carbier a dit:

Pour info, les ENT sont gérées par les communautés territoriales (région, département voire communautés de commune) qui ne sont pas toutes sous la coupe de LREM. De mon côté c’était l’ENT qui était en rade pas le CNED.

Ce qui me dépasse, c’est que, dans une période de crise comme ça, on ait encore lâché des budgets sur des prestataires qui se précipitent comme des requins qui ont flairé le sang alors que les établissement du supérieur auraient très probablement pu fournir des ressources à leurs académies.

Même avec le manque de moyens, les DSI investissent généralement assez bien sur l’infra centrale (c’est plus rentable d’y mettre 20% de plus si ça permet de durer pls années supplémentaires), très souvent un cluster proxmox avec pas mal de marge et des plateformes de e-learning déjà déployées (moodle ou autre) et de l’expérience voire des équipes d’ingés pédagogiques pour en supporter l’utilisation.

joma74fr a dit:

Ca va être la faute aux intercommunalités maintenant. Le Cned n’est vraiment pas aidé dans ses efforts. Heureusement, le Cned non plus n’est pas sous la coupe de la REM (à moins que le Cned fasse de la politique aussi?).

Des régions certainement (qui n’en sont pas à leur coup d’essai, les multiples fumbles des ARS depuis mars 2020 le démontrent assez bien, ainsi que le financement complètement pété de la recherche par des budgets région).

joma74fr a dit:

Que des responsabilités locales existent, on peut le supposer. Mais faire cette généralisation comme vous le faites, toi et Carbier, comme si innocemment l’Etat français faisait les choses correctement, je ne sais simplement pas pourquoi une telle indulgence oupourquoi une telle excuse de n’avoir rien à voir dans ce problème :

Il y a énormément de responsabilités locales et nationales, je n’ai pas dit l’inverse. Seulement, quand les régions (en l’occurrence de cette news) foirent, il ne faut pas accuser l’état, et inversement. Les régions réclament sans arrêt plus de moyens et d’autonomie mais c’est quasiment toujours pour faire n’importe quoi avec (plus précisément pour acheter des voix en finançant non pas ce qui est pertinent mais ce qui fait le plus plaisir aux potentiels électeurs). L’état fait un peu pareil, mais en couvrant tout le territoire, il peut déjà un peu plus s’abstraire des pressions intéressées les plus locales.

Vous avez accès à des infos que tout le monde ignore ? L’organisation de l’administration française n’est pas entièrement contrôlée par l’Etat, ne serait-ce que les budgets, les dotations (mas pas que) ? Pourquoi parler de la responsabilité de responsables politiques alors que le problème peut parfaitement provenir du faite du manque de préparation et de coordination des différentes organisations, administrations (publiques ET privées), des différents services, etc ?

Donc un an plus tard, alors qu’il y a eu des problèmes (excusables) de démarrage des ENT en mars 2020 et qu’on sait très bien que nous pendaient au nez des restrictions sur l’école, l’impréparation est toujours excusable ?

Bref, à lire vos 2 commentaires, on est encore dans la stigmatisation, dans la rumeur, dans le dédouanement de responsabilité, dans le déploiement de parapluies ou autre (je vous laisse choisir votre cas de conscience).

À te lire, tout est toujours la faute de l’état (ou de Macron peut être), jamais des autres (qui ne veulent pas faire ce que l’état demande, qui traînent les pieds pour des raisons plus ou moins avouables).

PS: je viens de lire le commentaire de Carbier sous l’article de Next inpact “Continuité pédagogique : caramba, encore raté !” et ça m’en bouche un coin d’avoir encore et toujours des explications (vous avez des infos que tout le monde ignore ou quoi?).

Autant je ne suis pas d’accord avec son point contre les profs (même si effectivement, bcp ne se donnent pas trop les moyens de faire du bon distanciel en particulier dans le supérieur), autant ce n’est pas trop difficile de se renseigner un peu sur le fonctionnement des établissements.

L’état est fautif de mal financer le MESR (l’éduc nat, je connais moins l’évolution des moyens et des effectifs) mais la plupart des établissements sont aussi (très) fautifs de se gérer comme des glands. Le problème est venu de la LRU qui a donné une autonomie décisionnelle aux établissements en permettant à toutes les petites coteries qui étaient relativement neutralisées (il y avait toujours moyen de pourrir l’ambiance de travail et de s’allier pour tirer plus de moyens en plaçant des soutiens aux postes clé, mais c’était bcp de peine pour des avantages assez légers) de se mettre à faire n’importe quoi.

N’importe quel établissement peut maintenant faire n’importe quoi en recrutement, en affectation de ses budgets sans passer par des procédures nationales. Et on atteint le sommet aujourd’hui en voulant démolir le CNU et laisser les établissements recruter absolument n’importe comment leurs enseignants-chercheurs.

Chaque fois qu’un choix est donné, c’est pareil, ça conduit à des abominations sans nom. Par exemple, l’UBFC est une COMUE donc un étage administratif supplémentaire au dessus d’un ensemble d’universités et d’écoles d’ingénieurs qui n’ont pas besoin de ça mais plutôt de déléguer le contrôle des différents budgets (formation et recherche) pour que les établissements ne favorisent pas leurs électeurs (un pdt d’université ou d’école d’ingé, c’est le CA, soit qql dizaines de personnes seulement qui l’élisent) en finançant à fonds perdus des structures qui n’ont pas du tout le niveau des budgets qu’on leur alloue, tout en “tuant” les équipes opposantes ou vues comme telles en leur coupant purement et simplement tout ce qu’il est possible de supprimer. Le but étant de se faire réélire tout en tirant dans les pattes d’instituts de recherche vus comme concurrents en espérant non pas monter dans les classements mais baisser ceux des autres. Et ce genre de comportement dégoûtant, il est très commun dans le MESR, évidemment emballé dans des beaux discours dégoulinant d’hypocrisie sur la communauté des chercheurs, l’entraide, le partage des savoirs, bref les belles valeurs censées primer dans la recherche.