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Le Royaume-Uni veut mener la course à l’IA en ouvrant ses données de santé

Le 13 janvier à 12h23

Le premier ministre du Royaume-Uni Keir Starmer présente aujourd’hui une stratégie nationale pour faire du Royaume-Uni un leader en matière d’intelligence artificielle.

D’après son gouvernement travailliste, l’IA sera « déployée » dans l’ensemble du pays, soutenue par l’administration. Dans un communiqué, M. Starmer a déclaré de son côté que l’intelligence artificielle serait « à l’origine de changements incroyables dans [le] pays », citant des exemples d’applications dans l’enseignement, la comptabilité des petites entreprises ou encore l’organisation.

Au sein de ce plan, The Times relève le projet d’ouvrir les données de santé détenues par la NHS, le système de santé publique du pays.

À côté d'une patiente âgée, un médecin observe une radio dentaire.

Les scanners, données biologiques et dossiers de patients « anonymisés » devront être rendus accessibles pour entraîner des modèles d’IA. 
Un projet qui n’a pas manqué de susciter des interrogations sur les risques encourus – ce à quoi le secrétaire d'État à la science et aux technologies Peter Kyle a répondu : le NHS et le gouvernement seront « toujours au contrôle des données, de la manière dont elles sont utilisées et des personnes qui y ont accès ».

Pour lancer le plan ministériel, cinq premiers jeux de données doivent être « identifiés rapidement » et mis à la disposition des chercheurs et entrepreneurs de l’IA. D’après les sources du journal, cette ouverture devrait ensuite être étendue aux données du NHS, une fois satisfaites les préoccupations en matière de protection de la vie privée.

Le 13 janvier à 12h23

Commentaires (26)

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Au moins ils vont servir de cobayes, et l'on verra les effets néfastes de ce choix avant que l'on fasse de même :chinois:

J'espère.
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Du coup, on va les appeler "patient zéro".
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Impatient zéro. :D
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J'ai une poignée de témoignages de médecins en formation et urgentistes qui trouvent cela impressionnant (exemple: analyse de radio: l'IA a noté "possible fracture" et indiqué où - blind test par le formateur qui n'a pas donné l'info: moins d'un étudiant sur 2 voit cette fracture s'il n'est pas prévenu qu'elle existe).

Donc c'est utile et bienvenu, tant que les utilisateurs se rappellent que c'est eux qui font le diag et signent, pas l'IA.
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Ce n'est pas tant cela que je remets en question, que les atteintes éthiques et autres qui en découle.

Le cadre juridique autour des IA est encore trop peu formel. C'est le flou absolu pour le moment, ça part dans tous les sens.
Déjà que traiter des données publiques dans le contexte actuel pose de nombreux soucis, alors des données médicales c'est ouvrir une boîte de Pandore.

A croire que l'on n'a rien apprit de l'avènement des réseaux sociaux, et de l'impact qu'on eu leur profilage et l'accès à des données sans précédent.
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Vu le niveau des médecins en Angleterre, comme on se disait avec ma femme, on aura sans doute de meilleurs diagnostics avec l'IA que les médecins par eux même.
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Tant que l'ia ne peut pas extrapoler ces données sur les candidats à l'embauche, les clients d'assurance ou pour servir les groupes politiques eugénistes ça va mais comme un jour l'IA sera partout et pour pas cher, il s'agit d'une barrière éthique qu'ils font tomber un peu à la légère.
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pourtant un avenir à la Gattaca (ou incorporated), ca laisse rêveur ... ou pas
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Mais... "soutenue par l'administration", c'est à dire?

C'est public ou privé?

Parce que bon, chez nous, la SACEM aussi est "soutenue par l'administration" et ça reste une boîte privée, au fonctionnement douteux (exemple parmi d'autres, peut-être pas le plus pertinent, mais c'est le premier qui m'est venu).

Les Anglais ayant un goût prononcé pour la privatisation de tout et n'importe quoi, je me demande bien ce que ça veut dire dans le cas présent.

Parce que obliger la fourniture d'images médicales pour nourrir l'IA d'un acteur privé approuvé par l'administration, c'est très différent de fournir des images à l'administration qui a monté et gère de A à Z une IA dédiée.

Et dans le premier cas, je trouverais ça hautement culotté.
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"mis à la disposition des chercheurs et entrepreneurs de l’IA"
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Les mutuelles santé doivent se frotter les mains :D
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Effectivement, si le Royaume-Uni met à disposition le dossier patient (même anonymisé), les mutuelles pourront profiler les clients et ajuster leurs tarifs. D'un autre coté, ne pas mettre à disposition ce dossier patient empêche de détecter à l'avance des parcours pathologiques et donc d'anticiper des soins.

Donc difficile de choisir entre les deux.
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On peut faire simple : on ferme les mutuelles pour revenir à un système géré pleinement par l'État. Cela réduira les risques de dérive liée à l'ouverture de ces données.

Ah oui c'est vrai, il faut rester réaliste :craint:
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Et oui, car sans soins, pas de risque de dérive. Pas bête.
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Et on vire l'état de la gestion, on revient à une gestion par et pour les acteurs sociaux
Au passage, un 100% sécu fait économiser plus de 5 milliards ...
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Ce n'est pas tant la peur des augmentations inévitables qui en résulteraient qui fait peur ( ça existe déja au moment d'un emprunt à la banque) mais le refus pure et simple de t'assurer qui en découlerait pour certains.
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Y'a pas de mutuelle en Angleterre. Par contre les assurances vies, etc....hum
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Ah les subtilités de langage
Pas de mutuelles mais des Health Insurance ?
Et puis on parle d'assurance décès pas d'assurance vie je suppose ?
:prof:
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"Les mutuelles sont des sociétés qui relèvent du Code de la Mutualité, les compagnies d’assurances, du Code des Assurances."
"Les compagnies d’assurances sont des sociétés de capitaux. Elles traitent avec des clients qui ne peuvent intervenir dans le mode de gestion de l’entreprise. Elles procèdent, par souci de gestion bénéficiaire, à la sélection des risques."
"Les mutuelles sont des sociétés à but non lucratif fondées sur la solidarité entre leurs membres pour le remboursement de leurs charges et frais médicaux occasionnés par les maladies ou accidents. Leurs fonds sont donc constitués par les cotisations des membres adhérents."

Tout du moins en France
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Pas de subtilités de langage, y'a pas de mutuelle en Angleterre car les soins de santé sont censés êtrre gratuits. Censés, parce que la réalité est autre.

Les Health Insurance c'est pour les riches pour sauter les listes d'attentes pour les traitements en hôpital. Et si tu as un problème de santé déjà existant, ce sera sans doute exclu.

Assurance vie = assurance vie, rien d'autre. Tu paies une société qui couvrira les frais en cas d'accident, maladie grave, etc. C'est plus pour couvrir le fait que tu peux sans doute pas travailler, car encore les frais de soins dans ce cas seront gratuits (et pourris). En revanche les arrêts maladies sont ridicule. Donc l'assurance vie peut aider dans ce cas (couvrir le crédit immobilier, ou juste avoir une grosse somme d'argent). Par défaut tout le monde est payé au SMIC pendant un congé maladie, d'où l'intérêt.

Sûr, le contrat d'assurance vie peut combiner l'assurance décès en même temps.
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le NHS et le gouvernement seront « toujours au contrôle des données, de la manière dont elles sont utilisées et des personnes qui y ont accès »
Et les tiers qui accèdent ne se feront jamais pirater.
Qui veut la dernière coloscopie de William-John Esbrouf ?
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La vrai question est l'anonymisation : est il possible de retrouver des résultats uniques par croisement de données ? Un des exemples de solution serait de ne pas afficher de résultat quand les requêtes sortent moins de - complètement au hasard - 100 résultats, qqch comme ça.
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Le croisement des données te donneras une probabilité d'identification plus ou moins haute.
Si je cherche ceux qui se sont fait opérer des dents de sagesse le mois dernier, ont entre 25 et 30 ans, et un arrêt maladie covid en 2023, il ne doit pas y en avoir des milliers.
Et là on est sur des critères larges.
Si tu rajoutes des antécédents familiaux de diabète, côtes cassées sur un accident de voiture et un critère homme, il doit en rester moins d'une dizaine.
C'est pas une identification unique, mais l'anonymisation est proche de 0.
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Ah, nous n'avions donc pas touché le fond dans la gestion des données d'apprentissage ! 🔥
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2 problématiques majeures de la médecine face à l'IA aujourd'hui :
- le manque de retour sur expérience fait qu'un médecin surestime sa capacité à réaliser le bon diagnostic comparativement à l'IA
- les modèles d'IA générative peuvent démontrer plus d'empathie qu'un médecin

Si on ajoute à cela que :
- les généralistes se sont transformés en chambre de délivrance de médicaments plutôt que chercher la cause réelle du dysfonctionnement
- l'évolution des intervenants de santé tant en nombre, qu'en concentration géographie, sur une plage d'activité d'horaire de bureaux
- du manque de formation sur l'alimentation pour prendre en compte les changements profonds apportés par l'industrie agroalimentaire d'après-guerre

J'attends avec impatience l'inflexion sur l'espérance de vie des êtres humains, surtout avec la mention "en bonne santé".
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J'ai le sentiment que ce qui motive le premier ministre est de faire des économies en tout premier lieu, dans la lignée de Ms Thatcher.
Et en deuxième lieu d'attirer des investissement étranger et de créer quelques emplois, ce qui est bon pour le pays tout de même.

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