Le monde de la musique accueille avec réserves le rapport Hadopi
TIC et MIQ
Le 13 mai 2014 à 10h06
4 min
Droit
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Après la SACD, le SNEP et les producteurs indépendants de la musique ont accueilli avec réserves le rapport de Mireille Imbert-Quaretta, la présidente de la Commission de protection des droits de la Hadopi. Un rapport qui tente de trouver des armes contre les sites de contrefaçons en ligne.
La trousse à outils opérationnels proposée par la présidente de la Commission de protection des droits de la Hadopi obtient une nouvelle fois une note mitigée des ayants droit. Après la SACD, qui estimait les mesures finalement trop timides, voilà que les acteurs de la musique rendent publics leurs avis.
Des notifications de retraits prolongées, une bonne idée
Dans son rapport, la Hadopi propose de mettre sur pied en France un système d’injonction de retrait prolongé. Aujourd’hui, les ayants droit peuvent notifier les hébergeurs qui doivent retirer sur-le-champ les contenus manifestement illicites. Cependant, ils n’ont pas à surveiller la remise en ligne de ce même contenu, et pour cause : la notification est intimement liée à l’URL. Mireille Imbert-Quaretta veut désormais que la notification soit liée au contenu, ce qui impliquera de contraindre par la loi la mise en route d’empreintes numériques. Elle veut également que les hébergeurs soient astreints à interdire les remises en ligne pour une durée de six mois, maximum.
La SPPF, la société civile des producteurs de phonogrammes en France, estime la mesure très bonne. « En effet, le statut actuel des hébergeurs et des intermédiaires contraint les ayants droit à renotifier en permanence la réapparition des contenus protégés mis en ligne sans l’autorisation de leurs ayants droit. Cette situation explique l’échec du contentieux en contrefaçon que la SPPF avait engagé à l’encontre de Google et de YouTube et à l’issue duquel les magistrats ont jugé que ces opérateurs n’avaient aucune obligation de veiller à ce que les vidéomusiques litigieuses ne soient pas remises en ligne ultérieurement ».
Une bonne idée qui manque de sanction administrative
Toutefois, la SPPF, suivant la SACD, considère que « MIQ » ne va pas assez loin. La SPPF regrette en effet que le rapport ne propose pas de coupler à cette injonction de retrait prolongé la possibilité pour l’autorité d’infliger une sanction en cas de non-respect. La société de gestion collective insiste « également sur le fait que ce type d’initiative doit être mis en place dans un cadre européen, voire international ».
Du côté du Syndicat des éditeurs phonographiques (SNEP) on considère que « cette nouvelle injonction, respectueuse du cadre juridique communautaire, permettrait ainsi d’améliorer sensiblement l’efficacité des demandes de retrait notifiées par les ayants droit ». Contacté, Guillaume Leblanc directeur général du SNEP renchérit : « On a pour l’instant l’impression de vider l’océan à la petite cuillère ! »
Cependant, le SNEP partage les regrets des autres SPRD : « Ces préconisations ne reposent que sur une simple coopération volontaire des acteurs concernés, qui demeureraient dans tous les cas libres de se soustraire à de telles mesures faute de pouvoir de sanction émanant de l’autorité publique ».
Des chartes efficaces ?
Autre chose : le rapport MIQ propose de faire signer des chartes aux établissements financiers et aux régies publicitaires. Problème dénoncé, là encore, par la SPPF : ces chartes sont des engagements volontaristes sans effet contraignant. Un défaut qui réduit quelque peu la voilure de cette entreprise…
Un rapport sans moteur
Enfin, le SNEP comme la société des producteurs constatent que le rapport laisse de côté la question des moteurs de recherche. Pour la SPPF, il est au contraire « nécessaire d’améliorer la visibilité de l’offre légale en conduisant les moteurs de recherches à collaborer davantage en cessant de mettre en avant des liens renvoyant à des œuvres mises à disposition de façon illicite ».
Le rapport aura eu au moins le mérite pour ces acteurs de remettre la question du téléchargement illicite sur le feu. On notera cependant le silence poli et général relatif à une des propositions de MIQ. Elle voudrait ainsi qu’une liste des sites massivement contrefaisants soit diffusée aux yeux du public afin d’aider l’internaute à cliquer ici plutôt que là. Cependant, tout le monde sait que c’est une arme à double tranchant.
Le monde de la musique accueille avec réserves le rapport Hadopi
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Des notifications de retraits prolongées, une bonne idée
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Une bonne idée qui manque de sanction administrative
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Des chartes efficaces ?
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Un rapport sans moteur
Commentaires (53)
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Abonnez-vousLe 13/05/2014 à 12h01
Le 13/05/2014 à 12h13
Le 13/05/2014 à 12h16
et pendant ce temps la GKS ferme ses portes…
Le 13/05/2014 à 12h19
Le 13/05/2014 à 12h23
Le 13/05/2014 à 12h24
Le 13/05/2014 à 12h24
Le 13/05/2014 à 12h27
De toute façon, l’Hadopi ne peu rien contre les hébergeurs de fichiers qui sont basaient dans des pays qui sont peu regardant sur la contrefaçon… Or, les uploaders mettent les fichiers contrefaits à disposition chez ces hébergeurs de fichiers. Vous me direz que les adresses de certains de ces hébergeurs de fichiers sont européennes… si leurs maisons-mères est bien en Europe, leurs serveurs sont en revanche situés dans des pays exotiques.
Et il ne faut pas oublier les newsgroups….
Ce que je veux dire, c’est que, bien que je puisse comprendre, en partie seulement, les ayants-droits, la lutte contre le piratage est une perte de temps. Au contraire, il faut mettre en place des plans d’actions qui permettent de faire revenir les gens vers les sites légaux.
L’industrie de la musique y est arrivé : des catalogues exhaustifs, des prix intéressants et, bien évidemment, la fin des DRM. En 2013, le marché de la musique a enfin connue une hausse : +2,3% de son chiffre d’affaire. Cela n’était pas arrivé depuis 2002. C’est la musique dématérialisée qui a dopé les ventes.
S’attaquer au piratage, oui, mais il ne faut pas avoir que ça dans le viseur. L’industrie musicale l’a compris. L’industrie de la vidéo ne l’a toujours pas compris…. et s’enfonce année après année. Les ventes de DVD, les ventes de blu-ray et les ventes de VOD ne cessent de baisser….
Le 13/05/2014 à 12h32
SNEP renchérit : « On a pour l’instant l’impression de vider l’océan à la petite cuillère ! »
Cela me rappelle Snut (avec Frank Riester) " />
Le 13/05/2014 à 12h35
Le 13/05/2014 à 12h41
Le 13/05/2014 à 12h43
Le 13/05/2014 à 12h49
Le 13/05/2014 à 12h49
Le 13/05/2014 à 12h52
Le 13/05/2014 à 12h55
Le 13/05/2014 à 10h09
Ouai bon ils brassent de l’air comme d’hab, avec l’argent du contribuable…
Je pense qu’ils devraient créer une taxe sur le chiffre d’affaires des ayant droit pour financer ce merdier, ça ne serait que justice…
Le 13/05/2014 à 10h11
Laisse moi kiffer la vibe avec ma MIQ
Le 13/05/2014 à 10h16
Ouais, les ayants-droit, tant qu’ils n’auront pas l’équivalent de la Stasi appliqué à internet et à leur seul profit, ils ne seront pas contents.
Qu’ils crèvent.
Désolé de ne pas faire plus constructif, mais c’est tout ce qu’ils m’inspirent.
Le 13/05/2014 à 10h18
Et ils comptent dédommager les plateformes pour le développement de technologies d’empreintes numériques ?
Parce que ce n’est sûrement pas gratuit. Et cela ne prend sûrement pas 15 secondes à développer et mettre en place. Sans compter que cela doit nécessiter des ressources de calculs ce qui n’est pas gratuit non plus.
Bref encore une fois ils veulent que d’autres bossent gratuitement dans leur unique intérêt.
Le 13/05/2014 à 10h18
Le 13/05/2014 à 10h30
Le 13/05/2014 à 10h32
Les empruntes numérique, je ne suis pas sur que ça fonctionnera plus et ce sera compliqué pour les petits hébergeur.
Les gens recréerons des archives crypter.
Le 13/05/2014 à 10h39
Le 13/05/2014 à 10h42
“La musique est une onde, une vibration une information…
Le plus gros du budget de l’état est dédié à l’Éducation Nationale, vouée à partager cette l’information en général, culture comprise, au plus grand nombre. Et à apprendre à acquérir et remettre en question la valeur de cette information.
Donc, pour satisfaire les ayant-droits, il faut fermer les écoles, lieu de subversion incitant fortement les jeunes esprits au crime de partage de l’intelligence.
Son budget serait bien mieux employé à rémunérer les ayant-droits plus de 70 ans après la mort de l’auteur d’une œuvre, ou à construire des prisons pour ces vilains audiophiles!
À nouveau, c’est un budget qui serait mieux employé, si, en même temps que le budget de la défense, il était destiné à financer d’avantage la création: 500% du financement (et les éventuels bénéfices, si jamais quelqu’un achète) pour les producteurs développerait beaucoup notre très chère exceptionnalité culturisliesque; les repris de justice et l’armée n’ont pas besoin de budget pour aller se faire tuer au nom de notre chère, très très chère société de corruption partout-justice nulle part.”
À nouveau PCI filtre le vrai communiqué de presse conjoint de la SACD, du SNEP et des producteurs indépendants de la musique, plein de VRAIES propositions pour résoudre cette terrible crise qui frappe notre pays et ces délicieuses industries culturelles " />
Votez Parti Pirate " />
Le 13/05/2014 à 10h51
Le 13/05/2014 à 10h55
Merci de changer le titre “Le monde de la musique” en “Le monde du business de la musique” " />
Le 13/05/2014 à 11h00
Le 13/05/2014 à 11h11
Pour 5€ tu peux voter pour/contre chaque point du programme.
Le Parti est noyauté par un peu de gauche, mais je ne pense pas que cela ressorte spécifiquement dans le programme, qui met beaucoup en avant la démocratie directe et liquide. " />
Moi-même, je constitue un embryon de noyautage régionaliste " />
Il ne faut pas s’étonner de voir des minorités se faire entendre dans un petit groupe, on peut participer à la dilution du phénomène en s’engageant " />
Le 13/05/2014 à 11h22
Le 13/05/2014 à 11h30
Le 13/05/2014 à 11h36
Le 13/05/2014 à 11h37
Le 13/05/2014 à 11h45
Le 13/05/2014 à 11h45
Le 13/05/2014 à 11h51
Le 13/05/2014 à 11h51
Le 13/05/2014 à 11h52
Le 13/05/2014 à 11h53
Le 13/05/2014 à 12h01
Le 13/05/2014 à 12h01
Pour la SPPF, il est au contraire « nécessaire d’améliorer la visibilité de l’offre légale en conduisant les moteurs de recherches à collaborer davantage en cessant de mettre en avant des liens renvoyant à des œuvres mises à disposition de façon illicite ».
Ou bien la SPPF et les autres peuvent se sortir les doigts du cul et faire leur travail eux mêmes.
Faire seulement de la répression est voué à l’échec, que ce soit à court ou long terme.
Le 13/05/2014 à 12h56
Le 13/05/2014 à 13h07
salut
elle* a voulu faire, TROP, bien (nous serrer la vis..un max)… résultat –> “patatras” !
“c’est : l’arroseur…arrosé” !!! " />
* la Mireille
Le 13/05/2014 à 13h35
Le 13/05/2014 à 13h41
Le 13/05/2014 à 13h41
Le 13/05/2014 à 13h53
Le 13/05/2014 à 14h21
Le 13/05/2014 à 14h28
Le 13/05/2014 à 15h30
Le 13/05/2014 à 20h33
Pourquoi le sous titre me fait penser à Bic et Boc?
YouTube" /> cherchez pas, je sors " />
Le 13/05/2014 à 20h43
Le 13/05/2014 à 21h10