L'Autorité de régulation des télécoms a publié son observatoire du haut et très haut débit pour le troisième trimestre 2012. Outre l'importance de l'ADSL et la prise en compte des lignes supérieures à 30 Mb/s dans le très haut débit, ce bilan annonce aussi que seulement 25 000 personnes se sont abonnées au FTTH. Or, Orange en a recruté à lui seul 21 000 durant la même période.

Orange, moteur du FTTH en France 

Que font les concurrents d'Orange en matière de fibre optique jusqu'au domicile ? Si Numericable continue sa croissance du côté du FTTB/FTTLA avec 41 000 abonnés supplémentaires pour les lignes à 100 Mb/s ou plus, en ce qui concerne le FTTH, sa progression (+ 25 000) a été inférieure à celle du trimestre précédent (+ 29 000).

Mais le plus étonnant reste l'importance gigantesque d'Orange dans la croissance du FTTH. Avec 21 000 abonnés à la fibre optique au troisième trimestre, Orange a donc représenté 84 % des recrutements. Cela signifie surtout que la concurrence, principalement Free et SFR, n'a recruté que 4 000 abonnés FTTH sur cette période.

Comme le montre notre tableau ci-dessous, alors qu'Orange monte en puissance ces derniers trimestres, avec un record cet été, la concurrence a marqué le pas. Reste à savoir si ce troisième trimestre a été une anomalie pour les concurrents d'Orange, ou si le dernier trimestre de l'année confirmera cette tendance.

Depuis le début de l'année, Orange a donc recruté 49 000 nouveaux abonnés FTTH, soit plus que l'intégralité de l'année 2011 (+ 41 000) et bien plus encore que l'année 2010 (+ 19 000). La concurrence, pour sa part, n'a recruté que 25 000 nouveaux FTTH cette année. Un résultat misérable qu'il faudra bien inverser tôt ou tard si la France veut combler son retard dans le domaine.

Les lignes à 30 Mb/s comptées comme THD 

Concernant les autres données publiées dans cet observatoire, de nombreuses remarques peuvent être faites. Tout d'abord, les abonnements de Numericable proposant des débits situés entre 30 et 100 Mb/s sont désormais intégrés parmi le très haut débit, et non le haut débit.

L'ARCEP explique que cette nouvelle intégration a été réalisée « afin de se conformer aux seuils fixés par la Commission européenne dans le cadre de son agenda pour l’Europe à l’horizon 2020 ». Un bon moyen de gonfler nos chiffres, puisque cela permet à la France d'afficher désormais quasi 1,5 million d'abonnés très haut débit, contre moins de 800 000 le trimestre précédent.

L'Autorité a toutefois la bonne idée de séparer les lignes FTTB/FTTLA entre 30 et 100 Mb/s, et celles capables d'atteindre - voire de dépasser - les 100 Mb/s. Il semble toutefois qu'il ne s'agit ici que des lignes offrant en théorie de tels débits. Dans la réalité, de nombreuses lignes à 100 Mb/s ou plus proposent certainement des débits inférieurs à 100 Mb/s. Cela n'aurait toutefois pas d'impact sur l'importance du très haut débit du fait du nouveau calcul.

L'ADSL attire toujours massivement

Autre remarque, l'ADSL continue sa très forte progression, et tire le marché Internet en France, avec 21,730 millions de clients, en hausse de 249 000 abonnés, contre 219 000 abonnés supplémentaires au deuxième trimestre, et 278 000 de plus au début de l'année.

Cette année, l'ADSL devrait donc afficher une croissance proche d'un million d'abonnés, contre à peine 100 000 dans le FTTH et 150 000 en FTTB/FTTLA. Ce n'est donc pas pour 2012 que le très haut débit supplantera au haut débit, contrairement à certains pays asiatiques où le transfert technologique a déjà eu lieu.

Plus de 2 millions de foyers FTTH raccordés

L'ARCEP note aussi que la France compte désormais 8,83 millions de lignes capables d'offrir des débits à 30 Mb/s ou plus, dont 2,038 millions en FTTH et 4,731 millions en FTTB/FTTLA à 100 Mb/s ou plus. Du côté de la fibre optique jusqu'au domicile (FTTH), 48 % des logements sont mutualisés, c'est-à-dire que 976 000 foyers peuvent s'abonner à au moins deux FAI différents. 

Enfin, concernant le dégroupage, il atteint désormais 12,168 millions de foyers en France (+ 185 000 en trois mois), dont 10,685 millions (+ 196 000) pour le dégroupage total. « La totalité des 15 379 NRA (Nœuds de raccordement d’abonnés, sièges des répartiteurs) sont aujourd’hui équipés en DSL en métropole et dans les DOM, et 99.1 % des lignes en cuivre sont théoriquement éligibles à un service haut débit. »