StopCensoringAbortion : des ONG s’attaquent à la censure de l’info sur les droits reproductifs
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L’EFF et la coalition Repro Uncensored lancent une campagne contre la censure de l’information relative à l’avortement et aux droits reproductifs.
Le 21 février à 09h09
3 min
Droit
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#StopCensoringAbortion. Cessez la censure de l’avortement. Sous ce hashtag, l’ONG de défense des droits numériques Electronic Frontier Foundation (EFF) et la coalition de défense des droits à l’information sur la santé reproductive Repro Uncensored lancent une campagne pour lutter contre la censure de l’information relative à l’avortement et aux droits reproductifs en ligne.
Leur but : répertorier les cas de censure des informations liées à la santé reproductive et à l’avortement sur les réseaux sociaux via une page dédiée, et lutter contre le phénomène.
De fait, sur TikTok, Instagram ou Facebook, de nombreuses publications liées à l’avortement « sont régulièrement signalées ou supprimées en raison de violations de "règles de communauté" vagues, quand bien même les contenus sont légaux et factuels », souligne dans un communiqué la juriste de l’EFF Rindala Alajaji.
Activistes et public dans le flou
Quelques semaines à peine après que Mark Zuckerberg eut annoncé en fanfare réduire les dispositifs de modération sur les plateformes de Meta au nom de la liberté d’expression, le New-York Times relevait par exemple le blocage et la suppression de comptes et de publications de fournisseurs de pilule d’avortement sur les deux réseaux sociaux de la société.
Le manque de transparence des plateformes sociales « laisse les organisations, les influenceurs et les individus dans le noir, alimentant du même coup une culture de la censure qui met en danger l’accès du public à des informations vitales sur les soins de santé », indique encore l'activiste de l'EFF.
Répercussions mondiales des restrictions états-uniennes
L’enjeu est d’autant plus important que la protection fédérale du droit à l’avortement a été cassée aux États-Unis en juin 2022. Et que les récentes coupes budgétaires décidées par Donald Trump touchent non seulement son pays, mais aussi tous ceux dans lesquels des institutions comme l’agence états-unienne pour le développement international (USAID) fournissaient des soins et de l’information sur la santé et les droits reproductifs – selon les estimations du Guttmacher Institute, la coupure de financement pourrait mener à plus de 4 millions de grossesses non désirées, et plus de 8 000 morts à l'accouchement.
En pratique, l’EFF et Repro Uncensored cherchent à collecter des récits d’internautes dont les contenus liés à la santé reproductive ont été signalés, supprimés ou dont la visibilité a été réduite via une page spécialement créée sur le site de l’EFF. La page recense aussi diverses études sur la censure de ce type spécifique de contenu, ainsi que des guides de sécurité et de protection de la vie privée pour les activistes fournissant l’accès à l’avortement, les personnels médicaux, et les patients.
StopCensoringAbortion : des ONG s’attaquent à la censure de l’info sur les droits reproductifs
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Activistes et public dans le flou
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Répercussions mondiales des restrictions états-uniennes
Commentaires (15)
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Abonnez-vousModifié le 21/02/2025 à 09h27
Il va falloir s'attaquer à la définition des espaces sur les plateformes en ligne accessibles par tout un chacun.
Aujourd'hui, au motif que la propriété est privée, l'idée de l'application de règles arbitraires sur le contenu est revendiquée/acceptée par bien trop de monde, et l'application arbitraire des opinions des personnes auxquelles "appartiennent" les canaux est un véritable fléau.
Il y a pourtant des règles publiques qui s'appliquent dans des espaces privés, à partir du moment où ils accueillent du public.
Pourquoi considère-t-on (encore & toujours !) que les espaces numériques soient différents des espaces traditionnels physiques ? Cela montre au mieux que la culture informatique est toujours infantile au sein de la population, qu'elle soit gouvernante ou non.
Si on considérait enfin ces espaces comme "accueillant du public", le droit public pourrait faire son entrée, et on pourrait enfin parler du vrai problème : Des droits nationaux ou du droit international, le(s)quel(s) s'applique(nt).
Pour l'instant, on reste dans de la censure arbitraire, que les règles soient édictées par des personnes que l'on considère "gentilles", "justes" (quand on est d'accord avec elles) ou "méchantes", "injustes" (quand on est en désaccord avec elles).
Grandissons, au moins un peu.
Le 21/02/2025 à 09h40
La guerre, c'est la paix. La liberté, c'est l'esclavage. L'ignorance, c'est la force.
Le 21/02/2025 à 10h28
Donc, à l'intérieur du site, c'est le droit du pays dans lequel est domicilié l'éditeur.
Libre ensuite à chaque pays d'accepter (ou pas) d'avoir une ambassade sur son territoire.
Le 21/02/2025 à 10h54
Le 21/02/2025 à 10h52
À quelles règles relative à l'expression dans un lieu accessible au public fais-tu allusion ?
Prenons l'exemple d'une salle paroissiale que des défenseurs de l'avortement voudraient louer pour exposer leur point de vue au public Ceux qui contrôlent cette salle, qui sont contre l'avortement pour des raisons religieuses, refusent de louer cette salle.
Quelle loi (en France) les obligerait à louer quand même cette salle ?
Le problème est plus complexe que cela il me semble. Il y a certes un problème que des entités privées appliquent leurs règles et qu'elles sont floues et variables suivant les sujets et dans le temps.
Il y a aussi le problème que la plupart des plateformes sur lesquelles il est facile d'accéder à un large public est régie par le droit US ou chinois et que ce droit s'applique en creux au monde entier ; l'UE est malgré tout mieux lotie que les autres avec le DSA et autres lois.
Ici, le revirement de la Cour Suprême sur le droit à l'avortement aux USA pèse sur le monde entier.
Plutôt que d'imposer des règles aux sociétés privées qui sont dominantes, je préférerais que l'on (au niveau de l'UE déjà) agisse pour que des solutions non privées émergent vraiment. Mais pour cela, il faudrait financer fortement des solutions comme Mastodon pour qu'elles remplacent X, à la fois en simplifiant leur utilisation et en finançant les serveurs sur lesquels ces solutions alternatives tourneraient. Ce serait un investissement rentable. Mais hélas, je ne crois pas vraiment que ça arrivera.
Le 21/02/2025 à 11h18
que les responsables de la salle paroissiale refusent de louer pour une réunion pro-avortement est presque écrit dans le titre
mais une salle des fêtes communale à probablement moins de latitudes et ne peut probablement pas refuser une convention RN ou PCF (ou quel que soit l'acronyme moderne équivalent) sur la simple orientation politique
si les réseaux affichaient clairement leurs positions, les utilisateurs risqueraient de savoir qu'ils sont au milieu d'un public probablement en phase avec ces positions, et pas au milieu d'une foule "représentative de la population mondiale" comme beaucoup le croient probablement (ben oui, l'autre jour j'ai lu un message d'un congolais, c'est bien que tout le monde est sur ZZZ, donc l'opinion majoritaire sur ZZZ représente bien l'opinion mondiale ...)
"t'as des baskets tu rentres pas", si NIKE va faire une étude de marché dans une boite de nuit sans connaître les critères d'entrée, les résultats vont être faussés
le problème n'est pas tant l'orientation de la plate-forme que le fait qu'elle masque cette orientation en se prétendant neutre et défenseuse de la liberté d'expression
Le 21/02/2025 à 13h24
Le 21/02/2025 à 13h58
Dans le cas d'une personne physique, il sera facile d'invoquer le risque de trouble à l'ordre public.
Le 21/02/2025 à 17h54
https://www.boursorama.com/patrimoine/actualites/une-association-peut-revendiquer-des-droits-de-consommateur-aef396563c61ffaa5706da08e31802ba
Le 21/02/2025 à 18h19
Le sujet est assez différent ici.
La Cour de Cassation s'appuie sur l'article L. 132-1 du code de la consommation pour dire que la clause du contrat était abusive parce que l'association n'était pas professionnelle (ayant pour seules ressources le cotisations de ses membres). Ce n'est pas l'application de l'article 1er du code qui a fait prendre se décision à la Cour.
Il est assez évident qu'une association n'est pas une personne physique, je reste donc sur ma position.
Le 21/02/2025 à 12h24
Le 21/02/2025 à 10h57
Le 21/02/2025 à 13h21
Le 23/02/2025 à 12h29
Cf. C8
Modifié le 23/02/2025 à 19h56
Il y a de la place pour Cnews et la nouvelle chaîne de D Kretinsky (faut en laisser un peu pour les copains). Les téléspectateurs assidus vont pas s'ennuyer (C Hanouna fera de la politique pour recycler ses blagues)