Comme bien d'autres éditeurs, Capcom a présenté en fin de semaine dernière ses résultats annuels. Le groupe nippon est actuellement en pleine restructuration et celle-ci semble commencer à porter ses fruits, puisque malgré un chiffre d'affaires en forte baisse, la rentabilité est au rendez-vous.

En avril 2013, Capcom avait entamé une longue phase de restructuration. Elle devait permettre à l'éditeur de mieux gérer l'exploitation de ses titres, en raccourcissant les délais de production et en permettant à ses équipes de développer davantage de DLC afin de maintenir aussi longtemps que possible la phase d'exploitation commerciale de ses jeux. Pour parvenir à cet objectif, Capcom s'est également lancé dans la construction de nouveaux centres de recherche et développement pour accueillir de nouveaux employés, 1 000 embauches étant prévues sur les dix prochaines années.

Reculer pour mieux sauter

Cette année, Capcom a enregistré un très net recul de ses revenus. Son chiffre d'affaires est ainsi passé de 102,2 milliards de yens (soit 760 millions d'euros) à seulement 64,3 milliards de yens (478 millions d'euros) ce qui représente tout de même une baisse de plus de 37 %.

Mais la rentabilité de l'éditeur a dans le même temps explosé. De 3,44 milliards de yens l'an passé (25,6 millions d'euros) son bénéfice net est passé sur le dernier exercice à 6,62 milliards de yens (49,2 millions d'euros) soit une coquette hausse de 92 % que bon nombre de concurrents aimeraient certainement être capables de reproduire. 

Les jeux vidéo tirent le bénéfice vers le haut, les machines à sous font l'inverse

Sa forte baisse du chiffre d'affaires, Capcom la doit principalement à deux de ses divisions. La première n'est autre que Digital Content, celle regroupant toutes les activités liées à la production et à l'édition de jeux vidéo. Ses ventes sont ainsi passées de 65,8 milliards de yens (489 millions d'euros) l'an passé à seulement 45,3 milliards de yens (337 millions d'euros) cette année. Une situation que l'éditeur justifie par le nombre plus restreint de titres lancés cette année.

Dans le même temps, le bénéfice opérationnel de cette branche a explosé, passant de 4,4 milliards de yens (32,7 millions d'euros) à 10,2 milliards de yens (75,9 millions d'euros) en l'espace de 12 mois. Comment un tel résultat est possible ? Tout simplement grâce à « une part plus élevée des ventes provenant de contenus téléchargeables (DLC) ». Si vous en doutiez encore, c'est grâce aux DLC que Capcom fait son beurre, comme bien d'autres éditeurs par ailleurs.

L'autre pilier de Capcom, la vente de machines à sous, a par contre pris du plomb dans l'aile, avec une baisse de deux tiers de son chiffre d'affaires. La branche Amusement Equipments regroupant ces activités ainsi que les ventes de bornes d'arcades reste néanmoins bénéficiaire, avec une marge opérationnelle de l'ordre de 36 %, supérieure à celle observée du côté des jeux vidéo.

La suite ? Davantage de DLC et de remakes HD

Pour l'an prochain, Capcom estime être capable de porter son chiffre d'affaires à 76 milliards de yens (565,3 millions d'euros), soit une hausse de 18 %, le bénéfice net devant lui aussi progresser dans les mêmes proportions (+ 16 %). Pour y parvenir, l'éditeur veut gonfler ses ventes de jeux et de machines à sous.

Pour faire progresser les revenus de sa branche jeux vidéo, Capcom ne compte pas seulement sur le lancement de nouveaux titres. Si Street Fighter V devrait s'écouler à 2 millions d'exemplaires et le prochain Monster Hunter sur 3DS à 2,5 millions d'unités, une partie non négligeable des revenus proviendra d'ailleurs. 

La stratégie de Capcom pour l'an prochain repose sur « le renforcement de l'activité autour des contenus téléchargeables », et « l'utilisation de propriétés intellectuelles existantes, notamment en vendant des versions remastérisées en HD d'anciens titres populaires ». Un dessin n'est sans doute pas nécessaire.

Les investisseurs semblent plutôt favorables à cette approche si l'on se fie à la valeur de l'action Capcom qui a progressé d'environ 4 % sur les trois dernières séances a Tokyo. Cela valorise l'éditeur à hauteur de 1,17 milliard d'euros, à titre de comparaison, Ubisoft est valorisé à 1,87 milliard d'euros.