La fabrique d’un « bourreau » idéal 2/4 : « la chute »
« Les preuves manquent. Restent les témoignages »
L'article de CheckNews qui déclencha « l'affaire » avait été mis en ligne le vendredi 8 février 2019 en fin d'après-midi. Robin Andraca, son auteur, avait été interrogé trois jours plus tôt : « Des membres de la Ligue du LOL ont-ils harcelé, sur Twitter, des militantes féministes ? », et résumait la réponse comme suit : « Toutes les victimes interrogées, une dizaine, le reconnaissent : près de dix ans plus tard, les preuves manquent. Elles n’ont bien souvent pas conservé les messages reçus entre 2009 et 2012, qui pour la plupart ont été supprimés. Restent donc les témoignages ».
Le 25 février 2020 à 10h00
19 min
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La direction des Inrocks a semble-t-il profité de l'affaire de la Ligue du LOL pour solder le scandale de leur couverture sur Bertrand Cantat, bien inopportunément parue au moment où explosaient #MeToo et #BalanceTonPorc, en sacrifiant le rédacteur en chef qui... s'y était pourtant opposé.
À mesure que les accusés étaient devenus inaudibles, et qu'ils avaient cessé, de leur propre chef ou à la demande de leurs avocats, d'essayer de se défendre, les articles au sujet de la Ligue du LOL ne se reposaient que sur les témoignages de leurs seules victimes présumées, recueillis trois jours durant, sans réelle contextualisation ni, a fortiori, enquête.
À titre de comparaison, David Doucet estime avoir consacré « au moins trois mois à temps complet » à constituer son fact-check, afin de déconstruire via des preuves et des témoignages les accusations dont il a fait l’objet. L'auteur de ces lignes travaille à sa propre vérification, ayant servi de base à ce dossier de plus de 100 000 signes, depuis six mois.
Reste que le parti-pris de CheckNews consistant à croire sur parole les victimes présumées, en abandonnant la recherche de preuves (et de contexte) a été repris par l'ensemble de la presse et des médias. Et ce, alors même que l'emballement médiatique fut tel que des propos qui, jusque-là, auraient pu être considérés comme ironiques, voire anodins, pouvaient être relus et réinterprétés à l'aune du portrait « à charge » faits des membres de la Ligue du LOL.
Et nonobstant le fait que plusieurs des faits imputés à « la » Ligue du LOL sont antérieurs à la création du groupe, que d'autres émanent de personnes n'en faisant pas partie, et que, des années après, les souvenirs peuvent être trompeurs.
Notre dossier :
- La fabrique d'un « bourreau » idéal 1/4 : « à charge »
- La fabrique d'un « bourreau » idéal 2/4 : « la chute »
- La fabrique d'un « bourreau » idéal 3/4 : « les ragots »
- La fabrique d'un « bourreau » idéal 4/4 : « le fusible »
« Toute prise de parole sur Twitter me condamnerait à une forme de mort sociale »
En tout état de cause, on ne peut pas comprendre cet emballement médiatique, et les conséquences qu'il a eu, sans en reprendre la chronologie, à la fois publique, et privée.
À cet effet, Doucet a fait preuve d'une transparence suffisamment inédite pour être soulignée, me proposant d'accéder à ses messageries au moyen de mots de passe temporaires, pour que je puisse non seulement vérifier les milliers de messages reçus ou envoyés et dont il avait mis de nombreuses captures d'écran dans son fact-check.
Mais également de pouvoir en saisir le contexte, de sorte d'éviter d'être moi-même biaisé, comme pourrait l'être quelqu'un à qui on montre une capture d'écran décontextualisée. Et de parvenir à mes propres recoupements.
Le vendredi 8 février, réagissant à l'article de CheckNews, Florence Porcel écrit sur Twitter : « J'ai aussi été harcelée par la ligue du LOL pendant des années, et il est punissable d'1 an d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende. (Y a prescription.) J'ai vos noms, mecs. J'oublie pas. », faisant implicitement référence au canular téléphonique.
Le samedi 9, à 14h22, elle s'étonne de découvrir que le canular a été effacé : « Je crois que le rédacteur en chef d'un grand magazine, dont le nom n'est pas sorti, est en train de chier dans son froc. Je te laisse à tes lessives, vieux ». Puis de préciser : « NON, je ne donnerai pas son nom publiquement. Je n'ai ni l'argent, ni l'énergie, ni le temps pour un procès en diffamation. »
À 15h35, Doucet lui envoie un mail pour s'excuser de ce qu'il qualifie lui-même alors, sous la pression et faute de se souvenir du contexte, de « canular téléphonique malveillant », qui lui a « fait prendre conscience à quel point j’ai été lâche et stupide ». En réponse, Florence lui envoie un (long) mail en fin d'après-midi lui expliquant notamment ce en quoi elle avait perçu ce canular comme le « point d'orgue » du harcèlement dont elle faisait alors l'objet, et lui demande de démissionner, « et que vous encouragiez et appuyiez la candidature de consœurs (féministes) ».
À 0h07, Doucet lui répond : « Ce que tu me décris me déchire le cœur. Je n’ai jamais imaginé que ce canular téléphonique ait pu avoir un tel impact sur ta vie. Je me rappelle qu’à l’époque le rédacteur en chef du Vinvinteur l’avait relayé en saluant "la blague". J’imagine que ça a dû être encore plus douloureux et humiliant pour toi ».
À aucun moment Doucet – qui se souvenait que j'avais relayé sa « blague », mais pas le contexte dans laquelle elle s'inscrivait – ne remet en doute la parole des personnes se présentant comme victimes de la Ligue du LOL, non plus que celle de Florence Porcel. Plus que la prendre au sérieux, il la valide : « J’ignorais tout ce que la Ligue du LOL t’avait fait subir précédemment. J'ai lu avec effroi la plupart des témoignages qui sont sortis et tu es l’unique personne dont je suis le bourreau. C’est déjà de trop ».
Quand je lui avais demandé, en février 2019, pourquoi il s’était lui-même décrit comme un « bourreau », au point de qualifier son canular de « dégueulasserie », Doucet m'avait répondu que le fait de voir son nom jeté ainsi en pâture, de découvrir que ce canular avait fait aussi mal à Florence, que de nombreuses victimes dénonçaient le harcèlement dont elles assuraient avoir fait l'objet – et dont il ne mesurait pas jusque-là l'ampleur ni les dégâts – l'avait incité à tenter, de la sorte, de faire amende honorable.
Deux heures avant d'envoyer son tweet d'excuses, il écrit de nouveau à Florence Porcel : « J’aimerais m’excuser publiquement. Je n’aime pas fuir mes responsabilités. Mais aujourd’hui toute prise de parole sur Twitter me condamnerait à une forme de mort sociale. C’est inaudible d’avouer cet acte sans en assumer les autres. C’est pourtant mon cas. »
Ce même samedi après-midi, Jean-Marc Lalanne, directeur de la rédaction des Inrocks, avait tenté de le rassurer, via Messenger : « Ça me paraît très exagéré en tout cas. On va pas initier une réu pour ça. Mais par contre ca serait bien qu on se voit avec Elisabeth » (Laborde, directrice de la publication des Inrocks). À Doucet qui lui écrit « Je suis au fond du trou », Lalanne répond : « Tiens bon. Ne réponds pas tt de suite ».
À 0h53, Doucet craque auprès de son supérieur : « je suis foutu :( son témoignage est partagé, comme si ce canular avait détruit sa vie du jour au lendemain, moi j'ai juste fait le canular, j'ai rien fait d'autre, je l'ai appelé une fois. Les gens veulent du sang maintenant, des têtes qui tombent, je tiendrai pas en attendant lundi ».
À 1H21 : « Et si je reconnaissais publiquement ce canular ? Je tiens pas là, je vais avouer publiquement maintenant ». À 1h23, Doucet envoie à Lalanne son texte, inspiré du mail d'excuse qu'il avait envoyé à Florence Porcel, et le publie sur Twitter à 2h12. Il ne voulait pas avouer le « harcèlement », mais reconnaître avoir fait ce canular, et s'en excuser.
Ce qui fût interprété comme une reconnaissance de culpabilité. En réponse à son tweet d'excuses, nombreux sont ceux à appeler à sa démission. À 11H06 le dimanche, Florence Porcel lui répond sur Twitter : « Merci David. C’est un bon début. Je vais pouvoir commencer à te pardonner ».
À 13h30, elle précise : « Quand je dis "c'est un bon début", ça veut dire que ces excuses étaient nécessaires (et appréciées à leur juste valeur) mais pas suffisantes. Oui, je souhaite toujours ardemment une démission. »
« Elisabeth a été très sympa au téléphone »
Dans le compte-rendu de son entretien préalable à son licenciement, qui s'était tenu le 19 février, rédigé par un délégué du personnel et que j'ai pu consulter, Doucet explique qu'Elisabeth Laborde lui avait dit au téléphone le dimanche en fin de matinée que « ce n'était pas grave et que je n'avais agressé personne (...) je pleurais au téléphone et tu as relativisé la situation et les demandes de démission dont je faisais l'objet ».
Doucet lui avait alors proposé de contacter un ami commun, qui avait lui aussi fait partie du groupe Facebook de la Ligue du LOL, de sorte qu'elle puisse comprendre ce qu'était ce groupe. Contacté quelques mois plus tard, cet ami commun répondit à Doucet ne pas se souvenir que Laborde l'ait contacté à ce sujet.
Sur WhatsApp, Doucet écrit à un ancien des Inrocks qu'« Elisabeth m'a dit que j'avais bien fait de m'excuser, qu'il n'y avait pas mort d'homme (et) que pour elle la polémique me concernant était close ». À Jean-Marc Lalanne, il écrit qu'« Elisabeth a été très sympa au téléphone, j'ai de la chance de vous avoir tous les deux ».
À quoi Elisabeth Laborde, lors de cet entretien, lui répondit : « Quand tu m'as téléphoné, j'ai tout de suite senti que tu étais en panique, et j'ai essayé de te calmer. Je n'avais pas encore connaissance de tous les faits ».
Le lendemain matin, lundi 11 février, changement de ton. Doucet reçoit à 7h39 un SMS d'Elisabeth Laborde le convoquant à 10 h. À 8h12, un email l'informe qu'il ne fait plus partie des administrateurs du compte Facebook des Inrockuptibles. À 10 h, Laborde lui demande s'il avait songé à démissionner, avant de lui proposer de signer une rupture conventionnelle, au motif que « notre rapport aux femmes est trop fragile, en référence à la couverture que le journal avait faite avec Bertrand Cantat », comme il l'a depuis raconté à Marianne.
Rattraper le coup de la couverture Cantat (entre autres)
Après avoir consacré une pétition de soutien au cinéaste Jean-Claude Brisseau (accusé de harcèlement sexuel) en 2005 puis, en 2013, deux Unes à Bertrand Cantat et Roman Polanski, suivies d'une troisième de nouveau consacrée, en octobre 2017, à l'ex-chanteur de Noir Désir, responsable de la mort de Marie Trintignant, Les Inrocks avaient souffert de plusieurs polémiques leur accolant une réputation masculiniste, voire antiféministe.
À l'époque, la couverture Cantat, qui devait être un « coup éditorial », s'était transformé en énorme « scandale médiatique » : alors que le journal partait à l'imprimerie, qu'il était donc trop tard pour revenir en arrière, le New York Times révélait en effet que le producteur Harvey Weinstein était accusé de nombreux cas de harcèlement sexuel. Il vient d'être reconnu coupable de deux des cinq chefs d'accusations portés contre lui à New York.
La veille de la parution du magazine, cinq femmes l'accusèrent par ailleurs de viols dans le New Yorker. Dans la foulée, l'actrice Alyssa Milano lançait le mouvement #MeToo, et la journaliste Sandra Muller #BalanceTonPorc. Une conjonction qui ne fit qu'amplifier le « bad buzz », tant sur les réseaux sociaux que dans les médias.
En réponse au message d'excuses de Doucet, de nombreux « twittos » l'avaient d'ailleurs acculé à ce sujet (il avait été nommé rédacteur en chef du magazine et du site en septembre 2016), pensant avoir enfin trouvé le responsable de cette couverture, ou la mentionnant comme une « preuve » supplémentaire de son comportement supposé toxique :
Nous avons anonymisé les tweets relevés pour cette capture
À ceci près que Doucet – à l'instar de plusieurs autres salarié(e)s des Inrocks – avait précisément bataillé ferme contre cette Une, comme l'a depuis révélé Olivier Mialet, ancien secrétaire de rédaction aux Inrocks, dont il avait également été délégué syndical de 2004 à son départ en 2018, et donc a priori bien au fait des problèmes rencontrés en interne.
Le fait que Doucet se soit vertement opposé à ladite couverture nous a par ailleurs été confirmé par plusieurs autres ancien(ne)s salarié(e)s. Après avoir tenté, en vain, de la faire modifier, Doucet n'avait à l'époque réussi qu'à masquer, sur le tweet annonçant la parution du magazine, le texte où Cantat se disait « émotionnellement incapable de lire, d'écouter », en y apposant un CD, estimant cette phrase totalement déplacée.
Il espérait aussi contribuer à limiter les dommages sur les réseaux sociaux dont, in fine, il avait la charge et qu'il allait donc devoir gérer en frontal, contrairement à ceux qui avaient décidé d'y consacrer la Une des Inrocks.
La couverture incriminée et la façon dont elle a été diffusée par le compte Twitter des Inrocks à l'époque
Ironie de l'histoire, Elisabeth Laborde, celle-là même qui allait le licencier, faisait partie, en tant que directrice de la publication des Inrocks, de ceux qui avaient validé la couverture sur Cantat.
À la rédaction, qui lui avait dit « on veut pas le faire », parce que « ça va être l'enfer », elle avait répondu « mais non, vous vous faites une montagne de rien », tout en reconnaissant que « si j'étais une lectrice, je serais choquée, et j'en voudrais au mag' qui le met en Une ».
De 10 à 14 h, ce lundi 11 février, jour de sa mise à pied, Doucet tente de trouver un avocat, mais Laborde refuse de l'autoriser à poser une demi-journée. À 14 h, elle lui propose de nouveau une rupture conventionnelle, que Doucet refuse, comme le confirment ces échanges de SMS que nous avons pu consulter.
À 15h19, il prend en photo la lettre de convocation à un entretien préalable en vue de son licenciement pour faute grave, avec mise à pied conservatoire, qu'elle lui demande de signer. Elle lui laisse quelques minutes pour contacter son avocat par téléphone, et précise qu'il a cinq minutes pour dire au revoir aux gens et prendre ses affaires.
À 15h55, quelques minutes seulement après y avoir apposé sa signature, Jérôme Lefilliâtre, journaliste média de Libé, annonce sur Twitter sa mise à pied « à titre conservatoire », et précise qu'« une procédure de licenciement pour faute grave est engagée ». L'info, reprise dans des dépêches AFP et Reuters, sera rediffusée en boucle par plus de 150 médias, contribuant à la condamnation sociale du journaliste.
Ce, avant même qu'il lui soit permis de se défendre, et alors que Doucet n'était accusé que de ce seul canular. À défaut de l'avoir démontrée, ces dépêches constituèrent par ailleurs une seconde « preuve » de leur culpabilité.
Un communiqué « à charge »
La décision de licencier Doucet aurait été prise entre le dimanche midi, où Laborde n'avait, d'après ses dires, « pas encore connaissance de tous les faits », et le lundi matin, sans qu'aucune enquête n'ait matériellement pu être faite au sujet du canular non plus que de sa participation à la Ligue du LOL, et sans même avoir été entendu à ce sujet.
A contrario, Laurent Joffrin écrivait dans son édito de Libération, le soir de ce 11 février, avoir également procédé à « deux mises à pied conservatoires », tout en précisant qu'« il n’est pas d’usage au journal de sanctionner quiconque sans effectuer auparavant une enquête interne qui permette d’établir la responsabilité des uns et des autres ».
Joffrin précisait à ce titre, évoquant la Ligue du LOL, que « certains l’ont quittée, d’autres se sont contentés d’une participation intermittente ou lointaine, d’autres enfin – en tout cas, on peut le supposer – ont posté des messages sans pour autant se livrer aux actions de harcèlement qui heurtent tout un chacun au sein de Libération et ailleurs. D’où cette mesure, qui ne présage pas des décisions qui seront prises une fois mis au jour les éléments requis ».
Intitulé « Ligue du LOL : après l'effarement », le communiqué des Inrocks, mis en ligne le mardi 12, cosigné Elisabeth Laborde, Jean-Marc Lalanne « et l’ensemble de la rédaction des Inrockuptibles », témoignait de son côté de « la plus vive empathie pour le courage de ces prises de paroles, le cheminement sensible de chacun.e d’elles, de la honte subie à la désignation courageuse du préjudice et de l’oppresseur ».
Il fustigeait à ce titre « l’acharnement, le sadisme, la pulsion féroce de domination dont ont fait preuve les auteurs de ces actes ». L'absence de toute précaution de langage rendait in fine Doucet co-responsable de ces actes, contribuant à le clouer au pilori, quand bien même il n'a jamais été démontré, ni à l'époque ni depuis, qu'il ait participé à une quelconque forme de harcèlement.
Confirmant le fait que « des mesures conservatoires ont été prises au plus vite afin de marquer notre plus totale réprobation de ces actes », il n'annonçait par ailleurs aucune enquête à venir visant les charges qui pourraient lui être reprochées. Mais concluait que « ces épisodes dramatiques doivent être aussi l’occasion d’une réflexion sur la manière dont le pouvoir est réparti et s’exerce dans les rédactions ».
Autre différence de traitement : alors que Libé consacrait sa Une du 12 février à l'affaire, avec un dossier complet, les Inrocks n'en firent rien dans leur magazine papier, se contentant de ce communiqué « à charge » sur son site. Non contents de ne pas enquêter en interne, les Inrocks n'ont pas non plus enquêté en tant que journalistes pour tenter de comprendre et expliquer à leurs lecteurs ce qu'avait pu être (ou pas) la Ligue du LOL.
Interrogée à ce sujet, Élisabeth Laborde expliqua à L'Express avoir préféré « le support digital pour être plus réactifs et mieux relayés. En l'espèce, le traitement sur le digital nous a semblé plus approprié. Il permet de diffuser un texte plus rapidement et avec un maximum de relais ». En clair : il était urgent, non pas de comprendre la nature du problème, mais de s'en débarrasser, et de le faire savoir en communiquant publiquement à ce sujet.
Contactée, Elisabeth Laborde n'a pas donné suite, ni répondu à nos questions, malgré plusieurs relances.
Trois enquêtes... à trous
Les trois longues enquêtes publiées par Mediapart, L'Obs/Rue89 et Le Monde, reposant respectivement sur « vingt », « plus de 20 » et « une trentaine » de témoignages d'anciens ou actuels salarié(e)s, n'ont elles aussi été qu'« à charge » : aucune ne mentionne par exemple le témoignage que je venais pourtant de rendre public à ce sujet, non plus que sa principale accusatrice m'avait confirmé que Doucet ne l'avait par ailleurs jamais « harcelée ».
Toutes se référaient pourtant au canular téléphonique concerné, qualifié de « puits sans fond d’humiliation » par L'Obs/Rue89, et le tweet accusatoire de Florence Porcel. Si Mediapart avait intégré mon interview du « gentil troll », il ne m'a pas été proposé de la contextualiser, ne conservant que les seuls éléments « à charge ».
Contactées à ce sujet, les deux journalistes de Mediapart (pourtant alertées sur le sujet, voir ici ou là) éludent la question, arguant du fait que leur enquête « ne portait pas sur les agissements de la ligue du LOL et sur les accusations visant tel ou tel. C’est de la gestion des Inrocks qu’il s’agissait. Nous n’avons pas consacré un article de trois pages à David Doucet (dont le nom ne figure ni dans le titre, ni dans le chapô). Mais à un magazine à la gestion problématique ».
L'article comporte certes 32 mentions des Inrocks, mais également 30 de David Doucet, plus 15 de la Ligue du LOL, les trois figurant par ailleurs en « mots-clés », signes que Doucet et le contexte de la Ligue du LOL étaient donc bien explicitement ciblés. De plus, leur article, intitulé « Après la Ligue du LOL, la gestion des « Inrocks » mise en cause » et publié dix jours seulement après l'éclatement de l'affaire, explique précisément que « certaines méthodes de la Ligue du LOL semblent pourtant avoir contaminé la rédaction même du journal », tout en désignant expressément « la personnalité du rédacteur en chef David Doucet », rappelant que, « mis à pied » de ce fait, il risquait « un licenciement pour faute grave ».
Rue89, dont l'article, « Inrocks » : des méthodes managériales pas si LOL et pas si cool, comporte quant à lui 44 mentions de David Doucet (24 des Inrocks, et 17 de la Ligue du LOL et/ou de ses « loleurs »), nous a répondu de pas comprendre notre question. Nous leur avons répondu qu'elle visait à comprendre pourquoi ils n'avaient retenu que les éléments « à charge » sans mentionner ceux « à décharge », mail resté sans réponse à ce jour.
Le Monde, dont l'article, L’affaire de la ligue du LOL révèle un fonctionnement toxique aux « Inrocks », comporte 12 mentions de Doucet, 11 des Inrocks et 8 de la Ligue du LOL, a « précisé que M. Doucet était “adepte des canulars” et “avait aussi créé de faux comptes Twitter de célébrités ou de politiques parfois cités à tort dans la presse”, ce qui était le sujet de l'émission que vous aviez faite avec M. Doucet et évoqué dans votre témoignage », sans répondre à notre question.
Plus généralement, les trois rédactions se retranchent également derrière le fait que, malgré plusieurs relances, Doucet n'avait pas, à l'époque, répondu à leurs questions. Ce que son avocat l'avait dissuadé de faire. Et ce qui n'explique nullement, au demeurant, pourquoi elles avaient omis d'informer leurs lecteurs d'éléments « à décharge » comme ceux que j'avais pu rendre publics.
Dans la suite de notre enquête, nous revenons plus en détail sur la trentaine de témoignages recueillis à l'occasion de ces trois articles, écartant ou omettant de nombreux éléments « à décharge ».
La fabrique d’un « bourreau » idéal 2/4 : « la chute »
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« Toute prise de parole sur Twitter me condamnerait à une forme de mort sociale »
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« Elisabeth a été très sympa au téléphone »
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Rattraper le coup de la couverture Cantat (entre autres)
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Un communiqué « à charge »
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Trois enquêtes... à trous
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Abonnez-vousLe 25/02/2020 à 14h02
Cet article me laisse mal à l’aise. Rien que l’affaire Cantat avec laquelle la presse s’est enfermé dans des polémiques (qui m’ont semblé stériles et violentes), j’en ai presque froid au dos. C’est d’ailleurs pour ça que je boycotte l’audiovisuel français, et surtout les chaînes d’info en continu, y compris FranceTVinfo (+ les chaînes de Radio France, touchées par ce que j’appellerais le syndrome des matinales).
De mon petit point de vue de lecteur, le monde de la presse devrait cesser de toute urgence de tenter de concurrencer les médias sociaux. Le CSA (ARcom) devrait interdire les chaînes d’infos en continu, ou les réguler sévèrement. La presse devrait se focaliser beaucoup plus sur le fond, sur la qualité éditoriale, sur les enquêtes. Les polémiques font vendre, mais ce n’est pas une forme journalistique valable… C’est ce qui fait que dans mon cas personnel (mais je pourrais parler des Gilets Jaunes ou d’autres qui honnissent la presse mainstream d’une façon particulière), je cherche des médias alternatifs (dits “indépendants”) qui sont de fait plus confidentiels, et je fuis littéralement l’actualité chaude qui buzz grâce à des polémiques ou à des clashs.
Le 25/02/2020 à 14h07
C’est quand même fort de café de soutenir que Doucet “avait précisément bataillé ferme contre” la Une de Bertrand Cantat, alors qu’il était rédacteur en chef et que les seuls arguments pour cela est un article d’un ancien collaborateur, confirmés par d’anciens salariés non cités !
S’il avait bataillé ferme comme vous dites, un tweet ou un article de sa part, avant la parution du journal se disant “fermement opposé à cette une”aurait été plus crédible, voire meme, si cela allait vraiment contre ses valeurs et compte tenu de sa position, une demission.
Mais non. On est sur NextInpact ici ou sur Closer prenant un gros parti pris avec en bonus une petite leçon de morale “quand les journaux et les relais sociaux se prennent pour des tribunaux” ?
Le 25/02/2020 à 14h16
Sauf que son contrat de travail imposait très probablement un devoir de réserve…
Le 25/02/2020 à 14h17
Je pense qu’il y a un nombre incommensurable de shitstorm sur les réseaux sociaux.
La plupart meurent toutes seules passé un certain délais (surtout ne pas répondre). C’est uniquement leur reprise médiatique qui en fait des “affaires”.
Et aux vues de cet article je pense qu’il faut vraiment que les médias prennent un vrai recul avec ce genre “d’évènements”.
Pour Bertrand Cantat, on est typiquement dans un cas de Social Justice Warrior comme les interdictions de la pièce de Charb ou plus récemment la destruction des livres de François Hollande.
Le 25/02/2020 à 14h18
Non mais tu comprends ici on ne présente que les faits. Les faits rapportés par l’accusé avec l’avis de l’accusé dans le sens de l’accusé. Mais il ne peut pas y avoir de parti pris de la part du journaliste, il a lui même pu vérifier aux côtés de l’accusé la teneur de tous les faits.
C’est une magnifique tribune de blanchiment publique offerte ici. Le fameux fact checking qui n’interroge qu’une partie.
Le faire tout en renvoyant vers un article prônant clairement la défense d’un violeur et harceleur sexuel notoire.
Je pensais Next Inpact un peu plus réfléchis que les autres médias, ici j’y vois tout l’inverse. À vouloir taper sur ses collègues sans rien produire de plus intelligent que d’y rapporter la parole du principal intéressé.
Le 25/02/2020 à 14h18
Tu as déjà bossé dans la vraie vie ou pas ? En vrai ?
Parce que dans la vraie vie, (bien malheureusement), s’opposer publiquement à la décision d’un supérieur incite souvent ledit supérieur à direct lancer une procédure pour te lourder pour faute (possiblement grave).
Et s’il est vraiment égocentrique et immature te ruiner la réputation dans tout l’écosystème.
Peu important que ce soit justifié ou (généralement) pas, proportionné ou (quasiment jamais) pas, tu es David, il est Goliath, et la fronde ça ne marche que dans la Bible.
Tu courrais un tel risque pour une couverture de magazine ? Si oui, vas-y, je t’en prie, lance-toi, ça nous fera du bien.
Le 25/02/2020 à 14h19
Je trouve cela totalement déplacé comme propos.
Qui êtes-vous, monsieur, pour juger, et surtout exiger, que les gens se justifient de la manière dont VOUS vous jugez qu’ils doivent se justifier ?
C’est justement cela que JMM dénonce en filigrane : Ce “tribunal du net” qui prétend tout régenter et imposer son point de vue à tout et tous ! Et ce, en interdisant toute velleité d’avis contraire, et surtout sans laisser la possibilité d’échange, de dialogue ou de confrontation des points de vue.
Relisez la citation d’Umberto Eco ici :http://www.slate.fr/story/114411/nouvelles-technologies-umberto-eco-faux-troll
… Paille.. Poutre… etc.
Le 25/02/2020 à 14h21
En même temps, tu pourrais toi-même “produire un commentaire plus intelligent” pour le coup. :)
Le dossier est largement incomplet, nous n’en avons que la moitié.
Tu pourras arguer que le dossier manque de consistance / recul / source / neutralité une fois que l’intégralité aura été publiée et que tu l’auras lue. ^^
Le 25/02/2020 à 14h22
Je partage ta compréhension sur l’objectif du dossier.
En revanche, heu…
“la destruction des livres de François Hollande”… Euh, WHAT????" />
Le 25/02/2020 à 14h23
Le 25/02/2020 à 14h25
Vous me mécomprenez. Je ne dis pas qu’il aurait du démissionner. Je dis que s’offrait à lui des opportunités pour exprimer sa désaprobation quant à une une dont il est le responsable. Il n’en n’a saisi aucune : aucun article de défense, aucun tweet… etc
@citan666, je ne le sais que trop bien. J’ai demissioné de ma précédente boite pour des actions stratégiques que je ne validais pas. Ca ne me donne pas le droit de critiquer ceux qui ne le font pas. Et encore ici, n’importe quel autre journal aurait compris une telle décision et sa notoriété en aurait meme moins été affectée.
Le 25/02/2020 à 14h27
Suite au suicide d’un étudiant Lyonnais, une bande d’étudiant a envahie l’auditorium où François Hollande tenait une conférence et ils ont détruit ses livres.
J’ai toujours beaucoup de mal à accepter la destruction de livres.
Le 25/02/2020 à 14h32
Le 25/02/2020 à 14h32
Pour le coup, moi, je ne comprends pas bien cette expression “tribunaux du net”. Pour moi, l’erreur des médias mainstream, c’est surtout leur utilisation du “digital”, c’est leur course effrénée au buzz qui ferait l’actu, c’est la conception d’un tweet qui correspondrait à une information (alors qu’il ne s’agit que de marketing, ou pire à des brèves de comptoir).
Le 25/02/2020 à 14h33
Moi m’étant fait agresser par la police lors des lois travail et constatant impuissant l’explosion de la pauvreté dans ce pays et les dégats qui vont avec j’ai beaucoup de mal à accepter François Hollande…
On place chacun la dignité et la morale où on peut. Que ce type se sente en insécurité auprès de gens qu’il a contribué à mettre dans la merde et à agresser économiquement est la moindre des choses.
Le 25/02/2020 à 15h07
Je suis admiratif !
Être autant bienveillant pour tenter d’expliquer pour se faire comprendre par un non comprenant définitif, c’est louable et spécialement remarquable !
Je doutais des propos de Patch et de son appréciation de Carbier. Dans les faits, c’est bien au-delà !
Carbier = Norme CE ! Et c’est irrévocable !
Le 25/02/2020 à 15h09
A mais j’ai pas dit que son nom serait porté aux nues " />, juste qu’on ne peut plus effacer son existence (il fallait y penser avant de l’élire).
Sinon, dans la 3e république, j’aime bien la mort de Felix Faure (un peu moins l’affaire Dreyfus)
Le 25/02/2020 à 15h15
Le 25/02/2020 à 15h16
C’est vrai. J’ai presque l’impression que, depuis l’émergence des blogs et des “réseaux sociaux”, la presse mainstream a souhaité faire l’événement comme n’importe quel twittos en se donnant les mêmes prérogatives qu’un pilier de bar qui fait des brèves de comptoir. D’ailleurs, quand je vois les émissions d’infotainment ou de tables rondes dans lesquelles les invités font des commentaires politiques (des politologues, des éditorialistes, etc qui n’y vont pas avec le dos de la cuillère avec les idées absurdes et les expressions familières) :
Tout ça pour faire la publication Facebook ou le Tweet que le community manager (ou l’algorithme, on ne sait plus exactement) va mettre en ligne pour accroître l’audience (on peut parler des méfaits du clicbait, mais ça va plus loin que ça).
« «Le Temps» face à l’appel du clic - Sur les réseaux sociaux, certains de nos titres sont accusés d’être des pièges à clics. La rédaction teste des formulations plus longues et détaillées en ligne »
https://www.letemps.ch/societe/temps-face-lappel-clic
Le 25/02/2020 à 15h18
Le 25/02/2020 à 15h31
Hum, à l’instar d’autres je trouve aussi cet article un peu plus orienté “défense de Ducet”. ( WARNING : C’est mon avis , mon interprétation … mais peut être pas celui du journaliste. Et donc la suite des articles me donnera peut être plus d’informations à ce sujet. Je ne juge pas, je fais part de mon ressenti, à chaud ).
Le sérieux et l’implication journalistique est cependant exemplaire. ( Que ceux/celles qui veulent se farcir à éplucher des conversations privées par textos / appels / tweets / autres sur une période assez longue lèvent la main ! ). Je ne sais pas si le sujet principal de la série de l’article “l’emballement des médias et les dégâts collatéraux” laissera de la place aux victimes de la ligue du LOL mais ce serait intéressant aussi. De mon point de vue.
En attente de la suite !
Le 25/02/2020 à 15h35
C’était totalement volontaire !
juste pour que tu confirmes par ta réaction à venir (et à laquelle je m’attendais dans le futur et donc à laquelle je réponds puisque c’est maintenant le passé…) que tu n’es jamais ici en mode constructif, mais toujours destructif des propos des autres. En plus sans aucun argument propre de ta part ! Juste la mouche du coche qui cherche à mettre les autres en défaut.
Ah oui… “CE”, cela signifie te concernant, cela signifie “Con Étalon” ! Cela te sied comme un gant !
Le 25/02/2020 à 16h21
Le 25/02/2020 à 17h08
Le 25/02/2020 à 17h58
J’ai revu l’émission d’arrêt sur image ou @manhack et Florence Porcel sont invités : https://www.arretsurimages.net/emissions/arret-sur-images/on-ne-peut-pas-reduire… . Et j’ai quand même beaucoup de mal avec cet article.
Mankack: “L’absence de toute précaution de langage rendait in fine Doucet
co-responsable de ces actes, contribuant à le clouer au pilori, quand
bien même il n’a jamais été démontré, ni à l’époque ni depuis, qu’il ait
participé à une quelconque forme de harcèlement.”
Donc il faudrait dédouaner Doucet de ce harcèlement? Alors qu’il savait Florence Porcel ciblée par la ligue, et fait son canular (stocké sur un soundcloud dont le nom est l’anagramme de ligue du lol, s’il faut encore appuyer sur la relation) ? Mais non, pour lui ce serait différent et ça ne participerait pas au harcèlement? Pourquoi défendre ce point de vue, qu’est-ce que je n’ai pas compris?
Le 25/02/2020 à 18h07
Ben maintenant que tu sais que ce n’est pas une volonté délibérée de l’auteur d’occulter ou de nier l’existence d’une partie du problème, tu vas pouvoir te détendre un peu et mettre fin à ce malaise " />
Le 25/02/2020 à 21h44
Premier point: ce que tu dis est à peu près aussi pertinent que de dire “mais il est complètement à charge cet écrit” en ne lisant que la première moitié d’une dissertation. :)
Le dossier a été clairement indiqué comme écrit en 4 parties. Il ne peut être apprécié qu’une fois les quatre parties lues.
Deuxième point : le journaliste, en l’occurence, ne fait nullement mystère du positionnement engagé de son article. Tu peux débattre du postulat sur lequel il se fonde, à savoir en gros “il y a eu une shitstorm invraisemblable et injustifiée, donc je sors UN papier à contresens pour rééquilibrer”. Mais dans ce cas, amène donc tes propres sources.
En revanche, si tu n’es pas en mesure d’invalider le postulat, tu n’as rien à dire sur le ton derrière. Au contraire, il est largement plus sain àma d’avoir quelqu’un qui annonce clairement la couleur plutôt que quelqu’un qui fait semblant de synthétiser ou d’être neutre tout en insinuant des jugements par son choix de vocabulaire et de tournures (et oui il y a un journaliste de NXI qui pourrait se sentir visé là XD).
De ce fait, “Le fact checking qui n’en interroge qu’une partie” est complètement logique : si tu veux avoir “l’autre opinion”, tu as ton cerveau, tes mains, et Google. Qwant DuckDuckGo (avec de la patience XD).
Enfin, j’ai vu plus de sources dans ce dossier, choisies ou non, sélectionnées ou non, que dans la centaine de news lues dans la journée aussi bien sur des sites d’information généralistes (et réputés) que spécialisés.
Perso, à choisir je préfère largement un journaliste qui me présente sa compréhension des faits, avec les vraies sources, plutôt qu’un journal qui me balance une “synthèse” ou une “analyse” (induisant la notion d’impartialité) sans la moindre source, et que je suis donc censé croire sur la foi du sceau de “journaliste dans site réputé = source vérifiée et analyse réfléchie” (j’ai eu l’occasion de voir assez souvent, sur les quelques sujets que le maîtrise vraiment, à quel point les médias généralistes oscillent entre simple incompétence et biais de mauvaise foi crasse).
Le 26/02/2020 à 08h28
Le 26/02/2020 à 10h35
Le 26/02/2020 à 11h08
Vous noterez que je ne mentionne le canular essentiellement parce qu’aucun des 3 médias, qui en avaient causé, n’avait repris les éléments “à décharge” que je venais pourtant de publier.
Mon enquête porte surtout sur les conditions du licenciement de Doucet, et le fait que Les Inrocks ont profité de ce canular fait du temps où il était membre de la LDL pour le licencier sans même enquêter ni vérifier ce qu’il avait vraiment pu faire, ou pas.
Et les 3 enquêtes que j’ai fact-checkées portent sur la “gestion toxique” des Inrocks, qu’aurait incarnée Doucet, pas sur du cyber-harcèlement.
J’entends que Florence a mal vécu le canular, mais Vincent Glad est par ailleurs revenu dans son billet sur l’accusation de harcèlement physique dont elle aurait fait l’objet, et qui ne tiendrait pas.
Le 26/02/2020 à 11h09
Le 26/02/2020 à 11h19
Quel est le rapport ?
Le 26/02/2020 à 16h28
Je partage ton malaise sur l’impression globale de l’article qui ressemble beaucoup à un plaidoyer.
Par contre, je pense que ton dernier paragraphe est à côté de la plaque: tu dit qu’il n’est pas utile de se pencher sur la véracité des faits parce que la justice démêlera le vrai du faux. C’est faux. La plupart des membres (tous?) de la ligue du LOL ne feront l’objet d’aucune procédure judiciaire.
C’est une composante importante du problème de l’emballement des réseaux sociaux (et des médias). Les personnes accusés ne feront jamais l’objet d’un procès dans les règles qui pourrait laver leur honneur s’ils sont innocents. Leur ‘cancellation’ est définitive, peu importe les faits.
Le fait que les médias ayant contribué à la curée l’an dernier refusent d’étudier la défense produite par les accusés est aussi significatif, et il est important que JMM ait vérifié ce fact-checking afin de pouvoir nous indiquer si ce refus est plutôt lié à une piètre qualité de cette défense ou à la confirmation que les faits n’importent pas à ce tribunal médiatique.
Il me semble que ça mérite d’être souligné, et l’article le fait bien malgré sa forme que je n’apprécie pas trop.
Le 26/02/2020 à 21h35
Le 25/02/2020 à 14h38
Je vais alors préciser.
C’est l’effet “caisse de résonance” par les RS ou tous les “experts” ou “justiciers” du net qui justement, suite à cette “course au buzz” de nombreux media, deviennent par leurs actes des petits soldats de l’imbécilité ambiante.
Sans aller bien loin, ici est un lieu de constatation de cette réalité humaine, surtout sur cet article (ou tout le dossier ! Je m’attends au pire pour la suite !!! ). Je vais encore me faire des amis je sens…
Edit : J’ai répondu avant votre édit. Mais je crois qu’on exprime peu ou prou le même concept avec des mots un peu différents.
Le 25/02/2020 à 14h40
Ca n’excuse ni la destruction de livre ni la censure.
Le 25/02/2020 à 14h41
Sinon je partage le malaise de certains qui trouvent que l’article invisibilise le harcèlement et les victimes initiales.
Je n’ose pas croire que c’est pour rendre service à des copains ou pour faire du FUD sur les femmes qui dénoncent leurs agressions comme disent certains commentaires donc j’espère que potentiellement une série d’articles aussi détaillés donnant la parole aux personnes victimes de cette ligue du LOL ou autre groupe du genre (4chan…) verra le jour. Il y avait déjà eu des papiers sur les gameuses harcelées plutôt sympa avec elles, et d’un coup ce type d’article écrit peut être un peu trop à la première personne donne un ton moins empathique je trouve.
Les mécanismes de lynchage qui arrivent hyper vite via les réseaux sociaux sont nouveaux et “fascinants”. Détailler les dégâts sur les victimes et potentiellement comment elles s’en sortent ensuite serait intéressant.
Eventuellement interviewer des psychologues sociaux ou des sociologues sur les effets de groupe à l’ère de l’hyper connexion serait intéressant aussi.
Je lirais la suite avec attention en tous cas.
Le 25/02/2020 à 14h41
Mais il n’y a pas d’excuses à trouver, que ce type disparaisse, à jamais. Encore s’il avait fait des choses pour l’indépendance de la presse ou la liberté d’expression sous son mandat je te trouverai des excuses de le défendre mais c’est l’inverse… C’est juste un ennemi de la démocratie et à ce titre il faut l’empêcher de faire encore plus de mal.
Etre pour la liberté d’expression c’est être contre la libre expression de ce type de mecs en fait.
Wikipedia
Le 25/02/2020 à 14h43
C’est mort !
Il a été président de la république, il sera dans les livres d’histoire, comme Pétain ou De Gaulle.
Le 25/02/2020 à 14h45
Le 25/02/2020 à 14h48
Le 25/02/2020 à 14h57
Le 25/02/2020 à 14h57
Oui sans nul doute puisque tu le dis !
Vas y Maître Carbier, que le grand sage omni comprenant infini que tu es explique au ridicule débile profond que je suis ce que sa pauvre impotence cognitive ne lui permet pas de saisir…
Je suis à tes pieds pour boire tes parole, ôh Maître Carbier !
Le 25/02/2020 à 14h57
Ok, je crois que nous sommes d’accord. Merci pour cette explication, ça aide à comprendre.
Le 25/02/2020 à 15h02
Le 25/02/2020 à 15h02
Sauf que tu éludes la partie qui a le plus de poids dans ce paragraphe. Le fait que son avocat lui ait conseillé - pour ne pas mettre plus d’huile sur le feu - de ne plus répondre à ces sollicitations.
C’est en effet son droit de ne pas répondre aux sollicitations des journalistes s’il le juge nécessaire.
Ce qui est mis en avant dans cet article n’est pas le fait qu’il n’ai pas pu/voulu se défendre, mais plutôt le fait que beaucoup d’ommissions ont été réalisés. Ces ommissions ont malheureusement déservi cette personne et donner du grain à moudre à ce “tribunal du net”.
Sur des affaires de moeurs comme celle-ci ou bien d’autre, le “tribunal du net” juge souvent les personnes pointées du doigt coupable avant même que l’on ait cherché à creuser sur ce qui s’est passé.
De plus, le métier de “journaliste” semble de nos jours bien plus orchestré autour du buzz que ça peut provoquer que du véritable métier d’enquêtes - heureusement, il reste des travailleurs dans ce milieu qui savent faire cela.
J’apprécie de voir apparaitre des dossiers comme celui-ci qui, à mon sens, ont plus pour but de remettre en cause le travail “journalistique” réalisé et d’espérer - peut être à tord parce qu’elle n’arrivera jamais - à une remise en question de ceux qui ont travaillés sur ce dossier dès le départ.
Le 25/02/2020 à 15h03
Le 25/02/2020 à 15h05
Ce qui ne s’explique absolument pas par une éventuelle crainte que ce qu’il réponde soit tronqué, déformé et utilisé hors contexte pour l’enfoncer encore plus, et excuse totalement le fait de ne rien avoir fact-checké.
Pour autant je ne suis pas d’accord avec Eviv_Bulgroz: je ne pense pas que le ‘tribunal du net’ prétende régenter quoi que ce soit. On a juste affaire à des vendeurs de buzz qui se fichent bien de l’intérêt et même de la véracité de ce qu’ils écrivent du moment que ça fasse du clic. L’indignation vend mieux (et nécessite moins de travail) que les analyses en nuances de gris. Quand je vois le traitement sensationnaliste et souvent mensonger des sujets que je connais, je m’inquiète sur ce que je gobe concernant les sujets que je ne connais pas.
Le 25/02/2020 à 15h05
Le 25/02/2020 à 15h07
Oui, j’ai donc un malaise par rapport au sujet de l’article qui prend la question par un bout seulement… ça change quoi?