L’envolée des livraisons d’ordinateurs a particulièrement profité à Apple et Lenovo
Demain est un autre jour

Le premier trimestre 2025 s'est révélé particulièrement dynamique pour les ventes d'ordinateurs à l'échelle mondiale, en anticipation des droits de douane et des tensions géopolitiques associées à l'investiture de Donald Trump. Lenovo reste largement numéro un, avec près d'un quart des parts de marché sur le trimestre.
Le 24 avril à 09h39
4 min
Économie
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Dernière embellie avant la tempête ? Le marché des ordinateurs a connu un premier trimestre particulièrement dynamique, mais pour les analystes, les acheteurs du monde entier ont probablement anticipé une partie de leurs commandes, afin de prévenir les conséquences des droits de douane décidés par l'administration Trump.
« De toute évidence, la demande commerciale est restée forte au premier trimestre, mais la nouvelle série de droits de douane américains annoncée le 2 avril pourrait avoir un impact inflationniste direct sur le marché des PC, ce qui pourrait entraîner un retard des dépenses informatiques pour le reste de l'année », estimait par exemple un analyste d'IDC le 8 avril dernier.
Un trimestre dynamique par anticipation
Pour le cabinet concurrent Counterpoint Research, le risque est d'autant plus important que le marché américain reste le principal débouché commercial des grands noms de l'informatique mondiale, ce qui profite d'ailleurs aux fabricants états-uniens.

D'après ses propres chiffres, Apple aurait ainsi enregistré une croissance record au premier trimestre, avec des livraisons en hausse de 17 % sur un an. HP et Dell auraient aussi bénéficié du phénomène, mais dans une moindre mesure, puisque leurs livraisons progressent de respectivement 6 % et 4 %.
Au global, le marché aurait progressé de 4,9 % selon IDC, qui estime à 63,2 millions le nombre d'ordinateurs livrés sur le trimestre, et de 6,7 % selon Counterpoint, avec un total évalué cette fois à 61,4 millions de machines.
Dans les deux cas, Lenovo s'impose une fois de plus comme le leader mondial du secteur, avec environ 15 millions de machines expédiées sur le trimestre, et des parts de marché évoluant dans une fourchette comprise entre 23 % (IDC) et 25 % (Counterpoint). HP arrive ensuite en deuxième position, avec environ 20 % des volumes, suivi par Dell, Apple, Asus, puis les autres constructeurs.

Incertitudes sur la chaîne d'approvisionnement
Quid de la fin de l'année ? Si Counterpoint maintient une estimation de croissance globale du marché de l'ordre de 5 %, la prévision est assortie de nombreuses précautions oratoires. « Bien que les exemptions temporaires sur certains appareils électroniques comme les smartphones et les ordinateurs portables aient apporté un soulagement temporaire, les droits de douane américains attendus sur les semi-conducteurs menacent de perturber les chaînes d'approvisionnement et de freiner la demande et l'investissement », remarque le cabinet.
Il estime par ailleurs que la crise des droits de douane devrait accélérer le transfert des capacités de production exploitées par les marques américaines vers d'autres pays asiatiques que la Chine, à l'image de l'Inde ou du Vietnam — un mouvement déjà bien engagé par Apple.
« Jusqu'à présent, nos contrôles de la chaîne d'approvisionnement n'ont révélé aucun changement radical, mais ce n'est pas surprenant, car la situation est presque trop volatile pour prendre des décisions commerciales radicales », note Ryan Reith chez IDC. Selon qui, c'est le consommateur qui, en fin de parcours, verra sa facture s'alourdir. « En ce qui concerne le matériel comme les PC et les équipements similaires, nous maintenons que la plupart (sinon la totalité) des augmentations de prix seront répercutées directement sur le consommateur ».
L’envolée des livraisons d’ordinateurs a particulièrement profité à Apple et Lenovo
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Incertitudes sur la chaîne d'approvisionnement
Commentaires (15)
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Abonnez-vousLe 24/04/2025 à 09h58
Le 24/04/2025 à 10h10
Le 24/04/2025 à 10h40
L'augmentation restera !
Le 24/04/2025 à 11h09
Le 24/04/2025 à 12h18
En fait, je m'attendais à l'effet innondation Thaïlande à l'époque où les disques durs ont subitement pris une inflation alors que les produits étaient en stock...
Modifié le 24/04/2025 à 13h37
Car pourquoi des taxes douanières américaines sur des produits importés d'Asie auraient un impact sur le prix de vente de ce même produit dans l'UE ?
Et je dirais au contraire, il vaut mieux attendre... quand tous ces fabricants auront tellement de stocks sur les bras et qu'ils vont alors se tourner vers le marché européen (et/ou vendre à prix cassé sur le marché US mais bof bof pour eux) .
En Europe, aucune raison de voir une hausse des produits, l'opposé plutôt...
Et sinon Apple est bien un fabricant asiatique, c'est écrit au dos en bas de chaque iPhone par exemple...
Le 24/04/2025 à 13h40
Le 24/04/2025 à 16h05
Les produits Apple ne viennent pas des US, les produits Apple ne sont pas fabriqués aux US.
Oui, dans le prix d'un produit, il y a toujours une part de "frais généraux," , souvent des frais fixes qui sont répartis entre produits selon des clés de répartition et ça peut être bien bien tordu la compatibilité ANALYTIQUE mais évidemment ça n'a rien à voir avec les taxes douanières sauf pour les boîtes.qui essayent de truander leurs impôts en trafiquant les prix de transfert de produits ou de services entre leurs filiales.
Bref, pour faire simple:
ta réponse ici, ben elle marche pas...
Le 24/04/2025 à 18h09
Le 25/04/2025 à 01h36
Apple est revendeur de ses propres produits qu’il importe assez largement de Chine. La question qui a pu se poser c’est que face à une hausse des droits de douanes considérable à l’entrée de son marché de prédilection que sont les EUA, Apple répercute de par le monde, dont l’Europe, une partie de ces coûts supplémentaires par une augmentation des prix sur d’autres marchés que les US. Le POTUS a fait machine arrière en exemptant ordinateurs smartphones et semi-conducteurs, donc la menace est assez loin maintenant. Pour l’heure l’USD perdant de la valeur face à l’Euro on devrait, en théorie, assister à une baisse des prix chez nous, dans un certain temps, même si Apple n’a pas toujours répercuté les effets de change à la baisse sur notre marché.
Le 25/04/2025 à 07h52
Dans un communiqué, Sony cite "la santé économique mondiale" comme justification. Mais si c'est le cas, pourquoi est-ce que les prix n'augmentent pas aux États-Unis ?
De mon point de vue, ils utilisent le principe de vases communicants et ils diluent l'augmentation sur le reste du monde.
Le 25/04/2025 à 08h40
Si oui, ca veut dire que le marché UE ne sera pas un plan B pour Apple.. Je me trompe?
Modifié le 24/04/2025 à 19h50
Durant la crise de la vache folle dans les années 90, comme la demande était paniquée à l'idée d'acheter de la viande, les économistes s'attendaient à voir les éleveurs baisser les prix pour la remotiver et bien sûr écouler les stocks. Ils ont été surpris de voir que ces derniers ont fait le contraire afin de maintenir leur chiffre d'affaires.
Le principe de base est que l'on externalise toujours la gène (et les erreurs) sur le client. Si les ventes US tombent, alors les clients restants paieront.
Qui plus est, Microsoft envoyant leur message anxiogène de fin de support sur les ordinateurs obsolètes, les constructeurs espérent probablement le maintien de la demande hors-US même après une hausse des prix.
Le 24/04/2025 à 18h40
A croire qu'il y a entente des constructeurs avec Microsoft pour repousser la sortie de W12 le temps de rincer les impatients.
Le 24/04/2025 à 19h54