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Les IA agentiques parlent entre elles, la Linux Foundation joue les entremetteurs

Vont-elles se rendre idiotes entre elles ?

Les IA agentiques parlent entre elles, la Linux Foundation joue les entremetteurs

Deux mois après son annonce, Google passe le relai du développement du protocole Agent2Agent à la Linux Foundation afin de permettre au protocole, déjà largement adopté, de se développer de manière neutre.

Le 24 juin à 12h13

Cette semaine, la Linux Foundation a annoncé la récupération du projet Agent2Agent (A2A). Il s’agit pour rappel d’un « protocole ouvert créé par Google pour la communication et la collaboration sécurisées d’agent à agent ». Il avait été annoncé en avril lors de la conférence Cloud Next. C’était le théâtre d’annonces tous azimuts sur l’intelligence artificielle (oui, jusqu’à l’overdose…).

Agent2Agent passe de Google à la Linux Foundation

Ce protocole était déjà ouvert, sous licence Apache 2.0, et développé avec une cinquantaine de partenaires. Nous pouvons citer Atlassian, Box, MongoDB, PayPal, Salesforce, SAP et McKinsey. Microsoft s’est rapidement joint à l’aventure… sans citer Google dans son annonce : « nous nous engageons à faire progresser les protocoles ouverts tels qu’Agent2Agent (A2A), bientôt disponible sur Azure AI Foundry et Copilot Studio […] l’interopérabilité n’est plus facultative », expliquait la société. Avec l’arrivée aussi d’Amazon Web Services, les trois géants du Net ont de quoi donner du poids à cette initiative.

Aujourd’hui, Google explique que « le projet sera hébergé par la Linux Foundation », avec le transfert du « protocole Agent2Agent (A2A), des SDK qui l'accompagnent et des outils de développement ». Le géant du Net en profite pour affirmer que plus de 100 entreprises prennent désormais en charge ce protocole, soit deux fois plus qu’au lancement.

La Linux Foundation aussi y va aussi de son billet de blog, rappelant que le protocole « A2A permet aux développeurs de créer des agents qui interagissent de manière transparente […] A2A permet aux agents autonomes de se découvrir les uns les autres, d’échanger des informations en toute sécurité et de collaborer entre les systèmes ».

En trois mois : Neutralité, collaboration et gouvernance

Pour Jim Zemlin, directeur exécutif de la Linux Foundation, le placement du protocole A2A dans le giron de Linux Foundation « garantit la neutralité, la collaboration et la gouvernance à long terme ». Sur le GitHub du projet, un nouveau document décrit la gouvernance du comité technique. Elle est composée de sept sièges : Google, Microsoft, Cisco, Amazon Web Services, Salesforce, ServiceNow et SAP.

D'un point de vue technique, les communications entre agents se font via JSON-RPC 2.0, avec le détail des capacités de chaque agent d’intelligence artificielle et les informations de connexions ; un peu comme une carte de visite doublée d’un manuel d’utilisation. La dernière version du protocole est actuellement la 0.2.2.

L’IA agentique parle à l’IA agentique

Nous avons déjà longuement détaillé ce qu’était l’IA agentique, c’est-à-dire l’IA avec des agents capables de « résoudre de manière autonome des problèmes complexes en plusieurs étapes », explique NVIDIA. Cette définition semble globalement admise, mais il existe encore des points d’achoppement sur la question de la supervision humaine, qui peut être nécessaire… ou pas.

L’A2A permet donc de mettre en relation des agents d’IA entre eux. Google détaille sur cette page le fonctionnement d’un échange entre deux agents IA :

« Le client A2A effectue d'abord une découverte sur toutes les fiches d'agent de serveur A2A accessibles et utilise ses informations pour créer un client de connexion.
Le client A2A envoie des tâches au serveur A2A si nécessaire. Si l'URL du destinataire de la notification push est configurée sur le client A2A, le serveur A2A peut également publier l'état de la progression de la tâche sur le point de terminaison destinataire.
Une fois la tâche terminée, le serveur A2A envoie l'artefact de réponse au client A2A
 ».

Les possibilités sont nombreuses. On pourrait par exemple imaginer deux agents IA qui négocient entre eux des tarifs de ventes. D’un côté l’agent IA du fournisseur, de l’autre celui du client. C’est valable pour plusieurs pans du commerce, notamment le fret.

Bien d’autres usages vont certainement émerger dans les semaines et mois à venir.

Commentaires (12)

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On est vraiment occupés dans une course pour savoir qui consommera le plus d'énergie pour des actions triviales...
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Meuh nan ! Faut pas être pessimiste !
Y'a moyen de faire du pognon, donc c'est tout bénef !
L'exemple donné me semble même très parlant.
Si 2 agents sont capables de négocier des prix entre eux, dans le cadre de contraintes prédéfinies, pourquoi j'aurais des acheteurs et des vendeurs dans mes troupes ?
Dans le cas des traders du monde de la finance, l'économie n'est pas forcément du type anecdotique en plus, vu les niveaux de rémunération et de bonification accordés.
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Et pourquoi donc il faut une IA agentique pour faire ça ???
j'ai des contraintes, programmables, j'ai des seuils de tolérances, je sais valoriser les propositions "adverses". Tout ça c'est du "système expert" ou à la rigueur de la programmation par contraintes avec des variables un peu fines. Nul besoin d'un LLM pour ça.
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Si c'est un protocole d'échange entre agents… y'a pas nécessairement besoin de LLM derrière…
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Ben euh... faudra que tu m'explique l’intérêt de "protocoles agents" en dehors des LLM parceque on a déjà pas mal de connaissance concernant des API.
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Parce qu'utiliser de l'IA pour résoudre des problèmes pour lesquels on connaît pourtant les algos, c'est du gâchis monumental de ressources. On est occupés à construire une massive et rutilante ode à incompétence et à l'ignorance.

Mais oui, laissons les LLM devenir les nouveaux traders, mais alors je propose en contrepartie qu'au prochain crash boursier, on aille chercher les patrons des banques avec des fourches, des machettes et des battes de base-ball pour bien montrer qu'il y a des problèmes qui se règlent avec une bonne sobriété énergétique.
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Pas besoin d'IA non plus pour que ça se produise.
Je crois qu'il y a déjà au dans le passé des dirigeants/banquiers/gros riches, qui ont vu poindre fourches, machetes et autres ustensiles agricoles sour leur fenêtres quand les gens en ont eu marre de leurs âneries.
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Ça fait très longtemps que des IAs font du trading.

Mais bon, comme on est vraiment meilleurs que tous ces cons d'américains et de chinois, on a bien compris à quel point ils sont dans l'erreur, nous n'avons qu'à ne rien faire et attendre leur échec prévisible pour racheter leurs industries en faillite et atteindre harmonie et prospérité.
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Oui, mais avec des modèles prédictifs performants, entraînés sur des modèles statistiques contrôlés. Rien à voir avec le gloubi-boulga des LLM...

Toutes les IA ne sont pas équivalentes en performance, en efficacité et en adéquation.
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Certain que les banques et institutions financières vont remplacer leur bots de trading par des LLM moins performantes à cause du buzz sans se poser de question (les gens sont vraiment très très cons).
/s

Fondamentalement un agent c'est un bot, ça s'implique pas nécessairement des LLMs.
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Le protocole Agent2Agent dont on parle ici est spécifiquement conçu pour encapsuler du prompt et de la réponse entre deux agents utilisant du LLM. Le LLM est absolument obligatoire pour fonctionner car les opérations se font principalement en texte libre et chaque partie s'attend à avoir un llm en face.
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Vive la blochainisation des algos : pourquoi utiliser quelque chose de simple et d'adapté quand on peut faire compliqué et énergivore ?

Oui, je pense à vous, tout ceux qui ont fait une blockchain privée avec un seul acteur pour stocker les données parce que c'est trop kikoolol au lieu de simplement utiliser un mécanisme robuste existant depuis des décennies : un SGBD.

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