Comment le gouvernement entend modifier les règles relatives au télétravail
Fini les pantoufles
Le 01 septembre 2017 à 14h38
5 min
Droit
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C’était l’un des objectifs des ordonnances relatives à la réforme du Code du travail : encourager le recours au télétravail, désormais de plus en plus facile grâce au développement d'Internet. Loin de se borner à dépoussiérer les textes existants, le gouvernement s’apprête par exemple à introduire une sorte de « droit au télétravail ».
Comment favoriser le recours au télétravail, vu par certains comme une façon d’améliorer la productivité et le cadre de vie des salariés, tout en se montrant bénéfique sur un plan environnemental ? La précédente majorité avait déjà ouvert ce dossier en confiant aux partenaires sociaux le soin de mener une concertation sur cette question. C’est toutefois à Muriel Pénicaud, l’actuelle ministre du Travail, qu’ont été remises les conclusions de ces travaux, début juin.
Le gouvernement a ainsi décidé d’inscrire le sujet au menu du projet de loi d’habilitation à prendre par ordonnance diverses mesures concernant la réforme du droit du travail. L’objectif ? « Donner un cadre juridique adéquat aux nouvelles pratiques, pour sécuriser salariés comme employeurs et faciliter le développement du télétravail. »
L’article 24 du projet d’ordonnance « relative à la prévisibilité et la sécurisation des relations de travail » nous en dit cependant un peu plus sur les projets concrets de l’exécutif.
Le télétravailleur, un salarié de plus en plus ordinaire
Le gouvernement commence par dépoussiérer les textes relatifs au télétravail, dans l’objectif d’assimiler davantage le télétravailleur à un salarié « lambda ». Il n’y aura par exemple plus besoin d’effectuer ses tâches hors des locaux de l’entreprise « de façon régulière » pour accéder au statut de télétravailleur (au sens de l’article L1222-9 du Code du travail).
Il est au passage prévu d’inscrire dans la loi que celui qui travaille à distance dispose des « mêmes droits que le salarié qui exécute son travail dans les locaux de l’entreprise ». Cela concerne notamment l’accès à la formation, précise le projet d’ordonnance dévoilé hier par Édouard Philippe et Muriel Pénicaud.
Le recours au télétravail ne devra par ailleurs plus forcément être prévu par le contrat de travail – ou par un avenant à celui-ci. Un accord collectif ou, à défaut, une charte interne à l’entreprise (et « élaborée par l’employeur après avis du comité social et économique, s’il existe ») a en effet vocation à prendre le relais. Quels qu’ils soient, ces textes devront préciser « les modalités de contrôle du temps de travail », ou bien encore « la détermination des plages horaires durant lesquelles l’employeur peut habituellement contacter [son] salarié ».
Muriel Pénicaud annonce le développement du télétravail et l'"augmentation des indemnités de licenciement de 25%" #ordonnances pic.twitter.com/xYmNHTnroW
— franceinfo (@franceinfo) 31 août 2017
Autre précision apportée par le projet d’ordonnance : tout accident survenu sur le lieu où est exercé le télétravail sera « présumé être un accident de travail », à condition bien entendu qu’il ait eu lieu « pendant les plages horaires du télétravail ».
Un premier pas vers un « droit au télétravail »
Mais la principale innovation du texte réside probablement dans l’instauration d’une sorte de « droit au télétravail ». Tout salarié qui occupe « un poste éligible à un mode d’organisation en télétravail » (tel que défini par l’accord collectif ou, à défaut, par la charte évoquée précédemment) pourra en effet demander à travailler à distance – chez lui, dans un espace de coworking, etc.
L’employé devra simplement pouvoir justifier de « contraintes personnelles » (éloignement de son domicile, grossesse...). Le patron, de son côté, pourra refuser, mais à condition de « motiver sa réponse ».
Possibilité d’imposer le télétravail en cas de « circonstances exceptionnelles »
Toujours dans l’objectif de favoriser le recours au télétravail, le gouvernement s’apprête à rendre l’article L1222-11 du Code du travail opérant, même sans décret (ce dernier était attendu depuis plus de cinq ans !). En vertu de ses dispositions, un employeur peut imposer à ses salariés de télétravailler, momentanément et sans modification de leur contrat, suite à des « circonstances exceptionnelles » ou « en cas de force majeure ».
Le Code du travail se borne à citer en exemple les menaces d'épidémies, mais la liste n’est pas limitative... On se souvient ainsi que les écologistes avaient voulu y faire entrer les pics de pollution. Le gouvernement de Manuel Valls s’était opposé à leur amendement, affirmant qu'il procéderait à cette précision dans le décret d'application du dispositif (voir notre article).
Il appartiendra donc aux entreprises d’interpréter ces deux notions de « circonstances exceptionnelles » et de « cas de force majeure ». Ou, en cas de litige, au juge.
Des projets d’ordonnance encore susceptibles d’être modifiés
Restera maintenant à voir si ces dispositions évoluent d’ici à leur présentation officielle en Conseil des ministres, prévue pour le 22 septembre prochain. Le gouvernement doit en effet encore consulter différents organismes (tels que le Conseil national d’évaluation des normes), sans parler de la décision du Conseil constitutionnel sur le projet de loi d’habilitation à prendre ces ordonnances, toujours attendue pour la semaine prochaine.
Comment le gouvernement entend modifier les règles relatives au télétravail
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Le télétravailleur, un salarié de plus en plus ordinaire
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Un premier pas vers un « droit au télétravail »
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Possibilité d’imposer le télétravail en cas de « circonstances exceptionnelles »
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Des projets d’ordonnance encore susceptibles d’être modifiés
Commentaires (63)
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Abonnez-vousLe 01/09/2017 à 15h23
Intéressant, mais il faudrait pas qu’il y ait des dérives dans les cas où le salarié est malade :
Le 01/09/2017 à 15h28
Je sens bien le truc pour les presta externes “désolé ce n’est que pour les internes”.
Avant hier dans un entretient pour un grand groupe c’était même plutôt “ah non ils sont totalement contre le télétravail”.
Le 01/09/2017 à 15h31
Quand tu es presta externe, tu n’es pas salarié de la dites entreprise. Et le client décide du mode d’intervention
Le 01/09/2017 à 15h34
Exact. En revanche, que le salarié demande à être en télétravail lorsqu’il n’a choppé qu’un rhume peut se comprendre, ça évite de contaminer l’ensemble de ses collègues. Tant qu’il n’y a pas d’abus de la part de l’employeur, ça peut fonctionner…
Ou alors, rester chez soi pour éviter tous ceux qui prennent un malin plaisir à ramener leurs miasmes au boulot pour en faire profiter tous les collègues.
Une mesure en faveur des salariés de la part de ce gouvernement, ça doit être pour mieux faire passer le reste !
Le 02/09/2017 à 08h04
Télétravail s’accompagne en pratique toujours de souplesse, dans les deux sens. Donc on est moins regardant pour traîner tard si besoin, des coups de pousses les we, par contre tu as coiffeur à 11h, pas de pb, gamin à 16, ok, rdv de 2h à la banque au milieu de l’après midi, no pb, …
Ça fait clairement parti du modèle, je ne connais pas de télétravail fonctionnement sans cette composante.
Non.
Une secrétaire en télétravail devra être à son poste chez elle de 9 à 12h et de 14 à 18h .
Pas d’assouplissement possible.
La souplesse ne concerne pas tous les postes pouvant bénéficier du télétravail.
Le seul gain est le temps/coût de trajet.
Et encore faut-il avoir une pièce où s’isoler chez soi, ce qui n’est pas donné à tous.
Le 02/09/2017 à 08h52
Pour moi certains jobs peuvent être exercer en télétravail d’autres non
j
Le secrétariat est typiquement comme un soudeur ou un réparateur de pneus un métier qu’on ne peut exercer en télétravail
Le 02/09/2017 à 11h59
Désolé mais ça se fait couramment, de la gestion de RDV notamment (pour les médecins par ex. , qui tu l’auras peut-être remarqué, n’ont plus de secrétariat depuis des années, hors centres médicaux) , regarde ici tu verras :https://domicile-emploi.net/c/52-offres-d-emploi-de-secr%C3%A9taire-%C3%A0-domic…
Le 02/09/2017 à 12h01
Le 02/09/2017 à 12h13
Quand la secrétaire fait de l’accueil téléphonique elle est bien obligée d’être à horaire fixe et régulier disponible à son poste de travail, même si c’est hors entreprise ;)
Un comptable aura plus de souplesse, c’est sur…
Le 02/09/2017 à 13h35
Le 02/09/2017 à 21h36
Oui, il y a des freins de tous les côtés. Ce sujet cristallise beaucoup de blocages culturels dans les organisations françaises :
Le 02/09/2017 à 21h39
Le fusion des délégués du personnel, du comité d’entreprise et de l’hygiène en une seule entité est dans le projet de réforme du code du travail. Je ne sais pas si c’est la bonne formulation, mais c’est ce à quoi Jarodd fait allusion.
Le 03/09/2017 à 08h06
… le lien social me semble nécessaire, prendre des cafés, déjeuner, etc. tout ce qui permet aussi (dont les échanges informels) de favoriser la collaboration dans les 2 sens, et parfois la motivation, tout simplement :-) .
là..je suis d’accord !!! " />
Le 03/09/2017 à 11h14
Le monde du travail change :
http://www.francetvinfo.fr/economie/entreprises/travail-le-dimanche/la-poste-va-bientot-livrer-des-colis-le-dimanche_2353923.html" />" />
Le 03/09/2017 à 13h04
..Et encore faut-il avoir une pièce où s’isoler chez soi, ce qui n’est pas donné à tous….
ça …c’est, bcp., + important qu’on ne le croit !!!
bien souvent c’est négligé* : “être au boulot” tout en étant chez soi !
* genre : l’épouse (ou, les enfants) qui t’interrompent (te dérangent dans ton travail)
après OK, tu répondras à tt. leurs demandes, mais là ….
Le 03/09/2017 à 13h17
Le 03/09/2017 à 14h12
Le télétravail arrive dans ma structure.
Tout ce qui est cité dans l’article est pris en compte.
Le souci, hors mentalités, est plutôt
Il faut aussi passer par la sonde anale le contrôle du logement dont les clauses, bien que justifiables, sont àmha abusives.
Mais déjà on a échappé à la sonde sur le réseau domestique, qui avait quand même été envisagée…
Le 04/09/2017 à 08h26
Le 04/09/2017 à 10h28
Contre exemple : nos collaborateurs sont tous ou presque en télétravail (partiel ou total). Pour se connecter chez les clients, il y a souvent des contraintes clients (qui sont des collectivités dans notre cas) comme “connexion depuis une IP unique”.
Le VPN nous sert dans ce cas à ce que tous nos collaborateurs “arrivent” chez le client depuis l’IP que nous avons déclarée.
Le 04/09/2017 à 10h36
OK, mais ça me semble plus une sécurité un peu illusoire cette histoire d’IP unique.
Un accès SSH avec login/passe de qualité, et un système fail2ban pour éviter la force brute, ça me paraît déjà très bien. J’ai mentionné login/passe, on peut aussi avoir l’authentification via des clés publiques, révocables sur le serveur (j’ai bossé comme ça dans une grosse boîte, quand je suis parti ma clé a été révoquée/retirée)
Le 04/09/2017 à 10h39
Il n’y a pas moyen de contourner ça avec une machine virtuelle si le VPN est configuré seulement sur le système invité ?
Le 04/09/2017 à 11h17
Si ça peut permettre d’éviter les bouchons matin et soir, c’est une bonne chose
Le 04/09/2017 à 12h12
Peut-être mais je ne me suis pas lancé là-dedans, j’ai un PC portable d’entreprise qu’on m’a filé, avec un Windows 7 et diverses applications.
Le 04/09/2017 à 12h14
Le 04/09/2017 à 12h30
Le 04/09/2017 à 12h45
Le 04/09/2017 à 12h58
Le problème d’OpenVPN c’est que le client n’est pas user-friendly pour l’utilisateur et que c’est plus merdique pour déployer la conf
Le 04/09/2017 à 13h16
ce qui de mon avis n’est pas un mal en soit et ne peux être que bien accueilli des entreprise qui ont une vison longtermiste et évolutive (réduction des locaux => économies, etc …)
Le 04/09/2017 à 13h18
Le 04/09/2017 à 13h46
Si la boîte te fournit un portable, tu as ton matériel personnel pour ta navigation hors VPN, donc j’ai du mal à saisir ton souci, à part peut-être que le VPN ralentit beaucoup la vitesse de ta navigation pro ?
Le 04/09/2017 à 14h37
Le 01/09/2017 à 15h35
C’est surtout pour réduire la taille des locaux des entreprises
Le 01/09/2017 à 15h35
C’est bien mon propos.
Mais mon questionnement reste sur l’évolution des mentalités et l’effet rebond dans le futur. Car je reste salarié de ma structure et ai donc aussi droit au télétravail (et du coup si chez le client il y a des modalités, par effet obligatoire, il n’y a pas de raison que ceci ne soit pas applicable mais que les modalités restent sous contrôle client).
Le 01/09/2017 à 15h38
Les modalités de ton client ne s’appliquent qu’à ton client, tu ne fais pas partie de son entité juridique. Si tu te casses la jambe chez lui, ce n’est pas son problème mais celui de ton employeur. Tout comme les modalités de télétravail qui sont par rapport à ta société. Après rien n’empêche d’avoir une bonne relation avec ton client et qui soit d’accord pour que tu travailles en télétravail de manière occasionnelle.
Le 01/09/2017 à 15h41
C’est sûr que c’est un sacré gain, imaginons qu’on retire 10 % des gens des transports en communs et de la circulation, c’est très visible ; parfois, 10 % de circulation en moins, ça passe d’embouteillé à un peu fluide. Il me semble que dans pas mal de boîte, le télétravail (partiel) est rentré dans les moeurs, y compris dans des grosses maisons, et même dans certains cas dans des administrations.
Anecdote, il y a une dizaine d’années, je travaillais dans une annexe de la Direction Générale des Impôts en grande banlieue, à 1h15 de chez moi en transport (ouille) ; il y avait eu une grève, et la responsable auprès de qui j’étais en mission (SSII) n’avait fait aucune difficulté pour que je travaille 2 jours de chez moi, et je lui avais donné mon téléphone.
A titre personnel, je ferais bien du télétravail 1 ou 2 jours par semaine, mais pas plus, parce que même si on a courriel/chat/téléphone/écran partageable, je trouve bien plus pratique de pouvoir discuter de vive voix avec les gens dans certains cas (à 2 ou 3), faire des schémas sur un tableau blanc, etc. Et puis pour avoir essayé, je ne pourrais pas être en télétravail presque tout le temps, le lien social me semble nécessaire, prendre des cafés, déjeuner, etc. tout ce qui permet aussi (dont les échanges informels) de favoriser la collaboration dans les 2 sens, et parfois la motivation, tout simplement :-) .
Le 01/09/2017 à 15h42
@Colin Maudry
Entièrement d’accord, si le salarié est en arrêt maladie, il n’est pas sensé faire du télétravail. Pour moi, cette précision entre dans le cadre du droit à la déconnexion.
Cela dit, les indemnités journalière ne couvrent que 50% du salaire journalier de base est son plafonnés à 1,8 fois le SMIC de référence. Un complément de salaire est en général versé par l’entreprise.
Une entreprise pourrait donc légitimement demander, à un salarié en état de le faire, d’assurer un télétravail à temps partiel ou quelques heures pour régler les affaires courantes.
Le 01/09/2017 à 15h44
@Olivier
C’est pour cela qu’on a inventé les espaces de “coworking”
Le 01/09/2017 à 15h45
Je ne cherche pas un débat sur la situation actuelle. Je suis indépendant et je maitrise parfaitement ce point là et les échanges à avoir avec son client, c’est mon quotidien.
La question ouverte sans réponse que je réitère c’est : est ce que le fait de décoincer des structures qui de base refusent complètement le télétravail (même en interne) permettra d’ouvrir les esprit et d’étendre par la suite la philosophie aux externes.
Je l’ai constaté chez mes derniers client chez qui le télétravail c’est installé. Très vite l’ouverture au externe s’est faite de facto: “ah ben on est pas là les vendredi donc travaillez à distance le vendredi” (mais ce defacto était inscrit dans une démarche initialement volontaire. Là sur de l’imposé je vois bien les frileux remette vite leurs doudounes)..
La première étape (interne) c’est encore une énorme marche à passer pour de nombreuses boites.
Le 01/09/2017 à 15h45
Un accord collectif ou, à défaut, une charte interne à l’entreprise (et « élaborée par l’employeur après avis du comité social et économique, s’il existe »)
Un truc à rédiger avec les DP, ou le CE ! Ah merde, ils vont disparaître, c’est con " />
Le problème du télétravail, c’est la mentalité. Dans certains pays c’est chose courante, en France ce n’est pas dans la culture. Il faut que le salarié soit présent, qu’on puisse le fliquer. Déjà qu’on impose une présence en inter-contrats, même si on n’a aucune tâche, juste pour être présent “au cas où”… Il vaut mieux un employé qui branle au bureau qu’un employé qui bosse de chez lui…
Le 01/09/2017 à 15h48
Le 01/09/2017 à 15h55
Le 01/09/2017 à 15h58
Le 01/09/2017 à 16h07
Actuellement le projet de loi ne cherche pas à encadrer, mais à généraliser. Ce sera (cf la news) l’accord local qui encadrera.
Le 01/09/2017 à 16h15
Le 01/09/2017 à 16h38
Le 01/09/2017 à 17h04
Le 01/09/2017 à 17h35
Avec mon client, les mises en production qui se font la nuit se réalisent entièrement en télétravail via VPN : pas un seul intervenant, client compris, n’est dans les locaux de son entreprise. En revanche, je ne sais pas si ça sort du cadre légal…
Le 01/09/2017 à 17h38
La mentalité n’est pas toujours celle à laquelle on pense
J’ai mis en place avec l’accord de la DRH de la boite du télétravail pour certaines personnes ciblées dans mes équipes ( des gens dont l’époux ou l’épouse avait été muté dans une autre grande ville de France , et qui ou bien allait partir ou se retrouver dans une situation compliquée de transport, de famille etc ..)
les premières réticences sont venues de la RH ( oui mais on n’a jamais fait ça , ou mais légalement , oui mais etc …
Mais la plus grosse opposition est venue des syndicats ( avec des arguments comme et comment allez vous vérifier ses horaires ou des questions aussi cons que “que se passera t’il si son matériel est volé”
etc…
J’avoue que même si cela avait été une réussite, ça m’avait laissé dubitatif sur les mentalités en général
Le 01/09/2017 à 17h49
Le cadre légal c’est 11h consécutives de repos avant de retravailler. Tu fini à 4h du mat -> tu reprendra à 15h
Le 01/09/2017 à 18h01
Le 01/09/2017 à 18h02
Le 01/09/2017 à 18h49
Ben, je fais confiance à mon patron, qui me dit que je vais bosser ~ 20 jours dans le mois, et que je serai payé à la fin.
J’attends donc la même confiance en retour, c’est-à-dire que je vais faire mon boulot durant la même période.
Un job c’est avant tout une question de confiance. En général, quand on est surveillé, pisté, que la moindre tâche est scrutée, ça ne met pas en confiance, et cela n’assure pas que le travail est bien fait. Dans nos boulots d’informaticien, c’est très facile de vérifier ce qu’on fait en plus. Si rien n’est livré dans un sprint, toute l’équipe le remarque en général.
Le 01/09/2017 à 18h51
Ca peut aussi être tout simplement de la jalousie, “lui il va bosser de chez lui, ne pas se taper 2h de métro, être à l’heure pour sortir les gamins de l’école, et pas moi”. On est souvent contre l’extension de privilèges, sauf quand on fait partie des bénéficiaires.
Le 01/09/2017 à 18h56
Direct au tribunal le p’tit patron : prudhommes et sécurité sociale " />
Le 01/09/2017 à 18h59
“Si tu te casses la jambe chez lui, ce n’est pas son problème mais celui de ton employeur.” : ben voyons, le client ne sera jamais inquiété. N’importe quoi !
Le 01/09/2017 à 19h00
Chez Sopra Steria, après la fusion avec Steria donc, le télétravail a été interdit. L’accord dénoncé. Purement et simplement.
Le 01/09/2017 à 19h17
AMHA quand ce genre de proposition vient d’un département informatique pour des informaticiens, je pense que les syndicats n’ont pas à se poser de questions sur le VPN ou la perte de données mais ce n’est que mon opinion.
Quant au matériel il est assuré aussi bien pour les nomades que pour ceux qui viennent au siège donc c’est plus pour enculer les mouches qu’autres choses… c’est le NON par principe parce que c’est nouveau.
Ce qui me gène le plus c’est qu’on parte toujours du principe qu’il y a le méchant patron et le pauvre travailleur.
je trouve très bien qu’on encadre le système mais j’ai travaillé plus de la moitié de ma vie sans aller dans un bureau spécifique et un énorme pourcentage de gens que ce soient des commerciaux des représentants des techniciens d’après vente ou des ingénieurs consultants travaillent ailleurs que dans un bureau et on n’a jamais eu besoin de les encadrer de façon formelle.
Mais bon mon message était que j’ai implémenté ce truc pour uniquement 4 personnes et ça s’est très bien passé mais que l’opposition est venu de tous bords uniquement parce c’était nouveau.
" />
Le 01/09/2017 à 19h23
Le 01/09/2017 à 20h24
C’est ton employeur qui est responsable, c’est avec lui que tu vois l’accident du travail. si tu ne comprends pas ça, c’est que tu es à l’école encore.
Le 01/09/2017 à 21h38
Si ça interesse
https://www.village-justice.com/articles/Accidents-travail-teletravail,408.html
Le 01/09/2017 à 22h48
Apparemment, c’est plus compliqué que ça. Dans certains cas (travail au forfait ou déplacement occasionnel), il est parfaitement possible d’intenter une action en justice contre le client.
Le 02/09/2017 à 02h52
Si je peux apporter mon expérience sur le sujet, je télétravail à disons 99% depuis plus de 2 ans (je suis allé sur mon lieu de travail que 2 jours cette année), pour contextualiser je suis en charge d’une infra qui sort du volume et je dev les services node avec addons c++, en plus des X dizaines scripts système, je suis marier, 3 enfants:
Pour l’aspect logistique, clairement avoir un bureau à la maison, c’est obligatoire, et avec une porte !
Il faut absolument avoir un outil collaboratif (synchro de fichier, agenda, chat, visio, …) et intégré (pas X soft mis bout-à-bout), bon dans mon cas c’est le service de ma boite, on commercialise cet outil ^^, faut généralement compter 10 à 20 € par mois par employé.
L’exemple du tableau blanc dans les réu, ba tu l’oublies bien vite et tu fais autrement, dépends des cas, mais c’est pas “zut il est où le tableau”, plutôt naturellement tu fais différemment sans te poser de question. Nouveaux besoins, nouveaux outils, nouveaux usages, pour résumer.
Pour le lien social, si tout le monde joue le jeu avec les outils, ba on fait plus la différence assez vite avec la présence physique, sans parler du fait que dans mon cas j’économise 3 heures de transports par jour (et je suis loin d’être le seul dans ce cas, ça fait que 1h30 dans chaque sens …) me permettant d’avoir une vie locale et familiale infiniment plus riche.
Télétravail s’accompagne en pratique toujours de souplesse, dans les deux sens. Donc on est moins regardant pour traîner tard si besoin, des coups de pousses les we, par contre tu as coiffeur à 11h, pas de pb, gamin à 16, ok, rdv de 2h à la banque au milieu de l’après midi, no pb, …
Ça fait clairement parti du modèle, je ne connais pas de télétravail fonctionnement sans cette composante.
On boss plus (faut pas ce mentir) mais on est moins fatigué par l’élimination du transport et du stress que ça induit, sans parler des économies conséquentes, je pense notamment à la voiture et au train pour les non parisiens, juste les 4⁄5 de la population quoi … dans mon cas c’est 304 € d’abo de ter et ~35 ticket+ de métro en moins chaque mois (et oui, un le matin et un le soir).
Pour le coté glandage, ba oui, ça arrive, les journées où t’as pas envie, et oui, tu glandes !
Mais c’est largement compensé par d’autres journées hyper productives (t’es moins coupé par les autres et plus concentré).
Ce que je peux dire, c’est que la presque totalité des clients de mon employeur qui utilisent notre produit en cadre télétravail nous disent que le rendement a augmenté et plutôt nettement.
C’est le patron qui le dit, pas le gars en télétravail (et je met pas ça sur le compte de notre produit, qui n’est qu’un outils parmi d’autre).
Pour moi, ya que du bon, ça change, la vie, les habitudes, et très vite on trouve son rythme.
Il est vrai que certain n’y arrive jamais et on besoin de couper complètement, mais franchement je pense que c’est possible de le faire chez soit. (tu coupes tes écrans aux horaires de bureau et puis voila, c’est pas dur quand même merde)
Sur ce dernier point et après avoir “vue” du monde dans le cadre du télétravail, je suis partagé entre la faiblesse d’esprit et un problème sociétal auto-entretenu, parce que “si tu va pas au boulot, c’est que tu boss pas, t’es un branleur” (c’est une citation quasi mot pour mot qu’on m’a fait …)
Bon, j’arrête là, et pour le projet du gouvernement, ba que du bon hein :)
ps: désolé pour les plus que probables fautes, relecture et modifs en diagonales, c’est généralement pas bon :/
Le 02/09/2017 à 06h51
Quand j’avais commencé à voir pour faire du télétravail (mon employeur le proposant) je me suis renseigné auprès du client chez qui je suis actuellement en régie. Ben c’était niet, déjà que c’est pas officiellement autorisé pour les internes… Les prestataires ils ont zéro confiance. (qu’est-ce qui dit que tu vas pas travailler pour un autre client, etc)
Après je me suis dit que j’allais quand même faire la demande pour au moins officialiser le dispositif pour de futurs horizons éventuellement… Puis j’ai vu le détail de la procédure.
Du franco français où tu dois justifier d’avoir pour ainsi dire l’équivalent des locaux de l’employeur chez toi… (au point de faire contrôler que ton install électrique est aux normes ! là dessus j’ai pas trop de crainte, j’habite dans du neuf)
Pour l’instant ça m’a refroidi… Mais je pense quand même le faire. Si je peux éviter de me taper une paire de fois par semaine le troupeau de trous du cul sur la route qui pile à mort à la moindre goutte de pluie + l’éclairage d’hôpital et le hall de gare des open space, je signe immédiatement.