La messagerie interne d’Amazon interdira les mots « syndicat » et « injuste »
Le 06 avril 2022 à 08h07
2 min
Internet
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La nouvelle application de messagerie interne d'Amazon interdira des mots comme « syndicat », « augmentation de salaire », « travail d'esclave » ou « c'est stupide », révèlent des documents examinés par The Intercept.
L'objectif principal du programme serait de « favoriser le bonheur des travailleurs, ainsi que leur productivité ». De façon somme toute « orwellienne », Amazon y inclut un « contrôleur automatique des mauvais mots » constitué d'une liste noire destinée à signaler et empêcher automatiquement les employés d'envoyer un message contenant certains mots clés inappropriés.
En plus des grossièretés, on y trouve de nombreux termes pertinents, comme « éthique », « injuste », « liberté », « indemnisation », « harcèlement » ou encore « ceci est préoccupant ».
Un porte-parole d'Amazon précise que l'application est au stade de l'expérimentation, et que « beaucoup » de ces mots-clefs seront à terme éliminés : « les seuls types de mots qui peuvent être filtrés sont ceux qui sont offensants ou harcelants, afin de protéger nos équipes. »
Ces révélations surviennent alors qu'un centre de distribution à New York est devenu le premier site d'Amazon à se doter d'un syndicat. « Doté d'un budget de 120 000 dollars seulement, l'Amazon Labour Union a en effet réussi à vaincre le mastodonte de 1 500 milliards de dollars, qui avait par ailleurs dépensé 4,3 millions de dollars en consultants antisyndicaux rien qu'en 2021 », ajoutent nos confrères.
Le 06 avril 2022 à 08h07
Commentaires (47)
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Abonnez-vousLe 06/04/2022 à 08h11
pitié arrêtez de financer cette entreprise, pour le bien de tous à commencer par leurs salariés
Le 06/04/2022 à 08h15
Ils vont surement bannir aussi les smiley triste et en colère, pour ne garder que les contents.
Pareil pour les sondages, ils feront des sondages du type:
[] Oui
Le 06/04/2022 à 13h54
Comme sur Teams, on ne peut plus envoyer de (finger).
Le 06/04/2022 à 08h30
C’est marrant là, on pourrait s’attendre à des sanctions de la part de l’Europe, non ?
Ah bah, non en fait.
Le 06/04/2022 à 08h33
tu commence fort la journée
Le 06/04/2022 à 09h34
Si les sanctions arrivent, elles arriveront plus tard. Ce qui est normal.
En attendant plutôt que de tout remettre sur le dos de l’Etat en permanence, les premiers fautifs sont les clients d’Amazon.
Chaque citoyen est responsable de ses actions.
Le 06/04/2022 à 08h35
Là, c’est mieux pour le sondage
Le 06/04/2022 à 08h38
Je trolle un peu, mais voilà la gueule de nos alliés, et voilà ce qu’on finance.
Ca arrive chez nous dans une dizaine d’années, je gage. J’ai même tendance à penser moins.
Le 06/04/2022 à 08h45
Je n’achète quasiment plus sur Amazon, je préfère donner mon argent à de meilleurs entreprises, hormis éventuellement pour certains trucs, je trouve ce dont j’ai besoin ailleurs.
Le 06/04/2022 à 09h03
Sur la création d’un syndicat dans une entreprise aux USA, je recommande le documentaire “American Factory” disponible sur Netflix.
La création d’un syndicat est soumise au vote des salariés. Et l’employeur dépense une fortune (comme indiqué dans la brève ci-dessus) en communication et en cabinet de conseil pour éviter la création du syndicat.
Le 06/04/2022 à 09h09
Qu’une entreprise trouve “offensants ou harcelants” les termes « éthique », « injuste », « liberté », « indemnisation », « harcèlement », « syndicat », « augmentation de salaire », « travail d’esclave »
même au stade de l’expérimentation est quand même inquiétant.
Même si cela n’est pas retenu pour la version finale cela veut qu’ils y ont pensé et ont testé les réactions avant d’abandonner.
Le 06/04/2022 à 13h57
Je suis tout à fait d’accord. Il est affligeant de constater qu’une entreprise puisse censurer à ce point. Même si j’en connais de française qui n’en sont pas loin (interdiction d’envoyer un mail à plus d’une personne).
Je me demande à quel point c’est légal. Contrairement aux Etats-Unis, le droit de se syndiquer dans le syndicat de son choix, même si on est le seul de l’entreprise, est un droit fondamental.
Le 06/04/2022 à 09h17
C’est un état d’esprit malheureusement courant dans les boites américaines. Dans la mienne (qui est une bonne boite pourtant), les mots “blacklist”, “master” ou encore “gents” sont interdis. On a même un bot sur github qui scanne les commits…
On a dû renommer la branche par défaut de github de “master” vers “main” au passage…
Le 06/04/2022 à 09h29
Ce genre de système me semble contre productif.
1- il ne prend pas en compte le contexte de l’utilisation du mot (ce qui pour certains mots n’est pas nécessaire mais qui l’est pour d’autres).
2- il n’y a aucune pédagogie, c’est la machine qui applique aveuglément la règle. Et l’humain étant ce qu’il est, il va chercher à la contourner.
3- c’est de la censure, et ce n’est jamais bon.
Le 06/04/2022 à 09h35
Renommer en branche ‘papa’ ou ‘father’, ou carrement ‘maitre’… avec un peu de pot la censure sera blousée
Le 06/04/2022 à 11h38
Ou tout simplement “mast3r”…
C’est stupide ces blocages.
Le 06/04/2022 à 15h56
On peut monter facilement un groupe
seinsaint dit cale.Le 06/04/2022 à 09h43
Et il est interdit d’y avoir un master of business administration ? Ils vont renommer les diplômes ?
Le 08/04/2022 à 07h28
il y a quelques années, je crois que les termes master / slave ont été banni de la norme IDE, car jugés “discriminants”…
Le 11/04/2022 à 02h17
Le puritanisme états-unien nous impacte en conséquence, puisque nous consommons leur produits & services depuis des dizaines d’années et nos propres moyens de production (biens ou services) sont de plus en plus enfermés dans une “diversités” d’outils émanant de cette même source.
Si vous venez de le réaliser, il est déjà trop tard.
N’oubliez pas que tout ce qui est un tant soit peu affilié “social” aux États-Unis est classé “communiste” : le point de référence social & l’extrême polarité ne sont pas tout à fait le même dans leur société parangon de l’économie capitaliste libérale.
Point de référence & polarité… qui sont d’ailleurs de plus en plus les nôtres aussi. Simple coïncidence, certainement.
Ainsi, la création d’un syndicat est un coup de tonnerre, et il est logique pour leur patronat d’éviter à tout prix que ces idées qui leur sont destructrices ne se propagent.
Nous oublierions presque que nous disposions, à l’époque en France, de syndicats qui défendaient âprement les intérêts des salariés et n’hésitaient pas à bloquer les outils de production quand le patronat se payaient leur tête.
Les acquis sociaux d’après-guerre se sont d’ailleurs construits sur ce rapport de force. Ce n’est pas les propriétaires privés des outils de production qui ont volontairement décidé de financer des congés payés, une retraite commune ou une imposition plus forte des entreprises, hein…
Euh… Correction : nous avons déjà oublié. Joyeuse soirée électorale annonciatrice d’un plein d’espoir/de bonheur/de douceur/de tolérance/d’esprit collectif futur, au passage, bien évidemment.
Tout cela pour dire : logique qu’Amazon cherche le filtrage des idées qui leur sont mauvaises (donc “de mauvaises idées”) par habitude de leur univers d’origine dans lequel leur pouvoir (l’oseille, le pèze, les brousoufs) est infini… univers d’origine qui déteint, donc.
Exportation états-unienne aussi que la précarisation par dépendance sans contre-partie obligatoire (comme il y en a dans un contrat de travail), aka “Uberisation”. Pour rappel, les livreurs d’Amazon ne sont pas des employés/salariés mais des “indépendants” (qui sont, il est bien sûr, rendus dépendants).
Concernant le projet Git, le changement a déjà eu lieu suite à une “discussion”.
Le 06/04/2022 à 09h46
Pour un premier avril ça aurait pu passer…
Le 06/04/2022 à 11h05
Initialement j’ai cru que mon lecteur RSS était bugué et m’avait remis un article du premier avril…
Ça me rappele cet autre “poisson d’avril” d’Amazon (les cabines bien être)…
Le 06/04/2022 à 09h52
Ou alors, les fautifs sont les clients ET les états.
L’un ne dedouane pas l’autre.
Le 08/04/2022 à 07h19
Les parties prenantes à une entreprise sont les clients, les salariés et les investisseurs.
Si les salariés estiment que cette boîte est un enfer, ils démissionnent et ils vont voir ailleurs, Amazon tournera beaucoup moins bien sans personne pour la faire fonctionner.
Et si la boîte arrive à recruter malgré la mauvaise presse que lui fait ce genre d’articles, c’est que ce n’est peut-être pas si infernal que ça. Et il se trouve qu’en tant qu’employeur, Amazon est attractive
Le 06/04/2022 à 10h01
Si les employé et employées étaient vraiment si idiots qu’ils le pensent ils feraient ça mais sinon, ils communiquent sur ces sujets “délicats” sur d’autres messageries à mon humble avis
Le 06/04/2022 à 10h06
Punaise, la dystopie.
Le 06/04/2022 à 10h38
Les employés se mettront au sarcasme et second degré…
Ce nouveau responsable est vraiment au top! Il tient compte de nos contraintes personnelles = c’est un putain d’arisviste, il a les dents qui rayent le parquet et te traite comme un esclave.
Curieux de voir comment leur système s’adaptera si les salariés optent pour ce contournement…
Le 06/04/2022 à 12h13
Il existe déjà un exemple à grande échelle de ce type de censure : l’internet chinois. Toutes les applis ont ce style de contrôle : censure automatique ou signalement pour contrôle humain.
Le capitalisme autoritaire ne cherche même plus à faire semblant de nos jours…
Le 06/04/2022 à 15h36
S’il n’y a pas de mot pour le dire, alors ca n’existe pas.
Et si ca n’existe pas, pourquoi vouloir en parler ?
Non, vraiment, je pense que c’est une bonne idée.
Le 06/04/2022 à 15h54
USA. Le pays de la liberté, et son sacro-saint 1er amendement.
Le 06/04/2022 à 15h59
Criteo a failli faire pareil. On doit dire hey folks sinon un bot te fait la remarque.
Je déteste la conversation master vs main. C’est pour se donner bonne conscience et rien faire de vraiment utile.
Le 06/04/2022 à 16h34
Mince je voulais écrire “le syndicat est injuste”
Le 06/04/2022 à 16h46
Tout est dit de mon point de vue. Avec l’effet encore plus pervers qu’elle peut entraîner : l’autocensure qui est pire que tout.
Le 06/04/2022 à 20h00
En espérant que les Américains apprenent à contourner la censure par mots-clés, comme savent déjà si bien le faire les Chinois…
Le 07/04/2022 à 05h03
“Favoriser le bonheur des travailleurs”
Trés américain ce raisonnement, çà et la soi-disant bienveillance, à l’instant ou tu vois ce terme tu sais que les propos suivants sont malveillants, et que ce mot magique annule tout. “en toute bienveillance”
Le 07/04/2022 à 05h20
Ce genre de travers façon “Le meilleur des mondes” est aussi présent dans nos entreprises malheureusement. Pas de manière aussi systématisée ou automatisée non plus de mon expérience, mais quand même là pour justifier des choses qui ne le sont pas forcément.
L’exemple typique de mon point de vue : l’open space. Les prétextes pour justifier cette aberration sont toujours les mêmes : c’est plus agréable de tous se voir, pour les interactions c’est quand même mieux, c’est pour voir ses collègues, etc. C’est les mêmes arguments qui ont été repris pour demander aux gens de revenir après la fin du télétravail obligatoire.
Dans la réalité : boucan interminable digne d’un hall de gare et dérangé toutes les 5 minutes, et donc productivité en berne. Et bonus track, la tête comme une pastèque le soir. Pire encore désormais où la moitié de tes collègues sont en réunion en ligne sur le plateau, tu as l’impression d’être dans un call center.
Et cerise sur le gâteau : dans certains contextes où je preste, même pas assez de places disponibles et ça demande aux gens de venir !
Le 07/04/2022 à 05h39
Ca m’est arrivé de refuser de candidater à certains postes pourtant super intéressants à cause de ca. J’ai connu les openspaces dans le passé, je refuse d’y retourner.
Le 07/04/2022 à 07h32
Oui bien sûr, c’est aussi la faute des filles si elles se font agresser. Les seuls fautifs sont en premier ceux qui décident de ces pratiques, et en deuxième l’état mais seulement si ces pratiques sont soit contre la loi actuelle, soit contre la mission générale qui lui est assignée (devoir général de protéger ces citoyens par exemple), deux choses très variables d’un état à un autre.
Tu peux dire que les clients ont un moyen d’action contre ces pratiques, mais pas que c’est de leur faute car ce ne sont pas eux qui ont décidé de cette situation. Aucun n’a demandé qu’une entreprise comme Amazon existe pour embellir leur vie, ils faisaient avec l’offre qu’il y avait avant, ils font avec celle qu’il y a maintenant. Il existe d’ailleurs un droit du travail, mais pas un délit de “mal acheter”.
Le 07/04/2022 à 07h57
je ne savais pas que le mot « éthique » allait à l’encontre de « favoriser le bonheur des travailleurs »
(encore une IA qui a décidé ça ?)
Le 07/04/2022 à 08h07
1984 d’Orwell et la novlangue.
ça devrait être un livre de dénonciation… pas un manuel pour dirigeant sociopathe !
Le 07/04/2022 à 12h28
C’était un livre dénonçant la dictature en Birmanie en 1948 (inversion des chiffres pour contourner la censure). Alors que les ignorants ont pensé à un livre d’anticipation (ils ont pris 1984 au pied de la lettre).
Le 08/04/2022 à 07h26
Petite nuance. Dans ton lien :
Je ne suis pas certain que ce soient ces gens là qui bossent dans la préparation de commande…
Edit : pour l’avoir fait juste après mon diplome d’ingé avant de trouver un vrai taf (pendant la crise de 2002), et pour justement dans la boite où je bossais à la prep de commande comme intérimaire, avoir fait la navette entre l’atelier et les étages quand ils se sont rendus compte qu’ils avaient un ingé payé comme un smicard qui pouvait bidouiller leurs systemes infos et leurs DBs mieux que les BTS qu’ils employaient, je te confirme qu’on ne parle ni des mêmes gens, ni du même monde…
Bon après c’est un exemple unique, mais ca m’a marqué…
Le 08/04/2022 à 07h32
c’est clair
Ma remarque reste pourtant valide : si c’est l’enfer, pourquoi ces salariés ne vont-ils pas voir ailleurs…?
Le 08/04/2022 à 11h11
Bah peut être de pour pouvoir manger tiens !
Le 09/04/2022 à 10h03
Je ne pense pas, ces termes restent largement utilisés en électronique. Et l’IDE n’évolue plus depuis longtemps.
Le 09/04/2022 à 17h40
Ne serait-ce pas plutôt Amazon, le premier fautif ?
Déjà, tous les clients ne savent pas comment Amazon fonctionne à l’intérieur. Seule une faible proportion de la population s’intéresse au fonctionnement d’Internet et de ses acteurs, et une part encore plus faible s’informe sur ces sujets et s’en préoccupent. Est-ce mieux d’être client d’AliExpress, d’Uber, de Airbnb, etc. ? Au final il faudrait être client de rien ?
Le 10/04/2022 à 15h01
Tu as raison, en fait il semble qu’il y ait eu un jugement considérant les termes comme discriminatoires, mais non suivi d’effets. Par contre, la liste des outils qui ont changé de convention de nommage est impressionnante !