Encore une proposition de loi pour coupler vidéosurveillance et reconnaissance faciale
Ni vu ni reconnu
Le 08 juillet 2016 à 08h40
5 min
Droit
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Après le sénateur Roger Karoutchi, c’est au tour de la députée Marine Brenier (Les Républicains), suivie par une soixantaine de parlementaires, de déposer une proposition de loi autorisant les forces de l’ordre à recourir à des logiciels capables de reconnaître – en temps réel – le visage de certaines personnes à partir des images retransmises par des caméras de vidéosurveillance.
Le texte de l’élue – qui a récemment pris le siège de Christian Estrosi à l’Assemblée nationale – est identique à celui déposé fin juin au Sénat sous la plume de Roger Karoutchi. L’opposition annonce ainsi la couleur : elle a bien l’intention de faire débattre cette proposition de loi dès que possible, pourquoi pas simultanément dans les deux chambres, afin de gagner du temps. L’agenda parlementaire risque néanmoins d’être très chargé d'ici la prochaine présidentielle...
Et il ne faut pas oublier que le Garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, a déjà exprimé ses craintes de « risques d’atteinte aux libertés publiques » – dans la lignée du point de vue de la CNIL sur les systèmes de reconnaissance faciale : « Si cette technologie n’en est qu’à ses balbutiements, il importe de comprendre que son caractère intrusif est croissant puisque la liberté d’aller et venir anonymement pourrait être remise en cause. »
Détection automatique des « fichés S »
Anticipant les levées de boucliers, la proposition de loi « Karoutchi-Brenier » s’efforce néanmoins de déminer le terrain. Il est ainsi envisagé de recourir à des logiciels de reconnaissance faciale pour repérer les seules « personnes faisant l'objet de recherches pour prévenir des menaces graves pour la sécurité publique ou la sûreté de l'État » – les fameux « fichés S », à partir de leurs éventuels clichés anthropométriques (vue de face, de profil, etc.) contenus dans le fichier automatisé des empreintes digitales.
L’objectif affiché ? « Constituer une base de données fiable, qui sera ensuite reliée à un système de vidéo-protection et exploitée par les forces de police et gendarmerie ». On en devine l’intérêt : plus besoin pour les agents scrutant leurs écrans de conserver sous le coude les photos de personnes à rechercher, le système les avertirait directement dès qu’un fiché S serait pris en grippe par une caméra.
« En aucun cas, assure Marine Brenier, il ne s’agit de collecter et interpréter les données biométriques de la « quasi-totalité de la population française » (...). Aucune personne ne figurant pas dans ces fichiers ne pourra être identifiée ou localisée au moyen de ce dispositif. » Les auteurs de cette proposition de loi ne peuvent toutefois feindre que pour repérer un individu dans un océan de visages, les logiciels de reconnaissance faciale devront nécessairement scruter l’ensemble des personnes entrant dans le champ des caméras...
Autorisation préalable du Premier ministre et contrôle de la CNCTR
Même si ce texte était adopté en l’état, il reviendrait ensuite au Premier ministre d’autoriser le déploiement de tels dispositifs, pour « les seuls besoins de la prévention du terrorisme ». Matignon devrait respecter au passage « le principe de proportionnalité » et préciser le « champ technique de la mise en œuvre » du traitement correspondant.
Pour chapeauter le tout, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement, instaurée par la récente loi sur le renseignement, serait amenée à donner son avis – purement consultatif – sur l’autorisation du chef du gouvernement. L’institution disposerait en outre « d'un accès permanent, complet et direct à ce traitement ainsi qu'aux informations et données recueillies ». Dernière précaution : le décret en Conseil d’État destiné à mettre en musique ces dispositions devrait être pris après avis de la CNIL (même si celui-ci reste lui aussi consultatif, dans la mesure où l’exécutif n’est pas tenu de le suivre).
Marine Brenier le promet : « Dans ces conditions d’utilisation, le dispositif de reconnaissance faciale permettra d’optimiser la lutte contre le terrorisme sans toutefois porter atteinte aux libertés publiques. »
Son initiative arrive en tout cas à point nommé pour son mentor Christian Estrosi, le maire de Nice, qui avait commencé au mois d’avril à expérimenter de tels algorithmes sans autorisation (voir ce reportage). Restera maintenant à voir si la majorité socialiste à l’Assemblée nationale, qui a déjà rejeté en mai dernier cette proposition – sous une forme moins édulcorée –, maintiendra son opposition dans les mois à venir. Ce à condition bien entendu que Marine Brenier et la soixantaine d’élus LR et centristes ayant co-signé son texte arrivent à trouver un créneau pour qu’il soit examiné, ce qui n’est pas encore acquis.
Encore une proposition de loi pour coupler vidéosurveillance et reconnaissance faciale
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Détection automatique des « fichés S »
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Autorisation préalable du Premier ministre et contrôle de la CNCTR
Commentaires (71)
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Abonnez-vousLe 08/07/2016 à 09h13
Comment sais-tu à quoi je ressemble dans cette position ?
-> s’en va vérifier s’il y a une cam dans la cuvette !
Le 08/07/2016 à 09h16
Le 08/07/2016 à 09h21
J’ai bien rit, consternant de naïveté.
Le jour ou on aura a nouveau des rafles, et ça arrivera, on repensera a ce merveilleux outil.
Le 08/07/2016 à 09h25
Le 08/07/2016 à 09h36
Si on a rien à cacher, on accepte volontiers une caméra dans sa chambre à coucher car c’est là que la majorité des abus sexuels sur mineur se produisent, dans le cas contraire on est clairement pour la pédophilie.
Le 08/07/2016 à 09h43
Le 08/07/2016 à 09h44
Le 08/07/2016 à 09h54
Le 08/07/2016 à 09h57
Une bonne news du vendredi et en plus ça mord bien.
Le 08/07/2016 à 09h58
En tout cas, si on doit redevenir sérieux, c’est dans des lieux “sûrs” pour les agresseurs.http://www.huffingtonpost.fr/2015/03/01/violences-sexuelles-victimes-mineurs-agr…
Le 08/07/2016 à 10h30
Le 08/07/2016 à 10h32
On pourra traquer tous les parlementaires après la révolution, pendant la purge." />
Le 08/07/2016 à 10h48
Et si on a une tête de cul, ça marche aussi ?
C’est vendredi… " />
Le 08/07/2016 à 11h08
Le 08/07/2016 à 11h08
Le 08/07/2016 à 11h12
Le 08/07/2016 à 11h16
Le 08/07/2016 à 11h26
Et il ne faut pas oublier que le Garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, a déjà exprimé ses craintes de « risques d’atteinte aux libertés publiques » – dans la lignée du point de vue de la CNIL sur les systèmes de reconnaissance faciale : « Si
cette technologie n’en est qu’à ses balbutiements, il importe de
comprendre que son caractère intrusif est croissant puisque la liberté
d’aller et venir anonymement pourrait être remise en cause. »
Ca tiens pas debout ce qu’il dit, notre chère premier ministre a dit : la sécurité est la première des libertés (ce qui a le don de m’horripiler)
Le 08/07/2016 à 11h30
Le 08/07/2016 à 11h33
Le 08/07/2016 à 11h36
Le 08/07/2016 à 11h38
Le 08/07/2016 à 11h41
C’est la marque des Gardes des Sceaux d’être laxistes. Taubira Démission !
Le 08/07/2016 à 11h56
Le 08/07/2016 à 11h57
Pourquoi ne pas surveiller directement les mosquées et les prisons, car au moins la moitié des fichés S sont issue de ces environnements.
Le 08/07/2016 à 11h59
Le 08/07/2016 à 08h45
On commence par la “détection automatique des fichés S” puis on remplace le fichier S par l’annuaire téléphonique et le tour est joué.
Le 08/07/2016 à 08h47
Le 08/07/2016 à 08h50
Il ne faut pas avoir d’inquiétude.
Le 08/07/2016 à 08h51
C’est presque déjà le cas a Voiron en Isère.
Je sais de source sûre que si les forces de l’ordre sélectionnent notre tête sur leur logiciel de vidéosurveillance, toutes les vidéos ressortent comme par magie a chaque fois qu’une caméra nous a vu.
Il savent quand vous arrivez a Voiron, ou vous allez et quand vous êtes partis…
Le 08/07/2016 à 08h57
Le 08/07/2016 à 08h58
« En aucun cas, assure Marine Brenier, il ne s’agit de collecter et interpréter les données biométriques de la « quasi-totalité de la population française »
C’est comme si je chargeais un revolver et le pointait sur le visage de quelqu’un en lui disant “en aucun cas il ne s’agit de presser la détente”.
Restera maintenant à voir si la majorité socialiste à l’Assemblée nationale, qui a déjà rejeté en mai dernier cette proposition – sous une forme moins édulcorée
En quoi ce projet est édulcoré ? Je n’ai rien lu là dessus à part la parole du rapporteur que “juré craché, on fera pas tous les trucs orwelliens qu’on peut faire en le mettant en place”.
Le 08/07/2016 à 09h00
Le 08/07/2016 à 09h01
Le 08/07/2016 à 09h06
Perso, j’avais lu fessiale, mais je dois avoir l’esprit mal tourné. " />
Le 08/07/2016 à 09h07
Eh oh, les trolls ! " />
Le 08/07/2016 à 09h10
Le 08/07/2016 à 12h40
Le 08/07/2016 à 12h41
Le 08/07/2016 à 12h47
Le 08/07/2016 à 12h49
Le 08/07/2016 à 12h55
Le 08/07/2016 à 12h57
Le 08/07/2016 à 13h00
Le 08/07/2016 à 13h02
Le 08/07/2016 à 13h13
Le 08/07/2016 à 13h28
Le 08/07/2016 à 13h34
Le 08/07/2016 à 14h05
Le 08/07/2016 à 14h24
A force on ne sait plus de quel coté il est, heureusement on peut compter sur la neutralité de la mort." />
Le 08/07/2016 à 16h40
Je lisais déjà les mêmes propos outragés quand on parlait de mettre en place la vidéosurveillance dans les rues des centre-ville et c’est finalement rentré dans les moeurs et je pense que personne ici ne sort avec une cagoule. Et quand on a vu un CSU de l’intérieur, c’est plutôt rassurant de voir les précautions prises pour ne pas nuire la vie privée (Les zones privées sont recouvertes de carrés noirs). Et plutôt efficace, des mecs derrière l’écran à même de faire le 17 si ils assistent en direct à quelque chose de suspect par exemple, ou simplement faire une capture d’écran d’un véhicule qui vient de renverser quelqu’un, ou tout simplement d’avoir des vidéos archivées mises à dispo pour une enquête. Sinon, évidement, il y aura toujours le lourd de service pour zoomer sur la paire de fesses rebondie d’une passante…
Ce qui me gène là, c’est la confusion Fiche S = Terrorisme. On peut être fiché S pour pleins d’autres raisons qui n’ont pas grand chose à voir avec la conjoncture actuelle.
Enfin les seuls abus que j’puisse voir c’est que la reconnaissance soit étendue à toutes les personnes inscrites au FAED (Et non plus que les “fichés S”). Tant qu’on est pas inscrit dedans, j’vois pas vraiment la possibilité de léser le péquin moyen.
Le 08/07/2016 à 17h13
Le 08/07/2016 à 18h46
Donc pour (soi-disant) surveiller 10 000 fichés S, on surveille 65 000 000 personnes. Bravo la droite " />
Le 11/07/2016 à 13h14
Un ami pompier qui a pu voir le poste de contrôle de la police.
Le 14/07/2016 à 16h18
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Saladiste, je ne sais pas d’oùvous avez sorti votre définition du « On », mais c’est juste unpronom indéfini, existant mais inusité dans des langues marginales comme l’anglais, l’allemand,l’espagnol, le chinois, le russe, toutes les autres langues, quoi…
Et je préfère la définition decour d’école « on, c’est un con ». Dites-moi, au passage, vous travaillezpour quel thinktank, c’est bien payé ?
Le 08/07/2016 à 12h02
Le 08/07/2016 à 12h02
Le 08/07/2016 à 12h06
Le 08/07/2016 à 12h07
Le 08/07/2016 à 12h08
Le 08/07/2016 à 12h09
Comme d’hab’ une proposition de loi qui n’a aucune chance d’aboutir mais
Le 08/07/2016 à 12h11
Le 08/07/2016 à 12h11
Le 08/07/2016 à 12h14
Le 08/07/2016 à 12h15
Le 08/07/2016 à 12h17
Parce que même pour abdeslam certains en viennent à porter plainte pour lui.
Le 08/07/2016 à 12h21
Le 08/07/2016 à 12h21
Le 08/07/2016 à 12h24
Le 08/07/2016 à 12h24
Hassan Cehef
Le 08/07/2016 à 12h27