Loi Fake News : Twitter autorise finalement les publicités encourageant la participation électorale
Le 04 avril 2019 à 10h35
3 min
Droit
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Twitter avait refusé une campagne que le gouvernement souhaitait lancer pour inciter les internautes à s’inscrire aux listes électorales. L’entreprise s’estimait incapable de respecter les nombreuses obligations nées de la loi contre la manipulation de l’information (nos explications détaillées).
L’épisode avait généré un beau psychodrame, plusieurs ministres fustigeant ce choix.
Dans une série de tweets, Twitter vient finalement de changer de braquet : « suite à la loi "Manipulation de l'information", nous avons décidé d'interdire toute publicité ciblée en France dont les campagnes appelant à aller voter » prévient le site, qui craint toujours une réplique du scandale Cambridge Analytica ayant frappé Facebook.
Cependant, « après de nombreux échanges, nous avons décidé d'autoriser désormais les publicités encourageant la participation électorale ». Le site insiste : « Promouvoir et protéger l'intégrité des #EUelections2019 est au cœur de notre mission pour les prochains mois. Il s'agit notamment d'encourager la participation des électeurs », ajoute-t-il.
Cependant, la campagne initiale est désormais caduque : l’inscription sur les listes n’était possible que jusqu’au 31 mars. Le gouvernement devra donc se contenter du minimum : promouvoir des messages incitant les citoyens déjà inscrits à aller voter.
Dans un communiqué, le ministre de la Culture et le secrétaire d’État au numérique « salue ce premier pas de Twitter, qui témoigne de la volonté d’amorcer une démarche constructive sur ce sujet ».
Toutefois, les deux représentants du gouvernement assurent que la priorité reste « la mise en œuvre par Twitter et par l’ensemble des plateformes concernées des obligations de transparence prévues par la loi sur la manipulation de l’information ».
Selon leur grille de lecture, « l’objet de la loi n’est en aucun cas d’empêcher les plateformes de diffuser certains contenus mais simplement de permettre aux internautes d’être informés sur le fait que ces contenus font l’objet d’une mise en avant contre rémunération ».
Ils insistent également pour souligner que la stratégie française est, de manière générale « de ne pas s’en remettre à la simple bonne volonté des plateformes ».
Ainsi, « le gouvernement français est déterminé à poursuivre son action pour une plus grande responsabilisation des plateformes dans la lutte contre les contenus illicites ». Et le communiqué de citer l’obligation de retrait rapide de contenus terroristes en ligne « dont on mesure l’importance après l’attentat de Christchurch ».
Selon le même communiqué, « la proposition de loi de Laetitia Avia, visant à lutter contre les discours de haine, et la transposition de la directive SMA, permettant de mieux réguler les plateformes de partage de vidéo, en seront l’occasion ».
Le 04 avril 2019 à 10h35
Commentaires (32)
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Abonnez-vousLe 04/04/2019 à 08h38
Han les pleutres. La honte… M’enfin bon ça ne m’étonne pas, honte et pognon ne sont pas compatibles.
Le 04/04/2019 à 08h42
Reste plus qu’à cibler les pubs sur le public qui vote bien.
Le 04/04/2019 à 08h42
La campagne en question est quand même très semblable au discours du parti au gouvernement alors ça m’embête un peu….
Le 04/04/2019 à 08h54
Ce n’est pas une PUB, c’est une campagne d’utilité publique, ce n’est pas la même chose du tout
Encore une fois nextinpact coupable de partialité
Le 04/04/2019 à 09h08
Ah, pas un mot sur l’évidente orientation politique du spot gouvernemental ?
Twitter aurait tellement pu les emmerder jusqu’au bout " />
Le 04/04/2019 à 09h09
Ils promouvoient quelque chose, c’est donc de la publicité, cf le Larousse.
Encore une fois une personne coupable de ne pas faire de recherches
Le 04/04/2019 à 09h09
Le 04/04/2019 à 09h29
La bonne chose, c’est que ça donne un avant goût des dérives donc ne se priveront pas les “géants” avec l’ancien article 11 & 13.
Quelqu’un a du pop-corn en rab ? " />
Le 04/04/2019 à 10h13
Et pourquoi ne pas carrément interdire la politique sur les réseaux sociaux? Suis-je vraiment le seul à penser qu’elle n’a rien à y faire?
Le 04/04/2019 à 10h27
Le 04/04/2019 à 10h59
Et du coup, on peut lancer une pub sur twitter pour inciter les gens à NE PAS aller voter? Parce que bon, OSEF du PE, c’est la CE qui aura toujours le dernier mot.
Le 04/04/2019 à 11h16
C’est le parlement qui contrôle l’exécutif pas l’inverse, la CE n’est que l’exécutif de l’UE.
Pratiquement tout les textes de l’UE doivent être adoptés par le parlement et le conseil.
Il existe quelques exceptions.
un petit lien
Le 04/04/2019 à 11h31
pas tout à fait.
La Commission possède un quasi-monopole de l’initiative législative, ce qui lui donne une influence sur l’ordre du jour de l’Union européenne dans son ensemble.
Sous la procédure législative ordinaire, un avis négatif de la Commission force le Conseil à voter à l’unanimité plutôt qu’à la majorité. Il y a aussi quelques exceptions permettant à la Commission d’adopter des actes législatifs de sa propre initiative.
Je trouve que ça fait vachement de législatif pour un exécutif, surtout pour des mecs non élus mais désignés (certes par des élus, mais perso ça ça me dérange).
Le 04/04/2019 à 12h01
Le 04/04/2019 à 12h08
En effet, les réseau sociaux vont pouvoir décider de quelle campagne est légitime et de laquelle ne l’est pas.
Guerre de pouvoir entre un gouvernement et une boite privée… pas sûr de qui va gagner. Pas le citoyen en tout cas.
Le 04/04/2019 à 12h13
Oui, je me suis vraiment planté sur ce verbe, j’étais pas très réveillé " />
Ensuite non, une publicité ne VEND pas forcément quelque chose. Elle peut également parler d’un service, qui n’est pas forcément à vendre, ou même d’autre chose.
Le 04/04/2019 à 12h29
1- Payer un média pour diffuser un message, ce n’est pas une publicité. C’est un message à caractère informatif payé par une autorité publique afin d’influencer le comportement civique des électeurs.
2- Next inpact partial… parce que Next inpact semble se réjouir de l’inefficacité d’une loi et de l’agacement de plusieurs membres du gouverment français.
3- Next inpact coupable… parce que avoir des opinions et les exprimer est interdit aux journalistes. Un journaliste n’a le droit qu’aux faits tangibles et aux actions de fact checking.
[commentaire ironique]
Le 04/04/2019 à 12h49
Le 04/04/2019 à 13h43
dont on mesure l’importance après l’attentat de Christchurch
Quand on sait que l’individu s’est revendiqué en tant qu’écofasciste, on se demande (rhétoriquement) si le but n’est pas plutôt de cacher les racines du mal.
Le 04/04/2019 à 13h46
Le 04/04/2019 à 14h11
Le 04/04/2019 à 14h13
Je n’ai pas bien compris ton commentaire.
Je pense qu’on est tous capables de distinguer le sens de “droit civique” de celui de “devoir civique”. Le vote est à la fois un droit (et un droit civique), et en principe un devoir, même s’il n’est pas légalement obligatoire en France .
Et je ne pige pas ce qui motive ta dernière phrase, dans le contexte de la discussion.
Le 04/04/2019 à 16h08
“Twitter autorise finalement les publicités encourageant la participation électorale”
Ca veut dire en revanche qu’il reste sur sa ligne pour les futures campagnes ? (c’est à dire des partis politiques faisant la promo de leurs candidats et programmes )
Le 04/04/2019 à 16h21
Le 04/04/2019 à 16h47
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Le 04/04/2019 à 17h34
Le 04/04/2019 à 17h35
Le 04/04/2019 à 21h06
Le 04/04/2019 à 22h24
On se disait aussi, ce serait bizarre de faire reculer le pouvoir de l’argent dans l’élection, ce serait le monde à l’envers.
Pour info, certains ayant du mal avec le sens des mot, publicité ça ne porte pas de notion de vendre quelque chose, c’est le fait d’être (rendu) public.
Le 05/04/2019 à 07h33
Le 05/04/2019 à 07h39
Le 05/04/2019 à 08h31
Conformer (pronominal) : S’accorder avec quelque chose.
Donc ne pas se conformer à la loi c’est ne pas s’accorder avec la loi, donc l’enfreindre…