Android : la Commission européenne accuse Google d’abus de position dominante
Habillés pour l'hiver dès le printemps
Le 20 avril 2016 à 12h35
4 min
Société numérique
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La Commission européenne a révélé la communication de ses griefs à Google sur Android. Au regard des éléments en sa possession, l'institution considère que le groupe américain abuse de sa position dominante en imposant aux constructeurs et opérateurs utilisant Android d'installer ses services. Google a 12 semaines pour réagir.
Après un an d'enquête, les conclusions restent encore « préliminaires » mais sont déjà graves. La Commission européenne vient d'annoncer la communication des griefs à Google, pour avoir freiné la concurrence sur Android. Le cœur du problème : pour obtenir l'accès au Play Store, les constructeurs et opérateurs doivent aussi installer l'application de recherche Google et Chrome.
Un aspect connu de la stratégie du groupe, comme le fait que les fabricants ont interdiction de vendre des appareils équipés d'une version dérivée (fork). Ce qui l'est moins en revanche, et la Commission européenne dit en avoir la preuve, c'est que Google encourage les constructeurs à ne préinstaller que la recherche Google, via des incitations financières, à savoir un partage des recettes.
Une stratégie d'éviction de la concurrence
« Google a une stratégie générale sur les appareils mobiles visant à protéger et étendre sa position dominante sur les recherches Internet » a affirmé ce midi Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, lors d'une conférence de presse. Le groupe impose « des restrictions non justifiées sur les applications » aux constructeurs et opérateurs, estime-t-elle.
L'impact est d'autant plus important que la moitié du trafic Internet actuel provient des mobiles et qu'environ 80 % des smartphones et tablettes dans le monde sont équipés d'Android. Cela même si tous ne sont pas directement liés à Google. La part d'Android est « bien plus élevée dans l'entrée de gamme, achetés par la majorité des consommateurs européens » note encore Vestager.
Les constructeurs avaient certes encore la possibilité d'installer des applications concurrentes, mais cette pratique s'est effritée au fil des ans, les utilisateurs jugeant beaucoup de doublons inutiles. Ne restent plus donc que les applications Google, imposées à ces fabricants.
Si Android est open source et permet les forks, « toutes les actions de Google ne sont pas aussi ouvertes et équitables » tance la représentante de la Commission. Google dispose de 90 % du marché de la recherche, des licences pour systèmes mobiles et des boutiques d'application. En outre, précise-t-elle, iOS, qui peut se montrer aussi restrictif, ne fait pas l'objet d'enquête de la Commission car Apple ne licencie pas son système à d'autres entreprises.
Empêcher l'arrivée d'autres moteurs et de forks
Imposer la recherche Google « barre la route à des moteurs rivaux qui n'ont plus accès au marché », poursuit la commissaire européenne à la concurrence. C'est l'un des points d'attaque du lobby Open Internet Projet, dirigé par le moteur français Qwant, qui milite auprès de Bruxelles pour plus d'ouverture de Google. Qwant s'estime notamment exclu d'Android par Google.
La Commission affirme avoir « des preuves que des opérateurs et fabricants se sont abstenus d'installer des moteurs tiers » pour obtenir une part des recettes, promises par Google. Ces services ont donc « été artificiellement exclus d'opportunités d'affaires ».
En l'état, elle estime donc les conditions imposées par le groupe de Mountain View à ses partenaires « extrêmement restrictives », ceux-ci n'étant pas libres de leurs choix. Car le problème ne se limite pas qu'à la recherche : imposer le Play Store et Chrome ont empêché d'autres boutiques d'applications et navigateurs de se développer sur mobile, selon l'institution. De même, l'interdiction de vendre des appareils équipés de forks d'Android (comme Acer en a fait les frais) aurait empêché le développement de rivaux viables fondés sur la version open source du système.
Cette communication des griefs n'est pas encore une décision définitive. Par respect des droits de la défense, Google a désormais 12 semaines pour demander une audition orale pour présenter son point de vue. Ce dossier s'inscrit dans un climat contraint pour l'entreprise américaine. Côté Commission, en effet, des enquêtes menées en parallèle sur la mise en avant de Google Shopping dans le moteur de recherche, sur la copie de contenus tiers et sur la publicité restent sur le grill. Par leur ampleur, ces chantiers s'inscrivent dans un agenda plus long où Google aura là encore à rendre des comptes.
Android : la Commission européenne accuse Google d’abus de position dominante
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Une stratégie d'éviction de la concurrence
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Empêcher l'arrivée d'autres moteurs et de forks
Commentaires (65)
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Abonnez-vousLe 20/04/2016 à 14h36
Et oui, c’est seulement 3 choix, aucun moyen de choisir son propre moteur de recherche.
Le 20/04/2016 à 14h41
Le 20/04/2016 à 14h44
Le 20/04/2016 à 14h46
L’idée c’est que pour avoir le droit d’exploiter le “fort Android” de AOSP, il faut faire partie de l’Open Handset Alliance.
Et la contrainte pour être dans L’OHA c’est de ne pas vendre de fork “incompatible” avec le fork “Android”.
Le 20/04/2016 à 14h58
Google abuse de sa position dominante, et c’est bien triste..
Le 20/04/2016 à 14h59
Merci pour vos réponses. " />
Le 20/04/2016 à 15h07
Le 20/04/2016 à 15h12
Il s’agit de 2 produits concurrents sur le même marché : celui de l’éclairage.
L’un est juste une technologie plus efficace que l’autre et a convaincu les consommateurs de l’utiliser parce que meilleur.
Que l’UE porte plainte contre les fabricants d’ampoules qui font concurrence déloyale aux marchands de chandelles !
Le 20/04/2016 à 15h16
Le 20/04/2016 à 15h16
Moi ce qui me choque le plus .. c’est d’imposer un “moteur” de recherche …
Pourquoi faut il qu’un moteur de recherche internet ait acces a toutes mes informations sur mon telephone mobile ?
Que fait le moteur de recherche de mes informations ?
> si je ne veux pas de moteur de recherche sur mon mobile, que dois je faire ? / Est ce possible ?
(cf un fork d’Android stock)
Le 20/04/2016 à 15h26
Le 20/04/2016 à 15h32
Google ne risque pas une amende de 10% de son CA mondial, la commission n’est pas le gendarme du monde et n’a pas ce pouvoir.
Le 20/04/2016 à 15h34
Que quelqu’un qui considère qu’il est anormal qu’une entreprise cherche à vendre ses produits et trouve qu’encourager contre pépète des gens à utiliser ses produits est un crime abominalble, considère que je ne comprends pas ce dont il est question, et cela alors que la commission a déjà une sale réputation de rançonneur d’entreprises étrangères à succès, c’est lol.
Allez kamarade, va te coucher. T’as besoin de te reposer pour faire des nuits debouts…
Le 20/04/2016 à 15h41
Soit t’as rien compris, soit t’as pas lu !
Le 20/04/2016 à 15h43
Enfin, tu sais t’as aussi du maquillage hein… faut arrêter d’être dupe.
Tu dois être un grand adorateur de la grande distribution aussi j’imagine.
Je t’encourage à prendre mes services, tiens je te donne meme de l’argent. Sauf que dans la vraie vie, t’as pas le choix du système puisque si tu ne le prends pas, t’auras rien. Je maquille tout ça en te donnant quelques sous, prevue de ma bonne volonté et hop, voilà !
Le 20/04/2016 à 15h44
Le 21/04/2016 à 11h53
Apple laisse le choix du moteur. " />
Le 21/04/2016 à 12h34
Le 21/04/2016 à 12h45
tu tiens un concept là … on va peut être réussir à renflouer l’Europe avec ça " />
Le 21/04/2016 à 12h49
Le 21/04/2016 à 13h10
Le 21/04/2016 à 13h24
Le 21/04/2016 à 13h30
Le 21/04/2016 à 14h42
Le 21/04/2016 à 17h08
Et Apple qui empeche l’installation d’autres moteurs de rendu que le sien sous prétexte de sandboxing ? non ? On sait sous quoi ils tournent les députés…
Le 20/04/2016 à 12h38
Ca va être une bonne affaire popcorn.
P-e un bandeau au premier boot pour choisir son moteurs de recherche. (façon IE, y’a qq Windows).
Le 20/04/2016 à 12h40
#popcorn
Le 20/04/2016 à 12h44
Assez logique, il fallait s’y attendre. À mon humble avis Google abuse effectivement de sa position dominante et devrait être condamné, comme Microsoft l’a été il y a quelques années. Maintenant wait & see.
Le 20/04/2016 à 12h45
C’est uniquement sur cette enquête que Google risque une amende de 10% du CA mondial (soit environ 7 ou 8 milliards de dollars) ? Ou c’est cumulé avec les autres affaires cités en fin d’article ?
Et que risque Google s’il ne dit rien pendant ces 12 semaines ? On considère que c’est un aveu de culpabilité ?
Le 20/04/2016 à 12h52
Bien plus qu’à voir la réponse de Google … un peu de pression devrait faire du bien à l’écosysteme Android " />
Le 20/04/2016 à 12h52
Comme dans tout procès, ne pas assurer sa défense au tribunal est souvent assez mal pris " />
Le 20/04/2016 à 12h57
Pour l’UE, il est donc interdit de faire mieux que la concurrence…
L’UE, dans son idéologie procustéenne, n’a clairement pas compris ce que signifie le droit à la concurrence.
Imposer la recherche Google « barre la route à des moteurs rivaux qui n’ont plus accès au marché »,
Tout comme l’ampoule électrique a barré la route aux chandelles…
Que les gens choisissent Google parce qu’il est meilleur n’équivaut pas à Google impose ses services par des moyens oppressifs… Convaincre ne signifie pas vaincre.
Le 20/04/2016 à 12h58
Le 20/04/2016 à 12h59
Le 20/04/2016 à 13h02
Je comprends que Qwant fasse partie de ceux qui poussent sur ce sujet là, c’est quand même désolant de ne pouvoir choisir qu’entre 3 moteurs de recherche (Google, Bing et Yahoo) sur la version mobile de Chrome… :/
Le 20/04/2016 à 13h05
J’ai comme un doute que l’analogie ait du sens … " />
Je doute fortement que même si Google n’a plus de place par défaut sur Android, ça impact “durablement” Google " />
Le 20/04/2016 à 13h10
Hum… Pourquoi juste Google ? iOS et Windows ne sont pas considérés comme restrictifs à ce niveau ?
Le 20/04/2016 à 13h16
C’est indiqué dans la news :
Si Android est open source et permet les forks, « toutes les actions de Google ne sont pas aussi ouvertes et équitables » tance la représentante de la Commission. Google dispose de 90 % du marché de la recherche, des licences pour systèmes mobiles et des boutiques d’application. En outre, précise-t-elle, iOS, qui peut se montrer aussi restrictif, ne fait pas l’objet d’enquête de la Commission car Apple ne licencie pas son système à d’autres entreprises.
Le 20/04/2016 à 13h17
Bizarrement, les services publics français ne donnent accès à leurs applis qu’au travers du playstore, pas moyen de l’installer par ses propres moyens. Il faut donc être client de Google et consentir à leur livrer nos données pour bénéficier des applis de services publics… Est-ce qu’on peut considérer qu’ils sont complices de l’abus de position dominante de Google ?
Le 20/04/2016 à 13h17
Le 20/04/2016 à 13h22
Un store d’applications créer par les pouvoirs publics ou site web pour télécharger les apk serait un plus.
Le 20/04/2016 à 13h33
Le 20/04/2016 à 13h36
Tu parles de 2 marchés différents : ampoules et chandelles. Où l’un a fini par remplacer l’autre.
Dans ce cas-ci, on ne parle que d’un même marché : le moteur de recherche.
Google force les constructeurs à ne pas faire entrer de concurrents dans les installations d’Android.
La qualité des possibles concurrents n’entre pas en compte.
Le 20/04/2016 à 13h39
Sérieusement c’est limité à ce point la ? Oo
Je croyais que c’était comme sur Firefox, la possibilité de rajouter celui de ton choix…
Le 20/04/2016 à 13h44
Pourquoi GG est visé et pas Apple ?
Le 20/04/2016 à 13h46
Le 20/04/2016 à 13h51
C’est marqué dans la news et repeté quelques 7 commentaires avant le tient " />
Le 20/04/2016 à 13h58
pourquoi pas Apple " />
==>[parti très très loin]" />
Le 20/04/2016 à 14h33
Il y a un truc que je ne comprends pas. Dans l’article il est dit que les fabricants ne peuvent pas vendre d’appareils équipés d’un fork d’Android. Pourtant il y a des téléphones qui sont vendus avec Cyanogen. " />
Le 20/04/2016 à 15h47
Vivement le ballot screen pour que les consommateurs puissent choisir la barre de recherche Google eux-même. Faut dire que ça a tellement profité a Opera, aucun doute que c’est vraiment là le problème. Pauvre Spotify en passe de couler face a l’omniprésence de Google Play Musique, ou WhatsApp qui peine face à Hangouts… Si seulement, les constructeurs pouvaient faire comme Samsung et mettre 3 ou 4 apps similaires…
Le 20/04/2016 à 15h50
Le 20/04/2016 à 15h53
Le 20/04/2016 à 16h13
Le 20/04/2016 à 16h47
Personne ici ne reproche à Alphabet (pour différencier de Google qui est le moteur de recherche) de faire les meilleurs produits avec le meilleur ecosystème, c’est un autre débat. Ce qui est reproché c’est d’abuser de sa situation de monopole.
A savoir qu’aujourd’hui il est pratiquement suicidaire pour un membre du marché de proposer un smartphone qui ne soit pas sous Android (il suffit de regarder comment a été accueilli Windows même poussé par MS).
Android est incontournable par la dominance de son marché d’application entre autres.
Or pour pouvoir en bénéficier les industriels doivent promouvoir le service de recherche Google et proposer par défaut les services associé d’Alphabet.
Les incitations financière sont également problématiques car elles restreignent les possibilités commerciales des concurrents. Aussi bien dans la recherche que les services mails, web, stockages, vidéo.
Si là tu ne vois pas qu’Alphabet par le biais d’Android et du PlayStore (position dominante) impose l’utilisation de certains de ses autres produits (Google, Gmail..) de façon abusive pour la concurrence d’un marché différent (la recherche en ligne n’a pas grand chose à voir avec un système d’exploitation et un marché d’application) je ne vois pas ce qu’il te faut.
Le 20/04/2016 à 16h49
Ce n’est pas moi qui le dis.
Le 20/04/2016 à 16h54
Le 20/04/2016 à 16h58
Moi je suis pas opposé au fait que Google se fasse poursuivre pour position dominante, mais quand je regarde la façon dont la position dominante de Microsoft a été traitée…
Le 20/04/2016 à 17h15
Le 20/04/2016 à 17h46
Firefox propose davantage de choix. Il n’y a pas que chrome dans la vie :)
Le 20/04/2016 à 17h56
Je sais, mais ça fait juste longue liste de n’importe quoi. Tu peux pas punir hors de ta juridiction, c’est juste n’importe quoi. Pendant qu’on y est, allons aussi imposer l’impôt des sociétés domiciliées aux USA… ou Panama.
C’est juste la preuve que personne ne se donne la peine de poser les bonnes questions, parce que parler d’autant des milliards ça attire plus de lecteurs. Alors qu’en vérité le cas peut tout aussi bien être archiver à la fin de la procédure. La plus grosse amende à ce jour c’est de 1 milliard pour Intel.
Le 20/04/2016 à 18h50
Les USA le font très souvent, ils aiment bien sanctionner les entreprises étrangères à coups de milliards (cf un certain nombre de banques européennes l’an dernier), pour des motifs plus ou moins légitimes d’ailleurs. Certes, rien n’oblige les entreprises étrangères à payer, sauf que si elles veulent continuer à faire du business sur le territoire européen/américain, elles n’ont pas trop le choix.
Le 20/04/2016 à 19h18
Les américains ne fixent pas de maximum, ni comment ils calculent leur amende. Faut croire qu’ils sont plus malin à ce jeu. Tu peux pas contraire Google Europe à payer pour des pratiques d’Alphabet sur sol américain, que les américains eux-mêmes n’ont pas remis en cause.
Illustration très simple: le ballot screen de Microsoft c’était qu’en Europe.
Le 20/04/2016 à 23h25
Cela n’a pas vraiment été efficace….
Ce qui le serait, c’est :
1/ Leur coller une énorme amende qui est d’ailleurs vraiment méritée.
2/ Imposer la séparation du socle système et des services….. séparation qui devra d’ailleurs être répercutée chez Apple, autre gros voyou et par prévention Microsoft.
Le 21/04/2016 à 07h42
Le 21/04/2016 à 11h41