« L’Union européenne ne négociera pas l’exception culturelle » a assuré hier par voix de communiqué le commissaire européen au commerce, Karel De Gucht. Les négociations - secrètes - entre l’Union européenne et les États-Unis s’agissant du Transatlantic Free Trade Area (TAFTA ou TTIP pour Transatlantic Trade and Investment Partnership) concerneront pourtant bien l’audiovisuel, au grand dam des ayants droit du secteur.
Cela faisait plusieurs semaines que les ayants droit redoublaient d’efforts pour que l’exception culturelle, et plus particulièrement l’audiovisuel, soient exclus des négociations entre l’UE et les États-Unis. Les inquiétudes se concentraient en effet autour du champ d’application de TAFTA, Bruxelles ayant donné le 12 mars dernier son feu vert pour que cet accord commercial se répande jusqu’au monde de l’audiovisuel. Les acteurs du secteur craignent surtout que l’on touche aux politiques de soutien dont ils bénéficient.
Menés notamment par Pascal Rogard de la SACD, les ayants droit de l’audiovisuel ont cependant pu bénéficier de soutiens de choix. En effet, l’exécutif a tout d’abord relayé leur souhait de voir l’exception culturelle exclue des négociations, que ce soit par la voix de François Hollande ou de Nicole Bricq et d’Aurélie Filippetti, respectivement ministres du Commerce extérieur et de la Culture. Dans un second temps, ce sont les députés qui s’y sont ralliés.
L’audiovisuel reste au menu
Tous ces efforts n’ont pas été vains, puisqu'hier la Commission européenne a voulu renverser la vapeur. « L’Europe ne mettra pas en péril l’exception culturelle par une négociation commerciale. Rien, dans l’accord de libre-échange avec les États-Unis, ne pourra porter préjudice - ni même risquer de porter préjudice - à la diversité culturelle » a assuré le commissaire De Gucht. « L’Union européenne ne négociera pas l’exception culturelle » a-t-il abondé.
Seulement, l’intéressé a également indiqué que « les négociations prendront en compte les différentes sensibilités et spécificités sectorielles de l'Union européenne », dont l’audiovisuel « fait évidemment partie ». Même si l’audiovisuel reste manifestement au programme des négociations, Bruxelles explique que « les États membres qui le souhaitent resteront libres de maintenir les mesures existantes, et la France en particulier restera parfaitement libre de maintenir ses mécanismes de subvention et de quotas ».
La SACD a réagi à cette annonce en dénonçant l’attitude et le « cynisme » du commissaire De Gutch. L’organisation considère que la Commission européenne se montre « prête à raboter et à porter gravement atteinte au cœur du soutien à la diversité culturelle », et ce afin de « complaire aux milieux d’affaires et aux américains » voulant remettre en cause « toutes les politiques de quotas et de subventionnement ».
Nous avons contacté le ministère de la Culture afin d'obtenir une réaction et attendons toujours un retour.
Commentaires (35)
#1
Rien, dans l’accord de libre-échange avec les États-Unis, ne pourra porter préjudice - ni même risq…
Avoir le mot “libre-échange” et “pas de préjudice” dans la même phrase c’est priceless quand même " />
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Même si l’audiovisuel reste manifestement au programme des négociations, Bruxelles explique que « les États membres qui le souhaitent resteront libres de maintenir les mesures existantes, et la France en particulier restera parfaitement libre de maintenir ses mécanismes de subvention et de quotas ».
Warf Warf " /> ce retour de boomerang, j’ai l’impression qu’on leur fait ce qu’ils nous ont fait. Dormez brave gens, ayez confiance ! nous ne sommes pas evil ! c’est du libéralisme pédagogique ! " />
Ils vont avoir du mal à s’asseoir après ça " /> Les lois européennes supplantent les lois françaises, donc si il y a libéralisation pour l’Europe, il y aura aussi pour la France.
Il faudra juste quelques procès à coup de trouzaines de millions de dommages intérêts pour que l’exception culturelle fiscale deviennent un secteur économique comme un autre.
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Diversité culturelle à la téloche, ça doit rimer entre pop star et The Voice pour ces charognards.
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1/ faudrait peut-être se pencher sur la qualité de nos productions culturelles : si elles étaient bonnes on n’aurait peut-être pas besoin de mettre des quotas/des aides en place pour la soutenir. La culture française s’exporterait de façon naturelle (et en interne elle garderait une place importante).
2/ au point où on en est, ne faudrait-il pas mettre nos efforts sur l’industrie, la recherche et développement, l’économie future plutôt que sur la culture/divertissement : ce n’est pas ça qui va nous assurer les emplois de demain en France!
Quand tu vois l’énergie sur ce domaine par rapport aux autres bien plus importants, ça me gave. Encore une fois, l’intérêt de quelques privilégiés avant celle du peuple.
#5
vivement que ce soit le cas que ces princes perdent leur travail grassement rémunéré à la sueur de ceux qui travaillent.
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1990: Martine va à l’école
2000 : Martine achète du pain
2010 : Martine apprend à nager
2020 : Martine buys a fuckin’ gun and blows your head, nigga!
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De Gutch? c’est pas cet espèce de " /> qui voulait nous faire bouffer de l’ACTA ?
Les requins se tapent dessus ont dirait " />
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TAFTA !!! ou ACTA c’est la même merde !
il me semble que nos députés européen (pour les moins corrompus) ont dit “NON”
Alors faut vraiment nous prendre pour de cons !
Nous voyons bien que ceux sont les multinationales et banques qui gouvernent !
NON NON !" />
La Commission européenne et leur membres, n’ont pas été élus via le suffrage du peuple, ils ne sont donc pas à même de voter pour le peuple.
Pas de démocratie en europe voilà où nous en sommes
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“L’Union européenne ne négociera pas l’exception culturelle”
Je ne pense pas que ce soit une bonne nouvelle. Il y a beaucoup à redire sur notre “exception culturelle” !
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Le protectionnisme - appelons un chat un chat - en matière audiovisuelle a porté ses fruits mais en période de crise, il faudra bien poser la question : qui paye ? le contribuable bien évidemment qui n’en peut plus de cette charge fiscale …
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En quoi la France est une exception culturelle ? Elle l’était il y a quelques décennies, mais maintenant…
De plus, c’est bien ce principe là qui a détruit la culture, l’a empêché de se renouveler.
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On va bouffer des OGM, détruire nos ressources en eau douce á l’aulne des gaz de shistes… mais on va sauver l’exploitation des gueux par la nomenclatura culturalis, et on va vendre nos armes de destruction massive des droits numériques des mêmes gueux " />
Coupons une tête les gars, juste une. Après on prend le temps de réfléchir si c’est bien avant de continuer. " />
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Je ne savais pas que l’on développai la culture en France si ce n’est celle du mauvais gout " />
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L’exception culturelle, c’est le doux euphémisme pour ne pas dire préférence nationale. Le show business donneur de leçon permanent aux Français qui ne votent pas bien, bénéficie de ce que ces Français veulent pour tous les emplois du pays. Pour sa pomme, il ne se bouche pas le nez, pour les autres, il crie à la Corée du nord, ou au HLPSDN…
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le sous-tire a été changé lors de la màj? je ne l’avais pas vu… " />
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Soutenir la Culture….
Si la Culture n’est pas capable de vivre sans qu’on soit obligé d’injecter régulièrement du fric (qui en plus, je pense, doit atterrir dans un nombre de poches limité) c’est que le système est mauvais et qu’il doit être changé.
Ca ne sert à rien de claquer du fric sur un truc aussi bancal…
Ya tellement de secteurs plus importants pour l’avenir, comme déjà mentionné plus haut.
Après attention je dis pas que la Culture c’est inutile. Loin de là. Elle à son importance mais elle devrait trouver son chemin toute seule, avec des personnes qui s’arracheraient les tripes pour la faire vivre plutôt que de se dire que de toute façon ya des subventions qui vont tomber …
Les aides financières tuent tout. Pourquoi s’emmerder à sortir quelque chose de bon ? Même avec de la merde, le fric tombe.
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