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Campus IA : que sait-on du mégaprojet de data center à 1,4 GW et 50 milliards d’euros ?

Too much is the same as not enough

Campus IA : que sait-on du mégaprojet de data center à 1,4 GW et 50 milliards d’euros ?

50 milliards d'euros d'investissements, une puissance de calcul dédiée à l'IA représentant à terme l'équivalent d'un réacteur nucléaire, le tout sur un terrain de 70 hectares aux portes de la région parisienne : la France devrait bientôt pouvoir s'enorgueillir d'un centre de données aux capacités superlatives. À l'occasion de l'ouverture d'une phase de consultation publique, plongée dans les entrailles du pharaonique projet « Campus IA » au sein duquel subsistent de nombreuses zones d'ombre.

Le 20 octobre à 12h19

C'était l'une des annonces phares de l'édition 2025 du sommet Choose France : parmi la débauche de milliards d'euros promis pour soutenir l'économie française, une enveloppe significative venue du fonds d'investissement des Émirats arabes unis, MGX, devait aller à la création du « plus grand campus d'IA d'Europe », avec une puissance de calcul programmée censée représenter, à terme, une puissance cumulée de 1,4 GW.

Si l'on entend désormais parler régulièrement de datacenters capables de consommer l'équivalent de la puissance électrique d'un réacteur nucléaire dans les annonces d'OpenAI, ce « campus » est, par ses dimensions, une première pour la France. À titre de comparaison, le datacenter (généraliste, non dédié à l'IA) Paris Digital Park, inauguré à La Courneuve en 2024, représente une consommation de 120 MW, alors qu'il déploie tout de même 40 000 m² de salles serveurs. Il est actuellement considéré comme le plus grand datacenter de l'Hexagone.

Avec le campus IA, on parle donc d'un facteur 10, ce qui soulève d'innombrables questions relatives à l'alimentation électrique, aux ressources nécessaires au refroidissement, mais aussi aux impacts économiques, sociaux ou sociétaux potentiels. Ces questions se posent de façon d'autant plus criante que le campus IA, dont la construction doit démarrer dès 2026 près de Melun, est censé n'être que le premier d'une longue série d'usines à intelligence artificielle, pour reprendre la terminologie employée par la Commission européenne.

Les premières informations concrètes relatives au projet étaient de ce fait particulièrement attendues, aussi bien par les détracteurs de la course à l'IA que par ses partisans, politiques ou économiques.

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Commentaires (20)

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50 milliard d'€ pour un millier d'emplois créés, ça fait (très) cher l'emploi :mdr2: Mettre cet argument en avant, faut oser.
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Après il y a les retombées économiques, cad le chiffre d'affaires et profit associés et donc des taxes et impôts qui vont avec.

Un centre de données ce n'est pas non plus une usine pleine d'ouvriers qui vissent du boulon toute la journée comme dans les Temps Modernes de Charlie Chaplin ou bien une usine Renault - Peugeot dans les années 60-70.

Par contre ça peut générer énormément de valeur ajoutée...
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C.A. différent de résultat.
Des entreprises peuvent très bien facialement faire de milliard de CA et être en deficit...
Chose très simple à faire pour exporter des fonds : La facturation des licences.

Pour revenir à la news, je suis circonspect, d'un coté je suis content que l'on (nous la France) se bouge et qu'on investisse pour l'avenir.
Par contre que cette avenir soit "l'IA' (après il y a IA et IA), et au su du coût versus emploi attendu, je trouve qu'il y a possiblement un manque à gagner.
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Merci, :yes: bon je connaissais quand même un peu ces concepts déjà.

Donc "Résultat net après impôts et taxes" , c'est mieux là ? :D
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Je n'en doute pas :-)
Ce que voulais dire, completer, c'est que malheureusement, l'optimisation fiscale passant par là.

Du brousouf, ca va en générer, cependant "grâce" au simple jeu des coûts de licences, et hop, toute la moula est exfiltré vers une holding domicilié dans un pays avec une fiscal plus avenante...

Et même avant ça, rien que la construction, ça surtout profiter à des grands groupes comme Effage, Bouigues, ou Vinci. Rarement à la population locale.
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Petite précision : c’est en Seine-et-Marne, et non en Seine-Maritime !
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oeuf corse, c'est corrigé, merci !
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Quelle est la date prévue pour que ce projet sorte de terre et soit opérationnel ? Car vu les quantités d'électricités requises, j'imagine qu'il faut aussi prévoir la construction de nouvelles centrales en parallèle.
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On n'est pas censé avoir une super centrale toute neuve à Flamanville ? :-D
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2028 pour les trois datacenters qui représentent la première phase du projet, chiffrée à 8 milliards sur les 50 du total. La puissance électrique associée n'est pas précisée, mais elle doit être de l'ordre de 200 à 300 MW, facilement couverte par la production puisque cette dernière est excédentaire.
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L'EPR de Flamanville va prendre le relais sur le réseau ! /s
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Ouais, c'est pour le moment un joli paper launch permettant à des politiques de dire qu'ils font quelque chose. La partie enseignement et travailleurs est tout simplement un argument fallacieux pour couvrir un énième datacenter pour l'IA, avec un peu de verdure autour.

Et le fait de perdre encore des terres arables, ça semble acquis pour tout le monde...
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Alors concernant l’argument totalement bullshit de la perte de terres arables, je l’ai lu sur ce site absolument comique rempli d’énormités astronomiques : « Stop au nucléaire ».

Un de leurs article sur les nouveaux EPR2 (au Bugey ici):

"Si le projet allait à son terme, 370 hectares (ha) de terres agricoles seraient accaparées et en partie bétonnées, alors qu’elles sont indispensables à notre souveraineté alimentaire."

(et au passage, bien sûr qu'il ira à son terme et absolument !)

Et après, j’ai fait une recherche rapide sur Wikipédia :

"En France, la superficie agricole utilisée (SAU) représente environ 28 millions d'hectares (ha), dont 18,4 millions d’hectares de terres arables, incluant les céréales, les oléagineux, les betteraves, etc..."

C’est clair, en France, on va tous crever de faim si on sacrifie 370ha de terre cultivable quand à une époque, l’UE donnait une prime aux agriculteurs pour mettre des terres en jachère (cad de ne pas les cultiver) alors franchement ton argument ici… bref… ça ou rien :pareil !

70 hectares sur 18,4 millions ! Oh mon dieu !!!
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Arbre, forêt, oeil, poutre...

Il y a des friches industrielles en France, pourquoi ne pas les utiliser ?
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Avec autoroute à côté (transport) + fibre optique + 2 lignes THT @ 400 kV.

Oui il y a des friches, et donc il faut les défricher avant...

Dans un monde parfait, sûrement, mais la réalité est parfois assez différente avec toutes ses contraintes économiques et pratiques...

Sinon elle est où la poutre entre un champ (pas une forêt ici) de 70ha et un total des terres arables en France de 18,4 millions... soit un rapport de 0,004%...

C'est en effet très significatif comme ratio .

Explique donc moi où est le souci de ces 70ha de terres arables qui risquent de manquer plus tard à l'agriculture française... car moi je n'ai pas compris ici pourquoi ça avait un quelconque intérêt de mentionner ce point...

:keskidit: :keskidit:
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Dans le cas d’un réacteur nucléaire c’est croquignolet comme argument vu la surface utilisée par des alternatives en renouvelable.
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pas faux (on parlait de 1000 hectares pour un peu moins d'1 GW en photovoltaïque en Gironde avec le projet Horizeo, finalement abandonné).

ici, on peut ajouter que les 70 ha étaient déjà fléchés vers une conversion en zone d'activités économiques
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Les ENR ne mobilisent pas nécessairement le sol à l'exclusion de tout autre usage (agro-photovoltaique, installation sur toits. Pour l'éolien, à part le support, le reste du terrain entre les éolienne reste utilisable et utilisé (c'est pas rare qu'elles soient dans des champs).

C'est sûr que comparer (des ENRi) avec un réacteur nucléaire est assez stupide (les deux, nucléaire et ENRi, vont être nécessaires), la densité de puissance du réacteur nucléaire est tellement sans mesure. En revanche, comparer un datacenter IA (donc une pompe à énergie) avec tout moyen de production électrique, là ça devient carrément totalement con.
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