Pavel Durov, patron de Telegram, a quitté la France et remercie les juges d’instruction
Le 18 mars à 09h44
3 min
Droit
Droit
En août dernier, lors d’un passage pour une soirée en France, Pavel Durov (cofondateur et PDG de Telegram) a eu droit à un séjour prolongé avec une garde à vue. Il était visé par 12 chefs d’accusation. Il a ensuite été mis en examen avec interdiction de quitter le territoire.
Dans les jours qui ont suivi, Pavel Durov expliquait avoir aidé le renseignement français à déjouer des attentats par le passé (affirmation démentie par le Canard enchainé) et déjà ouvert un « canal de communication officiel avec la DGSI dans le cadre de la lutte antiterroriste, avec hot-line et adresse mail dédiée en cas de risque de mort imminente ».
Le service presse de Telegram nous précise que, « après le 29 août 2024, les autorités françaises ont commencé à soumettre des demandes en utilisant le process adéquat, que Telegram a publié en février 2024 ». Il ajoute que « les autorités françaises ayant utilisé les canaux de communication appropriés à leurs requêtes ont régulièrement reçu des réponses de la part de Telegram, et ce bien avant août 2024 ». « Telegram aurait choisi de limiter sa coopération judiciaire à ce seul cadre antiterroriste », précisait Le Parisien.
Début septembre, il sortait de son silence tandis que Telegram revoyait discrètement ses règles de modération. La messagerie faisait ensuite volte-face et commençait à coopérer avec les autorités, avec la communication d’adresses IP et numéros de téléphones aux autorités.

La situation s’était calmée jusqu’à mi-janvier, quand des éléments de son audition ont été rendus publics. Pavel Durov admettait en effet avoir « pris connaissance de la gravité de tous ces faits […] en garde à vue », mais niait avoir créé Telegram (en 2013, avec son frère) « pour les criminels ».
Aujourd’hui, le patron de Telegram revient avec un message sur son compte : « je suis rentré à Dubaï après avoir passé plusieurs mois en France en raison d’une enquête liée à l’activité des criminels sur Telegram. La procédure est en cours, mais c’est agréable d’être à la maison ».
« Je tiens à remercier les juges d’instruction d’avoir permis cela, ainsi que mes avocats et mon équipe pour leurs efforts inlassables pour démontrer que, lorsqu’il s’agit de modération, de coopération et de lutte contre la criminalité, Telegram a non seulement respecté ses obligations légales, mais les a dépassées pendant des années », ajoute-t-il.
L’AFP avait annoncé son départ dès samedi 15 mars, « avec l’autorisation de la justice » précisaient nos confrères (via Le Monde). Il a été autorisé à quitter le territoire pour « plusieurs semaines » selon une source judiciaire. Un nouvel épisode, mais pas la conclusion puisque l’affaire est toujours en cours.
Le 18 mars à 09h44
Commentaires (12)
Abonnez-vous pour prendre part au débat
Déjà abonné ? Se connecter
Cet article est en accès libre, mais il est le fruit du travail d'une rédaction qui ne travaille que pour ses lecteurs, sur un média sans pub et sans tracker. Soutenez le journalisme tech de qualité en vous abonnant.
Accédez en illimité aux articles
Profitez d’un média expert et unique
Intégrez la communauté et prenez part aux débats
Partagez des articles premium à vos contacts
Abonnez-vousModifié le 18/03/2025 à 10h15
Après presque huit mois d’attente, Pavel Durov est enfin de retour chez lui à Dubaï
Toute ressemblance avec un titre d'une autre brève du jour serait une pure coïncidence.
Le 18/03/2025 à 10h37
« Telegram a non seulement respecté ses obligations légales, mais les a dépassées pendant des années »
Je dirais plutôt "respecté depuis quelques semaines, mais pas dépassé"
Le 18/03/2025 à 11h10
D'un autre coté faut être un peu crétin pour avoir des activités inavouables sur des messagerie qu'on ne maîtrise pas soi même de bout en bout.
Le 18/03/2025 à 12h03
Les paragraphes consacrés au « contenu illégal sur Telegram » ainsi qu'aux bots ou canaux de discussions qui portent atteinte au droit d'auteur avancent que « Tous les échanges et groupes sur Telegram restent privés entre leurs participants » et que, dès lors, « Nous ne traitons pas les requêtes qui y sont liées ».
Le 18/03/2025 à 15h15
Le 18/03/2025 à 23h58
maisonvilla dans un pays sans extradition vers la France...Le 18/03/2025 à 20h04
Le 18/03/2025 à 20h11
J'ai un doute.
Le 19/03/2025 à 01h09
De toute façon, quand on est une équipe de 40 - 50 personnes, pouvoir surveiller 500 - 700 millions de comptes... Pas facile...
De même que les couteaux de cuisine ou les Opinels spécial BBQ sont facilement utilisables en arme mortelle, pas pour ça qu'on doit les interdire...
Telegram n'est qu'un outil pour communiquer, comme Twitter.
Les autorités n'ouvrent pas non plus tous les courriers pour vérifier qu'on ne parle de traffic de drogue ou autre...
Le 20/03/2025 à 08h57
Le 20/03/2025 à 10h02
Modifié le 21/03/2025 à 16h43
C'est surtout mes convictions qui me parlent, mais je suis complètement opposé à la divulgation des messages privés d'utilisateurs, de leurs identifiants / moyens de les contacter, et ce quelque soit le motif.
On fait vraiment pays autoritaire...