Comment Jezby Ventures (Octave Klaba) veut reprendre Shadow pour son offre de services européens
On reste en famille
Le 05 mars 2021 à 11h00
5 min
Économie
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Hier, Blade s'exprimait pour la première fois sur son redressement judiciaire. Assurant de la continuité de son activité, et que le service perdurerait, avec bon espoir qu'un repreneur vienne financer son développement. Il semblait déjà identifié, annoncé comme solide. Il s'agit d'Octave Klaba, via Jezby Ventures.
Les difficultés de Blade ne sont pas nouvelles. La levée de fonds ratée fin 2020 a mis la société dans une position difficile, et malgré les efforts de l'équipe pour améliorer la situation financière, il lui fallait trouver une solution.
Opérer un tel service avec 100 000 clients, nécessite en effet plusieurs millions d'euros par mois, et en l'état actuel des choses, la startup n'est pas rentable. En passer par le Tribunal de Commerce devenait donc inéluctable. C'est ce qui a été fait ce mardi 2 mars, annoncé dans la foulée aux employés puis aux clients.
- Blade (Shadow) est dans une situation financière difficile, dans l'attente d'un repreneur
- Blade (Shadow) s'explique sur son redressement judiciaire
Pour les investisseurs ayant suivi l'entreprise jusque-là, petits et gros, le coup est dur puisqu'ils perdront leur mise. 2CRSi, chahutée en bourse, a d'ailleurs déjà clarifié ses intentions. Hier soir, on comprenait des déclarations de Stéphane Héliot qu'un investisseur « solide » s'était déjà fait connaître, avec comme perspective de faire perdurer Shadow et de préserver les équipes. Ce matin, nous avons eu confirmation qu'il s'agit d'Octave Klaba.
Un nouveau départ, pour une offre européenne globale
Commençons d'abord par quelques fondamentaux sur la situation de Shadow. En effet, l'offre de reprise est désormais publiée, avec une Date Limite de Dépôts des Offres (DLDO) fixée au 19 mars prochain. Elle nous permet d'apprendre que l'entreprise compte 138 salariés en France, 25 à l'étranger.
À la fin de l'année dernière, elle comptait 97 000 clients, avec un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros, en baisse par rapport à 2019 (20 millions d'euros). L'écart reste néanmoins mesuré lorsque l'on sait que l'offre Boost de Shadow a vu son tarif divisé par deux sur la période, pour une bonne partie des abonnés.
Les besoins de financement identifiés sont entre 30 et 35 millions d'euros, qu'Octave Klaba semble bien décidé à apporter. La procédure actuellement en cours lui permet de reprendre l'entreprise en étant seul aux commandes à travers son fonds d'investissement Jezby Ventures, débarrassée de ses dettes.
Selon nos informations, cela fait deux mois qu'il est sur ce dossier, sans doute depuis qu'il était clair que la levée de fonds de Shadow attendue fin 2020 n'aurait pas lieu. 12 personnes travailleraient à temps plein sur ce projet de reprise depuis, notamment pour définir un nouveau modèle d'affaires, lié à ses autres activités.
Car à travers Jezby, l'ambition de Klaba est de réussir à proposer une alternative européenne à de nombreux services. Comme nous l'avions évoqué cet été, il compte en effet faire revivre la marque HubiC basée sur OpenIO et NextCloud. Récemment, on apprenait que le duo lui servirait de base pour un « Office 365/Gsuite » maison.
- Octave Klaba veut relancer hubiC avec Nextcloud et OpenIO... hors d'OVHcloud
- Octave Klaba promet une « alternative européenne à Office 365 / GSuite » (et des éoliennes)
Blade/Shadow : un projet qu'Octave Klaba connaît bien
Ainsi, Shadow viendrait compléter l'ensemble en donnant accès à distance à une machine pouvant directement exploiter ces services. Klaba connait d'autant bien le dossier qu'il a déjà travaillé dessus à travers le projet « Dark », lorsqu'il était question de faire reposer Shadow sur les infrastructures d'OVHcloud plutôt que 2CRSi/Equinix.
Ce choix, qui avait la préférence d'Emmanuel Freund, avait été repoussé par le conseil d'administration de Blade. Il avait alors privilégié son actionnaire historique et une baisse des prix, là où Klaba-OVHcloud poussaient plutôt à une hausse pour améliorer la rentabilité de l'entreprise... avec le succès que l'on connaît.
- Après l'annonce de son retard, Shadow détaille ses choix et ce qui attend ses clients
- PC dans le cloud Shadow : encore du retard... et du non-dit
Le point de vue de l'hébergeur était en effet que, sans cette hausse, le risque de défaut était important, porté par OVHcloud qui exigeait donc un premier paiement significatif. Pour réduire cette barrière à l'entrée dans le cadre du contrat de 4 ans qui était alors négocié, les prix devaient augmenter.
Seul (ou presque) aux commandes à travers Jezby (et non plus OVHcloud), Octave Klaba devrait sans doute pousser la même idée. Mais en l'ajoutant à d'autres outils, il devrait rendre l'offre globale d'autant plus alléchante. Il faut aussi avoir en tête que Jezby a investi dans le projet PowerZ d'Emmanuel Freund, qui ne sera donc pas très loin.
Rien n'est encore fait
Il faut maintenant attendre la décision de l'administrateur judiciaire. Il reste deux semaines pour le dépôt d'offres par d'éventuels repreneurs, la décision sera ensuite prise selon les projets et engagements de chacun, en termes de préservation de l'emploi et concernant le service. Nous n'avons pas encore de données chiffrées sur celle de Jezby.
Mais dans l'entourage d'Octave Klaba, on espère que la décision sera en sa faveur, avec un plan de cession rapide, qui pourrait être bouclé d'ici la fin avril. Viendra alors le temps de la transition, qui sera délicate. Interrogé sur la question des serveurs actuellement fournis par 2CRSi, qui a déjà indiqué qu'il comptait bien les récupérer au terme du plan de redressement actuellement en cours, nous n'avons eu droit qu'à un simple... « no comment ».
Comment Jezby Ventures (Octave Klaba) veut reprendre Shadow pour son offre de services européens
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Un nouveau départ, pour une offre européenne globale
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Rien n'est encore fait
Commentaires (48)
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Abonnez-vousLe 05/03/2021 à 11h39
« Pour les investisseurs ayant suivi l’entreprise jusque-là, petits et gros, le coup est dur puisqu’ils perdront leur mise. »
Ben non. Cette phrase reflète un biais de pensée qui se situe entre l’illogisme de la prise en compte des coûts irrécupérables et celui de l’aversion à la perte : les investisseurs ont fait un pari dont ils connaissaient les risques. Ce n’est pas comme si les fonds investis leur retiraient maintenant du pain de la bouche.
Le 05/03/2021 à 12h01
Très bonne remarque, les investisseurs et autres grands patrons arrêtent pas de nous dire que ce sont eux qui prennent tous les risques avec leur argent blablabla… pour une fois qu’il y a des lésés parmi eux dans l’histoire, c’est bon de le souligner.
Le 05/03/2021 à 12h47
Tu sais souvent ceux qui investissent ds une boite (qu’on par de fonds ou de business angels), le but est qu’un projet couvre les pertes sur 3 autres et te rapporte un peu de cash, perdre sa mise arrive très souvent ds le milieu des startups.
Par contre, c’est bcp plus chaud de toper des fonds et de se renflouer ds certains pays que ds d’autres.
Le 05/03/2021 à 13h25
Oui tout à fait.
Je me focalisais sur la visibilité de ce genre de choses.
La start-up nation on n’en parle qu’au travers des quelques exceptions qui ont réussi, et jamais par le biais des milliers qui n’ont jamais décollé.
Le 08/03/2021 à 08h52
Ben si, ils perdent leur mise. Ils ont investi, leur investissement part en fumée sans avoir rapporté. On appelle ça une perte.
Le biais des coûts perdus ne s’appliquent pas, vu qu’il s’agit de continuer à investir au lieu de tout stopper, ce qui n’est pas du tout le cas ici.
Rien à voir avec le pari non plus, car en effet, c’est un pari, ils ont perdu. Le pari et leur investissement.
Le 05/03/2021 à 12h04
“il était question de faire reposer Shadow sur les infrastructures d’OVHcloud plutôt que 2CRSi/Equinix.
Ce choix, qui avait la préférence d’Emmanuel Freund, avait été repoussé par le conseil d’administration de Blade. Il avait alors privilégié son actionnaire historique et une baisse des prix, là où Klaba-OVHcloud poussaient plutôt à une hausse pour améliorer la rentabilité de l’entreprise… avec le succès que l’on connaît.”
On ne remercia jamais assez 2CRSi et le conseil d’administration, qui ont préféré le copinage et l’appât du gain quitte à planter la boite.
Le 05/03/2021 à 13h04
C’est pas du copinage. Reposer sur les infrastructures de ton actionnaire (de ta maison mère) n’est pas complètement idiot non plus.
Le 05/03/2021 à 12h16
Personnellement cela me fait plaisir que cela soit O.Klaba qui puisse reprendre le projet et pas un fonds spéculatif divers ou une société ad-hoc dont l’objectif est d’abord de rincer la masse salariale pour dégager de l’excédent (coucou Altice)
Gageons qu’Octave saura donner le socle prospectif à toutes les équipes de Blade en conservant les talents.
En revanche, pour connaitre pas mal de personnes bossant dans divers domaines chez OVH, c’est au niveau de l’organisation qu’il faudra grandir. Parce que l’esprit start-up où chacun fait un peu les projets qu’il veut, chez OVH ils connaissent bien. Et on voit que chez Blade, ça n’a pas marché.
Le 05/03/2021 à 12h41
Sans surprise. Je leur souhaite de rebondir mais il y a du travail.
La communication et le SAV doivent être complètement revus pour passer à un mode d’entreprise plus professionnel.
Le 05/03/2021 à 12h44
Donc, si tout se passe bien :
On part sur :
ça serait en effet bien.
On sent quand même que 2CRSi s’en sort quand même bien. Ils ont bien pompé Blade avec un choix dans le comité d’entreprise complétement idiot (pour rester poli) pour essayer de pomper le maximum de fric à la boite déjà mal au point…
Le 05/03/2021 à 13h31
“Klaba connait d’autant bien le dossier qu’il a déjà travaillé dessus à travers le projet « Dark », lorsqu’il était question de faire reposer Shadow sur les infrastructures d’OVHcloud plutôt que 2CRSi/Equinix.
Ce choix, qui avait la préférence d’Emmanuel Freund, avait été repoussé par le conseil d’administration de Blade. Il avait alors privilégié son actionnaire historique et une baisse des prix, là où Klaba-OVHcloud poussaient plutôt à une hausse pour améliorer la rentabilité de l’entreprise… avec le succès que l’on connaît.
Le point de vue de l’hébergeur était en effet que, sans cette hausse, le risque de défaut était important, porté par OVHcloud qui exigeait donc un premier paiement significatif. Pour réduire cette barrière à l’entrée dans le cadre du contrat de 4 ans qui était alors négocié, les prix devaient augmenter.”
Impossible d’obtenir cette explication lors du chat d’hier … pour une entreprise qui se vante transparente c’est clairement dommage. D’autant que le produit est vraiment bon.
Bref ce mauvais choix a coûté combien à Blade? (En temps et en argent)
Très bien qu’Octave Klaba qui soit dans les repreneurs potentiel, au moins il sait de quoi il retourne et à déjà “touché” le produit
Le 05/03/2021 à 13h41
au pif hier tout n’était pas “finalisé” et ils avaient pas le droit d’en parler, ce matin le principal intéressé à pu décider de parler de choses qui étaient encore “secrètes” hier soir
Le 05/03/2021 à 14h08
Je parle uniquement de la partie abandon d’OVH alors qu’annoncé en grande pompe à la conférence d’octobre 2019 (visible ici) et repris dans la presse : « OVH va nous permettre de grandir, notamment dans les pays où ils ont des serveurs qui garantiront la qualité du service Shadow », indique aux « Echos » Emmanuel Freund, le cofondateur de Blade, qui pour l’occasion, a fait d’Octave Klaba, patron d’OVH, l’un des invités vedettes de sa conférence annuelle qui se tient mardi matin à Paris. (visible ici)
Aucune explication à ce sujet hier … alors que je pense que ça a dû coûter énormément à Shadow en temps, en argent et en crédibilité.
Tout n’est toujours pas finalisé aujourd’hui. Il s’agit juste d’un repreneur potentiel. En gros, oui Octave Klaba via Jezby est intéressé pour reprendre, il n’est peut être pas le seul.
Que Shadow ne puisse rien annoncer c’est normal. Qu’il n’explique pas l’erreur de parcours sur l’abandon alors qu’il se veulent transparent, moins compréhensible (et ça démontrerait aussi qu’ils ont bien compris et appris de leur erreur et ne la referont pas)
Le 05/03/2021 à 13h59
Infrastructures qu’ils n’avaient pas vraiment et devaient développer, justement (contrairement à OVH qui en fournissait des opérationnelles immédiatement).
Le 05/03/2021 à 14h03
Une entreprise placé en redressement ne peut pas parler librement de la totalité des choses qui se passe.
Daan tech avait eut pareil quand leur assembleur de machine à laver avait été dans la même situation, ils ne pouvaient pas légalement parler de ça
Le 05/03/2021 à 14h12
Je trouve que c’est toi qui a un biais de pensée : il est probable que l’administrateur judiciaire décide que les actionnaires actuels perdent leurs actions et que le repreneur récupère tout “gratuitement”. La phrase tout à fait correcte : petits ou gros, les actionnaires vont perdre leur mise : j’avais 1000€, au lieu de les mettre sur un livret A je les ai mis dans Shadow, le redressement me fait perdre mes 1000€, il me reste 0.
Un redressement judiciaire, ça a pour objectif de :
Si qqn arrive et dit “je reprends, pour rien, toute l’entreprise”, l’administrateur signe des 2 mains, et les actionnaires perdent toute leur mise. Celui qui a mis 100€ comme celui qui a mis 1M€.
Note qu’un repreneur qui reprend tout, c’est rare. Souvent, il dit : “je reprend X salariés, Y% des dettes que je propose d’apurer sur Z années, et ceci-cela des actifs de l’entreprise”. Dans ce cas, même les créanciers peuvent perdre ce qu’ils ont vendu à l’entreprise qui fait défaut.
Et dans le pire des cas, l’administrateur n’a aucune offre, ou des offres qu’il juge farfelues. Dans ce cas là, c’est la liquidation : tout le monde est licencié, le liquidateur vend à la pièce tout ce qui lui semble avoir une valeur, il paye les créanciers dans un ordre prévu par la loi. Là, dans l’immense majorité des cas, les créanciers perdent tout, l’état, l’urssaf étant prioritaires. C’est pour ça qu’un créancier peut parfois accepter un plan de redressement qui lui fait perdre la moitié de sa créance. [C’est ça ou il perd tout…]
Le 05/03/2021 à 14h19
Le 05/03/2021 à 14h32
Tu ne fais que paraphraser. Les investisseurs savent pertinemment qu’ils sont susceptibles de perdre leurs fonds : c’est la contrepartie inhérente aux gains potentiels. Le risque de perte est accepté car intégré dans la stratégie globale d’investissement.
En conséquence l’expression « le coup est dur », que je visais spécifiquement puisqu’il faut mettre les points sur les i, dénote seulement ignorance et/ou biais (mais pas de surprise ici) en matière d’économie comportementale.
Le 05/03/2021 à 14h49
il a dit “coup dur” pas “ils vont crever”
ça fait toujours un coup au moral quand tu crois en qqch et que ça marche pas
pour un fond d’investissement où tout est “anonyme” derrière des statistiques, ça fait partie des pertes “prévues” ou presque
pour un mec lambda qui à mis 100/1000/10000 € de sa poche car il y croyait, même s’il SAIT que ça peut se casser la gueule, je vois pas en quoi ça interdit que ce soit “un coup dur” quand même.
Le 05/03/2021 à 15h24
L’aversion à la perte est un travers humain répandu, mais celui qui pense ou réagit comme cela ne devrait jamais investir parce qu’il n’est manifestement pas préparé aux conséquences potentielles de ses actes.
Les polytocards ne souffrent pas de ce problème par contre, puisque jeter l’argent des autres par les fenêtres n’entraîne pour eux aucune conséquence.
Le 05/03/2021 à 16h16
Sauf que tu confonds, râler parce que ton investissement ne s’est pas bien passé et que tu y laisses quelques plumes, ça n’est PAS de l’aversion à la perte. C’est juste normal.
L’aversion à la perte ça désigne le fait d’attacher plus d’importance à une perte qu’à un gain du même montant. Il n’est pas question de ça ici.
Le 05/03/2021 à 18h56
Tu te méprends : c’est le rédacteur de l’article qui suppose un « coup dur », pas un investisseur. Aucun n’a d’ailleurs été interviewé pour savoir ce qu’il pensait de la situation.
Donc le « coup dur » est une pure invention qui reflète ce que j’indique au 1er commentaire. Ce même rédacteur qui a refusé d’investir dans la boîte où il travaille (NextInpact). Ceci expliquant cela.
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Une pov’ répétition peut difficilement être considérée comme un argument convaincant. Chez moi en tout cas.
Le 05/03/2021 à 19h27
Comme dit, je n’entendais pas te convaincre. Concernant ce qui me lie à Next INpact, c’est une belle démonstration de la qualité de tes interventions, merci pour ce moment
Le 06/03/2021 à 08h03
Tu avais bien préparé le terrain.
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Mon point est que le rédacteur de l’article s’identifie à un investisseur sans être à sa place, sans avoir fait l’effort intellectuel de mettre en balance son acte d’investissement face aux risques de perte et de gain, sans les avoir volontairement réfléchis et acceptés ex ante, bref d’avoir seulement exprimé SA réaction personnelle (et SES biais) alors qu’il n’est PAS ces investisseurs.
C’est pourtant simple à comprendre.
À cet aune, SON « coup dur » est une juste SA réaction superficielle qu’on peut attendre d’un novice. Il aurait interviewé un investisseur pour connaître son sentiment et l’exposer, cela aurait été une position plus acceptable.
Ce n’est pas pour dire que le reste de l’article est mauvais.
Le 05/03/2021 à 14h46
Alors laisse moi en douter, les actionnaires étant un groupe américain, c’est plutôt shadow qui perdra tout.
C’est une technique très classique aux usas pour se débarrasser des sociétés qui ne gagnent plus assez tout en récupérant tous leurs acquis.
Le 05/03/2021 à 16h29
C’est normal d’être déçu si un investissement résulte en une perte totale, de la même manière que c’est normal d’être content si ça rapporte.
Ça ne veut pas dire qu’on était pas au courant que c’était une possibilité.
Le 05/03/2021 à 16h50
Je sais que tes interventions ont plus pour objectif de montrer une opposition (surtout sur ces sujets) que de faire avancer quoi que ce soit, mais essaie tout de même de faire moins tiré par les cheveux.
Un investisseur est effectivement conscient du risque inhérent à cette activité, c’est le jeu. Il peut y gagner ou y perdre. Mais le fait de voir une affaire dans laquelle tu investis (gros ou petit d’ailleurs vu que c’était une des spécificités de Blade d’avoir pas mal de petits actionnaires), finir en redressement, c’est tout de même un coup dur. Sans parler des employés qui étaient aussi pour certains actionnaires.
Après je ne m’attends pas à ce que tu changes d’avis. Mais pense à garder ce genre d’intervention pour des remarques un peu plus utiles au débat (si l’on considère que débat il y a)
Le 05/03/2021 à 17h01
En voilà une nouvelle qui est bonne ! Et puis même s’il faut payer un peu plus cher si le service atteint ses promesses c’est justifié, très franchement pour faire ce que je fais actuellement les PC pro sont à plus de 2000€ et tu les garde pas 5 ans donc bon c’est clairement une offre alléchante :)
Le 05/03/2021 à 19h57
Je suis d’accord sur le terme de coup dur. Faut pas êtres binaire ou manichéen. Une part certaine (ou une certaine part) des investisseurs le sont aussi parce qu’ils veulent que ça marche, pas en termes financiers mais simplement en termes fonctionnels
Shadow c’est un bon potentiel qui marche déjà très bien dans l’absolu, heureusement que des gars comme ça sont là
Alors oui c’est le jeu c’est vrai, mais balancer une truc en mode “t’as joué t’as perdu” bah non c’est peut être un peu lapidaire
Le 05/03/2021 à 21h18
Je réponds en vrac, mais la majorité des investisseurs de Blade sont français, le principal n’est pas français mais domicilié en France.
Il n’y avait pas de fonds d’investissements. Majoritairement des Business Angels et des entreprises.
Beaucoup de salariés avaient investis dans l’entreprise. Même s’ils savaient qu’il y avait un risque, ça ne sont pas des investisseurs professionnels. C’est donc un coup dur pour la majorité des investisseurs en fait :)
[Full disclosure, je bossais pour Blade jusqu’à l’été dernier]
Le 06/03/2021 à 01h36
Tu fais une erreur : ils avaient un actif, et ils vont en perdre l’intégralité. Il y a bel et bien une « perte » de « leur mise », qu’ils reporteront en pertes et profits dans leur comptabilité, pas tant le montant placé, mais la valeur de leur actif qu’ils estimaient lors de leur dernier bilan en date (qui pouvait être supérieur ou inférieur à leur mise de départ, il est vrai).
Le 06/03/2021 à 09h05
Ton point est faux. Partant de là…
Le 06/03/2021 à 11h34
Comment peux-tu savoir autrement que c’est « un coup dur » ? Cette expression est bien trop forte et explicite pour traduire autre chose que la méconnaissance de la psychologie de l’investisseur.
Quand on a évalué les risques et accepté la perte/le gain par l’acte d’investir, il n’y a plus de « coup dur » possible, sinon par définition on n’aurait pas investit.
Le 06/03/2021 à 12h36
Alors que toi, tu es science infuse, on le comprend à chacun de tes interventions, toujours d’une grande qualité comme on le voit ici
Le 06/03/2021 à 12h49
C’est dommage pour un supposé professionnel de la communication de basculer dans le sophisme (j’en compte 3 pour 2 virgules) plutôt que de défendre/expliciter ses écrits. Restes-en plutôt au test de matériels, ton domaine de compétence.
Le 06/03/2021 à 14h35
Il n’y a ici rien à défendre, encore moins à destination d’un commentateur qui n’existe que par la (mauvaise) tentative de polémique. Merci donc de laisser le fil de discussion passer à autre chose
Le 06/03/2021 à 15h21
Moi ce qui me sidère dans toute cette histoire c’est d’apprendre qu’il fallait plus de 6 mois pour obtenir une machine chez shadow. A partir de ce moment la comment tu veut y investir de l’argent alors que tout ton modèle économique est justement basé sur l’instantanéité ?
Vu qu’au passage un des argument des profanes comme moi était le prix, si t’est pas capable de fournir le service promis en temps et en heure, il aurais fallu davantage d’argent ?
A mon humble avis des gens de chez NXi ont surement investit de l’argent chez shadow… Je pense que c’est peut être le pourquoi du comment qu’il faut 3 news consécutive des années plus tard pour apprendre qu’il faut environ 6 mois pour obtenir une machine.
Le 06/03/2021 à 15h30
Bah si on peut même plus
faire du judopoléniquer un samedi aprèm sur nxi, … avec un “professionnel” en dehors de ses heures de service, …Tout se perd.
(/me part rechercher PC inpact dans l’internet archive)
Le 06/03/2021 à 15h32
Non
Je ne comprends pas la remarque. Depuis les débuts de Blade on est l’un des rares médias à évoquer le projet dans ses détails. Et à en avoir dévoilé des aspects le plus souvent méconnus.
Ici on a publié le résultat d’une longue enquête en début de semaine, puis ce qui en a découlé (en brief ou actu).
La question de la disponibilité n’est d’ailleurs pas nouvelle et comme on l’a montré, elle n’est pas de six mois (notamment hors de France)
Le 07/03/2021 à 07h46
Si c’est le cas, celui qui a perdu et considère cela comme un « coup dur » est juste un idiot irresponsable : un vrai investisseur est un peu l’analogue un joueur qui prépare une mise avant une nuit au casino ou au poker qu’il est prêt à perdre sans que cette perte n’entraîne de conséquence dramatique sur sa vie (un « coup dur »).
Rien de trop difficile à comprendre il me semble. Mais le rédacteur préfère qu’on laisse ses errements de jugement en la matière sous le tapis, alors on va lui faire plaisir.
Le 07/03/2021 à 08h54
Je te recommande chaudement la lecture du livre (c’est une nouvelle, donc c’est court) «Vingt-quatre heures de la vie d’une femme» de l’excellent Stefan Zweig.
Tu n’y trouveras aucun graphique ni courbes, mais des descriptions d’êtres humains qui n’ont pas encore la «rationalité» des machines.
Le 08/03/2021 à 08h26
Aux descriptions romanesques fussent-elles de grandes qualités, je préférerai toujours la réalité du vécu. Si tu veux un bouquin qui reprend mon point (savoir dissocier émotion, éthique et connaissance), Jouer sa peau - Asymétries cachées dans la vie quotidienne de N. N. Taleb (un ex-trader) est une bonne introduction.
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On ne peut pas se mettre dans la peau d’un investisseur, et espérer approcher son état intérieur s’en en avoir fait l’expérience soi-même.
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Je base mon commentaire sur mon expérience personnelle qui correspond à ce que prédit l’économie comportementale. Ton attribution est donc incorrecte.
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Le 1er conseil au joueur est de ne miser que ce qu’il est préparé à perdre.
NB : comme je pense avoir suffisamment explicitée ma position, j’en resterai là.
Le 07/03/2021 à 09h22
Toujours cette malsaine tendance à ne comprendre que ce que tu souhaites pour entretenir des polémiques inutiles jusqu’à plus soif. Mais l’issue est positive, c’est déjà ça
Le 07/03/2021 à 12h07
Tout ce bazar pour 2 mots dans une seule phrase, c’est pas comme si David avait insisté dans le reste de l’article pour dire que les investisseurs étaient malheureux. En plis les conséquences sont citées, permettant à chacun de se faire une idée. Considérer alors qu’il exprime un jugement fort juste sur cette base est plus que léger.
Vous avez juste pas la même définition de “coup dur”, la définition que tu donnes ci-dessus, moi j’appelle ça un désastre, alors que dans l’autre sens, le coup dur exprimé par David peut correspondre dans ta sémantique par exemple à un revers.
Le 07/03/2021 à 13h15
En fait dans la réalité de tmtisfree, les humaines sont la définition des économistes conservateurs. Ie : Des être de pur rationalisme qui analyse objectivement les potentiels gains et risques avant de prendre leur décision et ne sont donc jamais surpris de gagner ou perdre, c’était prévu ! (on juge le pari initiale et pas le résultat pour juger d’un bon décideur, ce qu’on devrait tous faire mais c’est un autre sujet).
C’est ça la théorie économique dominante : “Homo œconomicus”
Bon, ça a été débunké depuis des dizaines d’années par toutes les autres sciences sociales (psychologie) et empiriques (épistémologie), parce qu’évidemment, les humains ne sont pas des robots (sauf les autistes, à la limite, mais on sait tous comment ils sont considéré par les humains “normaux”).
Donc à partir du moment où l’on pense que les humains “devraient être” comme des homo œconomicus, il est logique de critiquer tout comportement qui ne serait pas rationnel de ce point de vue (donc des gens qui pleure quand ils perdent, parce qu’ils ne pensaient pas perdre quand ils ont joué, ce qui “ne devrait pas arriver” si les humains étaient rationnels).
Le 07/03/2021 à 13h18
Au poker le premier conseil des pro c’est de ne jouer que 1⁄50 de ton argent. J’ai toujours respecté cette règle et j’ai toujours gagné de l’argent et pourtant je n’ai jamais gagné chaque partie.
Le 08/03/2021 à 11h24
Ca tombe bien, le rédacteur n’a pas fait ça. Et si c’est pour moi que tu dis ça, je te rassure, j’ai toute la légitimité et l’expérience pour le faire, sans préjudice de connaître la tienne.
C’est tout à fait vrai, mais cependant ça n’évite pas les états d’esprit passagers. Tu parlais de poker il y a quelques messages, il n’existe pas un seul joueur, même pro, qui n’ait pas un jour pété un câble, en public ou non, sur un mauvais coup. Et ça ne les empêche pas pour certains de gagner des millions. Mais notre cerveau n’est juste pas fait pour supporter ce genre de chose sans broncher, au moins sur le moment.
Ce qui différencie les pros des autres, au poker ou en investissement, c’est la façon dont ils gèrent ces sentiments et les conséquences qui résultent de cette gestion, mais ils les éprouvent comme tout le monde quand même, et c’est une erreur de s’y croire insensible, il faut s’y entraîner. Par exemple, certes grossier, au poker, il vaut mieux passer sa frustration en gueulant devant son PC ou dans les couloirs du tournoi qu’on vient de perdre, que de balancer son argent sur la première table qui passe (ou son PC par la fenêtre).
Le 08/03/2021 à 20h31
Merci pour la référence, je la mets dans ma liste de lecture à faire.