Comment tuer le statut d’hébergeur ? Avec la copie privée dans le cloud
Des nuages au-dessus des nuages
Le 06 septembre 2012 à 12h57
11 min
Droit
Droit
Les travaux se poursuivent au CSPLA. L’enjeu ? Identifier dans le cloud, les futures sources de rémunération pour copie privée. « La propriété littéraire et artistique est concernée au premier chef par la mise à disposition d’infrastructures, dont la location d’espace de stockage en ligne fait partie, et par la mise à disposition de logiciels, notamment de lecture de contenus » assure le projet de rapport que nous avons pu nous procurer. Fait intéressant, le sujet devient chez les ayants droit un argument pour décapiter le statut de l’hébergeur.
En novembre 2011, le ministère de la culture confiait à Anne-Élisabeth Crédeville, Jean-Pierre Dardayrol et Jean Martin le soin lever la tête dans le nuage informatique. Ils sont assistés de Fabrice Aubert, auditeur au Conseil d’État qui intervient aussi à la Hadopi. Cette fine équipe doit ainsi trouver d’éventuelles nouvelles sources de financement au titre de la copie privée.
Le temps est précieux : sur le marché physique, les supports ancestraux (CD, DVD vierges, etc.) n’ont plus le vent en poupe, celui qui soufflait dans les années 90, 2000. L’assiette de la copie privée est donc menacée même si les ayants droit en perçoivent aujourd’hui sur les GPS ou les tablettes tactiles. Il y a une autre contrariété, plus sévère. La loi impose désormais aux bénéficiaires de la RCP de rembourser les professionnels. Une saignée pour l’ayant droit habitué de cette manne qui a rapporté 189 millions d’euros en 2011. Le ministère de la Culture n’est pas en reste. 25 % des sommes collectées au titre de la copie privée sont impérativement affectées au spectacle vivant (article L321-29 du Code de la propriété intellectuelle). Soit autant de budget que le ministère n’a pas à dépenser. Une copie privée menacée, c’est un budget public qui risque d’être sollicité.
Pour se pencher sur ces questions, on aurait pu envisager une commission parlementaire. Mais ce choix, qui a le mérite de l’ouverture, n’a pas été fait puisque le dossier a été confié au CSPLA. Le conseil juridique du ministère de la Culture est composé d’une très forte majorité d’ayants droit, ceux-là même qui perçoivent la copie privée. Cette excroissance de la rue de Valois tente donc aujourd’hui de trouver ses futures sources de rémunération. Des sources qui viendront s’ajouter aux anciennes. Le « cloud », nom marketing donné aux stockages en ligne, attise donc tous les appétits.
Des auditions se sont enchaînées dans la lignée de cette mission, il y a eu celles d’Apple et Google mais non Amazon, OVH ou Dropbox.
Trois types de nuages
De ces quelques échanges, le CSPLA a d’ores et déjà identifié trois types de services dans les nuages. D’abord, les casiers personnels (Dropbox, OVH). Ce sont des mémoires déportées où l’utilisateur va stocker ses fichiers. Ensuite, les services de synchronisation associés à un service de vente (iTunes in the cloud, Google Play). Là, un fichier stocké en ligne va « arroser » plusieurs appareils. Enfin, iTunes Match. Le service d’Apple scanne le catalogue de l’utilisateur pour proposer ces mêmes fichiers en équivalent dans les nuages, en général de qualité supérieure. Quand l’équivalent n’est pas trouvé, iTunes « uploade » le fichier de l’utilisateur sur le nuage afin d’enrichir son catalogue.
Des services différents, hétérogènes, complexes mais sur le terrain juridique, en théorie, l’arbitrage est simple : ou bien nous sommes dans le droit exclusif et l’autorisation des ayants droit est nécessaire. Ou bien il y a de la copie privée, ce qui justifie une indemnisation (ou « rémunération » pour copie privée).
iTunes, Google Play, une préoccupation centrale
Pour le CSPLA, les services de synchronisation constituent « une préoccupation centrale dans les travaux de la commission ». Problème, les ayants droit se déchirent sur l’analyse juridique.
Selon les uns, la synchronisation relève du droit exclusif : quand un service en ligne autorise dix copies d’un fichier contrôlé par verrou numérique, on est hors du champ de la copie privée : l’éditeur du service Cloud a en effet passé un accord avec l’ayant droit autorisant cette exploitation. On est dans le droit commun, non dans l’exception.
D’autres - les sociétés de gestion – ne partagent pas l’analyse. Ils se drapent sous le principe de neutralité technologique afin d’assimiler la synchronisation sur différents « devices » à la duplication de CD. Neutralité technologique, neutralité rémunératrice !
Et après ? D’ores et déjà, les partisans d’une ponction reniflent des pratiques de copie privée derrière iTunes in the Cloud ou Google Play. Comment ? Au doigt mouillé. « Les œuvres musicales pour lesquelles le service de synchronisation est d’ores et déjà proposé n’ont pas connu de variation de prix » nous explique le projet de rapport du CSPLA. « Ce maintien d’un prix global laisse entendre que les téléchargements réalisés au-delà du premier ne résulteraient pas d’une exploitation de l’œuvre par le prestataire ». En clair, il y a stagnation des prix ce qui « laisse entendre » des copies subséquentes et justifie donc une juteuse rémunération. Bien sûr !
Copiste et bénéficiaire, la contrariété de la jurisprudence
Le problème est aussi que le principe de l’assujettissement du cloud à la copie privée doit s’adapter à une jurisprudence potentiellement contrariante. En 2008 puis en 2011, la justice avait exclu du champ de la copie privée le magnétoscope en ligne Wizzgo, faute d’identité entre copiste et utilisateur. Elle suivait là une jurisprudence de 1984 connue sous le nom de « Rannou-Graphie ». Les juges avaient conclu à l’illicéité du magnétoscope en ligne faute d’autorisation d’exploitation des ayants droit. À leur grande satisfaction, mais au grand désespoir de Wizzgo. En dernier recours, celui-ci avait sollicité de Nicolas Sarkozy une évolution du régime de la copie privée en France. En vain.
Mais depuis, les ayants droit veulent désormais ouvrir la brèche sollicitée par Wizzgo. Au moins un peu, juste assez pour aspirer le miel de la rémunération pour copie privée.
Jusqu’à présent, les tribunaux ne se sont placés que sur le point de vue du prestataire : ils les considèrent comme contrefacteurs faute d’identité entre copiste et bénéficiaire de la copie, disons-nous. Voilà la brèche ! Au CPLSA, on estime maintenant que « ces décisions n’ont ainsi pas explicitement exclu que les exemplaires d’une œuvre réalisés par ce prestataire puissent être regardés comme des copies privées une fois remis à l’usager. L’interprétation dominante de la jurisprudence « Rannou-Graphie » regardant la notion de copie privée comme incompatible avec une dissociation du copiste matériel et du copiste intellectuel peut dès lors être mise en doute ». La fraude corrompt tout, dit l’adage, mais pas ici !
OVH, Dropbox bientôt privés du statut d'hébergeur ?
Mais le plus gros arrive. Nos créateurs profitent du sujet pour asséner de beaux coups de pelle au statut des intermédiaires. Explication. L’article article 6.1.2 de la LCEN définit l’hébergeur comme « les personnes physiques ou morales qui assurent, même à titre gratuit, pour mise à disposition du public par des services de communication au public en ligne, le stockage de signaux, d'écrits, d'images, de sons ou de messages de toute nature fournis par des destinataires de ces services ».
Un passage fait tilt. C’est celui de « mise à disposition du public ». Pour des ayants droit, en effet, l’expression « fait obstacle à ce que l’on reconnaisse cette qualité aux prestataires proposant du pur stockage, sans mise à disposition possible des fichiers (via par exemple une fonctionnalité de partage avec d’autres utilisateurs) ». En clair, puisque OVH, Dropbox & co fournissent des solutions de stockage sans partage et donc sans « mise à disposition » possible, il faut leur retirer le statut d’hébergeurs !
Belle affaire quand on se souvient avec quelle précipitation Megaupload a été torpillé alors qu’il mettait lui à « disposition du public » des fichiers uploadés par d’autres. Des voix dissonantes ont heureusement fait valoir que le critère de « mise à disposition » a été ajouté par la France. L’expression ne se retrouve pas dans la directive fondatrice.
Malgré cela, le CPLSA considère qu’il « n’a pu aboutir à un consensus sur la question du statut du prestataire » ! Le conseil juridique du ministère de la Culture va donc jusqu’à redéfinir le régime de la LCEN dans le cadre d’une étude sur le cloud et la copie privée. Et le sujet reviendra sur la table : « Si les ayants droit s’accordent sur le fait qu’il n’est pas souhaitable d’aller vers un élargissement de la définition de l’hébergeur (qui présente un risque de déresponsabilisation des prestataires), la question de savoir si un loueur de pur espace de stockage peut ou non être qualifié d’hébergeur reste, à droit constant, posée. »
On refait l'iTunes match
Dernière question : les services comme iTunes Match. L’analyse dépend du scénario. Quand le fichier a été reconnu et donc « apairé » dans le cloud, le CSPLA juge qu’il n’y a pas de copie privée mais l’exercice d’un droit exclusif. Cependant, « on ne peut en revanche exclure l’application d’un régime de copie privée aux exemplaires supplémentaires de ce fichier équivalent fournis à l’utilisateur à partir de son espace dans les nuages ».
Quand le fichier n’est pas reconnu et est donc uploadé, on en revient à l’analyse de la synchronisation : selon les écoles, pas de copie privée faute d’identité copiste/bénéficiaire, ou bien copie privée par neutralité technologique. Mais les choses se compliquent car contrairement aux autres types de nuage, iTunes Match scrute les fichiers avant traitement.
Grosse erreur ! « Aux réserves déjà soulevées quant au critère de mise à disposition, s’en ajoute une nouvelle tenant à ce que le prestataire ne demeure pas « passif » au sens de la directive précitée sur le commerce électronique : le processus d’identification, qui est actif, le rapproche du statut d’éditeur . À l’inverse, le fichier n’est téléchargé que s’il n’est pas identifié : on ne peut donc présumer une connaissance par le prestataire des œuvres qu’il n’a pas su reconnaître. »
Derrière ces formules alambiquées, les ayants droit pensent que l’identification des fichiers par iTunes Match prive celui-ci du statut d’hébergeur. En effet, analyser le fichier, c'est être actif, or un hébergeur c'est passif ou ça devient éditeur ! Dans un tel cas, ITunes Match serait donc immédiatement responsable des contrefaçons uploadées.
Une analyse très venimeuse : Dailymotion ou YouTube scrutent déjà les fichiers lors de l’upload. Ils vérifient le système d’empreinte destiné aux partages des ressources publicitaires notamment. Devrait-on du coup les priver du statut d’hébergeur ? faut-il les considérer comme directement responsables des millions de vidéos mises en ligne ?
iTunes match n'est pas une blanchisserie
Enfin, dans l’enceinte du ministère de la Culture, les ayants droit jugent en cœur qu’on ne peut considérer iTunes Match comme un système de blanchiment des œuvres. Un fichier illicite uploadé reste illicite : « Un consensus se dégage au sein de la commission pour considérer que la fraude initiale consistant à utiliser le service avec des fichiers illicites « corrompt » l’ensemble des opérations suivantes. Les fichiers équivalents que télécharge le fraudeur à partir des nuages ne pourraient ainsi être regardés comme des fichiers acquis légalement. On ne peut dès lors parler stricto sensu de « blanchiment » des œuvres ». Le CSPLA note aussi qu’en pratique détecter ces fichiers illicites ne sera pas bien simple. Mais est-ce bien grave ? Il suffira de les considérer comme licites pour justifier une juteuse rémunération pour copie privée...
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Trois types de nuages
Commentaires (71)
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Abonnez-vousLe 06/09/2012 à 13h54
Le 06/09/2012 à 13h54
“Jeune et con, vieux et fou.”" />
Le 06/09/2012 à 14h04
Le 06/09/2012 à 14h05
Moi je me demande surtout qui ils vont faire payer et comment.
Parce que personne ne déclarera utiliser le cloud.
Et aller faire payer une entreprise Américaine … Ils peuvent essayer, au mieux ils la feront fermer en France.
Le 06/09/2012 à 14h05
merci de la precision vellou " />
edit: garat > possible qu’ils tapent plutot sur les sociétes francaises (ovh et cie) qui proposent du cloud.
Le 06/09/2012 à 14h13
Mais qu’ils sont abrutis… On voudrait tuer dans l’œuf un des rares secteurs en croissance en France qu’on s’y prendrait pas mieux. Enfin, y a peut-être un point positif, c’est que ça pourrait démocratiser des solutions de “claôude” maison, plutôt que de dépendre d’un tiers qui peut sucrer vos données quand ça lui chante.
Hum… Je sens que je vais me prendre un petit serveur perso chez OVH un hébergeur ukrainien ou islandais, bref là où je serai pas emmerdé par les charognards de l’industrie du divertissements. Consommez français qu’ils disaient… Ahh les cons… " />
Le 06/09/2012 à 14h16
Le 06/09/2012 à 14h49
Nous voulons votre bien
et nous l’aurons !
Le 06/09/2012 à 14h50
Le 06/09/2012 à 14h50
Le 06/09/2012 à 14h52
Et comment ça se passe avc des trucs genre cloudstation ds les syno
Le 06/09/2012 à 15h02
Ce que je ne comprends pas, c’est qu’avant de pouvoir écouter ou visualiser une œuvre stockée sur le “cloud” (terme vague au possible…), il faut la télécharger sur un équipement de diffusion (balladeur, smartphone, tablette, ordinateur, TV connectée, …).
C’est depuis cet équipement que sera “consommée” l’œuvre et pas directement depuis le cloud.
Or, tous ces équipements sont déjà taxés sur la copie privée !
Doit-on préparer le tube à vaseline en attendant de se faire taxer 2 fois pour la même chose ?
Concrètement, j’achète un iphone, je stocke ma musique sur itunes match : je paye la redevance sur l’iphone, sur mon pc (puisqu’il faut passer par itunes pour uploader les fichiers) et sur le stockage en ligne alors que je ne vais consommer la musique que sur l’iphone " />
Pourquoi ne pas ensuite taxer les hauts parleurs qui diffusent physiquement la musique, les DAC qui convertissent l’information numérique en signal analogique, la box qui permet de télécharger le contenu (ha, ça c’est déjà fait…) et bien sur … la prise téléphone et les câbles qui relient tout ça ! (je vais m’arrêter là parce qu’on pourrait finir par se faire taxer les oreilles, les nerfs et le cerveau…).
Ceci couplé au fait de continuer à tolérer des usages illicites pour pouvoir ponctionner une redevance dessus… (genre “si on l’interdit, on ne peut pas dire que c’est de la copie privée, donc on peut pas taxer, donc on tolère”) et au silence des médias grand public (ayant droits) sur le sujet, le piratage pur et simple a encore de beaux jours devant lui.
C’est incroyable ce que ce lobby peut avoir de pouvoir. La seule solution est de ne plus donner un rond aux majors (je n’étend pas à toutes les maisons de disques, il y en a beaucoup de petites qui sont loin de toutes ces arnaques).
Je ne leur souhaite que de crever, en espérant que toutes leurs magouilles ne soient que leur baroud d’honneur (oui comme dans CoD!)
Le 06/09/2012 à 15h12
Le 06/09/2012 à 15h13
" /> les zeyant-drôits fossoyeurs du commerce français :
au suivant !
Le 06/09/2012 à 15h27
Le 06/09/2012 à 15h31
Le 07/09/2012 à 08h11
Le 07/09/2012 à 08h25
Le 07/09/2012 à 09h16
pour résumer l’action permanente des ayants droits et autres vautour avides de brouzouf$ sur les bien culturels quel qu’il soit.
“ l’art et la manière de tuer l’industrie, les services , le commerce de bien informatique , téléphonique en un minimum de temps avec la complicité des milieux politiques.” " />
Le 07/09/2012 à 09h29
Le 07/09/2012 à 10h42
Le 07/09/2012 à 10h46
Le 07/09/2012 à 10h46
Le 07/09/2012 à 10h53
…Et je dis pas le bordel quand la fibre sera largement répandue: tout le monde pourra devenir son propre hébergeur! (c’est déjà très facile, mais avec un 1Mb d’upload en ADSL… ). Le Deep-Packet-Inspection est promis à un bel avenir…
Le 07/09/2012 à 11h45
Le 07/09/2012 à 11h51
Le 06/09/2012 à 15h46
C’est un Beau Dommage " />
Le 06/09/2012 à 16h33
D’abord, les casiers personnels (Dropbox, OVH).
L’utisateur y stocke des copies de fichiers => RCP
les services de synchronisation associés à un service de vente (iTunes in the cloud, Google Play)
Le prestataire crée des copies et les met à disposition des clients => RCP
Enfin, iTunes Match
Le prestataire et les clients créent des copies => RCP
Et s’il y a un 4ème type de nuage, on trouvera un moyen d’y mettre de la RCP. " />
Le 06/09/2012 à 16h36
Le 06/09/2012 à 16h38
Le 06/09/2012 à 17h07
Le 06/09/2012 à 17h44
Arrétez de finances la musique !!!!
Le 06/09/2012 à 17h59
Le 06/09/2012 à 19h38
Identifier dans le cloud, les futures sources de rémunération pour copie privée.
C’est bon… tout est dit.
C’est écoeurant !
Ca a fini de me convaincre, je me remettrai donc à pirater la musique que j’écoute plutot que d’acheter les CD. Tout simplement parce que la coupe est pleine et que j’en ai marre de payer des taxes qui ne correspondent pas à mon usage. Payer 1 fois ça va, 2 fois ça m’énerve, 3 fois y’en a marre !
Le 06/09/2012 à 23h24
Une hypocrisie qui regne en maitre, des textes de lois trop flous, ecrits par des gens refusant parfois avec fierte de chercher a comprendre le sujet, des beneficiaires, invites exclusifs a donner leur avis sur tous les sujets, arrosant les legislateurs de donnees douteuses… pour ne pas dire plus, des legislateurs qui votent pour les interets particuliers (du moins, le camp au pouvoir votant en faveur des interets particuliers, l’opposition votant contre juste pour faire valoir son role)
Belle democratie que la notre.
Le 07/09/2012 à 00h10
Le 07/09/2012 à 05h09
Tiens ça faisait longtemps qu’ils n’avaient pas essayé de tuer un nouveau type de support de données " />
Après avoir tué les support optiques à cause d’un prix délirants découlant de taxes aberrantes, tenté de tuer les disques durs externes, ainsi que tout ce qui contient une carte mémoire ou assimilé de la même façon voila qu’ils s’attaquent maintenant au cloud " />
Le truc qu’ils n’ont toujours pas compris c’est qu’internet se fout des frontières imprimées sur leurs cartes en papier, si ce genre de service est ultra taxé quand il est hébergé en France les prestataires le proposant auront très vite fait de délocaliser leurs datacenters, et les emplois qui vont avec, dans d’autres pays plus intelligents que la France qui leur foutront la paix contre paiement d’une menue taxe professionnelle et d’impôts corrects.
M’enfin c’est vrai qu’avec le taux de chômage qu’on se paye on peut se permettre de continuer à détruire de l’emploi à tour de bras pour faire plaisir à une petite poignée de copains pleins aux as qui ne payent d’ailleurs probablement aucun impôt en France grâce à une optimisation fiscale bien conçue " />
Le 07/09/2012 à 06h09
Le 07/09/2012 à 06h30
Merci pour cet article détaillé et très intéressant. Et je suis plutôt critique d’ordinaire.
Le 07/09/2012 à 07h24
Le 07/09/2012 à 07h27
Un fichier illicite uploadé reste illicite
Par contre, je me demande bien sur quelle base peut on définir un fichier comme étant illicite.
Un fichier de musique, c’est un genre de “support” numérique pour un enregistrement, au même titre qu’un CD.
Dans la mesure ou les fichiers peuvent être des copies (c’est même le cas de tous les fichiers, en fait), des conversions d’autres fichiers, des fichiers créés à partir d’une autre source (un CD), et qui ont été créés de manière tout à fait légale, on ne peut pas affirmer qu’un quelconque fichier puisse être illégal.
Ou alors, il faudrait que les AD décident d’une suite binaire unique (ou en tout cas affilier un UID pour chaque signature de flux binaire d’un enregistrement) pour chaque enregistrement qui serait la seule légale.
Et même là, on pourrait tout à fait dupliquer à l’identique ce fichier illégalement (partage non autorisé) sans pouvoir faire la distinction entre un fichier légalement obtenu, et le même fichier, illégalement obtenu.
Ma conclusion est que tout fichier musical ne peut pas être considéré illégal à moins qu’il ne contienne un enregistrement sauvage, genre prise de son dans un concert.
Le 07/09/2012 à 08h10
Le 06/09/2012 à 13h27
Le 06/09/2012 à 13h31
‘tain si ça continu, tout le monde va se mettre à faire son serveur (service cloud sur liste noire car pas payé la redevance) …
Le 06/09/2012 à 13h31
Le cloud existant depuis un petit moment maintenant, tout prélèvement, ponction, etc… ne sera qu’une rustine, rajoutée à une couche déjà existante de prélèvements.. ça finira encore en aberration adoptée à la truelle..
Supprimer le statut d’hébergeurs pour plusieurs services ? Bon courage les mecs " />
Enfin, dans l’enceinte du ministère de la Culture, les ayants droit jugent en cœur qu’on ne peut considérer iTunes Match comme un système de blanchiment des œuvres. ……………….. Le CSPLA note aussi qu’en pratique détecter ces fichiers illicites ne sera pas bien simple.
C’est idiot.. Les ayants droits ont toutes les informations sur les fichiers illicites transitant sur le P2P, ils n’ont qu’à les fournir à Apple (je serais curieux de connaitre le pourcentage de kikoo qui s’approvisionnent en MP3 via bittorrent et qui uploadent ensuite ces mêmes MP3 sur iTunes Match)
Le 06/09/2012 à 13h34
Le 06/09/2012 à 13h35
Le 06/09/2012 à 13h36
Le 06/09/2012 à 13h38
Le 06/09/2012 à 13h41
Le 06/09/2012 à 13h42
Le 06/09/2012 à 13h43
Je viens de penser à un truc… Si j’utilise deux disques en mirroring pour sécuriser mes données, je devrais pas payer qu’une seule fois la Copie Privée ? (En théorie, hein, parce qu’en pratique je me fais pas trop d’illusions)
Le 06/09/2012 à 13h44
en France on a pas de pétrole, mais on a des idées… heuuu on avait hein… le Minitel c’est fini… le TGV on le revend en reverse engeneering en Chine donc on va l’avoir dans l’os d’ici peu… on a plus d’industrie ou si peu vu que tout se délocalise ailleurs à causes des tonnes de taxes et autres ponctions qui du coup nous rendent pas du tout, mais alors pas du tout attrayant d’un point de vu fiscal… alors du coup ça n’attire pas le retour des industries et encore moins les Ets tertiaire Internet à forte VA…
Alors on dit que c’est la crise et pour maintenir les finances (aux lieu d’éviter les fuites ils mettent des rustines qui ne colmatent pas…) on augmente les taxes et ponctions diverses (CSG…mon amour… Ou c’était IVG mon amour ?!?!… haaa non c’était Hiroshima mon amour… ha ben du coup on y arrive…) qui nous rendent moins attrayant et compétitif et ainsi de suite le serpent qui se mord la queue et va finir en sac à mains pour milliardaires asiatiques….
et pour paraphraser un visionnaire (hélas)…
“Moi ? T’occupes pas !
Je m’arrange avec la honte directement. J’ai l’habitude !
J’ai pas besoin de tes conseils !
Géraard !
Et pis le pinard, c’est pas interdit que je sache !”
" /> —>[] parti noyer mon chagrin dans un grand verre de Volvic " />
Le 06/09/2012 à 13h44
Vite, il existe quelque chose qui n’était pas taxé, rétablissons cet écart et taxons au plus vite ! " />
Avant, l’impôt (dont fait partie la taxe) était un moyen, aujourd’hui c’est devenu une fin.
Avec une petite différence : aujourd’hui même l’impôt est privatisé. Ce sont les sociétés privées qui les mettent en place et qui les récoltent.
Le 06/09/2012 à 13h46
Le 06/09/2012 à 13h49
-ha non hein, commence pas a me dire n’importe quoi! je le veux pas sur nos serveurs, je le veux en cloud!!
Le 06/09/2012 à 13h49
Le 06/09/2012 à 13h51
Le 06/09/2012 à 13h06
En clair : wir wollen bolchoïe dinero right now…
Et que je te ponds une merdouille alambiquée pour gratter du pognon pour des prétextes à la mords-moi-le-disque-dur, on croirait voir la gestation d’Hadopi…
Le cloud va se barrer à l’étranger, avec les emplois qui vont avec, et vous n’aurez pas un rond, c’est ça que vous voulez, messieurs les zélliandroua ?
A un moment, la connerie olympique, faut arrêter… Et on ne parle pas ici d’un secteur économique qui est dans la merde, comme l’automobile…
Le 06/09/2012 à 13h07
Des nuages au-dessus des nuages
Stratovarius, un nouveau violoncelle pour faire pleurer dans les langueurs monotones, les nuages
" />
" />
Le 06/09/2012 à 13h08
bref, un beau bordel en perspective." />
edit: j’ajoute que je suis toujours autant effaré de voir ceux qui bénéficient des rémunérations décider de leur montant et de leur mode de calcul.
Le 06/09/2012 à 13h09
Ça ressemble à l’agonie d’une bête blessée " /> Ils sont fous.
Le 06/09/2012 à 13h09
L’article article 6.1.2 de la LCEN définit l’hébergeur comme « les personnes physiques ou morales qui assurent, même à titre gratuit, pour mise à disposition du public par des services de communication au public en ligne, le stockage de signaux, d’écrits, d’images, de sons ou de messages de toute nature fournis par des destinataires de ces services ».
Deux remarques :
1/ le public peut aussi être une personne non ? sinon à partir de combien de personnes qui auront accès au contenu va t’on dire que la société qui conserve les données est un hébergeur ? le CSPLA ne répond pas à cette question ?
2/ OVH et Dropbox proposent bien de partager ces contenus qu’ils hébergent en permettant au titulaire du compte de créer des liens.
Donc le raisonnement du CSPLA tombe.
Le 06/09/2012 à 13h11
Faudrait peut-être un jour dire aux ayants-droits qu’il n’y pas que leurs œuvres données sur Internet " />
Le 06/09/2012 à 13h11
je comprends bien pourquoi ils desirent faire péter le statut d’hébergeur (l’irresponsabilité civile et pénale quant au contenu des sites hébergés) pour le cloud.
mais il faudra bien un statut pour le stockage cloud non ?
et comme le statut d’éditeur semble trés peu approprié, il vont proposer encore un nouveau statut ?? " />
Le 06/09/2012 à 13h14
Le 06/09/2012 à 13h15
Le 06/09/2012 à 13h16
Vive la France " />
Sérieux, plus le temps passe plus j’ai honte d’etre francais " />
Le 06/09/2012 à 13h19
Le refus du “cloud” est mon choix et ma liberté, qu’ils aillent au diable. Je garderais Ubuntu 11.10 Studio " />
Le 06/09/2012 à 13h21
Ou bien il y a de la copie privée, ce qui justifie une indemnisation (ou « rémunération » pour copie privée).
Peut-être dans les esprits malades de certains. Mais le droit ne dit pas ça, semble-t-il. L’indemnisation pour copie privée est dû pour compenser un préjudice. Il reste donc à démontrer que les services de cloud sont préjudiciables aux revenus des ayants droits.
Ce sera probablement difficile, car la facilité d’utilisation offerte par les clouds est vraisemblablement une incitation à l’achat (pour les victimes décérébrées de l’industrie du divertissement*).
* Ce dernier passage n’est ajouté que dans le but de troller un peu. Consommez Produisez de la culture, consommezvivez libres !
Le 06/09/2012 à 13h24
A chaque news de ce genre, je sais pas quoi dire.
Pour être poli, et c’est compliqué, je dirai donc que les assistés ne sont pas ceux que l’on croit…