[MàJ] La loi sur la géolocalisation promulguée par François Hollande
Et écarte donc de futures QPC
Le 31 mars 2014 à 10h07
5 min
Droit
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Plus rien ne s’oppose à ce que François Hollande promulgue la loi sur la géolocalisation. Le Conseil constitutionnel vient en effet de décider que le texte, adopté définitivement par le Parlement le mois dernier, est conforme à la Constitution. Un véritable soulagement pour l’exécutif, qui sécurise ainsi les procédures initiées à l'avenir par le Parquet sur un plan juridique.
Le texte, adopté au pas de charge par le Parlement, avait été transmis au Conseil constitutionnel à la fin du mois de février par une soixantaine de députés PS. Mais alors que le Barreau de Paris s’était élevé contre ce projet de loi présenté comme « contraire aux droits constitutionnel et européen », les Sages de la Rue Montpensier n’ont finalement rien trouvé à y redire. Hier, ils ont en effet jugé le texte conforme à la Constitution et validé la quasi-totalité de ses dispositions (hormis quelques censures partielles et réserves d’interprétation sur des points accessoires).
Le cœur du dispositif, les futurs articles 230 - 32 et 230 - 33 du Code pénal, reste ainsi intact. Ce sont les dispositions de ces deux articles qui autoriseront bientôt les procureurs à décider de la mise en place de « tout moyen technique » visant à géolocaliser en temps réel une personne, un véhicule ou « tout autre objet ». Au-delà de 15 jours consécutifs, le Parquet devra cependant obtenir l’aval du juge des libertés et de la détention.
De telles mesures pourront être ordonnées à l’encontre de toute personne suspectée d’être impliquée dans un délit douanier ou d’atteinte aux biens passible d’au moins cinq ans de prison. Ce seuil plancher s’abaissera à trois ans d’emprisonnement encourus pour les délits d’atteinte aux personnes, outre quelques infractions spécifiques telles que les évasions ou l’aide à l’auteur d’actes de terrorisme.
Un équilibre proportionné selon les « Sages » de la Rue Montpensier
Examinant le texte, le Conseil constitutionnel était principalement amené à jauger de l’équilibre entre différents droits et principes de valeur constitutionnelle : d’une part la liberté d'aller et venir, le droit au respect de la vie privée, l'inviolabilité du domicile et le secret des correspondances ; d’autre part la nécessaire prévention des atteintes à l'ordre public et la recherche des auteurs d'infractions. Résultat ? Le projet de loi adopté par le Parlement « n'a pas opéré entre les droits et libertés en cause une conciliation déséquilibrée » conclut le juge.
Les « Sages » retiennent en effet que « le législateur a entouré la mise en œuvre de la géolocalisation de mesures de nature à garantir que (...) les restrictions apportées aux droits constitutionnellement garantis soient nécessaires à la manifestation de la vérité et ne revêtent pas un caractère disproportionné au regard de la gravité et de la complexité des infractions commises ». En somme, le texte propose un équilibre satisfaisant au regard de la Constitution, les délits permettant d’initier les mesures de géolocalisation étant suffisamment importants pour justifier une telle intrusion au sein de la vie privée des suspects. Le dispositif est dès lors valide.
Et tandis que certains s’inquiétaient du fait que l’on confie aux magistrats du Parquet le pouvoir de décider d’opérations de géolocalisation alors qu’ils dépendent statutairement de l’exécutif, le Conseil constitutionnel n’a - sans grande surprise - pas donné suite à cet argument. À ses yeux, le projet de loi place bel et bien les mesures de géolocalisation « sous l'autorisation et le contrôle de l'autorité judiciaire ».
Une validation permettant d'écarter de futures QPC
Désormais validé par le Conseil constitutionnel, le texte devrait être promulgué très prochainement par le chef de l’État, en vue d’une entrée en vigueur rapide. Car rappelons-le : depuis l’arrêt de la Cour de cassation ayant précipité le dépôt de ce projet de loi - rendu le 22 octobre dernier, ce sont l’ensemble des opérations de géolocalisation décidées par le Parquet qui sont menacées d’annulation. Soit des milliers de procédures.
Le ministre de l’Intérieur a ainsi applaudi des deux mains la décision des Sages. « Ce texte très attendu permettra aux policiers et aux gendarmes, sous la direction des magistrats, de combattre plus efficacement la délinquance, et en premier lieu le crime organisé », a ainsi affirmé Manuel Valls par voie de communiqué, ajoutant que « la validation expresse de ces dispositions par le Conseil constitutionnel constitue un facteur de sécurisation des enquêtes ».
Car c’était aussi là l’un des principaux enjeux de cette saisine du Conseil constitutionnel : faire valider le texte une première fois, afin d’éviter une éventuelle censure résultant d’une question prioritaire de constitutionnalité. Et pour cause, toute disposition ayant déjà été jugée « conforme » par la Rue Montpensier ne peut pas faire l’objet d’une QPC, l'institution n'ayant pas vocation à se prononcer deux fois sur un même texte.
[MàJ] La loi sur la géolocalisation promulguée par François Hollande
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Un équilibre proportionné selon les « Sages » de la Rue Montpensier
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Une validation permettant d'écarter de futures QPC
Commentaires (56)
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Abonnez-vousLe 26/03/2014 à 09h44
Le 26/03/2014 à 09h45
Le 26/03/2014 à 10h11
Le 26/03/2014 à 10h22
Whaou, attention, maintenant pour commettre un crime il ne faut pas avoir de GPS dans la voiture, et laisser son portable à la maison. Je pense qu’avec cette mesure, nous venons d’éradiquer la délinquance, car il est désormais impossible de commettre un crime sans être repéré. " />
Le 26/03/2014 à 10h55
Le 26/03/2014 à 11h10
Le 26/03/2014 à 11h13
Le 26/03/2014 à 12h21
« Ce texte très attendu permettra aux policiers et aux gendarmes, sous la direction des magistrats, de combattre plus efficacement la délinquance, et en premier lieu le crime organisé »,
Heu plutôt:
Ce texte très attendu permettra aux gendarmes / policiers sous la direction de la DCRI de combattre les journalistes plus efficacement en repérant l’adresse de leur contacts dissident (qui auraient quelque chose d’intéressant à dire).
Des fois que…
Supprimer un petit mot ou pas, on s’en fout finalement, ça permet toujours de buter des gens plus facilement. Sans jamais mettre hors d’état de nuire les vrais scélérats.
De la a ce qu’il y ait un juteux marché pour les opérateurs Telecom (un peu comme les “fadettes”), il n’y a qu’un pas. Qui paye ?
Le 26/03/2014 à 14h19
Le 26/03/2014 à 14h42
Par contre, ce texte de loi est clairement liberticide.
Ses conditions d’application font qu’il est applicable pour quasiment tous les crimes et délits.
Le contrôle de l’autorité judiciaire, censée protéger nos droits, est juste une vaste blague. Commele précise Maitre Eolas pour les écoutes, les juges d’instruction accordent quasiment d’office les demandes d’écoute. Nul doute que ce même juge d’instruction sera aussi regardant concernant les géolocalisations.
Le pire reste sans doute la géolocalisation dans un domicile privé qui laisse sous-entendre le pire.
Les termes utilisés sont volontairement flous, ils parlent de “mise en place ou retrait du moyen technique permettant la géolocalisation qui rend nécessaire l’introduction, y compris de nuit, dans un lieu privé”.
Si sur une propriété de 20 hectares, les moyens seront sans doute les mêmes qu’en extérieur, dans un appartement, je me demande bien en quoi consisteront les moyens de cette géolocalisation. A part de la vidéosurveillance, je ne vois pas ce que ça peut être.
Bref, la France est en train de devenir un enfer judiciaire, où le moindre de nos mouvements seront épiés. Nos droits fondamentaux n’ont plus de sens et les institutions sensées les protéger s’en foutent royalement.
Un pas de plus vers l’univers de 1984.
Un pas de plus vers la dictature.
Le 26/03/2014 à 15h41
Avec cette loi Sarko a du souci à se faire, valls saura au centimètre près à combien de centimètre il est de Paul Bismuth …
" />
Le 27/03/2014 à 03h04
Le 27/03/2014 à 03h08
Le 27/03/2014 à 03h09
Le 27/03/2014 à 03h12
Le 27/03/2014 à 07h33
Le 27/03/2014 à 08h16
Le 27/03/2014 à 11h14
Le 31/03/2014 à 10h34
Je comprend mieux pourquoi ils ont remis en vente des 3310, au moins le mode avion bloc toutes possibilités de géolocalisation " />
Le 31/03/2014 à 10h35
hollande qui c’est prit un belle claque au municipale devient doux comme un agneau a va désormais dans le sens du consommateur et du peuple. " />
Le 31/03/2014 à 10h48
“Art. 230-43. - Les enregistrements de données de localisation sont détruits, à la diligence du procureur de la République ou du procureur général, à l’expiration du délai de prescription de l’action publique.”
Qui pense que ce sera appliqué??
Le 31/03/2014 à 11h38
Le 31/03/2014 à 11h40
Dire qu’ils sont étonnés des résultats de municipales…
Le 31/03/2014 à 11h42
Le 31/03/2014 à 12h18
”…de « tout moyen technique » visant à géolocaliser en temps réel une personne, un véhicule ou « tout autre objet »”
A ceux qui ne le savent pas encore : eCall est en train de nous placer une puce 3G dans tous les véhicules en Europe, soit disant pour appeler les secours en cas d’accident !
Les smartphones ne leur suffisent déjà plus…
Le 31/03/2014 à 12h36
Le 31/03/2014 à 12h40
C’est le début de la fin chers amis…
Enfin, ça avait déjà commencé…
" />
Le 31/03/2014 à 12h45
Le 31/03/2014 à 12h46
Le 31/03/2014 à 13h13
Le 31/03/2014 à 16h54
Le 31/03/2014 à 22h33
Le 26/03/2014 à 07h42
Ils y a encore des délinquants qui sont trop " /> pour utiliser leurs portables pendant leurs délits?
Le 26/03/2014 à 07h45
Le 26/03/2014 à 07h53
Avec ça, ils sauront ou envoyer les munitions “intelligentes”, style mini missile dans une balle de fusil… : cible à 15 sec…cible effacée. " />
Le 26/03/2014 à 07h55
Le 26/03/2014 à 07h57
Le 26/03/2014 à 07h59
Euh ils ont censuré un mot de 4 lettres qui émascule bien le tout je trouve. J’y comprend pas grand chose en même temps.
Le 26/03/2014 à 08h05
Et bien c’est la fête … " />
Curieux que la lucarne à laver les cerveaux n’ai pas plus parlé de cette loi là, j’imagine qu’il y a eu des consignes pour passer ça sous silence, surtout en période électorale " />
Le 26/03/2014 à 08h06
Le 26/03/2014 à 08h07
Le 26/03/2014 à 08h10
Le 26/03/2014 à 08h11
Le 26/03/2014 à 08h19
Le 26/03/2014 à 08h24
Le 26/03/2014 à 08h30
Le 26/03/2014 à 08h35
Le 26/03/2014 à 08h46
Le 26/03/2014 à 08h49
Le 26/03/2014 à 08h54
Le 26/03/2014 à 09h02
Le 26/03/2014 à 09h04
Le 26/03/2014 à 09h14
Le 26/03/2014 à 09h15
Le 26/03/2014 à 09h24
Le 26/03/2014 à 09h33
Il est grand temps de créer une constituante pour que les citoyens ré-écrivent eux même la constitution.