Déploiement de la fibre : l’Arcep condamne Orange à 26 millions d’euros pour non-respect de ses engagements
Trois ans de retard, ça commence à faire long…
Le 08 novembre 2023 à 17h34
9 min
Internet
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Orange est (enfin) condamnée pour ne pas avoir respecté ses engagements de déploiement de la fibre optique dans les zones moins denses. Il faut dire que l’opérateur est largement en retard et n’a, selon le décompte de l’Arcep, même pas atteint ses objectifs de 2020. Montant de l’amende : 26 millions d’euros. L’opérateur compte saisir le Conseil d’État.
Dans le cadre du plan France THD (Très Haut Débit), la France a été découpée en plusieurs morceaux. Il y a les zones très denses, qui regroupent les 106 communes les plus denses où les réseaux sont déployés et financés par les quatre opérateurs nationaux (Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR).
Orange, un AMII qui vous veut du bien ?
On retrouve ensuite les zones moins denses qui, comme leur nom l’indique, « sont moins densément peuplées, c’est pourquoi les décisions de l’Arcep prévoient la mutualisation sur une part plus importante des réseaux des opérateurs », précise le régulateur des télécoms.
Les zones moins denses sont divisées en deux. D’un côté, il y a les AMII (appel à manifestation d’intention d’investissement) sur lesquelles Orange et dans une moindre mesure SFR ont pris des engagements depuis des années.
De l’autre, la zone d’initiative publique. On y retrouve les fameux « RIP » (réseaux d’initiative publique) financés par les collectivités territoriales et des AMEL (appels à manifestation d’engagements locaux) lorsque ce sont des opérateurs privés qui s’en chargent.
De quels engagements parle-t-on exactement ?
Le gendarme des télécoms rappelle que, au printemps 2018, « le Gouvernement a saisi l’Arcep sur des propositions d’engagements juridiquement opposables émises par Orange et SFR, consistant à couvrir en fibre optique jusqu’à l’abonné (FttH) les zones moins denses d’initiative privée du territoire, c’est-à-dire les zones AMII ».
Plus de 3 600 communes sont concernées, pour un total de plus de 16 millions de locaux à raccorder à la fibre optique. Voici les engagements des deux opérateurs :
- Orange : « 100 % raccordables (ou raccordables sur demande sous 6 mois, dans la limite de 8 %) » en 2020 et « 100 % raccordables » en 2022. 13 millions de locaux sont concernés
- SFR : « 100 % raccordables (ou raccordables sur demande sous 6 mois, dans la limite de 8 %) » en 2020. La dimension est moins importante puisque trois millions de locaux sont concernés.
Dans le dernier observatoire de l’Arcep, Orange est loin de son objectif : « À la fin du second trimestre 2023, environ 89 % de ces locaux sont raccordables ». Les comptes ne sont pas bons : on devrait être à 100 % depuis 2022 et au moins 92 % depuis 2020 (si on laisse de côté les 8 % raccordables à la demande). Le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation évolue peu au fil des mois… très peu même.
Orange était déjà à 89 % le trimestre précédent, contre 86 % fin 2021 et seulement 81 % au deuxième trimestre 2021. SFR aussi est en retard, mais dans une moindre mesure : au deuxième trimestre 2021, « environ 90 % de ces locaux ont été rendus raccordables », contre 95 % au second trimestre de cette année. C’est donc au-dessus des 92 % à atteindre, mais l’échéance était en 2020, pas en 2023.
Bref, Orange est en retard depuis des années et n’a toujours pas atteint son objectif de 2020, alors inutile de parler de celui de 2022. La situation est presque devenue un running gag au fil des observatoires et des conférences de l’Arcep auxquelles nous assistons. Pour résumer ces dernières années, on pourrait dire : « Oui Orange est en retard, mais non il ne se passe rien ».
Quand Jean-Noël Barrot agitait la carotte et le bâton
Laure de la Raudière, présidente de l’Arcep, s’est récemment prononcée sur le sujet : « Je vais vous décevoir, mais je ne m’exprimerai pas sur la procédure en cours sur les zones AMII Orange, justement parce que cette procédure est toujours en cours ».
Jean-Noël Barrot, ministre délégué auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, chargé du Numérique, s’était montré plus bavard et laissait miroiter une porte de sortie : dans la zone AMII déployée par Orange, le gouvernement « fait face à deux options. La première est sans doute la plus simple et la plus confortable : mettre Orange en demeure […]. Que se passerait-il ? L’opérateur serait vraisemblablement sanctionné et obligé de déployer. Mais nous n’obtiendrons collectivement rien de plus ». C’est le bâton.
Maintenant la carotte : « La deuxième option est celle d’une discussion avec l’opérateur pour obtenir le déploiement dans la zone AMII mais aussi dans la zone très dense, et dans le cadre d’une discussion globale avec des engagements sur le maintien des tarifs sociaux et sur le traitement des raccordements complexe ».
Orange prend des engagements…
Dans un communiqué publié hier, Orange annonçait du changement avec « une nouvelle dynamique dans la généralisation de la fibre optique à horizon 2025 ». Pour mettre des promesses sur les mots, trois engagements sont pris : « généralisation de la fibre optique en zone privée », « mise en place du raccordement à la demande » et « garantie d’un Très Haut Débit à tarif abordable pour les foyers éligibles ».
« Orange et le Gouvernement Français annoncent avoir trouvé un nouvel accord portant sur la généralisation de la fibre optique à horizon 2025. Cet accord inclut la proposition d’un nouvel engagement de déploiements d’Orange sur la zone AMII », détaille l’opérateur.
La généralisation de la fibre optique en zone AMII est désormais prévue pour fin 2025, tandis que « dans les Zones Très Denses, Orange s’engage à poursuivre les déploiements afin de rendre raccordables plus de 300 000 logements et entreprises d’ici 2025 ».
De plus, « Le Groupe mènera en 2024 une expérimentation de déploiements sur demande auprès de ses clients sur deux grandes villes de ce périmètre. Enfin, Orange maintiendra une offre d’accès à la fibre optique à tarif social jusqu’au moins 2027 ». Bref, des annonces qui vont dans le sens des demandes du gouvernement, mais le « nouvel engagement de déploiement » sur la zone AMII ne permet visiblement pas d’échapper à la sanction.
… et une prune le lendemain
Après les engagements d’Orange hier, c’est le coup de bâton du gendarme aujourd’hui : « Constatant le non-respect de la première échéance de ses engagements de déploiement en fibre optique en zone AMII, l’Arcep dans sa formation restreinte (dite "de sanction") prononce une sanction financière de 26 millions d’euros à l’encontre d’Orange ».
Pour Orange, c’est un peu la douche froide : « L'amende prononcée par l'Arcep pourrait réduire d'autant le montant des investissements opérés dans le déploiement de la fibre, au détriment des foyers en attente de raccordement ». De plus, l’opérateur estime que cette sanction est « totalement disproportionnée », et annonce saisir le Conseil d'État, une nouvelle fois donc.
L’entreprise affirme au passage avoir atteint les 92 % de son engagement de fin 2020 – l’observatoire de l’Arcep dit le contraire avec 89 % au dernier décompte pour rappel – et que la sanction porterait sur une partie des 8 % des locaux raccordables à la demande.
Problème, selon Orange, « aucun opérateur commercial ne propose à ce jour à ses clients une telle offre construite sur du raccordable à la demande ». Le fournisseur d’accès doit justement proposer une telle procédure… à partir de l’année prochaine, selon ses propres nouveaux engagements.
Résumé du calendrier
Hasard (ou pas ?) du calendrier, la sanction d’Orange tombe le lendemain de l’annonce de sa nouvelle « dynamique », mais le non-respect des engagements d’Orange ne date pas d’hier, ni d’avant-hier. Cela fait maintenant trois ans qu’ils ne sont pas tenus et que les déploiements tournent au ralenti en zone AMII.
Cette sanction concerne en effet la première échéance des engagements : son non-respect « revêt une particulière gravité, en ce qu’il porte notamment atteinte à l’intérêt et à l’aménagement numérique des territoires, et l’intérêt des utilisateurs finals dans leur accès aux réseaux ».
Le régulateur rappelle qu’il avait « constaté qu’Orange avait manqué à la première échéance prévue par ses engagements et, le 17 mars 2022, l’avait mis en demeure de les respecter au 30 septembre 2022 ». Orange avait contesté cette décision devant le Conseil d’État en mai 2022, mais avait été débouté de sa demande en avril 2023, et donc « validé la décision de mise en demeure de l’Arcep ».
La machine pouvait donc reprendre. En juillet 2023, La formation RDPI (règlement de différend, de poursuite et d’instruction) de l’Arcep a constaté « le non-respect par Orange de la décision de mise en demeure » à l’échéance du 30 septembre. Le régulateur a « notifié les griefs à l’opérateur et a transmis en conséquence le dossier à la formation restreinte de l’Autorité en charge des sanctions ».
« La sanction décidée par la formation restreinte de l’Arcep a été prise après que la société Orange a été mise à même de consulter le dossier d’instruction et de présenter des observations écrites. Une audition, au cours de laquelle a été entendue la société Orange, s’est également tenue le 18 octobre 2023 ». Fin de la partie donc pour Orange.
La décision complète sera publiée dans un second temps (quelques semaines à attendre), mais il ne faudra pas en attendre trop de détails, car la mise en ligne se fera « sous réserve des secrets protégés par la loi ».
Déploiement de la fibre : l’Arcep condamne Orange à 26 millions d’euros pour non-respect de ses engagements
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Commentaires (49)
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Abonnez-vousLe 08/11/2023 à 17h58
Oh les pauvres choupinous ! Ils n’ont fait aucun bénéfice ces 3 dernières années ?
Le 08/11/2023 à 18h30
Pour rappel, l’article 36-11 du code des télécommunications, sur lequel se base l’ARCEP prévoit une pénalité de 1500 € par local particulier non rendu raccordable, 5000 € par local professionnel, ou 450.000 € par zone arrière de PM non complétée, avec une limite à 3% du CA de l’opérateur, et 5% en cas de récidive.
Lors de sa mise en demeure, l’ARCEP comptait 450.0000 locaux non rendus raccordables. A 1500 € par local, sans compter de local professionnel…, on aboutit à une amende de 675 M€ d’euros. Si on limite au CA d’Orange France, qui est d’environ 18 milliards d’euros en 2022, à 3% on est à 540 M€.
Orange s’en tire très bien, et je me demande si son recours devant le Conseil d’État ne pourrait pas aggraver la sanction…
République Française
Le 09/11/2023 à 15h30
J’avais commencé à faire le calcul moi même, merci d’avoir mâché le travail
Le 08/11/2023 à 19h28
Le raccordement à la demande est un vaste sketch.
Pour rappel, cette procédure, demandée par Orange, consiste à conditionner le déploiement des PBO à la 1ère demande de raccordement (donc 1er abonnement fibre) dans une zone géographique précise (genre hameau,…) pour éviter d’avoir à déployer des milliers de PBO sur des zones où de toute facon personne ne demandera la fibre : C’est évidemment destiné principalement aux zone hyper-rurale et/ou aux zones avec beaucoup de travaux.
Dans ce cas, l’opérateur a 6 mois pour réaliser la pose du PBO , avant , donc , le raccordement final.
Le piège c’est que dans le SI d’orange (mais aussi dans le système commun “InteropFibre” qui permet à tous les opérateurs de commander des lignes FTTH sur le réseau physique d’un autre opérateur en traitant les commandes , les SAV, …) , ben la possibilité de demande de raccordement est conditionné …. par l’existence du PBO (et donc de la route optique pour chaque bâtiment).
=> De fait, rien n’est prévu pour qu’un client manifeste sa demande de raccordement à la demande, et du coup…. ben yen a pas.
Voilà un bon exemple d’utilisation de l’informatique et de l’administration pour contourner l’obligation de faire un truc qu’on veux pas faire….
( https://www.interop-fibre.fr/ )
Le 08/11/2023 à 20h00
Euh ton lien tente de faire accéder à une URL suspicieuse …
theythourbonusgainpointlife
Le 08/11/2023 à 21h33
j’ai eu plusieurs redirections, et puis plus rien là j’accède au site. vérolé par de la pub peut-être ?
Le 09/11/2023 à 14h01
Oui c’est trop bizarre , moi aussi ublock origin me bloque une redirection….
C’est le bon site pourtant !
Sauf que c’est ce qui a été demandé par orange en 2018 , ce système , justement pour éviter / prioriser les déploiements. Sur le fond c’est une bonne idée ! Pourquoi en effet tirer des milliers de km pour des gens qui sont pas intéressé immédiatement ?
Sauf que rapidement après il y a eu le covid (donc télétravail++, des gens qui avant se contentaient de l’ADSL 2Mbps des campagne se sont retrouver à faire des visio et à travailler avec office 365), et surtout si l’idée est bonne, il faut la mettre en oeuvre. Pas s’en servir pour se soustraire à ses obligations et/ou promesses.
C’est ainsi depuis la mise en place de tous les réseaux, c’est la péréquation.
On peux dire pareil avec l’eau potable, l’électricité, les routes….
On peux renverser le problème en se demandant pourquoi la france entière paie les lignes de train & de métro alors que moi je ne vis pas à Paris…
Mais bon, c’est une discussion sans fin.
C’est vrai que c’est un des points noirs de la fibre. C’est de moins en moins vrai par contre (beaucoup de téléphones fixe sont branchés au secteurs, et surtout débranchés de la box car inutilisable tellement il y a d’appel commerciaux) . C’est remplacé par les portables dans beaucoup de foyers.
En contrepartie, coté NRA/NRO, la réduction de consommation de la fibre vs l’ADSL permet de “tenir” plus longtemps sur les batteries , ce qui peux servir pour les urgences et les lieux public où , là, on peux prévoir des box sur onduleurs.
Parce que c’est nettement plus cher, et plus long à faire , et que du coup c’est contradictoire avec le planning décrété par le gouvernement (2022 la fibre pour tous).
Dans l’absolu c’est une bonne idée.
Ensuite en terme de logistique ça implique que ce qui a été déployé en aérien soit coupé & ressoudé sur des liens souterrain, donc ~ 6h de travaux au moment de la bascule. C’est pas la mer à boire mais faut planifier, …
A l’époque du covid, les équipes de déploiement de fibre (que ce soit en D2 ou D3) faisaient partie des professions qui avaient le droit de sortir pour aller bosser . J’en ai soudé, des 144FO à ce moment. La planification, les SIG, tout le support bossaient certe de chez eux mais bossaient. J’ai pas non plus constaté de pénurie grave de matériel à ce moment car les stocks étaient là (c’est juste que , oui, c’est des moments où parfois on a posé un peu ce qu’on avais sous la main en terme de matériel & de câbles, c’était moins carré).
Après le covid il y a eu une petite phase un peu plus compliqué mais ça s’est vite résorbé.
Le 08/11/2023 à 21h27
Enfin ! En espérant que ça fasse avancer Orange.
L’image d’illustration m’a terminé 😂
Le 09/11/2023 à 08h08
Ce n’est pas trop tôt !
du coup y’a aussi potentiellement la seconde amende pour la seconde échéance (100% en 2022) qui peut suivre ?
Le 09/11/2023 à 08h38
Je ne comprends pas la présence du “(enfin)” qui dénote un parti pris du rédacteur. Je zappe. Merci de m’avoir fait gagner du temps dès le début de l’article 😩
Le 09/11/2023 à 09h21
On est fin 2023, les engagements de 2020 ne sont pas respectés et la trajectoire n’est pas bonne.
Pour des faits qui sont établis, “Enfin” ne me semble pas relever d’un parti pris.
Le 09/11/2023 à 09h39
Si, c’est du parti pris.
la période COVID a causé des retards, on en a parlé ici à l’époque et ce genre de retards ne se rattrapent pas : on n’a pas plus de personnes disponibles pour faire le travail. Et cela a duré assez longtemps parce qu’après, il manquait du matériel (toujours des PB de production en Chine où la politique 0 COVID sévissait). C’est probablement pour cela que la mise en demeure ne date que de mars 2022, pour prendre en compte une durée de retard non imputable à Orange.
une sanction administrative (ou judiciaire), c’est toujours sur un temps long. Il y a des étapes, des procédures à respecter et c’est tant mieux. Une justice expéditive ne respecte pas les droits de la défense.
Donc, contrairement au sous-titre, moi, je dis : il n’y a pas encore 3 ans de retard (on n’est qu’en novembre et en plus la procédure a commencé bien avant) et la sanction a été plutôt rapide.
6 mois de mise en demeure (ce qui est court pour rattraper le retard) puis à peine plus d’un an pour une sanction avec respect des droits de la défense, c’est plutôt rapide.
Je trouve que faire des piques de ce genre n’apporte rien de positif, ni pour la compréhension d’un sujet complexe, ni pour la considération de l’ARCEP en tant que haute autorité.
Le 09/11/2023 à 09h59
Non, ce n’est pas le cas, comme je l’explique dans l’actu. Cela concerne d’ailleurs à la fois l’Arcep et Orange.
Orange qui n’avance plus depuis bien longtemps dans la zone AMII (cf page 11 de ce rapport, je vais d’ailleurs ajouter le graphique, oublié de le mettre hier). Avant la sanction, Orange a été mis en demeure de respecter ses propres engagements fin 2022 (avec déjà deux ans de retard), sans y parvenir.
L’Arcep maintenant car le sujet revenait sur la table depuis des années, notamment au fils des conférences/salon/table ronde/interview sur le déploiement de la fibre. Et comme indiqué dans le papier, le sujet ne semblait pas vraiment intéresser le régulateur qui bottait régulièrement en touche.
Donc oui, il y a « enfin » une sanction pour trois ans de retard (et peut-être plus, car les 92 % ne sont même pas encore atteint pour l’Arcep)
Le 09/11/2023 à 10h56
J’avais bien compris que l’ARCEP était aussi visé, c’est pour cela que j’avais argumenté sur le respect des procédures et expliqué pourquoi elle avait probablement retardé son traitement du retard, en partie explicable par le COVID.
En 2020, 1 million de lignes en moins ont été produites à cause du COVID. Sur les 16 millions (cumul Orange et SFR), ça fait 6 % de l’objectif global.
En enlevant des 6 % aux 92 % (100 % - 8% de à la demande), on arrive à 86 % qui était atteint fin 2021. La prestation d’Orange hors COVID était donc pas si mal en 2020. J’ai expliqué que c’est compliqué de récupérer un retard par manque de personnel qualifié. Le fait que ce retard ait été rattrapé en 2023 (selon Orange ou presque selon l’ARCEP) est assez positif je trouve.
C’est vraiment normal que l’ARCEP ait laissé du temps pour récupérer le retard et je trouve que 1 an et 9 mois, c’est pas tant que ça vu ce que je dis avant. Remarque : fin septembre 2022, ce n’est pas fin 2022.
Donc, l’ARCEP a pour moi fait un travail correct en laissant du temps. Elle a sanctionné là aussi dans un temps raisonnable. Le temps de la justice n’est pas l’immédiateté et la justice doit être rendue en tenant compte des circonstances.
Le 09/11/2023 à 08h49
Oui, mais comme Orange a conclu un accord avec le gouvernement, qui doit encore être validé par l’ARCEP, pour accélérer le déploiement en zones AMII et ZTD sur 2024 et 2025, je pense que cela repousse une éventuelle nouvelle sanction à au delà de 2025 (et après une nouvelle mise en demeure éventuelle)…
Donc pas pour tout de suite.
Le 09/11/2023 à 08h49
« L’amende prononcée par l’Arcep pourrait »… être répartie sur tous les abonnés apparaissant sur la facture comme taxe ARCEP !
Demander aux contribuables de zones denses (et même ceux potentiels au RMI) de payer les frais de câblage d’un résident (seul sur sa colline) à 15 km du moindre répartiteur.
La fibre la panacée pour tous ? avec le cuivre, surement moins performant, ON pouvait encore téléphoner en cas de coupure d’électricité à quand cette fibre qui auto-alimente la box, le switch Ethernet, et l’ordi… bon il ne faut pas trop en rajouter.
ET (un peu hors sujet) Pourquoi continue-t-on à installer (et à remettre en état à chaque coup de vent) toutes ces guirlandes ou ces lianes aériennes (électriques et télécom) au lieu de les enfouir ?
Le 09/11/2023 à 11h38
Ça fait depuis l’adsl que globalement en cas de coupure il n’y a plus de téléphone fixe.
Les lignes rtc sans dsl sont devenues super rares (personnes âgées ?) et c’est bientôt fini.
Donc fibre ou pas…
Le 09/11/2023 à 14h49
L’argument de la télé alimentation du téléphone ne tiens plus de plus plusieurs année (hors cas particulier des lignes ascenseurs). Le nombre de personne qui possèdent un terminal téléphonique filaire qui est alimenté par la ligne est réduit à peau de chagrin…
De plus une alimentation de secours pour la BOX et le téléphone ne couté que qlqs dizaines d’euros.
Pour l’enfouissement des lignes c’est pour une question de coût (rapport de 4 pour 1).
De ce que j’ai compris (de manière très schématique et très simpliste), le circuit électrique sous-terrain exige des équipements actives de surfaces de manières très régulières. (Pb de boucle magnétique).
(Si je retrouve la vidéo qui explique plus en détails cela je mettrai le lien ; Je crois c’était une vidéo de monsieur bidouille, mais je ne suis pas sur).
Le 09/11/2023 à 18h04
Pour revenir à l’enfouissement oui ça coute très cher (d’autant que certains se mettent à voler les câbles de fibres plus seulement le cuivre) mais si l’on doit réparer à chaque coup de vents est-ce un économie ou un crédit à long terme ?
Question, c’est quoi ces alimentations de secours pour BOX et téléphone qui ne couteraient que qlqs dizaines d’euros ? je connais des trucs mais c’est quelques centaines d’€ !
Le 09/11/2023 à 19h23
La fibre en aérien pose moins de problèmes que le cuivre à la base, câbles plus légers et pas d’oxydation des connexions, et surtout insensibilité à la foudre, qui est le principal problème des lignes cuivre, reste toujours les branches d’arbres, c’est fou ce que c’est fragile les arbres, il y a aussi les agriculteurs avec leurs engins de plus en plus énormes qui passent de moins en moins bien dessous les 4m ainsi que de plus en plus rarement le verglas.
l’enfouissement demande les plus souvent le financement des communes et la complicité avec Enedis pour faire ensemble, je pense que c’est d’ailleurs le plus souvent Enedis qui pilote que Orange qui ne fait que suivre.
Le 10/11/2023 à 11h39
j’ai pris le 1er produits proposé.
https://fr.aliexpress.com/item/1005001855664540.html?spm=a2g0o.productlist.main.1.4e851rFT1rFTMQ&algo_pvid=4d66182d-a02a-47fe-b3e4-71f07338b99d&algo_exp_id=4d66182d-a02a-47fe-b3e4-71f07338b99d-0&pdp_npi=4%40dis%21EUR%2141.00%2141.0%21%21%2141.00%21%21%402103835c16996163032068046ed5d1%2112000017869919064%21sea%21FR%212730972741%21&curPageLogUid=xx8VK1JdemW4
Sinon un autre modèle
https://fr.aliexpress.com/item/1005006172991937.html?spm=a2g0o.productlist.main.7.4e851rFT1rFTMQ&algo_pvid=4d66182d-a02a-47fe-b3e4-71f07338b99d&algo_exp_id=4d66182d-a02a-47fe-b3e4-71f07338b99d-3&pdp_npi=4%40dis%21EUR%2161.53%2130.76%21%21%2164.13%21%21%402103835c16996163032068046ed5d1%2112000036115454561%21sea%21FR%212730972741%21&curPageLogUid=jBZNu5ExbM3P
Le 10/11/2023 à 12h53
Un onduleur quoi.
Le 10/11/2023 à 17h04
Oui et non. ;-)
Par abus de langage, on appelle “onduleur”, un système de batterie de secours (UPS ou Uninterruptible Power Supply en anglais)qui dans la très grande majorité des cas fais aussi office d’onduleur (bien que la aussi c’est aussi un abus de langage car, d’après de ce que j’ai compris un onduleur transforme un signale continue en sinusoïdale, alors que dans le contexte il s’agit plus une fonction de redresseur-lisseur de tension).
J’ai pris les tout premiers exemples pour montrer que ce n’est pas forcement aussi chère qu’à une époque de plus pour le second modèle il s’agit bien d’un ups aussi sauf qu’il délivre directement du “DC” (ce qui n’est pas si bête car les bases des tel sans fils fixes sont alimentés par des transfo. 220V AC => 9V DC pour bcp d’autres eux).
Après effectivement le second modèle, comme indiqué en description est plus pour alimenter (secourir) une camera de surveillance. (Sortie DC et POE)
Le 09/11/2023 à 08h56
Vu ce qui est dit dans l’article à ce sujet, c’est plutôt que le raccordement à la demande n’est pas encore fonctionnel, Orange elle-même le dit et a promis de le mettre en place l’année prochaine. Il devrait en effet déjà l’être mais Orange n’en est à priori pas à affirmer qu’il fonctionne alors que ce n’est pas le cas.
Le 09/11/2023 à 09h57
@Flock : magnifique ! Surtout avec l’orange type “Nextinpact” (ou Next, je n’ai pas tout compris ^^)
Le 09/11/2023 à 10h55
erreur de manip, je recommence
Le 09/11/2023 à 11h58
Le retard Covid a été pris en compte par l’ARCEP, en repoussant la date de fin 2020, au 20 Avril 2021, ou quelque chose comme cela. Ce n’est pas l’ARCEP d’ailleurs, c’est une directive de l’état qui s’applique à tous les contrats de ce type.
Pour rappel, selon l’ARCEP, au T2 2023, Orange est à 89% de déploiement en zone AMII, alors qu’il s’était engagé à la complétude à fin 2020…
Pour le manque de personnel qualifié, peut-être qu’Orange devrait mieux payer ses sous-traitants ? Cela les aiderait à proposer de meilleurs salaires, et donc attirer de nouveaux techniciens. Pour rappel, Orange a mis fin par exemple au contrat de la Scopelec. Il a diminué les paiements aux sous-traitants (contrat RC Centric). Et d’ailleurs, Orange pourrait recruter davantage en propre des techniciens fibre que de faire appel tout le temps à des sous-traitants. Pour les raccordements aussi d’ailleurs (mode STOC), cela contribuerait à avoir des PMs mieux entretenus.
Le 09/11/2023 à 12h32
Non, c’est illégal de faire payer une amende par d’autres. (Ils pourront augmenter leurs tarifs, mais pas afficher que c’est à cause de l’amende de l’Arcep).
Et puis on s’en fout, on est pas obliger de prendre la fibre chez Orange…
Le 09/11/2023 à 14h11
Surtout que en zone Amii, le réseau est mutualisé et les fibres posées par Orange jusqu’au PBO sont aussi utilisées par les autres, je ne pense pas que les autres opérateurs aient envie de payer les amendes d’Orange que le non déploiement pénalise aussi.
Le 09/11/2023 à 14h27
j’adore l’illustration avec le martinet à tubes de fibres
De cet article, je découvre cet engagement à 100% en 2020 sur zones AMII, repoussé à 2022 cause covid, si j’ai bien compris, j’étais resté sur un global à 80% en 2020 et 100% en 2025.
Pour l’amende, il faut croire que Lemaire a besoin de fonds en ce moment, vu qu’il n’a pas pu taper dans les retraites complémentaires.
Pour une fois que SFR fait mieux son boulot que Orange, on peut les applaudir, ça n’est pas si souvent.
Bref, au lieu de faire perdre du temps au conseil d’état, Orange n’a plus qu’à s’y mettre, 2025 va arriver vite, il faudra avoir fini, je pense que c’est ça l’idée de l’ARCEP et si ça n’est pas fait en 2025, les 1500 par local non raccordable devraient logiquement s’appliquer plein pot.
Pour la question de demande de raccordement “à la demande” il est fort possible qu’il n’y ait que Orange qui n’ait rien mis en place, car apparemment dans le RIP où je me situe, c’est prévu dès le départ, il y a un formulaire sur leur site.
Le 10/11/2023 à 07h33
C’est totalement hors sujet ! le covid est arrivé en 2020 année où Orange devait terminer son engagement de couvrir 92% de la population, Orange était largement en retard avant le Covid, le covid n’a pas aidé (quoique ça bossait normalement pendant les confinements j’ai été fibré en 2020 en plein confinement)
Le 10/11/2023 à 10h32
Le secteur privé s’en tire toujours très bien, tirant profit de la magnanimité/clémence de la régulation publique (ou son absence), quelque soit le domaine considéré.
Non pas que cette magnanimité/clémence soit un problème, car on ne recherche pas un contexte se tendant avec violence croissante, mais il y a une éducation des acteurs économiques qui, comme des enfants, testent les règles, font mine de ne pas en comprendre l’esprit, et tentent en espérant ne pas se faire attraper.
Cette idéologie libérale est à ce point chevillé au corps des entités économiques privées qu’il y a même des analyses de risque comparant le coût prévu à correctement faire les choses et le coût prévu à payer des amendes.
Il faut éduquer les acteurs économique en tapant ponctuellement fort (en allant chercher les maximum) et en ré-ouvrant les plafonds punitifs de façon à pouvoir laisser toute latitude à la Justice d’agir & aux juges d’apprécier humainement la situation face à un acteur de mauvaise foi.
Typiquement (dans un autre domaine), les plafonds d’indemnités pour licenciements abusifs sont à rebours de cette logique, et participe un peu plus à ce sentiment d’impunité des acteurs privés.
Je ne suis pas certain que ce recours soit équivalent à un appel, qui rejuge l’affaire, et non pas équivalent à une cassation, qui ne se préoccuperait alors simplement que d’évaluer la décision de justice et simplement la casser en cas de problème.
Mon petit doigt me dit que si Orange fait cela, c’est qu’ils ne craignent pas grand chose… et n’ont certainement pas peur que la situation s’aggrave face à des acteurs publics magnanimes, qui n’ont pas l’habitude de frapper fort sur un acteur privé fort… CQFD.
Le 10/11/2023 à 11h00
Pour moi l’un des problèmes aussi est qu’une “entité économique” est immatérielle et que les conséquences d’une faute sont répartie chez tout le monde, alors que la prise de décision sur le fait de transgresser les règles , ou le fait de ne pas tenir une promesse, ou même encore le fait de saborder l’entité est prise par une personne seule, ou en petit commité.
Or ces gens-là ne subiront jamais les conséquences négatives de ces décisions personnellement : Ils seront déjà parti, ou se feront licencier et iront sévir ailleurs.
Et derrière ce sera les clients et les employés qui rameront des années.
“Punir” financièrement une entité revient à punir les employés (licenciements, charge de travail accru pour ceux qui reste sur fond de serrage de ceinture) et des clients qui vont avoir une expérience dégradée).
J’aurais tendance à dire que la seule “punition” qui vaille c’ets la nationalisation, mais de toute façon rien ne garanti que l’état soit un meilleur gestionnaire que le privé, désormais… (sachant que ce qu’on appelle “meilleur” est différent pour chacun).
=> Pour moi si il n’y a pas responsabilisation à titre personnel des actionnaires & dirigeants d’une grande société (comme ça existe sur le petites, d’ailleurs) , ben ça reviens à privatiser les gains & socialiser les pertes.
Le 11/11/2023 à 18h00
Je suis globalement d’accord avec toi.
Le 10/11/2023 à 13h28
Sur les 2 liens, un est bien un onduleur, l’autre est juste une batterie qui peut sortir différentes tensions (ca reste du DC, donc pas d’ondulation du signal)
Le 10/11/2023 à 13h35
Une batterie DC pour alimenter une box et des téléphones fixes, je demande à voir
Le 10/11/2023 à 21h19
T’as vu beaucoup d’appareils alimentés en 9V ou 12V AC?
Le 10/11/2023 à 21h43
Les box et téléphones fixes sont bronchés sur le secteur. Donc AC. Ok, souvent il y a l’adaptateur qui transforme le AC en DC et qui abaisse la tension.
Mais au niveau de ces chargeurs, rien n’est normalisé. Il existe autant d’embouts différents, de voltage et d’ampérage que d’appareil. Tenant compte de ça, je réitère : tu as vu beaucoup de batterie DC capable d’alimenter une box ou un téléphone fixe ?
Le 10/11/2023 à 21h48
Avec le bon connecteur, il n’y a strictement aucune raison que ca ne puisse se faire. Et j’en ai vu plus que d’appareils 9V/12V AC : celle en lien, alors que je n’ai jamais vu d’appareil alimenté en AC avec une tension aussi faible.
Le 10/11/2023 à 22h07
Voilà, tu le dis toi-même.
J’ai déjà du mal pour les PC portable, avec des adaptateurs “universels”, où je me retrouve une fois sur 2 à ne pas pouvoir le brancher, malgré la 30aine de connecteurs disponibles.
Et s’il est vrai que le 5v et le 12v sont courants, je viens de faire un rapide état des lieux chez moi : j’ai aussi du 24v, du 13v, du 5.5v, du 19.5v (bon, ok, pour ce dernier, c’est l’adaptateur d’un ordi portable :p). Donc clairement, c’est pas gagné de faire pouvoir brancher un truc qui nécessite du DC, entre le bon voltage et l’embout (et je n’ai même pas regardé l’ampérage)
Le 11/11/2023 à 09h37
Le problème n’est donc pas la batterie, mais uniquement le fabriquant qui fait du 100% proprio.
Le 11/11/2023 à 09h59
Difficile de ne pas faire de “proprio” quand il n’y a aucun standard
Aujourd’hui, le seul standard qui existe, c’est pour les smartphones (au grand dam d’Apple qui a dû si plier)
Le 11/11/2023 à 10h13
Non, de plus en plus de pc utilisent l’usb c et ça va aussi devenir le standard sur la plupart des appareils portables.
Le 11/11/2023 à 10h19
Ca risque effectivement de devenir standard, mais cela ne l’est pas encore. Et c’est propre au PC portable.
Et pour rappel, la discussion initiale portait sur un dispositif permettant d’alimenter une box et un téléphone fixe. Est-ce que l’USB se propage sur ce type d’appareil ? Je n’ai rien vu de tel jusqu’à présent.
Le 11/11/2023 à 16h51
Les constructeurs sont tout sauf obligés d’utiliser 18 formats de connecteurs pour 14 appareils (chacun les siens, donc 18 à multiplier par le nombre de constructeurs), tous incompatibles entre eux.
Ils en sont à un tel niveau de débilité, que quand j’ai voulu changer l’adaptateur secteur d’un téléphone fixe par un du même modèle, j’avais 2 chances sur 3 d’avoir le mauvais connecteur (les 3 adaptateurs avaient la MEME référence, et impossible de voir le connecteur sans ouvrir le paquet et sortir l’adaptateur). Si pour toi c’est un truc parfaitement normal…
Le 11/11/2023 à 16h59
Ai-je dis que c’était normal ? Absolument pas.
Je faisais juste remarquer qu’en l’absence d’un standard (qu’il soit imposé ou de fait), c’est ridicule de se plaindre d’une “solution propriétaire” car toute solution sera, de fait, propriétaire…
Le 11/11/2023 à 17h07
Il y a une très légère différence entre faire un connecteur qui sera utilisé sur X appareils du même constructeur (proprio ou pas, OSEF), que plusieurs connecteurs pour un seul tout en créant des nouveaux pour chaque nouvel appareil. Actuellement, hors standard obligatoire, on est plutôt sur la 2eme catégorie.
Le 11/11/2023 à 17h25
On est d’accord sur ce triste constat. Et je suis “content” que tu le partages, car cela vient appuyer le propos que je tiens depuis le début et qui est à l’origine de notre discussion. Je me cite :
J’aurais peut être du rajouter, histoire d’être le plus précis, une batterie générique ou universelle.
Le 12/11/2023 à 14h38
Oui, possible, mais si le Conseil d’État casse la décision parce qu’elle n’est pas conforme à l’article 36.11, en expliquant pourquoi (que le compte n’y est pas), cela peut obliger ensuite l’ARCEP à corriger sa décision en prenant le compte exact de locaux à 1500 €. Ce qui ferait bien plus que 26 M€.
Après, il est possible qu’Orange ait déposé un recours, simplement pour manifester son mécontentement, et qu’après consultation de ses avocats, et des risques encourus, ils décident finalement de le retirer…