Reconnaissance faciale : la lettre de la CNIL adressée à Renaud Muselier
« Idéologie poussiéreuse »
Le 30 octobre 2019 à 14h52
3 min
Droit
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Hier un psychodrame s’est noué entre des élus du Sud de la France – Christian Estrosi, Eric Ciotti et Renaud Muselier – et la CNIL. Le trio reproche à l’autorité d’avoir jugé illicite l’installation d’un portique biométrique à l’entrée de deux lycées. Next INpact diffuse la lettre adressée par la CNIL à la présidence de la région PACA.
La CNIL a considéré que les portiques biométriques, quand bien même ne seraient-ils qu’ expérimentés sur une année scolaire, ne peuvent passer le cap du règlement général sur la protection des données personnelles.
D’un, ces données biométriques sont par définition sensibles. De deux, le dispositif concerne des mineurs, population particulièrement protégée par le texte européen. Enfin, il existe plusieurs solutions alternatives qui permettent d’atteindre le même objectif, comme l’usage de badge d’accès.
Dans la missive, qui fut signalée hier par Mediapart et que nous diffusons intégralement ci-dessous, la CNIL a tenté de faire œuvre de pédagogie. Elle a rappelé le principe de proportionnalité pour souligner, à l’aide du considérant 39 que les données biométriques des élèves « ne devraient être traitées que si la finalité du traitement ne peut être raisonnablement atteinte par d'autres moyens ».
Marie-Laure Denis, présidente de l'autorité, explique au passage le particularisme de la biométrie : « à la différence d’un badge perdu ou détourné, la perte ou le détournement d’une donnée biométrique fait peser un risque majeur pour la personne concernée ».
Et pour cause, « la donnée biométrique compromise reste attachée à son identité, mais ne peut, contrairement à un badge ou un mot de passe, être révoquée ». Autre piqûre de rappel : les directeurs des lycées Les Eucalyptus à Nice et Ampère à Marseille seront bien co-responsables de ces expérimentations, si du moins ces projets venaient à ne pas être abandonnés…
Voilà donc « l’avis » que les trois élus ont considéré comme fruit d’une « idéologie poussiéreuse », « tout à fait regrettable », « basée sur des principes dépassés », « d’un autre temps »... On notera que le projet repose également sur un « suivi des personnes » au sein des établissements.
La CNIL n’a pas réceptionné d’analyse d’impact sur le sujet et s’est donc concentrée sur la reconnaissance faciale. Elle rappelle que dans la mesure où ce suivi électronique concerne des « personnes identifiables », il implique nécessairement un traitement de données à caractère personnel. Et donc l’application du RGPD.
Commentaires (46)
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Abonnez-vousLe 31/10/2019 à 14h44
Le 31/10/2019 à 15h00
Ça m’étonnerait que les “marges de manœuvres” permettent d’affaiblir les dispositions du RGPD, d’ailleurs l’article cité va bien dans ce sens.
Le 31/10/2019 à 15h36
Le 31/10/2019 à 15h44
Le 31/10/2019 à 15h46
intéressant….!" />
Le 31/10/2019 à 15h48
Le 31/10/2019 à 15h50
Le 31/10/2019 à 15h56
Le 31/10/2019 à 16h39
et pour tes remarques précédentes sur la démagogie:
https://www.huffingtonpost.fr/2019/01/16/seuls-10-des-deputes-se-sont-soumis-aux…
https://www.capital.fr/economie-politique/frais-des-deputes-le-conseil-detat-ref…
et d’autres articles (je ne retrouve plus le dernier que j’ai lu) sur les députés outrés par les demandes de factures et autres volontés de pistage des élus.
Donc certes, c’est un peu facile, mais quand on a une potion miracle on commence par la goûter, on n’utilise pas les enfants comme cobayes.
(note: sur les comptes en suisse je ne parle pas de secret bancaire, je demande le croisement avec les données biométriques des élus, c’est tout, rien de bien intrusif)
Le 31/10/2019 à 17h19
Pour l’Assemblée on a progressé (depuis le 20e siècle) et on progressera encore, mais je suis d’accord que ça peut s’améliorer.
Après, la conception de la responsabilité de député est un peu différente d’un emploi classique (débat récurrent ici et ailleurs).
Ce que je n’aime pas, c’est la suspicion généralisée sur les élus. Ça conduit à des partis extrémistes (qui ne font pas mieux d’ailleurs, même plutôt pire).
Le 31/10/2019 à 18h22
Ils feront toujours mieux que n’importe quel système dans lequel l’humain est exclu.
La simple présence d’îlotiers a un effet immédiat, ne serait-ce que contre le sentiment d’insécurité, rarement corrélé avec les chiffres réels de la délinquance.
Le 31/10/2019 à 18h31
Le 31/10/2019 à 18h56
Le 01/11/2019 à 09h32
Le 01/11/2019 à 17h30
Le 04/11/2019 à 09h58
Le 04/11/2019 à 11h07
Le 04/11/2019 à 13h34
La grande majorité des élus est honnête, les politiques ne sont pas plus malhonnêtes que la population dans son ensemble (plus honnête, je n’en sais rien).
On ne parle que de ceux qui déconnent (et les natures des délits sont variables), forcément.
Le 04/11/2019 à 13h41
On serait ici plus sur l’application de l’article 2 que du 9. Il prévoit une exception possible des règles pour des cas de : “…à des fins de prévention et de détection des infractions pénales, d’enquêtes et de poursuites en la matière…” . C’est ce qui permet de conserver certains fichiers sur les citoyens sans déclaration et sans avoir de comptes à rendre.
Il reste à savoir si l’on peut considérer un fichier de données biométrique permettant d’entrer dans un lycée comme répondant à l’article 2. J’ai des doutes.
Le 04/11/2019 à 15h46
Le 30/10/2019 à 18h09
Le 30/10/2019 à 18h23
Question intéressante: pourquoi ce n’est pas à l’hôtel de région PACA qu’ils la font leur petite expérimentation? A élargir aux politiques de tout crin qui sont du même avis. Pourquoi ne contrôle pas l’accès à la buvette de l’Assemblée par reconnaissance faciale? Pareil pour valider sa présence en séance, en commission…
Le 30/10/2019 à 19h15
Le 30/10/2019 à 19h27
Le 30/10/2019 à 20h33
Le 30/10/2019 à 23h02
Le 31/10/2019 à 00h20
Le 31/10/2019 à 06h54
Le 31/10/2019 à 07h21
Je plussoie !!!
Le 31/10/2019 à 09h13
C’est un minimum, pour sécuriser leurs revenus non déclarés.
Le 31/10/2019 à 09h17
Entendu de qn qui s’était fait voler son téléphone dans le métro : “Ce que je veux c’est que ça me soit pas arrivé ou me faire rembourser, j’en ai rien à foutre d’avoir la vidéo”.
Le 31/10/2019 à 09h18
C’est même pire que ça, et c’est déjà en place :
TwitterQuel monde de fous …
Le 31/10/2019 à 09h21
c’est sûr…
(mais bon : ‘on peut rêver’ ça ne coute rien, hein ? )
mais, “tant qu’on a rien à se reprocher, inutile de se cacher”, jusqu’au jour où…….." />
c’était AV. qu’il AURAIT fallu se mobiliser, .trop tard, mon vieux
* nombreux
Le 31/10/2019 à 09h44
Le 31/10/2019 à 10h16
Nice, ville la plus sûre de France ?
j’ai arrêté ma lecture là !
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Le 31/10/2019 à 12h54
Nice aime bien les caméras ça permet de compter les policiers à chaque barrage après qu’un camion ai foncé dans la foule…
Le 30/10/2019 à 15h21
Les trois élus ont-ils déjà produit un jour un résultat positif de l’installation des caméras où que ce soit ?
Pour rappel, les caméras de vidéosécurité n’avaient pas empêché l’attentat terroriste sur la Promenade des Anglais de 2016, alors que le camion avait été filmé durant ses repérages, circulant sur une voie qui lui était pourtant interdite.
À part ficher les gens, par pur fantasme sécuritaire, qu’espèrent-ils ?
Le 30/10/2019 à 15h22
Le 30/10/2019 à 15h24
Nul doute qu’une proposition de loi sur le sujet devrait émerger à l’Assemblée nationale prochainement.
Le 30/10/2019 à 15h28
Ce qui est regrettable, c’est que les études démontrent que pour un euro dépensé, la caméra est de loin moins performante qu’un policier. Dépenser de l’argent pour confirmer les fantasmes au coût de l’efficacité, c’est totalement irresponsable.
Le 30/10/2019 à 15h34
Les rectorats des académies concernés ont ils réagit ces mises en place ?
Et le ministre M. Blanquer ?
Personne n’y trouve rien à y redire ?
Le 30/10/2019 à 16h14
…mais le boulot de lavage de cerveau dans la tête de la population se fait tranquillement. Il y a une “bonne” émission qui fait le boulot en ce moment sur TMC : 90’ d’enquêtes. Ils passent beaucoup de temps à montrer des expériences positives avec la vidéosurveillance et l’encense régulièrement. Pas besoin de chiffres pour convaincre le béni oui oui, un petit programme télé bien émotionnel avec des gens sauvés et c’est bon.
La reconnaissance faciale finira par être accepté dans la tête de la majorité de la population au nom de la sacro-sainte sécurité. Un peu de média poubelle à son sujet et ça passera. Et on rigolera (jaune) dans 5 ans d’avoir diaboiisé la vidéosurveillance avec reconnaissance faciale de la Chine
Le 30/10/2019 à 16h54
Une réponse claire et argumentée, à l’opposé des 3 zozos qui insultent la CNIL sur Twitter.
J’aimerais bien qu’un journaliste (Elise Lucet si tu m’entends) les suive pendant quelques jours, 24h/24. Pour notre sécurité, afin d’être sûr que nos élus ne font pas de bêtise. Ca les calmerait peut-être., eux qui veulent surveiller tout le monde mais s’offusquent dès qu’il s’agit de leur petite personne (la transparences des élus, tout ça…)
Le 30/10/2019 à 17h06
Le 30/10/2019 à 17h24
Je vois toujours pas de changement dans mon entourage. C’est plutôt le contraire, j’ai l’impression que tout passe comme une lettre à la poste. Par exemple la reconnaissance facile d’Alicem, je suis étonné mais ça en touche une à la majorité de mon entourage sans faire bouger l’autre. Il n’y a que sur nextinpact que je trouve des gens qui réagissent " />
Mais j’espère que l’avenir te donnera raison
Le 30/10/2019 à 17h42