En 2013, un commissaire de police, en charge de la lutte contre le hooliganisme, n’avait pas vraiment apprécié retrouver une de ses photos sur Twitter, où sa tête avait été remplacée par un généreux phallus. La 17e chambre n’a cependant pas jugé l’image injurieuse.
Un utilisateur de Twitter avait posé un photomontage un peu gonflé pour dénoncer, à sa façon, « trois années de répression qui s’abattaient sur l’ensemble des supporters du PSG ». Son message répondait ainsi à la plainte que le commissaire en question avait déposée en avril 2013 en réaction à des propos fleuris tenus dans un stade. Une plainte interprétée par l’internaute comme une «Nième pression sur les supporters du PSG ».
Dans le jugement, dont la copie de travail a été diffusée par Legalis.net, ce supporter, évincé des stades, a expliqué sa publication parce qu’il se sentait « victime de l’ "autoritarisme" des restrictions d’accès aux stades infligées à certains supporters ». Il ajoutait que ce commissaire « incarnait cette politique qu’il estimait arbitraire ».
L’avocat du commissaire a réclamé néanmoins 10 000 euros de dommages et intérêts pour ce photomontage considéré comme injurieux. Le procureur a requis en faveur de la culpabilité du prévenu. Seulement le tribunal n’a pas été de cet avis. « Ce montage ne constitue pas une attaque personnelle, mais uniquement fonctionnelle », nuance !
Une attaque fonctionnelle, non personnelle
Et l’association du nom et de l’image du commissaire avec un phallus, « pour vulgaire et blessante que l’intéressé puisse la trouver, procède à l’évidence de l’expression caricaturale dont la forme exagérée et provocante remplit ici une fonction exclusivement parodique, dépourvue d’insinuation indigne ou dégradante ».
Bref, pour la 17e chambre, ce tweet est resté dans les limites admises de la liberté d’expression. Faute de délit d’injure, l’internaute a été renvoyé des fins de la poursuite. Le commissaire sera mécaniquement débouté de ses demandes de dommages et intérêts, du fait de cette relaxe.
La proposition de loi sur la liberté d'expression
Rappelons qu’une proposition actuellement en nouvelle lecture à l’Assemblée nationale entend revenir sur plusieurs dispositions de la loi de 1881 afin de faciliter les actions de ce type. Spécialement, suite à des amendements déposés par les sénateurs, elle veut libérer la qualification des délits de presse. Cela laissera donc au juge toute liberté pour déterminer si telle possible infraction relève de la diffamation plutôt que de l’injure.
Elle veut aussi permettre à la victime prétendue d’agir sur le droit commun de la faute, non plus sur la voie obligatoire et encadrée de la loi de 1881. En ce sens, il lui suffira d'agir uniquement au civil pour démontrer une faute, un dommage et un lien de causalité. Puis espérer toucher de juteux dommages et intérêts, sans entrer comme ici dans les qualifications pénales. Un texte qui inquiète d'autres parlementaires comme la sénatrice Catherine Morin-Desailly.
Commentaires (53)
La bite fait le moine
Profitons de ces moments où la justice réfléchit encore, j’ai peur que ça ne dure pas éternellement
Il y avait une couille dans le dossier d’instruction.
Faut voir la dernière saison de South Park, tout y passe.
De la liberté d’expression au flicage généralisé. Heureusement que malgré le manque de moyens flagrand et les attaques incessantes du corps politique nous avons encore une justice à peu près fonctionnel..
Mon dieu…!!
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Pour commencer le sous-titre est juste parfait !
Quel article improbable sur “La plainte de l’homme à la tête de phallus”. Merveilleux, le dredi arrive plus tôt les semaines de jours fériés !!
En fait le mec c’est skankhunt42…?!!
J’en connais un qui doit y réfléchir à deux fois avant de contre-attaquer sur le même sujet…
" /> “ Bref, pour la 17e chambre, ce tweet est resté dans les limites admises de la liberté d’expression.”
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- elle existe, encore, celle-là ?
…commencer par en douter !
…ar Legalis.net, ce supporter, évincé des stades, a expli…
Une éviction du Parc des Princes, ce n’est pas être interdit de stade.
Le PSG refusait tout simplement tous les ex-membres des groupes Ultras, du simple fait de leur appartenance passée ou non à un groupe Ultras, pas parce qu’ils étaient sous le coup d’une interdiction de stade.
Il a malgré tout subit l’arbitraire d’une décision administrative. Et quand on voit les annulations faites par le tribunal administratif quand les victimes ont les moyens de les contester, on peut comprendre son énervement qui lui a fait considérer le commissaire comme une tête de nœud.
Je préfère que ça soit la justice que la police qui prenne ce genre de décision. Alors, le jugement à l’emporte pièce et qui part dans la généralisationd’un lecteur de NXI, c’est encore plus de la rigolade.
On a donc un supporter de foot interdit de stade qui publie une photo pour insulter un flic…
Et pourquoi ? A cause d’une plainte qui avait été déposée en 2013 suite au dépploiement par les ultras du PSG d’une banderole homophobe…
Sachant que le tweet incriminé avait aussi le hashtag #MariagePourTous, on sent le niveau intellectuel du type…
Remarquez, le sous titre ne vole pas bien plus haut…
M’enfin je suppose qu’il est tout à fait normal que cet honorable individu bénéficie d’une vitrine dans NXi
On peut jouer sur les mots, c’est vrai… Et dans ce cas, il est évincés des stades et pas que du Parc des Princes.
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Et si le “commissaire de police et chef de la division nationale de lutte contre le hooliganisme” (voir le lien legalis) est le représentant de cette éviction aux yeux de l’évincé, c’est qu’il ne s’agit sûrement pas que d’une bête interdiction d’aller au Parc posée par le PSG.
M’enfin bon, je ne suis pas particulièrement un pro des interdits de stade non plus
Ce peut-il aussi que le photomontage ait été plus ressemblant que nature, rendant la requête caduque; je veux dire que ce commissaire - qui cherchait sans doute à s’équiper d’un homme cinéma, aux frais de l’humour d’un citoyen - ait littéralement une tête en forme de de b***.
« pour vulgaire et blessante que l’intéressé puisse la trouver, procède à l’évidence de l’expression caricaturale dont la forme exagérée et provocante remplit ici une fonction exclusivement parodique, dépourvue d’insinuation indigne ou dégradante ».
Mais, M. le Juge, vous ne regardez pas le photomontage là; c’est sa carte d’identité!
le troll mis à part, la diffamation prévoit une exception de vérité, pas celui d’injure
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C’est quand même marrant de mettre le nom du mec sous la photo de la tête de bite et d’affirmer derrière que c’est pas personnel mais fonctionnel….
Relis donc l’article et la décision sur Legalis.
C’est la décision de justice qui bénéficie d’une vitrine sur NXI, pas ce supporter pas très fin.
Et comme je l’ai déjà dit dans mon message précédent sur cet article, je préfère une décision de justice que l’arbitraire de décisions administratives pas forcément justifiées.
Reste la question : il avait payé la licence photoshop, ou il l’avait crackée ?
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Mouais, donc le message “tête de bite” adressé à quelqu’un n’est pas une injure personnelle, mais “con comme une bite” est répréhensible, tandis que “salope fascisante” ne l’est pas…
J’ai quand même du mal là..
Et également, viser une personne en se retranchant derrière le côté fonctionnel, c’est bien piqué d’hypocrisie.
Il aurait fait un truc du genre “nike la police”, soit, mais là, dire que “M. le commissaire DuchmolXXX est une tête de bite” et le faire passer pour un dessin blessant non personnel, je trouve cela plutôt faux-cul.
La bite et le couteau.
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Heureusement que le jugement sur le photomontage ne prend pas en compte le caractère ou les faits passés de son auteur… Et pourquoi ne pas le juger sur ses relations, tant qu’on y est ? Qu’il soit interdit de stade ou curé, cela n’a rien à faire dans ce
jugement. Heureusement ce(tte) juge a fait la distinction, ce n’est pas le cas de
certains ici…
“Quoi, il a vu 3 fois un film de Samy Nacéri ? Terroriste en puissance ! Fiché S, au trou pour 20 ans !
Les têtes de bite peuvent-elles porter plainte contre le commissaire car il associe leur physique à une insulte ?
“Je suis l’homme a tête de bite
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Moitie légume et moitie mec”
Effectivement c’est une “caricature” qui fait avancer le débat.
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Drole, constructif… Tout quoi…
“Vive la liberté d’expression, même celle de dire des conneries”
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Cet homme a légalement une tête de bite…
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L’histoire ne dit pas si le Phallus a porté plainte pour avoir été grimé en commissaire de police.
On peut donc publier un photo montage du juge avec un gland à la place de sa tronche. Ce sera “fonctionnel” et pas “personnel” bien entendu.
Idem pour François Hollande. Là aussi, c’est seulement “fonctionnel”.
Et idem pour ce supporter, bien entendu ! Ce sera uniquement sa fonction de supporter qui sera visée, surtout pas sa gentille personne…
Quand même, ces supporters du PSG et autres ultra sont bien perturbés…