Vivendi vient de trouver un allié de poids dans son bras de fer contre Gameloft. Le fonds Amber Capital, qui dispose de plus de 14 % du capital de l'éditeur français a en effet décidé de se rallier à la firme de Vincent Bolloré. Un changement assez important pour mettre KO la famille Guillemot.
La dernière surenchère de Vivendi sur Gameloft aura été la bonne. En faisant grimper son offre de 7,20 euros à 8 euros par action, le groupe dirigé par Vincent Bolloré, qui jusqu'ici avait toutes les peines du monde à s'attirer les faveurs des marchés a finalement réussi à porter un gros coup à son adversaire.
Amber Capital prend position
Dans une déclaration d'intention envoyée à l'AMF le 19 mai dernier, le fonds d'investissement Amber Capital a fait savoir qu'il envisageait de céder ses 10,1 millions d'actions Gameloft à Vivendi dans le cadre de l'OPA en cours. Ceci représente un total de 14,62 % du capital de l'entreprise et 13,17 % de ses droits de vote. Grâce à cette acquisition Vivendi se retrouve en possession de 43,99 % du capital et de 39,64 % des droits de vote.
En sachant que la famille Guillemot ne possède que 21,63% du capital de Gameloft et 29,02% des droits de vote, elle se retrouve dans une position très délicate, leur assaillant disposant d'un plus grand nombre de voix. L'OPA de Vivendi ne sera un succès qu'à partir du moment où le géant des médias franchira le cap des 50 % du capital de l'entreprise. La firme de Vincent Bolloré doit donc encore trouver 6 % du capital auprès d'autres fonds ou du côté des petits porteurs. En sachant qu'actuellement, l'action Gameloft côte légèrement sous la barre des 8 euros, cela ne devrait pas poser le moindre problème au magnat des médias.
Pour certains analystes, il semblerait d'ailleurs que les jeux soient déjà faits. « La situation est désormais claire. Game is Over » explique l'un d'eux à nos confrères de Challenges.
Se saborder pour mieux résister
Pour se défendre, la famille Guillemot n'a plus que deux solutions. La première consisterait à surenchérir sur Vivendi, ce qui semble hautement improbable pour le moment, ou à trouver un chevalier blanc qui aurait les épaules assez solides pour le faire. La deuxième consiste à menacer de saborder le navire, et c'est cette option que Gameloft a retenu.
Le 28 avril dernier, Gameloft a annoncé avoir pris les mesures nécessaires « afin d’assurer la pérennité de la présence de certains salariés au sein du groupe, dans une période où le risque de changement de contrôle de la Société est accru et où le départ non planifié de ces salariés risque de causer un préjudice à la Société et au groupe ».
Ces mesures prennent la forme d'un avenant ajouté au contrat de 27 employés clés de l'entreprise. Cet avenant leur permet de bénéficier d'une indemnité équivalente à un voire deux ans de salaire brut en cas de rupture de leur contrat de travail à l'initiative de l'employeur dans un délai de 2 ans suivant un changement de contrôle de l'entreprise. Il permet aussi à ces salariés de profiter de cette même somme en cas de rupture du contrat de leur fait dans un délai de six mois après un changement de contrôle.
Cela permet à la fois de dire à Vivendi que se débarrasser des cadres de la société coûtera cher et que les éléments clés de l'entreprise seront de toute façon incités à quitter le navire pour empocher un gros chèque. Pour les 27 personnes concernées, les indemnités s'élèvent à 10,2 millions d'euros. Une somme relativement faible au regard des centaines de millions d'euros que Vivendi aura déboursé pour mettre la main sur l'éditeur, et qui n'a pour le moment pas refroidi les ardeurs du géant français des médias.
Commentaires (52)
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JV.COM§§§
#2
Je ne vois pas bien en quoi c’est une bonne nouvelle. Vivendi, on peut difficilement faire moins créatif et plus presse-citron comme gestion…
S’ils chopent Gameloft, quelque soit la qualité actuelle des titres produits, ça n’ira certainement pas en s’améliorant.
Par ailleurs, je crains, en cas de succès de l’OPA, que cela n’attise la convoitise de Vivendi sur Ubisoft, et là… " />
#3
“Oui hein parce que séparer les familles, ça il faut pas faire !” (©Les 12 travaux d’Astérix " /> )
#4
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Oui, mais encore ? " />
#6
oui mais avec la nouvelle loi travail, Bolloré pourra quand même les virer, donc ils iront aux prudhommes pour rupture du contrat de travail, et comme les indemnités sont plafonnées à quelques mois de salaire, il s’en tirera bien.
merci El Khomri " />
#7
Bien joué de la part de Guillemot une boite de jeu vidéo sans ses créatifs c’est une coquille vide.
Vivendi va acheter uniquement des licences et plus personne pour les faire vivre.
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Je me suis aussi posé la question, quelqu’un pour confirmer?
#9
A mon avis ça n’a rien à voir avec le plafond des indemnité de la loi travail.
Ici on parle de paragraphes présent dans le contat de travail. Les prudhommes feront appliquer ces derniers.
#10
Vivendi est déjà en position de force sur Ubisoft.
Mais la boite est beaucoup plus grosse, et la famille Guillemot ne sabordera pas Ubisoft.
Sur Gameloft par contre c’était plus facile et je vois bien une autre boite se monter avec les ex-Gameloft.
Vivendi a de toute façon intérêt à brosser les Guillemots dans le sens du poil, car s’ils les mets dehors, ils ne partiront pas seul.
#11
Les indemnités de rupture sont concernées, pas ce qui est du au terme du contrat il me semble.
Ca rendrait tous les contrats inutiles sinon, et aussi les parachutes dorés.
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Ca serait cool de pas faire de la désinformation sur ce sujet, même juste pour rire " />
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de toute façon, parler d’une Loi qui n’est pas encore promulguée ni appliquée… alors qu’elle ne touche même pas ce genre de cas.
non c’est du grand " />
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Très bien, je te remercie, je n’ai pas eu le temps de me mettre au courant sur les récents changements.
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Pas de soucis :)
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et pourquoi il a fait ça que pour 27 privilégiés?
il aurait pu faire un avenant à l’ensemble des contrats de la boite!
#19
Les 27 personnes en question ont un bon salaire " />
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Ce n’est pas un peu suicidaire de créer une boite, et d’en avoir que 21.63%?
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Dans le genre “Poison pills” pour utiliser du jargon boursier, les indemnités à verser aux peut-être futurs ex-employés, c’est un peu faible.
J’ai dû mal à comprendre pourquoi les guillemot ne cèdent pas les licences de leurs jeux à une nouvelle entité qu’ils pourraient créer avec leur cash perso. cela doit être faisable.
Idem pour Ubisoft, pourquoi ne pas transférer les licences au sein de leur entité au Canada, changez l’actionnariat pour que ce soit uniquement les Guillemot.
Là ça ferait mal.
#23
ben faut que les autres soient d’accord. ils sont pas les seuls à décider, c’est ça le problème. ^^
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Avant de crier au loup il serait peut-être bon de savoir si les actionnaires et la direction voulaient encore de la gestion du frère Guillemot…
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GG Gameloft pour les avenants au contrat.
Espérons que ça suffise pour que la casse ne soit pas trop violente après la prise de contrôle, même si je n’y crois malheureusement pas trop…
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Ce Boloré est un vrai mange M. Pas étonnant qu’il soit si copain avec son nain de jardin préféré ex président (sans majuscule).
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Si c’est écris dans le contrat, le contrat fait fois.
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Je vous l’accorde, la direction aurait refusé un tel avenant. :)
Mais pas sur que ce soit du goût des actionnaires justement. Et si la chronologie est correcte, il y en a justement un qui vient de sortir du bois.
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la direction fait ce qu’elle veut. :)
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" />
#36
Ca sent les 27 personnes clés qui font fonctionner la boite dans l’ombre (les leads des départements)
#37
Vendre les licences à un moment pareil ça serait trop difficile et les acheteurs pourraient faire baisser les prixs très bas.
#38
Petite question, elle est peut être pas finaude, mais les Guillemot ne peuvent pas vendre l’intégralité des licenses Gameloft à Ubisoft pour un euro symbolique ?
Ça a été évoqué plus haut, là ils laissent une belle coquille vide à Vivendi.
Hop dans le cul Lulu.
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si Boboloré passe en actionnaire majoritaire (c’est presque le cas on dirait) même en tant que don, ils ne pourront rien faire sans son consentement (et celui des autres actionnaires bien sûr) " />
enfin je me goure peut être, moi la finance ça me dépasse " />
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ça dépend des prérogatives de la direction. :)
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Bien vu !
Et maintenant je ne peux plus éditer " />
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La direction d’une société doit la gérer dans l’intérêt de la société et donc des actionnaires.
Faire perdre de la valeur à une société en transférant une partie importante de ses actifs pour pas cher à une autre société est condamnable.
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A ce moment là faut convoquer une Assemblée des Actionnaires.
Si non, bah le PDG est viré à la prochaine élection.
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Les pru
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Tout à fait, si les autres actionnaires s’en fichaient, ils auraient tous revenus leurs part bien plus tôt. Ils ne vont donc pas laisser la direction mettre la société en péril.
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Je ne pense pas que les actionnaires voudraient qu’on mette en péril la société en revendant les actifs à Ubisoft…
Par contre, laissez Rayman tranquille ! Déjà qu’il n’a pas de bras ni de jambes, je crains qu’il finisse par ne plus être que 2 yeux et une bouche si Bolloré met la main sur Ubisoft " />
#49
Je peux vaguement comprendre l’élan de sympathie pour Ubisoft (c’te boîte de merde) chez les nostalgiques du Commodore 64 et compagnie, vu qu’à une époque lointaine ils ont fait de grandes choses.
Mais Gameloft…
Gameloft. C’est une catastrophe Gameloft, on parle de gens qui produisent des jeux du genre “Medal of Duty” ou “Modern Combat 8”, entre deux clones de Farm Simulator. Sans compter les licenciements à outrance ces dernières années. Qu’ils se fassent racheter, couler, éparpiller et qu’on n’en parle plus.
#50
Les voisins de Ubi à Montréal (Square et consorts) vont pouvoir commencer à envoyer des offres de recrutement " />
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