Electronic Arts : une class-action pour tromperie jugée irrecevable
« We're going to nail it »
Le 23 octobre 2014 à 10h07
4 min
Droit
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En décembre 2013, un groupe d'actionnaires avait lancé une class action contre Electronic Arts, car il estimait avoir été trompé par l'éditeur concernant la qualité de Battlefield 4, ce qui aurait influé négativement sur le cours de l'action. La Cour du district nord de Californie a rendu son verdict lundi : la plainte n'est pas recevable.
Dans les mois précédant le lancement de Battlefield 4, des responsables d'Electronic Arts ont fait savoir dans la presse ainsi qu'à leurs actionnaires que le développement du titre se passait merveilleusement bien, avant de peu à peu changer de registre. Une période pendant laquelle ils ont vendu, à titre personnel, pour 20 millions de dollars d'actions EA.
Seulement, en pratique, le lancement du jeu ne s'est pas déroulé comme prévu, et le titre souffrait de très nombreux bugs, ce qui n'a pas manqué de provoquer la colère des joueurs et une baisse de la valorisation d'Electronic Arts en bourse. Même si depuis, cette dernière a très largement repris des couleurs (+ 53 % par rapport au 1er janvier), cette chute n'était pas du goût de certains actionnaires, qui se sont regroupés afin de poursuivre EA pour tromperie.
Des déclarations que les actionnaires jugeaient trompeuses
Dans le détail du verdict, révélé par nos confrères d'Ars Technica, les déclarations des dirigeants d'EA que les actionnaires remettent en cause sont citées, en voici quelques morceaux choisis :
« Nous ne rencontrons pas certains des problèmes auxquels nos collègues éditeurs dans l'industrie doivent faire face pour rendre nos titres de qualité prêt pour la next-gen. Nous sentons, comme nous l'avons dit lors de nos précédentes conférences, que nous sommes largement devant dans cette transition, et que nous allons tout déchirer »- Peter Moore, directeur de l'exploitation d'EA, le 29 octobre 2013, lors d'une conférence téléphonique avec les actionnaires.
« Frostbite fait toute la différence. Quand vous avez une technologie éprouvée, avec des outils qui fonctionnent... cela mène à un développement efficace et avec peu de risques »- Frank Gibeau, alors président des labels d'EA, le 23 juillet 2013 dans une entrevue publiée dans la presse.
Aux yeux des actionnaires, ces citations, placées à côté de la situation dans laquelle se trouvait Battlefield 4 au moment de son lancement (illustrée dans la plainte par des témoignages de clients mécontents), mettent en lumière une certaine volonté de l'éditeur de vouloir masquer la réalité des faits. Selon eux, EA ne pouvait pas ignorer que son jeu était dans un état inadmissible, et aurait dû prévenir ses actionnaires de cela.
Une plainte non recevable sur la forme
Seulement, le juge n'a pas vu les choses de cet œil-là. Selon lui, les citations mettant en cause Electronic Arts et ses dirigeants sont irrecevables, car il ne s'agit que « d'opinions » données par les cadres de l'éditeur, de « vagues déclarations d'optimisme », ou visant à faire la publicité du jeu. La justice américaine a également estimé que les éléments apportés par les plaignants ne permettaient pas de conclure à une quelconque volonté de tromper les actionnaires.
Par ailleurs, le tribunal a noté que les déclarations pointées du doigt ont eu lieu après que les plaignants aient acheté des actions d'Electronic Arts, ce qui tend à montrer qu'elles n'ont pas influencé leur volonté d'investir dans l'entreprise. Si l'affaire semble bien engagée pour EA, le dossier n'est pas encore clos, les actionnaires ayant jusqu'au 3 novembre prochain pour amender leur plainte en apportant de nouveaux éléments pouvant faire pencher la balance de leur côté.
Le 23 octobre 2014 à 10h07
Electronic Arts : une class-action pour tromperie jugée irrecevable
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Des déclarations que les actionnaires jugeaient trompeuses
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Une plainte non recevable sur la forme
Commentaires (69)
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Abonnez-vousLe 23/10/2014 à 10h10
#1
y’a des joueurs qui avaient pris des actions et qui sont pas content? " />
Le 23/10/2014 à 10h23
#2
Paradoxal, parce que EA semble se soucier nettement plus du bien être de ses actionnaires que de ses clients " />
Le 23/10/2014 à 10h26
#3
La justice américaine a également estimé que les éléments apportés par les plaignants ne permettaient pas de conclure à une quelconque volonté de tromper les actionnaires.
Bha oui, la pub et les “vagues déclarations d’optimisme” ne sont là que pour tromper les clients, pas les actionnaires. " />
Le 23/10/2014 à 10h27
#4
Le 23/10/2014 à 10h27
#5
Mes excuses, mais ça fait un peu mal aux yeux, quand même :
un groupe d’actionnaires avait lancé une class action contre Electronic Arts, car il estimait avoir été trompé ils estimaient avoir été trompés par l’éditeur concernant la qualité de Battlefield 4
Leynas.
Le 23/10/2014 à 10h29
#6
Cela peut être le “groupe” qui parle ;)
Le 23/10/2014 à 10h31
#7
Non, c’est chacun des actionnaires de ce groupe qui s’estime trompé. Il s’agit d’un accord par syllepse.
Leynas.
Le 23/10/2014 à 10h31
#8
BF4, le jeu qui, même après 1 an de patch via le CTE, reste aussi bidon.
Le map design est tellement mal pensé sur ce jeu, quel gâchis.
Le 23/10/2014 à 10h32
#9
Le 23/10/2014 à 10h33
#10
Mes excuses mais “Le groupe d’actionnaires” est ben singulier. Il n’y a qu’un seul groupe.
Ellierys.
Le 23/10/2014 à 10h35
#11
Je répète, il s’agit d’un accord par syllepse. Dans le contexte, c’est aux actionnaires qu’on se refère plus qu’au groupe comme entité.
Leynas.
Le 23/10/2014 à 10h36
#12
La syllepse est une figure de style qui s’affranchit des règles de la grammaire, son utilisation n’a rien d’obligatoire.
Ellierys.
Le 23/10/2014 à 10h37
#13
j’aurais plus attaqué vers le délit d’initié que vers la tromperie, perso
d’ailleurs :
Par ailleurs, le tribunal a noté que les déclarations pointées du doigt
ont eu lieu après que les plaignants aient acheté des actions
d’Electronic Arts, ce qui tend à montrer qu’elles n’ont pas influencé
leur volonté d’investir dans l’entreprise.
tu achètes les actions, tu annonces que la boite va tout déchirer en sachant que c’est pas vrai, l’action monte, tu revends, le jeu déçoit, l’action perd de sa valeur.
non ?
Le 23/10/2014 à 10h37
#14
“des responsables d’Electronic Arts (…) ont vendu, à titre personnel, pour 20 millions de dollars d’actions EA”
Chapeau les gars:
" />
Le 23/10/2014 à 10h38
#15
Dans ta citation les plaignants sont les actionnaires, pas les cadres d’EA qui font partie de la défense :)
Le 23/10/2014 à 10h41
#16
Ce n’est pas obligatoire dans la mesure où un nom collectif suivi d’un complément pluriel peut admettre un accord suivant singulier ou pluriel. Ce qui dépend surtout du contexte suivant que l’on s’intéresse plus au groupe ou au complément.
Et c’est tout à fait grammatical, on en parle même chez Grévisse.
Leynas.
Le 23/10/2014 à 10h41
#17
Le 23/10/2014 à 10h42
#18
« La syllepse, du grec ancien σύλληψις, súllêpsis, littéralement « action de prendre ensemble, d’embrasser, de comprendre », est une figure de style par laquelle le discours répond à notre pensée plutôt qu’aux règles grammaticales. Elle est parfois fautive, parfois acceptée et lexicalisée. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/Syllepse
Dans le cas présent, le sujet est “le groupe”, je maintiens le singulier.
Le 23/10/2014 à 10h45
#19
Wikipédia pour de la grammaire ?
http://www.academie-francaise.fr/la-langue-francaise/questions-de-langue#54_strong-em-nom-collectif-suivi-d-un-complment-au-pluriel-accord-du-verbe-em-strong
Leynas.
Le 23/10/2014 à 10h50
#20
Le 23/10/2014 à 10h52
#21
Le groupe mène la class action, mais c’est chaque actionnaire qui s’estime trompé et rejoint donc ce groupe.
Leynas.
Le 23/10/2014 à 10h54
#22
Le 23/10/2014 à 10h56
#23
La syllepse est une figure de style singulière, et ses interprétations sont plurielles.
Combattant d’action.
Le 23/10/2014 à 10h58
#24
Le 23/10/2014 à 10h59
#25
Le 23/10/2014 à 11h00
#26
Dans le contexte, ça me paraît difficile. C’est un groupe formé d’actionnaires qui s’estiment trompés. Je ne vois pas comment il pourrait être défini autrement.
C’est pas comme si y avait un groupe d’actionnaires spécial Battlefield et que celui-ci, en tant que groupe, s’était estimé trompé.
Leynas.
Le 23/10/2014 à 11h04
#27
+1 " /> (ahem)
Dommage pour la non recevabilité en tout cas " />
Le 23/10/2014 à 11h06
#28
C’est une Class-action… une action de groupe… le groupe est naturellement le sujet de l’article et de la phrase, je ne reviendrais pas là dessus.
Le 23/10/2014 à 11h06
#29
Pas tout à fait. Quand cela ne dépend vraiment que de l’intention de l’auteur, je veux bien que l’on puisse écrire l’un ou l’autre. Mais ici, il y a une raison logique pour accorder au pluriel : ce n’est pas le groupe en tant qu’entité qui s’estime trompé, mais chaque actionnaire.
Leynas.
Le 23/10/2014 à 11h16
#30
Je suis plutôt d’accord avec Leynas, ça paraît plus naturel de mettre le pluriel : “Un groupe d’actionnaires avait lancé une class action car ils estimaient avoir été trompés”.
Après, est-ce que c’est grave ? Est-ce qu’on doit débattre dessus pendant toute l’après-midi… Bien sûr que oui !
D’ailleurs on dit un après-midi ou une après-midi ? :o)
Votre serviteur
Le 23/10/2014 à 11h18
#31
Visiblement, tu refuses de voir que tout ne se résume pas au sujet en matière d’accord. Libre à toi, c’est toi le journaliste. J’avais naïvement pensé qu’ici vous étiez plus ouverts au respect de la langue, je ne ferai plus la même erreur.
Leynas.
Le 23/10/2014 à 11h20
#32
Don’t feed the troll qu’ils disaient.
Feed me more, qu’il disait
EA vous trompe et ne s’en cache pas, les juges sont là pour les protéger, que l’on remarque dans ce jugement
Le 23/10/2014 à 11h27
#33
Le 23/10/2014 à 11h28
#34
” L’accord se fait soit avec le nom, soit avec son « pseudo-complément », selon que celui-ci ou celui-là frappe le plus l’esprit, et que l’on considère les êtres ou les objets dont il s’agit, ou bien comme formant essentiellement un ensemble, ou bien en détail, dans leur pluralité”
Le principe de la class-action étant justement de constituer un ensemble ayant une revendication commune, je pense que l’emploi du singulier est ici plus que justifié.
De plus et surtout: “L’accord dépend du sens des mots, mais aussi de l’intention de l’auteur.”
Marcel-Kévin.
Le 23/10/2014 à 11h30
#35
Par ailleurs, le tribunal a noté que les déclarations pointées du doigt
ont eu lieu après que les plaignants aient acheté des actions
d’Electronic Arts
Ils ne se foutraient pas carrément du monde, là, les actionnaires ?
Ou comment se croire tout permis, ca en devient vraiment indécent…
Le 23/10/2014 à 11h35
#36
Encore une fois, ce sont des actionnaires qui s’estiment trompés et ont formé un groupe. Ce groupe ne s’estime pas trompé en tant que groupe.
Leynas.
EDIT : en plus je suis sympa, c’est pas sur l’emploi de “après que”+ subjonctif que j’ai râlé et j’aurais raison aussi.
Le 23/10/2014 à 11h36
#37
Je ne vois vraiment pas ce que vient faire “l’ouverture” ici. Ta source dit explicitement que ma formulation est correcte. comme le cite HiDeN dans le commentaire #34.
Je ne reviendrais pas là dessus, j’ai du boulot qui m’attend ;)
Le 23/10/2014 à 11h42
#38
Ma source dit aussi explicitement que la logique peut l’emporter.
Quant à l’ouverture, c’est simplement être sensible aux questions de langue.
Leynas.
Le 23/10/2014 à 11h44
#39
Et moi qui pensez avoir exterminer les moines copistes " />
Le 23/10/2014 à 11h44
#40
Je ne modifierais pas une tournure admise par l’académie française, d’autant plus quand une seule personne s’entête. Je le redis une dernière fois :
Deal with it.
Le 23/10/2014 à 11h47
#41
" />
Le 23/10/2014 à 11h49
#42
Le 23/10/2014 à 12h03
#43
D’un article sur EA on est passé à une leçon de grammaire
Le 23/10/2014 à 12h08
#44
Sauf que cela ne s’oppose pas à ce que je dis. Ta phrase n’est pas “un groupe d’actionnaires a déposé une plainte (class action)” et l’accord problématique concerne le sentiment de tromperie.
Le 23/10/2014 à 12h11
#45
Sinon tu peux simplement arrêter de tergiverser sur un truc qui n’a ni queue ni tête. Car bon parler de “ouin ouin y’a une faute et j’veux qu’on la corrige sinon j’vais faire ma crise d’ado et j’vais vous bassiner avec ça toute la journée” ça va 5 minutes.
On a un article qui parle de Jeu vidéo… et un pèlerin qui parle de grammaire sans même savoir utiliser le joli bouton “signaler” et qui préfère tenir la jambe pour un truc qui ne sert strictement à rien dans le cas présent Konoe. (Car lol, faut signer, le pseudo c’est pas marqué au dessus de l’avatar)" />" />" />" />" />" />" />" />
Le 23/10/2014 à 12h17
#46
La ‘règle’ que tu cite pour justifier une faute est une règle de tolérance qui n’est là que pour éviter de devoir reprocher des fautes à des personnes incapables de différencier le singulier du pluriel sur un sujet…
Personnellement, je considère qu’il s’agit d’une faute de français et ça m’écorche les oreilles d’entendre des journalistes dire des trucs du genre :
Tiens, c’est du même genre que le choix de la conjugaison d’un verbe après une liste de déterminants au singulier.
Sauf que dans ce cas, la règle est très clair, le verbe se conjugue à la 3ème personne du singulier sinon c’est faux.
Genre : Toute reproduction, duplication, modification du document sont interdites. C’est faux, la bonne formulation est “est interdite”.
Le 23/10/2014 à 12h19
#47
Oui, j’utilise les commentaires, parce que le signalement me semble réservé à des choses plus importantes comme s’il y avait une information erronée.
Maintenant, si tu tiens à ce que je commente plus réellement l’information donnée : ce verdict n’a tellement rien d’étonnant qu’il en était prévisible.
Le 23/10/2014 à 12h23
#48
Sauf que les commentaires permettent de réagir et d’étendre le propos. En l’occurrence j’ai trouvé son intervention distrayante (concernant le reste, hormis voir que les actionnaires ont tenté de renvoyer la patate chaude en constatant qu’ils avaient mal jugé le risque…)
Et je ne dis pas ça uniquement parce que dans l’optique où je devais me ranger d’un côté, ce serait de celui du pluriel " />
Le 23/10/2014 à 12h23
#49
Le 23/10/2014 à 12h24
#50
Le 23/10/2014 à 12h28
#51
Le 23/10/2014 à 12h40
#52
Le 23/10/2014 à 13h00
#53
Le 23/10/2014 à 13h03
#54
si une class-action doit être faite c’est plutôt contre wb Montréal pour la bouse de batman arkham origins, le nombre de bugs de texturesdans ce jeu est incroyable et pas de patch alors que le jeu a un an.
Le 23/10/2014 à 13h06
#55
Le 23/10/2014 à 13h07
#56
Le 23/10/2014 à 13h13
#57
Vous prenez pas la tête avec la grammaire sinon, le Français est une langue de plus en plus inutile et haïe donc vous perdez votre temps avec un moyen de communication bientôt obsolète " />
Le 23/10/2014 à 13h18
#58
Je m’invite aussi, car le singulier me convient.
Le 23/10/2014 à 13h25
#59
Le 23/10/2014 à 13h30
#60
Dans les mois précédant le lancement de Battlefield 4, des responsables d’Electronic Arts ont fait savoir dans la presse ainsi qu’à leurs actionnaires que le développement du titre se passait merveilleusement bien, avant de peu à peu changer de registre. Une période pendant laquelle ils ont vendu, à titre personnel, pour 20 millions de dollars d’actions EA.
Heu c’est pas du délit d’initié ça, vendre des actions quand on sait qu’elle vont chuter ?
Le 23/10/2014 à 13h46
#61
J’auré appri un mot.
Donc par syllepse, on accorde : on est contents ?
Le Nous Royal est-il une syllepse également ?
Le 23/10/2014 à 13h55
#62
Le 23/10/2014 à 14h01
#63
Et pourtant, ‘vous’, deuxième personne du pluriel, n’est pas strictement pluriel lorsqu’il se réfère à une seul personne. Pourquoi pas le même traitement pour ‘on’ lorsqu’il inclut plusieurs personnes ?
Le 23/10/2014 à 14h15
#64
Le 23/10/2014 à 16h48
#65
“de « vagues déclarations d’optimisme », ou visant à faire la publicité du jeu.”
En gros, de l’enfumage de futurs acheteurs. " />
Jusqu’à maintenant, on avait de nombreux clients mécontents (bien fait pour eux, acheter E.A c’est du masochisme), mais si les actionnaires le deviennent aussi, c’est le début de la fin pour E.A.
Le 23/10/2014 à 17h15
#66
En resume, la langue de bois ne peut pas etre poursuivie en justice.
Je connais pas mal de politiciens qui soupirent de soulagement. XD
Le 24/10/2014 à 05h19
#67
Au fait, on sait combien représente un jeu comme BF4 dans le CA d’Electronic Arts ?
(juste histoire de comprendre si ils s’énerve - et le marché réagit - à une peccadille ou si c’est vraiment pertinent (n’importe comment dès qu’on parle d’EA, un niveau de ventes inférieur à des prédictions fantaisistes correspond souvent à un “flop” pour les commentateurs…)
Le 24/10/2014 à 06h09
#68
Le 24/10/2014 à 16h14
#69