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Big Tech : la multiplication des datacenters pèse sur les zones les plus arides du globe

Agua, por favor

Big Tech : la multiplication des datacenters pèse sur les zones les plus arides du globe

Tirée par les usages du cloud et de l’IA, la multiplication de centres de données sur le globe accentue la pression sur les zones arides.

Le 15 avril à 10h02

Avec le soutien affiché de Donald Trump, Amazon, Microsoft et Google prévoient la construction de nouveaux datacenters partout sur la planète, avec des effets potentiellement importants des zones subissant déjà des restrictions d’accès à l’eau.

Si le nombre et les localisations précises de ces entrepôts de serveurs sont généralement gardées secrètes, les journalistes de Source Material ont collecté coupures de presses locales et sources de l’industrie pour cartographier 632 centres de données actifs ou en projet sur le globe.

63 % de datacenter en plus en zones sèches

Principal constat : sur les cinq continents, les entreprises prévoient une augmentation de 78 % du nombre de leurs centres de donnés pour accompagner l’expansion de leurs services de cloud et soutenir la croissance de l’intelligence artificielle. Et dans les zones les plus sèches, qui devraient observer une augmentation de 63 % du nombre de datacenter, cela crée de vrais conflits d’usage.

En 2023, Microsoft déclarait que 42 % de sa consommation d’eau venait de zones « en stress hydrique », et Google indiquait que 15 % était tirée de région « en forte pénurie d’eau ». Pour la fondatrice d’Ethical Tech Society Jaume-Palasí interrogée par the Guardian, « ils ne construisent pas dans des zones arides par pure coïncidence » : la faible humidité réduit les risques de corrosion des métaux, corrosion que l’eau de mer provoquerait aussi si elle était utilisée pour refroidir les serveurs.

En interne, des employés contestent d’ailleurs la politique menée par les géants numériques.
Chez Amazon, l’ex-responsable de la soutenabilité de l’eau Nathan Wangusi explique avoir contesté la politique consistant principalement à compenser sa consommation d’eau en aidant l’accès d’autres communautés en difficultés, dans la mesure où l’eau, contrairement aux émissions de carbone, est un enjeu plus local.

Irrigation équivalente à 230 hectares de maïs

Les trois prochains datacenters qu’Amazon prévoit d’installer en Aragon, au nord de l’Espagne, ont par exemple obtenu des licences pour utiliser plus de 755 000 m³ d’eau (des volumes suffisants pour irriguer plus de 230 hectares de mais). Chaque centre sera créé à côté de datacenters préexistants.

Sur place, la sécheresse est pourtant telle que le gouvernement a demandé en mars l’aide de l’Union européenne.

Interrogés par Source Material et The Guardian, Amazon et Google ont déclaré prendre l’accès à l’eau en compte au moment du déploiement de leurs infrastructures. Microsoft n’a pas répondu. Si Amazon est historiquement le plus gros détenteur de centres de données, les deux autres entreprises le rattrapent rapidement.

Les grands plans d’investissement comme le projet Stargate, annoncé en grande pompe après l’investiture de Donald Trump, sont de nature à soutenir la tendance.

Commentaires (14)

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Quel est l'intérêt pour ces entreprises d'aller s'installer dans des zones chaudes et arides ? Ne serait-il pas plus cohérent qu'ils aillent s'installer dans des pays froids et humides ?
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dans l'article il est dit
Pour la fondatrice d’Ethical Tech Society Jaume-Palasí interrogée par the Guardian, « ils ne construisent pas dans des zones arides par pure coïncidence » : la faible humidité réduit les risques de corrosion des métaux
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Voilà ce qui se passe quand on lit en diagonale! :roll:

merci :smack:
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Avec le soutien affiché de Donald Trump, Amazon, Microsoft et Google prévoient la construction de nouveaux datacenters partout sur la planète
Et moi qui avais compris que Trump cherchait à relocaliser aux USA ! :sm: :fumer:
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sur les cinq continents, les entreprises prévoient une augmentation de 78 % du nombre de leurs centres de donnés pour accompagner l’expansion de leurs services de cloud et soutenir la croissance de l’intelligence artificielle. Et dans les zones les plus sèches, qui devraient observer une augmentation de 63 % du nombre de datacenter,
Donc, ils construisent moins en proportion dans les zones les plus sèches.
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Source :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/3676823?sommaire=3696937#:~:text=Moins%20nombreuses%2C%20les%20exploitations%20s,en%20cultive%20plus%20de%2093.

taille moyenne des exploitations agricoles : 63 hectares.

Simple divition : 230 / 63 = env. 3,6 exploitant. Ca ne parrait tant que ça ?



Pour compléter le sujet :
une video de mister bidouille.
youtube.com YouTube
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Merci d'avoir fait les calculs. J'avais un peu tilté sur la valeur donnée. Au passage, les 63 hectares, c'est pour une exploitation agricole en France. Aux USA, j'ai trouvé une valeur de 444 acres qui donne 179,68 hectares.

Après, c'est du maïs, ça demande pas mal d'eau.
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Les Stazunis exportent leurs pollutions, et comme d'habitude les pays européens vont l'accueillir les fesses bien ouvertes !
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Un éléphant ça pompe énormément !
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Tout ça pour générer ensuite des Starters Packs... :roll:
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Que se passe-t-il avec l'eau utilisée pour refroidir les datacenters?
Elle n'est par la suite plus utilisable pour d'autres usages? (consommation, irrigation, .. ?)
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de ce que j'ai retenu de la video de M. Bidouille. Oui il y a une captation au debut mais après c'est quasiment en circuit fermé.
Ce n'est pas comme les tours de refroidissment des centrales nucléaires.
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J'ai lu un article sur le sujet récemment mais je ne sais plus où (ici ??). 2 méthodes co existent :
- circuit fermé mais à un moment il faut changer l'eau
- dispersion de micro gouttelettes, plus efficace mais évaporation directe, donc plus grosse conso
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dans tout les cas, cela repart dans le cycle de l'eau.

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  • 63 % de datacenter en plus en zones sèches

  • Irrigation équivalente à 230 hectares de maïs

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