi, les personnes morales en sont exemptées. (r Et, les professionnels qui exercent en leur nom propre (ie les personnes sous le statut fiscal de la micro entreprise), peuvent obtenir le remboursement de cette redevance (compter quelques mois, tout de même).
Le 11/09/2017 à 13h31
Comment ça? Ils ne taxe pas les DD des laptops?
Le 11/09/2017 à 13h58
Le code de la propriété intellectuelle dispose en son article L 311-4 que “la rémunération [est dû sur les] supports d’enregistrement utilisables pour la reproduction à usage privé d’oeuvres, lors de la mise en circulation en France de ces supports”.
On en déduit que seules les unités de stockage externes entrent dans le périmètre de la redevance française (disque pour NAS par exemple). Par conséquent, en principe, cela devrait exclure les mémoires flash des smartphones. Et, pourtant ils sont inclus, tout comme les GPS utilisés par des particuliers. A l’inverse, les cadres photo numérique sont exclus. Une commission décide ou non des supports assujettis. Elle est composée pour moitié de représentants des ayants droit et pour moitié des consommateurs et des industriels proposant ces supports. Pour consulter la liste des supports assujettis ET utilisés par les particuliers, tu peux suivre ce lien vers copiefrance
Le 11/09/2017 à 14h11
Le 11/09/2017 à 14h13
Le 11/09/2017 à 08h27
Hum… dans l’arrêt, qu’est qu’un cloud ? qu’est-ce qui défini juridiquement un cloud ? Si je créé un cloud pour un client sur des dédiés à lui, que pour lui, pour ces fichiers pros, qui n’est accessible que par lui mais fonctionne comme google drive ou dropbox, c’est sujet à redevance ?
Le 11/09/2017 à 08h30
ça me débecte ses grattes-sous (attrapetouts) ! " />
YouTube
Le 11/09/2017 à 08h35
" />
Avec mon stockage illimité chez Amazon !
Le 11/09/2017 à 08h37
l’avocat des copies privés à bien ignorés tous les faits qui contre son argumentaire, pour justifier une taxe supplémentaire pour ceux qui font rien.
Le 12/09/2017 à 14h55
ils précisent “disques durs externes” à chaque fois.
HDD usb => tu payes
HDD SATA (ou IDE ou que sais-je encore) => tu payes pas
SSD => à priori non
un des deux précédent + rack USB => tu paies pas " />
Le 12/09/2017 à 16h18
Ils parlent bien toujours de disques externes intégrés dans des produits chez copie france :
*« Supports de stockage externes utilisables directement avec un micro-ordinateur personnel, c’est-à-dire sans qu’il soit nécessaire de leur adjoindre un équipement complémentaire hormis les câbles de connexion et d’alimentation ») sont inclus dans cette catégorie les disques durs externes USB et FireWire, les SSD et les disques durs externes NAS et NDAS de salon (desktop)
.
En passant, la taxe de 0,43 euros sur les cassettes C90 c’est abusé…
Le 13/09/2017 à 11h09
Par manque de temps, je ne peux répondre à tous de manière détaillée.Aussi, je vous donne les références des textes qui répondront à vos principales questions. Le but de mes interventions est de vous expliquer qu’en droit, tout raisonnement manichéen, et à plus forte raison binaire est à proscrire. Les solutions juridiques dépendent d’une analyse au cas par cas des systèmes informatiques. De manière générale, seuls les usages personnels sont assujettis à la RCP.
@ Z-os :Pour les Nas. Il y a différent cas figure en fonction des ports de la machine et de la possibilité ou non d’enregistrer des contenus directement sur le NAS, sans passer par le PC. Il convient de se reporter à l’article 3,au 9 ° premier alinéa de l’article 1eret à l’annexe 9 pour les tarifs, de la décision n° 15 du 14 décembre 2012 de la Commission copie privée.Le II, 1° de l’article 3évoque que les NAS sur lesquels 3 systèmes d’exploitation sont installés sont exonérés de RCP. Aussi, pour faire simple, si tu veux éviter de payer la RCP, il faut comme tu le dis, acheter des disques internes nus vendus pour remplacer le disque d’un ordinateur portable ou de bureau. Il convient d’effectuer la même chose pour réaliser un disque externe, en achetant séparément un disque dur interne et un boitier.
@ DUNplus : Pour le mode de délibération au sein de cette même Commission, il faut réuni rau préalable un quorum, en principe (cf.article 15 de la décision du 11 octobre 2016 de la Commission adoptant son règlement intérieur).Puis, selon article 31 de la même décision d’octobre 2016, les décisions sont prises à la majorité des membres présents, e nprincipe à main levée (le vote blanc et/ou l’abstention est priseen compte, mais pas les procurations),et en cas de partage des voix égalitaire, la voix du Président compte double. De plus, ce dernier peut demander une seconde délibération aux membres de la Commission, dans ce cas, il faut réunir une majorité qualifiée des 2⁄3 des suffrages exprimés (le vote blanc et/ou abstention n’est pas pris en compte).
Le 11/09/2017 à 09h00
Non, puisque la copie privé est déjà payé sur ses dédie (*remboursé " /> ).Apres si le personnel l’utilise et détourne a des fins personnels ou pire partage avec ses collègues.Cela va a payer ladite taxe s voire a des poursuites justifiant un licenciement.
La polémique existe depuis pas mal d”année,les ayants droit recherche juste la performance dans l’impôt et ont traîné les pieds depuis pas mal d”année pour remboursé le moindre centime aux professionnelles ce qui me laisse à penser l’argent qu il récolte n’est nullement mérité et apparente a du vol
Le 11/09/2017 à 09h09
Le 11/09/2017 à 09h12
Merci pour la précision. J’avoue ne pas avoir le courage de lire si précisément les CGV de online ou ovh ou autres " />
ça reste du vol cette copie privée " />
Le 11/09/2017 à 09h16
Et quand je pense que, si cette taxe était vraiment justifiée, il aurait été carrément plus simple de taxer les oeuvres plutôt que les supports qui se multiplie à tout va " />
Le 11/09/2017 à 09h20
Perception record à venir.😈
Le 11/09/2017 à 09h33
donc, je paye la copie privée pour mon laptop, je dois aussi payer la copie privée pour son backup?
ils ne se foutent pas de la gueule du monde eux….
Le 11/09/2017 à 09h38
Le 11/09/2017 à 09h50
Le 11/09/2017 à 09h58
Que dire de la copie privé sur les smartphones….
Alors que la majorité du temps c’est pour les jeux, les appli, les 2 tonnes de photos et vidéos.
Quand à la musique y a l’offre légal sur smartphone.
Quand est-ce que s’arretera le foutage de gueule ? Faut une guerre civile ?
Le 11/09/2017 à 09h58
OMG ! Encore un support dont ils ont oublié de taxer !
VITE VITE VITE !
(ce qui est complètement marrant puisque les GPS le sont … " />)
Le 11/09/2017 à 10h08
Une seule solution pour y échapper = Marché gris & import chinois.
Désobéissance civile.
C’est avec ce genre de taxes à la con que la France se tire une balle dans le pied, mécaniquement les gens prennent à l’étranger = moins de chiffres en France = moins de TVA & impôts.
Le 11/09/2017 à 10h09
Le 11/09/2017 à 10h17
VCast porterait atteinte au critère de l’exploitation normale puisque les utilisateurs peuvent garder une copie des retransmissions orchestrées, sans autorisation, « pour la regarder une deuxième fois ou pour la transférer sur un autre équipement que le poste de télévision, par exemple sur un appareil portatif ».
Je comprends pas trop ce passage : n’est-ce pas le cas de toutes les copies privées ? Voire même leur raison d’être ?
Et en outre depuis quand “l’exploitation normale” d’une œuvre est de faire payer à chaque visionnage ?
Le 11/09/2017 à 10h28
Qu’est-ce qui reste non taxé dans l’écosystème numérique ? Ne dites rien, on ne sait jamais, il y a peut-être des espions dans les abonnés NXI " />
Le 11/09/2017 à 10h35
Le 11/09/2017 à 10h44
Le 11/09/2017 à 10h47
Le 11/09/2017 à 10h51
La copie privée doit être faite par l’utilisateur, cf l’article:
“La copie privée et la redevance du même nom concernent des « reproductions effectuées sur tout support par une personne physique pour un usage privé et à des fins non directement ou indirectement commerciales »”
Le 11/09/2017 à 10h51
au temps pour moi… je pensais que c’était acté. Donc mon nouveau laptop en est exempt.
Le 11/09/2017 à 10h54
Il y a quand même un problème:
les professionnels sont exonérés de taxe.
hors taxer le cloud, c’est frapper de taxe les disques du professionnel qui propose le service.
Le 11/09/2017 à 11h03
Le 11/09/2017 à 11h10
Heu …
Si comme moi, tu fais monter ton portable et que tu y installes un HDD, tu payes la redevance dans le prix de HDD acheté à part.
Le 11/09/2017 à 11h26
Le 11/09/2017 à 11h28
Le 11/09/2017 à 11h37
Le 11/09/2017 à 11h42
Ce que je comprends pas c’est encore une fois on parle de chaîne TNT diffusé en clair.
En quoi peut-on taxer une recopie quelque chose qui est diffusé “gratuitement”. Je veux dire, on peut pas “pirater” qqchose qui est diffusé gratuitement…
C’est dans la même veine de vouloir interdire/faire payer pour prendre des photos des façade/monuments. On arrive à un point où bientôt on va devoir payer pour marcher dans la rue parce qu’on peut regarder un bâtiment copyrighté par l’architecte trucmuche.
Le 11/09/2017 à 11h47
Il est sujet de copie privée, pas de piratage.
Le 11/09/2017 à 11h54
Le 11/09/2017 à 11h57
Le 11/09/2017 à 11h59
Ah, OK; merci pour la précision " />
Et tant mieux (il n’y a pas de petites économies)
Le 11/09/2017 à 12h02
Le 11/09/2017 à 12h03
Le 11/09/2017 à 14h15
Le 11/09/2017 à 14h31
Le 11/09/2017 à 14h38
effectivement, seuls les GPS permettant la lecture de contenus audio/video le sont : cf. cette actualité deNXI de 2011 .Ce que je voulais signaler, c’est la lecture pour le moins ambiguë de la loi par la Commission Copie Privée. Par exemple, pourquoi un cadre photo numérique serait par, principe, exempté alors qu’il peut contenir une reproduction d’un oeuvre graphique sous droit d’auteur/ ou une capture d’une image d’un film. D’autre part, et pour faire écho à l’une de tes précédentes interventions, des groupes comme le Crédit agricole Axa technology services, ou Airbus ont signé une convention avec copie france afin d’être exemptés de tout RCP a priori. Cela évite de formuler, après achats, une demande de remboursement
Le 11/09/2017 à 14h40
Le 11/09/2017 à 14h45
P.O.U.R.R.I.
Le 11/09/2017 à 14h48
Cf. cette listede 14 pages d’entreprises ayant signé une convention. Et les conditions decette exonération. (Cf. fin de page)
Le 11/09/2017 à 16h58
C’est toujours le problème du droit et de la technique, les définitions ne
coïncident pas toujours, au sein de ces deux champs, et ne désignent pas
forcement le même périmètre . Les juristes souhaiteraient instituer des
définitions autonomes de la technique, qui resteraient inchangée dans le temps,
quand bien même la technique évolue- principe dit de “la neutralité
technologique du droit”. Partant de multiples incompréhensions entre ces deux
types d’acteurs ne cessent de se produire, notamment en entreprises.
Toutefois, ce principe est de plus en plus battu en brèche par les
évolutions des usages de la technique. C’est ce qui explique les incessants
changements de régulation en matière IP/IT. La possibilité du cloud n’a pu être
envisagée lors de la directive 2001⁄29 qui institue la RCP en droit
communautaire. Forçant par là même l’intervention du juge européen et le
“bricolage” de Copiefrance pour le calcul du barème applicable à MOLOTOV en
matière de RCP (stockage de copie d’œuvre protégée, initiée par des
particuliers, sur des infra exploitées par un tiers, à titre
commercial).
Pour revenir sur l’exemple de la définition du cloud proposé
par l’avocat général, elle a le mérite d’être simple à comprendre (objectif de
clarté du droit) . Toutefois, il y a un risque qu’elle n’englobe pas l’ensemble
des cas de figure que l’on regroupe sous la notion de cloud. N’étant un
spécialiste en ingénierie et architecture “cloud”, je ne peux te répondre de
manière définitive, sur la pertinence de cette définition. En fait, si je t’ai
relancé sur cette question, c’est que je comptais obtenir l’apport du technicien
-).
Pour reprendre ton exemple, si les supports de stockage externe
appartiennent à une entreprise, qu’ils sont exploités et administrés dans les
locaux d’un tiers, et surtout troisième condition, que ces supports
furent “acquis notamment à des fins professionnelles dont les conditions d’utilisation ne permettent pas de présumer un usage à des fins de copie privée (II de l’article L311-8 code de la propriété intellectuelle), alors la redevance n’est pas due.
Le 11/09/2017 à 18h23
Le 11/09/2017 à 19h46
Merci pour ces éclaircissements.
Techniquement parlant le cloud ça ne veut rien dire de précis, c’est plutôt une approche marketing. Finalement le web lui même intrinsèquement est cloud si on regarde techniquement. Un site web est un ensemble de fichiers (.php coté serveur par exemple qui s’excute pour donner un rendu html) qui sont hébergés chez un prestataire dont on accède via un logiciel (navigateur) et un ensemble de protocole et de logiciel qui s’exécutent entre ton oeil et les fichiers posés sur le serveur, donc d’un certain point de vue le web est du cloud partout tout le temps. C’est à gros traits bien sûr.
Il existe les Logiciel en tant que Service (SaaS en anglais), comme gmail ou Youtube à mis chemin entre tout ça (est-ce du cloud ?). Voire wetransfer (envoi de fichier lourd) que je ne sais pas définir non plus finalement, c’est du cloud à duré limité ?
Ici, la notion de cloud est plus à voir comme un service d’hébergement d’objets (.jpg, .avi, .pdf, .mp3, .html…) qui peuvent être accessible de manière privée ou publique, à une ou plusieurs personnes.
Il y’a donc 3 cas de cloud :
1- tout hébergé par un tiers. Typiquement google drive, dropbox, mega.nz ou filetube. Pas cher, souvent pour les particuliers ou le TPE
2- tout hébergé par soi. C’est le cas de grosse entreprises qui veulent tout gérer en interne.
3- le mixte, un peu chez un tiers un peu par soi même. Le cas de moyenne entreprise qui n’ont pas les moyen d’un contrôle total.
De fait il indispensable pour les pros comme je suis, qui offrent des services ou du conseil dans l’un des ces trois cas de savoir exactement de quoi il retourne juridiquement dans le mot “cloud” pour savoir ce qu’on peut répondre à nos clients sur les notions de droits et devoirs qu’on maîtrise mal. Contrairement à la couche juriquo-technique de la sécurité par exemple.
Le 12/09/2017 à 01h35
C’est OVH France qui va etre content, quand ses clients francais opteront pour des services etrangers car non concernes par ces taxes a la c*n, specialites de l’Etat francais.
Ca me rapelle l’epoque ou j’achetais mes CD/DVD et meme smartphone a l’etranger car moins chers… Les premieres victimes de ces stupidites, ce sont les marchands francais.
Le 12/09/2017 à 05h26
En fait, l’introduction du document donne une définition générale du cloud-computing.
Après les deux autres points sont l’appréciation de l’avocat général pour expliquer en quoi le stockage en ligne devrait être sous le girond de la RCP.
Le 12/09/2017 à 07h07
Je pense qu’il serait plus simple d’appliquer cette taxe à chaque individu dès sa naissance… " /> " />
En effet, si vous racontez un film ou un livre à un ami, si vous racontez des histoires à vos enfants, vous spoliez les AD de leurs droits et c’est un scandale !! " />
On en revient à cette évidence :
Mauvaise foi des AD vs mauvaise foi des “pirates” compulsifs : un partout et la balle au centre… " />
Le 12/09/2017 à 08h09
….si vous racontez des histoires à vos enfants….
" />
Le 12/09/2017 à 08h12
Donc ça concerne TOUT en gros, les cons " />
Le 12/09/2017 à 08h45
J’ai lu la liste, l’article L 311-5 du CPI et quelque pages, et j’ai des questions.
Les DDs vendu seul sont bien toujours taxé non ? Ou seulement ceux taguer pour donnée ? Dont pas les SSD ?
La commission se base sur unanimité ou majorité pour la délibération ? Bon après l’un comme l’autre les ADs sont privilégiés dans la prise de décision.
Le 12/09/2017 à 11h51