Gouvernance du Net : le rapport du Conseil économique et social
Yes ICANN
Le 14 janvier 2014 à 07h15
5 min
Droit
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Pendant plusieurs mois, le Conseil économique, social et environnemental s’est penché sur les enjeux relatifs à la gouvernance d’Internet, fréquemment questionnée ces dernières années. Alors que son rapport doit officiellement être présenté cet après-midi, PC INpact vous le livre dès à présent.
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) est cette institution ayant pour vocation de représenter les « forces vives de la Nation », ce qui signifie qu’elle est composée de plus de 200 conseillers appartenant à des catégories socio-professionnelles différentes. L’on retrouve ainsi des représentants du patronat, d’associations, de salariés, etc.
En avril dernier, le Bureau du CESE a confié à sa section chargée des Affaires européennes et internationales la préparation d’une étude portant sur la gouvernance du Net. L’objectif ? Contribuer à l’information des citoyens, mais aussi des pouvoirs publics. Pour l’occasion, plusieurs dizaines de personnalités ont été auditionnées : des élus (la députée Laure de la Raudière ou l’eurodéputée Marielle Gallo par exemple), des représentants de fondations ou d’associations tels que Jérémie Zimmermann, de La Quadrature du Net, des représentants de l’ICANN, de la CNIL,...
Dans son rapport, remis officiellement aujourd’hui, le CESE commence par dresser un état des lieux de la gouvernance d’Internet, rappelant à la fois ses principes architecturaux ainsi que les rapports de forces entre les acteurs en présence (États, société civile, acteurs économiques).
Surtout, l’institution considère qu’Internet devrait être considéré comme un véritable bien commun. « L’internet forme un "écosystème" universel qui a vocation, dans une perspective de développement durable, à être au service du progrès de l’humanité dans toutes ses composantes économique, sociale et environnementale. À cette fin, poursuit le CESE, la légitimation du caractère "commun" de l’internet dans le combat plus large contre le sous-développement et la fracture numérique (...) prend tout son sens ».
La prédominance américaine et « l’insuffisante visibilité de l’Union européenne »
S'agissant de la gouvernance d’Internet, le rapport explique que les oppositions sont relativement grandes, comme l’a démontré la conférence de l’UIT, qui s’est tenue fin 2012 à Dubaï. Le CESE affirme ainsi que la prédominance des Américains est très forte dans ce domaine. « Les prérogatives des États-Unis sur les ressources critiques, sur la conclusion des contrats commerciaux et sur le "nommage" via l’ICANN constituent un fait acquis. Il en va de même pour les procédures de routage car nombre de connexions entre opérateurs non américains transitent par le territoire américain » retient à cet égard le rapport.
Face aux Américains, l’on retrouve des pays émergeants et en développement, dont l’influence est grandissante, ainsi que l’Union européenne. Mais les Vingt Huit sont mis à l'index. « L’UE pâtit d’un manque de visibilité, souligné avec vigueur, par les personnalités auditionnées » observent ainsi les auteurs du rapport. Ces derniers ajoutent que « pour peser sur les enjeux de la communication mondialisée, il est urgent que l’Europe agisse simultanément dans deux directions : la définition d’une vraie politique industrielle et la reconnaissance par les instances européennes du caractère éminemment politique du développement du numérique ».
Pour une gouvernance plus ouverte de l’internet, différentes propositions d’alternatives sont d'une manière plus générale mises sur la table par le Conseil :
- Création de systèmes de noms de domaine libérés de la tutelle de l’ICANN, à l’image du projet OpenRoot de Louis Pouzin.
- Mise en place de routeurs reliés par Wi-Fi, afin d’échapper aux contraintes exercées par les fournisseurs d’accès Internet ou pesant sur ces derniers.
- Contourner le « formatage de l’accès à la connaissance par Google », en passant par d’autres services (le moteur de recherche Exalead, développé par Dassault Systèmes, est ici brandi en exemple).
- Envisager les logiciels libres et les systèmes de connexion pair-à-pair « comme des choix raisonnés et non plus comme des menaces » pour éviter les multiples points de contrôle, licites ou illicites, qui régulent l’internet aux dépens des libertés des usagers.
Rappelons enfin que le Sénat se penche lui aussi sur cette question de la gouvernance de l’internet, la Haute assemblée ayant inauguré le mois dernier une mission commune d’information ayant pour thème : « Nouveau rôle et nouvelle stratégie pour l'Union européenne dans la gouvernance mondiale de l'Internet ». Vint Cerf, co-inventeur du protocole TCP/IP et « Chef évangéliste de l'Internet » pour Google, fut notamment auditionné par les parlementaires. Leurs conclusions sont attendues pour le mois de juin (pour en savoir plus, voir notre article).
Gouvernance du Net : le rapport du Conseil économique et social
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La prédominance américaine et « l’insuffisante visibilité de l’Union européenne »
Commentaires (26)
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Abonnez-vousLe 14/01/2014 à 07h40
Contourner le « formatage de l’accès à la connaissance par Google », en passant par d’autres services (le moteur de recherche Exalead, développé par Dassault Systèmes, est ici brandi en exemple).
À voir l’excellent documentaire : le livre selon Google.
Par contre je ne suis pas certain que choisir un moteur de recherche développer par Dassault soit judicieux. Il y a bien Qwant ou même duckduckgo qui ne sont pas mal.
Le 14/01/2014 à 07h49
A quoi ça sert ces rapports fabriqués par des gens qui n’y connaissent rien ?
Le moteur de recherche Exalead, laissez-moi rire !
Tout ça ne ressemble qu’à des poissons qui s’agitent dans un bocal, coûte de l’argent et ne sert à rien.
Et en interviewant Marielle Gallo, on est sûr de déboucher sur le contraire de ce qu’il faut faire.
Le 14/01/2014 à 08h00
Envisager les logiciels libres et les systèmes de connexion pair-à-pair « comme des choix raisonnés et non plus comme des menaces » pour éviter les multiples points de contrôle, licites ou illicites, qui régulent l’internet aux dépens des libertés des usagers.
Vache ! Il aura fallu quinze ans mais ça y est.
Le 14/01/2014 à 08h08
Ça ressemble plus a des Conquistadors à la recherche de l’or que des aventuriers cherchant le Paradis
Le 14/01/2014 à 08h21
Le 14/01/2014 à 08h34
Le 14/01/2014 à 08h55
il est urgent que l’Europe agisse simultanément dans deux directions : la définition d’une vraie politique industrielle et la reconnaissance par les instances européennes du caractère éminemment politique du développement du numérique
L’industrie, et celle du net en particulier, n’a pas eu et n’a pas besoin de l’Europe (ou de toute autre entité étatique) pour exister et se développer. Ils se fourrent le doigt dans l’œil s’ils pensent que personne n’y verra leur grossière tentative de main-basse (càd de contrôle). Vivement l’implosion.
Le 14/01/2014 à 09h00
En gros, les problématiques que soulèvent FDN et le cercle des gens autour depuis des années.
Cela fait mal de voir que des gens sont payés pendant presqu’une année pour soulever des problématiques connus par tous les experts depuis toujours.
Le pire est que le rapport va finir dans un placard à prendre la poussière. Nos pauvre impôts ont servis à ça… " />
Le 14/01/2014 à 09h09
à être au service du progrès de l’humanité dans toutes ses composantes économique, sociale et environnementale.
C’est évident.
Sinon je vois que des bonnes propositions. " />
J’en ai une aussi, arrêter d’écrire “l’internet”.
C’est pas vaudou, ni de la sorcellerie (perso ça me donne l’impression que ceux qui l’écrivent ainsi en ont peur, c’est pas une impression agréable).
Ou alors autant mettre “le” devant tous moyens de communication :
le télégraphe, le téléphone, le courrier, le minitel, etc…
Le 14/01/2014 à 09h18
Le 14/01/2014 à 09h36
Je viens de tester Exalead juste pour voir…
Bon hormis les 4 vignettes (configurable et supprimable) dont la première envoie sur le site de dassault, c presque aussi epuré que google.
Par contre, je teste avec “wow jh” que j’utilise tres souvent pour aller sur judgehype, resultat, pas de lien vers la homepage du site, et le 3eme lien est un topic de forum de 2004" />" />!!!!!
M’en servirais jamais " />
Le 14/01/2014 à 09h44
Le 14/01/2014 à 10h50
Et bah on a déja les réponses :
1 - l’Icann restera l’icann.
2 - " /> Fume c’est du belge. Ou l’on voit qu’il ne connaisse rien.
3 - Dassault en exemple ben voyons.
4 - Ca fait simplement 20 ans qu’on le leur dit, les autres ne les ont pas attendus.
Le 14/01/2014 à 11h59
Envisager les logiciels libres et les systèmes de connexion pair-à-pair « comme des choix raisonnés et non plus comme des menaces » pour éviter les multiples points de contrôle, licites ou illicites, qui régulent l’internet aux dépens des libertés des usagers.
Emule Forever ! " />
On y est presque dans la liberté d’usage avec ces propositions, mais il manque quand même un morceau important, qui est seulement sous-entendu dans cette affirmation, c’est la neutralité des transmissions qui se doit d’avoir une place dans la loi. Sinon, que ce soit des échanges pair-à-pair ou non, la régulation aura lieu.
Encore un petit effort ?!
Le 14/01/2014 à 12h10
Louis Pouzin, l’un des inventeurs d’internet.
Louis POUZIN les origines d’internet
Louis Pouzin - entrevue avec J-Michel Billaut
Le 14/01/2014 à 12h34
Création de systèmes de noms de domaine libérés de la tutelle de l’ICANN, à l’image du projet OpenRoot de Louis Pouzin.
Mise en place de routeurs reliés par Wi-Fi, afin d’échapper aux contraintes exercées par les fournisseurs d’accès Internet ou pesant sur ces derniers.
Envisager les logiciels libres et les systèmes de connexion pair-à-pair « comme des choix raisonnés et non plus comme des menaces » pour éviter les multiples points de contrôle, licites ou illicites, qui régulent l’internet aux dépens des libertés des usagers.
" /> Merde ! des bonnes idées ?! Les ayant-droits ne siégeaient pas à cette commission ? Ou ils attendent leur heure pour remplacer l’ICANN par l’HADOPINN
Le 14/01/2014 à 12h40
Création de systèmes de noms de domaine libérés de la tutelle de l’ICANN, à l’image du projet OpenRoot de Louis Pouzin.
Remplacer une autorité arbitraire par une autre… bof…
Mise en place de routeurs reliés par Wi-Fi, afin d’échapper aux contraintes exercées par les fournisseurs d’accès Internet ou pesant sur ces derniers.
Du Wifi ?! A la place d’un lien physique ? " />
Contourner le « formatage de l’accès à la connaissance par Google », en passant par d’autres services (le moteur de recherche Exalead, développé par Dassault Systèmes, est ici brandi en exemple).
Le formatage de la connaissance, ok, c’est le mal.
Mais le formatage de l’accès à la connaissance ?? C’est à dire ? Le champ texte et le bouton “rechercher” ?
Envisager les logiciels libres et les systèmes de connexion pair-à-pair « comme des choix raisonnés et non plus comme des menaces » pour éviter les multiples points de contrôle, licites ou illicites, qui régulent l’internet aux dépens des libertés des usagers.
Yes ! La décentralisation ca serait le mieux. Mais aucun système gouvernemental hiérarchique n’acceptera la perte d’un pouvoir centralisé.
Le 14/01/2014 à 13h27
Mise en place de routeurs reliés par Wi-Fi, afin d’échapper aux contraintes exercées par les fournisseurs d’accès Internet ou pesant sur ces derniers.
Je comprends pas cette proposition…
Une âme charitable pour éclaircir ? " />
Le 14/01/2014 à 13h35
Le 14/01/2014 à 13h42
Le 14/01/2014 à 13h53
Le 14/01/2014 à 14h00
Le 14/01/2014 à 14h08
[mode allégorie=‘on’]
Les contrôleurs d’internet : C’est grand papa et grand maman.
Les utilisateurs d’internet : Papa, maman et les enfants
Bon !
Grand papa et grand maman, après s’être entendus, ont décidés qu’il fallait réguler internet pour la sécurité de leurs enfants. C’est normal, les enfants sont des proies aux grands méchant pédo-terroristo-nazillo-…-istes, et il est donc indispensable pour que papa et maman (et indirectement grand papa et grand maman) puissent avoir une bonne image d’eux même (en rapport avec l’idée véhiculé par les mœurs télévisuel et autres, du bon rôle que les parents doivent avoir), de décider ce qui est bon et ce qui ne l’est pas pour leur bambins.
Après tout, il est plus facile pour ces parents (déjà fort occupés a être de bonnes pièces productive dans cette mécanique actuel du système de con-sommation), de définir ce qui est bon et ce qui ne l’est pas plutôt que d’apprendre à leur enfants de réfléchir par eux même et ainsi d’agir selon leur raisonnement et non selon le raisonnement d’autui;
Surtout qu’aujourd’hui, nous en sommes arrivé à tel point que nombre de parents ne savent plus réfléchir par eux même.
Bref, continuons à mettre les cubes dans les orifices carré, les sphères dans les orifices rond, etc…, avec le regard vide sans oublier le filet de bave coulant du coin de notre bouche légèrement entrouverte !
[mode allégorie=‘off’]
Le 14/01/2014 à 14h27
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