Aux États-Unis, 33 États ont déposé une plainte commune contre Meta devant le tribunal fédéral du district nord de Californie et 8 autres ont déposé des plaintes séparées contre Meta selon le Washington Post. L'entreprise de Mark Zuckerberg est accusée de nuire à la santé mentale et physique des jeunes en les rendant « addicts » à ses réseaux sociaux Facebook et Instagram par l'utilisation de « tactiques nuisibles et manipulatrices ».
Ces attaques font suite aux révélations de la lanceuse d'alerte Frances Haugen, qui dénonçait en 2021 les méthodes de l'entreprise et son choix assumé d'utiliser des méthodes toxiques pour garder les utilisateurs, et particulièrement les enfants, sur ses réseaux sociaux.
Alors qu'au niveau fédéral, ces révélations n'ont pas eu d'effets concrets, les responsables à la tête des nombreux États américains veulent montrer qu'ils prennent cette question au sérieux.
Les États veulent obliger Meta à arrêter ses pratiques et demandent que la justice inflige une amende à l'entreprise.
Celle-ci a infirmé les révélations de Frances Haugen, affirmant qu'elles étaient « fausses et témoignaient d'une profonde incompréhension des faits ».
Commentaires (14)
#1
Donc ils reprochent (à Meta) ce qui lui permet d’exister.
Ça risque de devenir intéressant.
#2
Si le procès est gagné par les Etats, cela risque de faire jurisprudence pour les autres réseaux sociaux utilisant les mêmes pratiques.
#2.1
Bah le problème, c’est qu’il n’y a pas l’air grand chose dans cette plainte.
L’existence de fonctionnalités comme les « likes », les notifications, ou la recommandation de contenus. Des outils légitimement critiquables, clairement conçus pour augmenter la « rétention » et le temps passés par les utilisateurs sur Instagram ou Facebook, mais qui sont des standards de l’industrie et ne sont, jusqu’à démonstration du contraire, pas illégaux.
Cette plainte souligne surtout en creux l’indécision du Parlement américain qui, malgré de multiples auditions très critiques des responsables de tous les grands réseaux sociaux ces dernières années, n’a pas pu se mettre d’accord sur une nouvelle législation pour les encadrer. En l’état, il est loin d’être certain qu’emprunter la voie judiciaire pour dénoncer des « likes » ou des « flux d’actualité » infinis suffise ; l’Union européenne, elle, a fait le choix d’adopter des textes de lois clairs, à défaut d’être parfaits.
#3
Et surtout ca confirmera qu’une entreprise malveillante peut créer une addiction par la diffusion de textes/sons/vidéos spécialement conçus.
=> Procès contre les publicités, les news 24⁄7, les notifications de smartphone (bzz bzz) …
#3.1
Je ne crois pas qu’il y ait besoin de confirmer une chose connue, étudiée et utilisée depuis plus de 50 ans.
C’est ce que je disais, aujourd’hui il a besoin de faire ce que tu détailles pour garder ses “clients”.
#4
Bof, Meta existait avant de se lancer dans ces pratiques foireuses. Historiquement, mes flux étaient construits avec les posts de mes amis et mes pages, avec quelques pubs au milieu, et c’était parfait comme ça. Je pouvais aussi aller explorer pour trouver du contenu et là entrait en jeu la qualité des contenus.
Maintenant c’est l’inverse, on me balance du contenu à la qualité discutable et je dois choisir d’aller explorer pour trouver le contenu de mes amis et pages. Pire, on a progressivement modifié mon flux principal pour diluer les posts des comptes que j’ai choisi au milieu de suggestions, pour m’inciter à scroller toujours plus pour essayer d’en trouver un que j’ai choisi (typiquement une des méthodes toxiques décriées ici, cf. l’expérience de la boite de Skinner).
Là où c’est comique, c’est que ces évolutions cumulées aux scandales sur la vie privée, ça a gavé les gens qui ont donc arrêté de poster (et/ou de venir), ce qui oblige Meta à diluer toujours plus pour essayer de me garder le plus longtemps possible et de maintenir ses revenus…
#5
ça rejoint la neutralité que revendique la presse mainstream (apolitique, sans engagement, avec objectivité présumée), la neutralité du “gratuit” dans le numérique (les mp3, les pdf, le P2P, le logiciel libre soit-disant gratuit, etc), la neutralité des algorithmes, de l’IA.
Meta s’est construit sur cette fausse idée de la neutralité des contenus : tout contenu se vaut, tout est gratuit. Sauf l’audience et la monétisation des contenus déposés et vus sur la plateforme.
#6
Médias vendeurs de pub + la violence des contenus qui va avec.
#7
Ce qui est reconnu c’est leur influence sur le comportement/décision, mais pas l’addiction.
Les nb de gens qui allument machinalement la télé et mettent “les infos” en fond sonore…
#8
Il y avait une interview d’un neurologue à ce sujet plutôt intéressante sur FranceInfo ce matin.
De ce qu’il disait, les USA passant par la case justice (l’Asie et l’Europe ayant pris la voie de la législation, la première ayant un peu plus d’avance sur le sujet), cela pourra donner accès aux documents gardés comme confidentiels par l’entreprise.
La personne comparait cela au scandale du tabac.
#9
…Mais pas Meta, nan, Meta c’est Gode, un monument du net, ils sont trop cool… Alors, comment démolir dieu soi-même ? Impossible !!!
Malgré le fait qu’ils sont un peu en perte de vitesse par rapport à la Tique (toc !) chez les plus jeunes, FB et Insta sont tellement bien installés au sein de notre société, de nos mentalités, de notre façon de vivre et de penser qu’ils ne peuvent tout simplement pas disparaître.
Même sans fréquenter ces réseaux, nous y sommes toutes et tous, sans aucune exception, exposé(e)s, directement ou indirectement… Quel media ou titre de presse plus ou moins mainstream ne cite pas un post de untel(le) sur ce genre de réseau, ou ne relaie une photo ou vidéo de VIP pour appuyer leurs articles ? Ils sont très, très rares.
Bref, que nous le voulions ou non, nous sommes tous contaminés, notre ADN s’est peu à peu modifié en conséquence, ces réseaux ont implantés en nous des réflexes de Pavlov : like ou pas like ? Quel hashtag êtes-vous ? Quel est votre statut aujourd’hui ? Quels sont vos influenceuses(-eurs) préféré.e.s ? “N’oublie pas de suivre mon fil !”… “Viens poster sur mon mur, où je te parle plus !”…
L’homo Sapiens n’est plus, vive l’Homo Socialus !
#10
Ca ne l’a même pas fait vibrer ? 🤔
#11
La plus grosse application des neurosciences est malheureusement de jouer avec notre cerveau reptilien, pour accroitre l’addiction à un jeu mobile, aux RS, ou que la pub nous imprègne bien le cerveau…
Y a pas que sur Meta qu’il faut taper…
#11.1
Ça viendra, ça viendra… Les gros poissons d’abord. 😉