L’Arcep revient sur l’empreinte carbone du numérique et sa consommation électrique
Bientôt un Yuka numérique
Le 24 octobre 2019 à 12h28
11 min
Internet
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Le numérique est générateur de gaz à effet de serre, notamment par la consommation électrique des équipements. L'Arcep s'est penchée sur la question, en analysant les causes et effets. Le régulateur propose également des pistes de réflexion, dont un Yuka du numérique.
Dans le cadre de son cycle de réflexion sur « les réseaux du futur », l'Arcep fait le tour de plusieurs sujets d'actualité. Après la virtualisation (NFV, SDN) et la voiture connectée (ITS-G5, C-V2X), le régulateur s'intéresse cette fois-ci à l'empreinte carbone du numérique.
- NFV, SDN : comment la virtualisation va modifier en profondeur les réseaux
- ITS-G5, C-V2X : l'Arcep dresse l'état des lieux du casse-tête de la voiture connectée
On peut considérer que ce domaine contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). En effet, grâce à la collecte et l'analyse d'informations, le numérique « contribue à l'adaptation intelligente de la thermique des bâtiments, la détection et la mesure des pertes sur les réseaux d’électricité, de gaz ou d’eau ou encore la mutualisation des lieux de vie et de leurs fonctions ».
L'analyse inverse est trop souvent oubliée, note le régulateur : « peut se poser la question des émissions de GES du secteur numérique lui-même (c’est-à-dire des infrastructures et réseaux au sens large et des terminaux) ». Nous irons même jusqu'à dire qu'elle doit se poser.
Aujourd'hui, selon l'Arcep, ce secteur représente environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, avec une croissance annuelle de 8 %. Des chiffres qui ne sont pas négligeables, d'autant que la tendance ne devrait pas se calmer de si tôt.
La consommation électrique principale source d'émissions
L'Arcep commence par rappeler que « les émissions de gaz à effet de serre des opérateurs de télécom en France sont en majorité dues à la consommation électrique de leurs seuls réseaux », dont la facture se chiffrerait à « quelques dizaines à plusieurs centaines de millions d’euros » suivant les cas. Sur le mobile, elle représenterait 15 à 20 % des coûts d'exploitation.
La consommation énergétique des réseaux mobiles devrait augmenter, puisqu'elle dépend directement de son niveau d'utilisation : « en pic de trafic peut-être jusqu’à trois fois supérieures à sa consommation au repos. Les équipements situés dans le cœur de réseau des opérateurs voient aussi leur consommation énergétique croître avec le trafic ».
Les équipementiers s'adaptent et proposent des matériels capables de réduire la consommation en fonction de l'activité, par exemple en passant des services en veille la nuit ou en désactivant le MIMO hors des pics d'activité. Comme le dit le proverbe, les petits ruisseaux font les grandes rivières.
Une illustration parfaite de l’effet « rebond », ou paradoxe de Jevons : d'un côté, une baisse de la consommation des équipements, de l'autre une augmentation importante de la consommation de la data en mobilité, entrainant mathématiquement une hausse de la consommation électrique.
Cloud gaming, domotique et paradoxe de Jevons
Le cloud gaming est un exemple flagrant. D'un côté, cette technologie « permet une mutualisation des ressources informatiques dédiées aux jeux vidéo et allonge donc la durée de vie des terminaux (consoles et ordinateur), en réduisant ainsi le coût de fabrication et de recyclage. Le cloud gaming, à niveau d’usage constant, permettrait de réduire l’empreinte énergétique des activités vidéo-ludiques grâce à une réduction du nombre de terminaux produits ».
De l'autre, « des entreprises comme Blade (Shadow), Google (Stadia) et Microsoft (xCloud) proposent des offres de jeux dans le cloud promettant des performances similaires à celles obtenues sur des consoles et ordinateurs haut de gamme à moindre coût, rendant ainsi le service abordable auprès d’un plus grand nombre d’utilisateurs, et leur permettant une utilisation plus intensive avec un accès abordable à un plus grand nombre de jeux ».
Conclusion, « le passage au cloud gaming pourrait conduire à une augmentation d’usage susceptible de contrebalancer les éventuels gains énergétiques qu’il aurait permis d’exploiter ».
Autre domaine, autre exemple : « l’automatisation de la gestion de certains équipements (par exemple le chauffage) peut réduire la consommation énergétique d’un foyer, l’utilisation des assistants vocaux pour piloter des équipements pourrait entraîner à l’inverse des inefficacités ». Et ce n'est pas tant la consommation de l'enceinte qui est importante (même si elle ne doit pas être négligée), mais celle des datacenters pour gérer les intelligences artificielles.
En moyenne par ligne : 50 kWh en 4G par an, 5 kWh en fibre
Mais l'arrivée de nouvelle technologie permet aussi d'améliorer rapidement l'efficacité énergétique des réseaux. Par exemple, le RTC consomme en moyenne 2,1 watts par ligne, contre 1,8 watt en ADSL et seulement 0,5 watt en fibre optique ; il s’agit de « la puissance estimée à partir de la consommation énergétique à l’année ». Dans le cas présent, les usages n'ont pas spécialement d'incidence sur la consommation. Comme déjà expliqué, ce n'est pas le cas en mobilité. Un des acteurs auditionnés donne une moyenne : 0,6 kWh/Go.
L'Arcep propose un comparatif en prenant comme base 6,7 Go de data par mois et par utilisateur sur le mobile. Ainsi, « en moyenne sur une année, en se fondant sur ces estimations et des hypothèses de consommation de données mobiles », un utilisateur consommerait :
- 50 kWh en 4G
- 19 kWh en RTC
- 16 kWh en ADSL
- 5 kWh en FTTH
« Cette évolution conduit notamment à s’interroger à long terme sur le maintien en service de technologies plus anciennes, comme certains éléments du réseau cuivre ou certaines technologies mobiles anciennes, dès lors qu’elles fournissent l’accès aux mêmes services pour l’utilisateur final via une technologie moins efficace sur le plan énergétique ». Dans la pratique, c'est déjà le cas puisque les quatre opérateurs nationaux ne permettent plus de passer par l'ADSL lorsque la fibre est disponible dans le logement.
Autre point abordé : la 4G/5G fixe. Par souci d’économie par rapport au coût de la fibre, les opérateurs pourraient en effet être tentés de préférer cette solution. Problème, la consommation électrique est démultipliée... et la différence devrait s'accentuer avec l'augmentation de la consommation de la data, surtout lors d'un usage fixe.
Le régulateur note que la mutualisation peut aussi avoir des avantages avec « un impact certain lors du déploiement même de l’infrastructure en évitant la duplication inutile de plusieurs éléments de réseaux. Concernant la phase d’exploitation, l’impact énergétique est difficile à évaluer et n’est pas documenté à la connaissance de l’Arcep ».
Ne pas oublier les datacenters
Dans son analyse, le régulateur se penche ensuite sur le cas des datacenters, dont « la consommation électrique [...] dans le monde était légèrement supérieure à celle nécessaire au fonctionnement des réseaux » en 2017. Pour rappel, plusieurs pistes sont déjà exploitées par les hébergeurs avec des solutions de circulation de l’air extérieur et du watercooling, comme chez OVH.
Dans d'autres cas, la chaleur dégagée par les serveurs est utilisée pour chauffer des habitations, des bâtiments, des piscines, etc. « Cette piste est explorée par différentes entreprises et pourrait permettre à terme d’obtenir un PUE (Power Usage Effectiveness) très proche de 1 quand la chaleur peut être réutilisée pour d’autres usages ».
Une stabilité fragile
Selon l'analyse de l'Arcep, il y aurait « une stabilisation des émissions de GES des opérateurs de télécommunications français sur l’ensemble de leur périmètre d’activité », voire même une légère baisse depuis 2014 (voir le graphique ci-dessous). Pour résumer, l'augmentation de la consommation est pour le moment contre-balancée par les économies réalisées. Mais, prévient le régulateur, « l’amélioration de l’efficacité énergétique ne suffira pas, à long terme, à contre-balancer l’augmentation du trafic ».
Ne pas oublier la consommation des box et smartphones
Si la consommation payée par les opérateurs fait l'objet d'optimisations, ce n'est pas toujours le cas lorsque la facture est transférée à l'utilisateur final. « Or, bien que les box opérateurs, téléviseurs, consoles et autres équipements soient généralement allumés en continu, ce n’est que récemment que la consommation électrique de ces équipements (notamment les box) commence à être perçue comme un critère de choix par les utilisateurs et est ainsi susceptible de devenir un enjeu concurrentiel ».
Un exemple : « Utilisées quelques heures par jour en moyenne, les box internet allumées en permanence ont en Europe une consommation équivalente à la production de deux à trois réacteurs nucléaires. Cela peut s’expliquer par l’absence d’incitation suffisante, tant pour les utilisateurs finals que pour les opérateurs, à limiter la consommation de tels équipements et à les éteindre lorsqu’ils ne sont pas utilisés ».
Deux mots d'ordre : recyclage et réutilisation
Sur le mobile, la tendance actuelle est, selon l'Arcep, « plus à l’accroissement des capacités des batteries qu’à la réduction de la consommation énergétique des smartphones ». Différence notable : les émissions de gaz à effet de serre sont minimes durant la phase d'utilisation, contrairement à celle de la production, et « il n’existe pas de filière de recyclage réellement développée à ce stade ».
Que ce soit sur le fixe ou le mobile, le recyclage et la réutilisation sont une piste importante pour réduire l'empreinte énergétique des box et des smartphones. Les fournisseurs d'accès à Internet par exemple, proposent souvent des box d'anciennes générations sur les offres d'entrées/milieu de gamme.
Le cas des « obésiciels »
La responsabilité des développeurs ne doit pas être oubliée. Selon le régulateur, ces derniers seraient « moins vigilants que par le passé sur l’utilisation de ces ressources et enrichissent les applications de fonctionnalités potentiellement accessoires (on parle de création « d’obésiciels ») ». Une solution pourrait être de proposer des versions « light », comme le font parfois Google et Facebook, mais elles ne sont pas forcément accessibles à tout le monde.
Recommandations et bonnes pratiques à promouvoir
L'Arcep dresse une liste de bonnes pratiques que l'on pourrait mettre en place. Par exemple, « rendre l’information en matière d’impacts associés aux usages du numérique disponible et compréhensible par le public », avec la mise en place d’un « référentiel métrologique partagé ».
L'idée d'un « Yuka du numérique » est évoquée afin de proposer aux consommateurs « les informations de consommations énergétiques et d’impacts environnementaux » pour effectuer un choix éclairé. Il est aussi question d'incitations moins directes : « par exemple, les applications de streaming pourraient indiquer la consommation évitée en téléchargeant le contenu en WiFi plutôt que via un réseau mobile », qui consomme beaucoup plus pour rappel. Autre idée : « l'interface de gestion des box internet fixe pourrait, par la mise en place d’API idoines, contribuer à informer l’utilisateur final des conséquences de ses actes de consommation numérique ».
Dans son rapport, l'Arcep note en guise de conclusion qu'informer les citoyens sur les effets de leur consommation numérique dans l’esprit de la régulation par la donnée (le dada du régulateur depuis quelque temps) « permettrait à chacun d’adopter des démarches d’écoconsommation et contribuer à maximiser des usages vertueux du numérique ; la puissance publique pourrait contribuer à ces leviers importants ».
Enfin, l'Arcep rappelle qu'il ne s'agit pour le moment que d'un état des réflexions, qui « ne reflètent pas une position des membres du Comité ou de l'Arcep ». Le régulateur demande aux personnes intéressées de lui faire des retours sur cette analyse.
L’Arcep revient sur l’empreinte carbone du numérique et sa consommation électrique
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La consommation électrique principale source d'émissions
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Cloud gaming, domotique et paradoxe de Jevons
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En moyenne par ligne : 50 kWh en 4G par an, 5 kWh en fibre
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Ne pas oublier les datacenters
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Une stabilité fragile
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Ne pas oublier la consommation des box et smartphones
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Deux mots d'ordre : recyclage et réutilisation
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Le cas des « obésiciels »
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Recommandations et bonnes pratiques à promouvoir
Commentaires (61)
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Abonnez-vousLe 24/10/2019 à 14h19
Faut être lucide : à moins d’une mise en place d’une dictature planétaire, il sera impossible de limiter le réchauffement <2°C.
En gros en France, on est à 11kT CO2/an/personne (on doit prendre en compte la délocalisation de notre production de CO2) si on suit les recommandation du GIEC, on doit tomber à 2kT CO2/an/personne (de mémoire, voir 1.7 je crois)
Bah on fait simple : rien qu’un changement de régime à 100% végétarien, c’est 1.4kT CO2 (1.2 si végétalien), il nous reste donc 0.8 pour l’électricité (ok en france on a le nucléaire, mais ce n’est pas le cas partout sans compter qu’il y a tellement de résistance sur le sujet que rien ne dit que ça restera ainsi longtemps), le transport, le travail, les loisirs.
C’est pas avec des économies de bout de chandelle qu’on arrivera à ces objectifs et clairement personne n’acceptera volontairement de fournir de tels efforts. Et d’ailleurs personne n’a vraiment trouvé comment atteindre de tels objectifs sans passer par une casse “révolution des peuples”. Regarder ce qu’à déclenché une simple augmentation des prix de l’essence en France.
Donc la lutte contre le réchauffement en elle même et déjà perdu (il fallait s’y prendre y a 30 ans quand les premières alertes sont tombées) maintenant on ne peut que :
Actuellement on n’en reste au point 1 en espérant un miracle de prise de conscience et que les gens accepteront de vivre comme il y a 200 ans.
Perso j’suis pas sur que ça soit la bonne manière de faire.
Donc l’ARCEP est bien gentil avec ces mesures, mais la suite logique ça sera quoi en fait ? non pas demander aux entreprises de faire mieux, puisque paradoxe Jevons aidant on verra une multiplication des usages/utilisation (suffit de voir le remplacement des ampoules par les LED), mais une demande de limitation au niveau des utilisateurs.
Combien l’accepteront volontairement quand on voit comme les smartphones ont changé notre manière de vivre/travailler ?
Le 24/10/2019 à 14h27
50 kWh en 4G
J’ai du mal a me représenter si c’est beaucoup ou pas. Néanmoins, j’ai calculé le prix annuel au tarif résidentiel et ça fait (par an) :
7,8€ pour la 4G
3€ pour le RTC
2,52€ pour l’ADSL
0,7€ pour la fibre
Ce sont des chiffres qui me paraissent tout à fait raisonnables et loin des cris d’orfraie qu’on peut entendre sur le sujet… Alors bien sur que ça ne concerne que le réseau mais quand même.
Le 24/10/2019 à 14h29
Le 24/10/2019 à 14h37
Tu as une (des) sources pour les “En gros en France, on est à 11kT CO2/an/personne (on doit prendre en compte la délocalisation de notre production de CO2) si on suit les recommandation du GIEC, on doit tomber à 2kT CO2/an/personne (de mémoire, voir 1.7 je crois)
Bah on fait simple : rien qu’un changement de régime à 100% végétarien, c’est 1.4kT CO2 (1.2 si végétalien), il nous reste donc 0.8 pour l’électricité (ok en france on a le nucléaire, mais ce n’est pas le cas partout sans compter qu’il y a tellement de résistance sur le sujet que rien ne dit que ça restera ainsi longtemps), le transport, le travail, les loisirs. ”
Je reste curieux sur la méthode de calcul.
Sinon tu as oublié l’option 4 : réduire par 5 la population …
Le 24/10/2019 à 14h39
Depuis quand l’électricité nucléaire (70% de la production française) génère t’elle une empreinte carbone ?
Le 24/10/2019 à 14h53
Le nucléaire a toujours eu une empreinte carbone …
Actuellement le nucléaire est une des sources les plus propre en rapport production électrique/CO²
Mais vu que l’uranium que l’on peut exploiter est de moins en moins pur le nucléaire risque de tomber en dessous de énergies renouvelables.
Pas pour rien que les écologistes sont contre, dans 15 (date un peu au pif, mais à 5 ans près je dois êtres bon) ans le nucléaire est moins rentable financièrement et au niveau du CO². Le soucis c’est que le calcul de rentabilité d’une centrale nucléaire c’est un peu plus que 15 ans …
Edit : un article qui résume les données du GIEChttps://e-rse.net/co2-kwh-electricite-france-mix-electrique-271675/#gs.c5sov5
Le nucléaire : 12 g de CO2 par kWh
Le 24/10/2019 à 14h54
Le 24/10/2019 à 20h44
Le 24/10/2019 à 21h05
La préconisation de débrancher les box est débile. C’est du matériel réseau créé, conçu et optimisé pour tourner 24 heures sur 24. C’est comme si on disait qu’il fallait éteindre les switches quand ils ne servent pas… Il faut plutôt encourager les appareils réseau qui ont des architectures low voltage, qui coupent l’alimentation des prises réseau inutilisées ou réduisent la puissance électrique utilisée en fonction de la longueur du câble réseau (comme fait cisco). Venir dire qu’il faut les éteindre, c’est sûr que ça ne consomme plus rien, mais c’est justement des matériels conçus pour tourner en permanence…
Le 24/10/2019 à 21h13
Le 24/10/2019 à 21h57
Le 25/10/2019 à 07h32
Ça fait du bien de voir un article creusé sur le sujet.
Je suis toujours assez dubitatif quand je vois des « envoyer un mail pollue autant qu’éclairer x minutes une ampoule à incandescence », qui ont forcément au moins 10 ans (fin de ce type d’ampoule), sortent d’on ne sait où, et comparent des choses incomparables.
C’est chouette qu’on ait des données et perspective à jour, en tout cas." />
Le 25/10/2019 à 08h18
Le 25/10/2019 à 08h22
Le 25/10/2019 à 08h30
Le 25/10/2019 à 10h36
> Le numérique est générateur de gaz à effet de serre
C’est faux.
Le numérique consomme de l’électricité oui, mais en France la quasi totalité est produite par du nucléaire, qui ne produit presque pas de CO2. Donc parler d’équivalent CO2 comme si on brûlait du charbon est complètement débile.
Il serai plus juste de dire que le numérique génère des déchets radioactifs, ça serai beaucoup plus proche de la réalité.
Et est-ce qu’il ont pris en compte le télétravail, qui lui réduit réellement l’usage d’énergie fossile vu qu’on ne se déplace plus au bureau ?
Le 25/10/2019 à 11h39
Le 25/10/2019 à 11h43
Ils s’appuient sur les chiffres de l’ADEME qui prennent en compte tous les GES générés par la production d’électricité de la construction des centrales à la production d’uranium et le recyclage. et aussi les types de production autres que le nucléaire.
Le 25/10/2019 à 11h52
Un exemple : « Utilisées quelques heures par jour en moyenne, les box internet allumées en permanence ont en Europe une consommation équivalente à la production de deux à trois réacteurs nucléaires. Cela peut s’expliquer par l’absence d’incitation suffisante, tant pour les utilisateurs finals que pour les opérateurs, à limiter la consommation de tels équipements et à les éteindre lorsqu’ils ne sont pas utilisés ».
Pourquoi ne pas proposer une mise en veille profonde des box (au delà de 1h d’inactivité par exemple) pouvant nécessiter 1 minutes de latence pour redémarrer, je suis qu’un grand nombre d’utilisateurs accepterait ce compromis.
Le 25/10/2019 à 12h25
Cela pose un problème pour toute communication entrante, que ce soit un appel téléphonique ou un accès depuis l’extérieur à une machine du réseau.
Donc, une veille plus légère est possible avec réactivation rapide quand on en a besoin. Mais aujourd’hui, au moins en ADSL, j’ai l’impression que c’est compliqué de se “resynchroniser” rapidement.
Ça me rappelle l’anecdote d’un collègue qui avait bossé dans la radio professionnelle et qui avait entendu un utilisateur dire qu’il coupait sa radio pour économiser la batterie mais qu’il la rallumerait pour qu’on puisse l’appeler sans se rendre compte que comme il ne sait pas quand on va l’appeler, il ne sait pas quand il faut l’allumer. C’était dans le cadre de personnes intervenant sur des chantiers SNCF sur les voies et la radio est un élément de sécurité important…
Le 25/10/2019 à 12h35
Le 25/10/2019 à 12h38
Une box inactive ?
Tu te rends compte de la quantité de requêtes que reçoit chaque seconde n’importe quel appareil connecté à Internet, même si lui même ne fait absolument rien ?
Le 25/10/2019 à 12h52
Une grosse part de l’électricité chez nous est produite par du nucléaire, mais :
Ça n’empêche que le vrai impact provient de la construction des éléments du réseau et des terminaux, mais l’impact carbone du fonctionnement existe malgré tout.
Quant aux déchets nucléaires, c’est à mon sens un faux débat (on connaît une solution qui fonctionne, mais Greenpeace/Sortez du Nucléaire n’en veulent surtout pas pour continuer à pouvoir taper sur l’électro nucléaire avec des arguments des années 70-80).
Mieux vaut s’emmerder à gérer et confiner en sous sol quelques centaines de tonnes de déchets HA/VL par an que d’envoyer joyeusement des milliards de tonnes de CO2 (accompagné d’autres cochonneries) dans l’atmosphère sans aucun contrôle. D’ailleurs, c’est assez intéressant, dans les cendres des centrales à charbon, on trouve des PM10, des PM2.5 (hum, yabon cancer), de l’arsenic (très bon en accompagnement des plats), des isotopes radioactifs, bref, une bonne soupe dégueu qui n’a l’air d’émouvoir personne.
Le 24/10/2019 à 16h00
Le 24/10/2019 à 16h04
Tout à fait le genre de faux problèmes analysés de travers et solutionnés en dépit du bon sens pour des résultats contraires aux attentes et prévisions, ce qui est une bonne chose pour la planète finalement : on peut toujours compter sur nos politiques et la technostructure pour foirer à tous les étages.
Fort heureusement la Nature aura le dernier mot, avec notre aide.
Le 24/10/2019 à 16h36
Ok je comprends mieux et je viens de lire les valeurs utilisées même si je ne comprends pas la finalité de cette enquête.
La valeur retenue est “57g/kWh en moyenne contre 420 en UE”.
Mais la conclusion parle des émissions mondiales : 3%
Du coup quel est l’impact moyen en France ?
1,2 M tonne équivalent CO² annuel pour la France, c’est bien, pas bien ? Ca correspond à quoi ?
Le 24/10/2019 à 16h54
Allons allons, il faut voir aussi l’aspect économique.
La non-efficacité du réseau 4G comme des datacenters a forcément un impact sur le coût de l’énergie et sur la maintenance du réseau électrique, qui touchera tous les consommateurs par ricochet car il faut bien paier. Ces derniers préféreraient sûrement acheter des produits qui les satisfassent que de voir une énième hausse de la facture habituelle.
Pareil, subir quelques obégiciels empêchent d’exploiter le PC pour ce qui nous intéresse vraiment et augmente la facture d’électricité et de maintenance de l’équipement. On va devoir investir dans du matériel pour compenser au lieu d’acheter ce qui nous intéresse, ce qui pourrait renforcer un comportement axé sur l’épargne pour couvrir ce genre de nuisances.
Oups, nous ne sommes pas vendredi… Peu importe je prend un peu d’avance, bien que je pense être pertinent " />
Le 24/10/2019 à 17h10
Si la tendance actuelle continue, le taux de fécondité mondiale devrait être proche de celui nécessaire au renouvellement des populations d’ici dix ans. L’augmentation démographique prévue pour 2080-2100 est donc principalement lié au vieillissement des populations. Il est même probable que la population décroisse à ce moment là.
L’option 4, à court terme, ne veut dire qu’une chose : guerre, épidémie, bref éradication brutale d’une partie de la population.
Le 24/10/2019 à 17h23
Toujours la vieille antienne de la technologie qui résoudra tout, non?
Déjà l’effet rebond dans les technologies est une évidence. Mettez-moi un truc qui consomme deux fois moins je l’utiliserai deux fois plus, j’utiliserai un écran qui fait le double, bref j’arriverai toujours a en perdre le bénéfice.
Deuzio, et comme le claironne Jancovici, la civilisation a progressé à chaque fois grâce à l’énergie et surtout l’énergie facile (merci la densité d’énergie du pétrole). Que son accès soit rendu difficile par tout un tas de raison (technique, économique,etc.) et les gens auront beau râler, l’innovation technologique on pourra s’asseoir dessus.
Le 24/10/2019 à 17h39
Tu as oublié ta piqûre ce matin ? Tes critères, et donc ton approche, sont foncièrement déficients : si un bien ou service fait l’objet d’un marché au long cours, c’est que tout le monde y trouve son compte. Le profit est la seule métrique économique car il est la mesure de la durabilité.
Le 24/10/2019 à 18h07
Le 24/10/2019 à 19h20
Quand l’innovation technologique est ce qui nous plombe, c’est en la ralentissant qu’on s’en sort. L’innovation n’est pas une fin en soi.
Idem pour mon argument du PC ou téléphone qui suffisent au besoin, si on ne cherche pas à tout prix à toujours vendre plus pour moins cher (ça a des bons côtés, mais pas que), c’est un dogme à remettre en cause. Genre, le 4k sur une diagonale de 5 ou 6 pouces d’un smartphone, il faut être sérieusement gogol pour y trouver un intérêt.
The shift project ne fait pas des analyses bullshit et tu serais sûrement surpris de l’efficacité du transfert physique de supports de données (tu dois pouvoir transférer le débit mondial journalier de données en qql 40T remplis de supports mémoire, il y aura juste un peu plus de latence)
Comme l’a dit quelqu’un d’autre, Internet n’est pas antagoniste au physique (au contraire, il est basé dessus et c’est un catalyseur énorme de flux physiques).
Le 24/10/2019 à 19h25
Je me place d’un point de vue purement énergétique et au plan micro. J’achète un téléviseur qui consomme 20% de moins mais qui fait une taille 20% supérieure et la consommation au m² reste la même. Maintenant je t’accorde que c’est faire abstraction de tous les bénéfices “subjectifs” que l’on pourrait en tirer. Mais comme ils sont subjectifs je préfère justement ne pas en tenir compte. Toi qui n’est pas attaché au bonheur de tes semblables, je suis étonné que tu en tiennes compte.
Pour le deuxième point tu pars du postulat qu’il n’y a pas de tension extrême sur l’approvisionnement. Je pense que cette situation ne durera pas mais là bien malin qui peut savoir de quoi sera fait demain.
Le 24/10/2019 à 19h34
Nan mais ca va on est sauvé en France, on consomme moins grace a Linky. Du bon greenwashing a l’ancienne.
Le 24/10/2019 à 19h57
Le cas des « obésiciels »
La responsabilité des développeurs ne doit pas être oubliée. Selon le régulateur, ces derniers seraient « moins vigilants que par le passé sur l’utilisation de ces ressources et enrichissent les applications de fonctionnalités potentiellement accessoires (on parle de création « d’obésiciels ») ». Une solution pourrait être de proposer des versions « light », comme le font parfois Google et Facebook, mais elles ne sont pas forcément accessibles à tout le monde.
Configuration requise pour installer Windows 10
Espace sur le disque dur : 16 Go pour système 32 bits ou 32 Go pour système 64 bits.
C’est considéré comme obèse ou pas ? " />
Le 24/10/2019 à 20h10
Il y a une quantité non négligeable de code qui ne sert jamais sur une machine précise, mais dans l’ensemble chaque morceau de code doit servir au moins sur quelques machines exotiques dans le monde. Donc non, il n’y a pas de fioritures.
Cela serait bien d’avoir un petit module qui expurge les éléments qui ne correspondent pas à la configuration de la machine. Ou pas…
Le 24/10/2019 à 20h16
Le 24/10/2019 à 20h31
Le 24/10/2019 à 20h41
Le 24/10/2019 à 14h54
Le 24/10/2019 à 14h57
ça à servi d’étincelle oui, la problématique étant plus large.
Mais un changement forcé de notre manière de vivre, ça aura pas juste effet d’une étincelle.
Sans compter que l’effet sera sur l’ensemble des pays développés et pas que le notre.
Pour le reste, le constat est assez connu et reconnu.
Bah j’en suis pas si sur que ça en fait.
Le 24/10/2019 à 14h57
Je pressens qu’on va prochainement nous vanter la performance énergétique de la 5G (sans remettre en cause ses usages, bien évidemment).
Le 24/10/2019 à 14h57
Conclusion, « le passage au cloud gaming pourrait conduire à une
Le cas des « obésiciels »
Le 24/10/2019 à 15h00
L’article part surtout d’une hypothèse hasardeuse : que ce soit notamment la consommation des équipements qui émette du CO2. Le gros des émissions, c’est la production des équipements : c’est pour ça que, dans une société qui aurait pour objectif la réduction des émissions, la conclusion qui s’impose est de ne pas déployer la 5G.
Pour rappel, un iPhone n’est pas loin de 100 kg CO2e pour être produit, un écran plat dans les 300 à 400 kg, un PC environ 200 et un portable (PC + écran donc) environ 500 kg. Avec l’électricité française, il faut des siècles pour approcher ces émissions avec la consommation de l’équipement.
Conclusion : changer un PC pour gagner qql dizaines de watts en fonctionnement n’a pas de sens si le PC est encore fonctionnel et suffit aux besoins. Au contraire, ça pollue plus (et ça coûte plus, parce qu’économiquement, le calcul est un peu similaire :)
@KP2
On s’en fout du coût financier de ces kWh, il ne représente absolument rien par rapport à l’impact sur l’environnement (1 kWh électrique à ~80 g CO2e coûte approximativement autant qu’un kWh d’essence qui émettra pls centaines de grammes)
Le 24/10/2019 à 15h03
Le 24/10/2019 à 15h22
Le 24/10/2019 à 15h24
Le 24/10/2019 à 15h31
Le 24/10/2019 à 15h32
Bonne blague de commencer par dire que « contribue à l’adaptation intelligente de la thermique des
bâtiments, la détection et la mesure des pertes sur les réseaux
d’électricité, de gaz ou d’eau ou encore la mutualisation des lieux de
vie et de leurs fonctions ». C’est quelle part du numérique ça ? 0,1% ?
La recherche militaire doit consommer plus de ressource numériques que ça…
Le gros du numérique online aujourd’hui, c’est la vidéo. 80% du trafic d’après The Shift Project qui a pas mal creusé le sujet. Dont la majeur partie est composée de la VoD, du porno et de Youtube. On veut limiter l’impact du numérique ? Il faut limiter le volume de vidéo et dans le futur d’online gaming.
https://theshiftproject.org/article/climat-insoutenable-usage-video/
Par ailleurs, les moyens mutualisés c’est bien, mais le matos change souvent. Il faudrait étudier finement le phénomène pour voir ce qui domine entre réduction de la puissance des équipements personnels, achats et renouvellement centralisé, et phénomène de rebond au niveau de la consommation de contenu.
Le 24/10/2019 à 15h33
Le 24/10/2019 à 15h36
Le 24/10/2019 à 15h38
La plus grosse plaie: la lecture automatique de vidéo. On bouffe de la bande passante pour rien.
N’oubliez pas sur Firefox de changer ceci dans votre about:config:
media.autoplay.default;5
Le 24/10/2019 à 15h39
Le 24/10/2019 à 15h53
Le 24/10/2019 à 15h58
Le 25/10/2019 à 12h52
Théoriquement, comme le LAN est NATé il ne peut y avoir de requête entrante (autre que les ports volontairement mappés).
Après il suffit d’une tablette android allumée pour que la Box reste active, c’est sur.
Le 25/10/2019 à 12h55
Il peut quand même y avoir des requêtes sur les autres ports (même si elles n’aboutissent pas).
Le 25/10/2019 à 12h59
Le 25/10/2019 à 14h21
Que les énergies renouvelables
Le 25/10/2019 à 14h48
source ?
parce que effectivement l’hydroélectrique émet moins de CO2 que le nucléaire mais en france, on a atteint la capacité max (plus ou moins) donc on ne peut pas compter sur l’hydro.
la biomasse (cramer du bois ou des déchets verts) émet beaucoup plus que le nucléaire (aucune idée pour le prix par contre)
le photovoltaique et l’éolien sont pour le moment plus chers et émeteurs de CO2 (je n’ai pas trouvé d’info qui permettent de penser que ça va s’inverser à moyen terme donc je suis preneur si tu en as) et cela ne compte pas le coût et les émissions du stockage d’électricité qui est indispensable si leur part dans le mix énergétique augmente significativement (et pour le moment, il n’y a aucune techno de stockage existante qui délivre de grandes quantités d’électricité et sur une durée de plusieurs jours)
Le 30/10/2019 à 15h19
“Pas pour rien que les écologistes sont contre”
Un peu quand même, en général ils sortent toujours le même type d’argument lié au mot “nucléaire” (qui fait peur).
D’ailleurs écologiste ne devrait pas être une appellation réservée, moi même je me sens écologiste, et comme toi je pense le nucléaire comme notre seule solution viable au réchauffement climatique sans casser le libéralisme mondial.
Dans un monde idéal, tout le monde est pour l’utilisation des seules énergies renouvelables. Mais pour agir dès aujourd’hui, ya pas grand choix.