Alors que la Commission européenne envisage d’ouvrir un nouveau round de réformes, Mozilla profite de l’instant pour lancer une pétition en faveur d’un futur régime du droit d'auteur plus en phase, selon elle, avec les attentes des utilisateurs.
« Saviez-vous qu’il est illégal de photographier l’éclairage de la tour Eiffel de nuit ? Savez-vous que dans certaines parties de l’Union européenne, les enseignants n’ont pas le droit de projeter des films ou de partager des supports pédagogiques en classe ? » C’est typiquement ce genre d’exceptions au droit d’auteur, restreintes quand elles ne sont pas interdites, qui agace la fondation. À l’image de Wikimédia il y a quelques mois en France, celle-ci vient ainsi de lancer une pétition en faveur d’une actualisation du droit d’auteur aux besoins du « 21e siècle ».
Enseignement, panorama, mash-up et remix
L’initiative rappelle en ce sens que la directive sur le droit d’auteur a été adoptée en 2001. Or, aujourd’hui, « nous devons mettre à jour et harmoniser ces règles, et créer un espace pour expérimenter, créer, partager et apprendre sur Internet. L’enseignement, les parodies, les panoramas, les remix et les analyses ne devraient pas être illégaux ».
Voilà donc la difficulté : d’un côté, la technologie facilite le partage à flux tendus des contenus égrainés par les utilisateurs, de l’autre, le droit d’auteur est considéré comme un frein. « Des lois obsolètes brident notre croissance, notre imagination et notre créativité. Il est temps de libérer notre imagination au sein de l’Union européenne ».
Dans le panier de Mozilla, les instigateurs de cette pétition suggèrent l’arrivée d’une exception en faveur des contenus générés par l’utilisateur (UGC), l’introduction du fair use, un mécanisme inspiré du droit américain, bref des patchs « pour permettre à tout le monde de prendre part aux conversations et de façonner la culture en ligne, et de faire en sorte qu’Internet reste fabuleux ».
Du statut du lien à la question du filtrage des contenus
Côté sombre, l’organisation internationale à but non lucratif soutenue notamment par des moteurs et des portails Internet dézingue la volonté des acteurs de l’industrie culturelle de remettre en cause la liberté de création du lien internet, ou instaurer le sempiternel filtrage des contenus. Du côté de la Cour de justice de l’Union européenne, le statut du lien est justement sur la sellette. Dans une importante affaire tranchée le 8 septembre prochain, elle dira (enfin) si un lien vers un contenu illicite est lui-même illicite, sauf autorisation.
Chez les ayants droit, cependant, le droit exclusif est toujours considéré comme une source de richesse et de soutien pour la création. Des pays comme la France ont par ailleurs imaginé une redevance puisée sur les moteurs de recherches d’images (dite « taxe Google Images ») afin de rémunérer « les auteurs d'œuvres d'art plastiques, graphiques et photographiques ou de leurs ayants droit pour les images que les moteurs de recherche et de référencement mettent à la disposition du public sur Internet sans avoir obtenu d'autorisation préalable ».
Commentaires (69)
#1
Etonnant la fondation n’héberge pas la pétition et on se retrouve avec un site web qui envoie ses données personnelles partout. " />
#2
Ce n’est pas une pétition qu’il faut mais une guillotine.
Toute oeuvre culturelle fait partie du patrimoine de l’humanité, et se transmet de génération en génération. Ceux qui s’approprient honteusement une partie de ce patrimoine, et veulent en priver les autres, doivent en payer le prix.
ça calmerait les “ayant droits”.
#3
La bande d’amateurs feraient bien de retourner dans son garage " />
#4
Tu as une source ?
Je’ n’ai pas bien fouillé leur CGU, mais nationbuilder précise que nos données nous appartiennent, sont privées et sécurisées, et qu’on peut les exporter et importer à loisir.
#5
En voyant le sous-titre, j’ai su qui est l’auteur de l’article. " />
#6
Chez moi ça ne fonctionne même pas, je n’ai pas le texte de la pétition.
Je suppose que c’est lié à ghostery. Ça ne donne pas envie de signer, en tout cas.
#7
“C’est typiquement ce genre d’exceptions au droit d’auteur, restreintes
quand elles ne sont pas interdites, qui agace la fondation”
Non, c’est typiquement ce genre de gros mensonge qui fait perdre toute crédibilité à ce genre d’article ou de pétition.
#8
#9
Le site est daubé du " /> ! Déjà avec noscript pas un seul élément ne s’affiche, bon on peut s’en douter donc je désactive, mais pire : impossible de lire la pétition sous mozilla, on sent qu’un script se charge au lancement de la page et freeze le renard quelques secondes avant d’afficher uniquement les champs formulaire… Chrome foire aussi a l’afficher, j’ai du aller voir avec midori (qui a d’ailleurs déclenché une alerte concernant le cert)! Franchement quand je vois des sites aussi mal développés -> CTRL+F4 et va chier Mozilla ! " />
#10
J’ai Ghostery et Ublock Origin d’installé, et je vois la pétition.
#11
Certes, mais est-ce que tu bloques tout avec ghostery ? Le mien est en mode parano :)
#12
#13
Aucun problème pour arriver sur le texte avec Noscript, µblock et Disconnect.
#14
#15
Sur Firefox desktop et Firefox Android, aucun problème.
Le problème semble plutôt chez toi, non ?
#16
#17
+1 pour les sources.
Il serait très intéressant de comparer quelle est la situation dans différents pays.
Je sais qu’en Suisse il est permis de photographier une oeuvre accessible au public sur le domaine public et qu’il y a une exception d’usage pour les oeuvres à des fins d’éducation, même si elle est soumise à redevance.
Par contre, le cas particulier de la lumière sur la Tour Eiffel, dans un cas analogue en Suisse il est difficile à déterminer même si je soupçonne qu’il s’agit d’une simple façon de rallonger artificiellement un monopole.
#18
Bonjour, je savais pas que ghostery ré-utilisait les données. Du coup cherché sur le net et vu que ça appartient à Evidon et trouvé des explications.
Du coup, tu conseilles quoi à la place? Disconnect?
Merci Patch :)
#19
Bah chais pas peut-être que mozilla n’aime pas mon vpn ! j’ai tente plusieurs IP et geoloc pourtant et tous les browsers que j’avais sous la main avec et sans sandbox…! La je sais pas !
#20
C’est pas du tout pareil que “on a pas le droit de photographier la tour Eiffel de nuit” ! On a tout à fait le droit de le faire. Ensuite l’exploitation de cette photo c’est autre chose.
Classique des anti droits d’auteur ces mensonges. Relayés par NXI évidemment.
#21
#22
Les créateurs ont le droit de vivre de leurs œuvres !
#23
Les créateurs oui.
Les ayants-droits non, surtout si c’est sous forme de rente 70 ans après la mort du créateur.
#24
oui, mais …….
#25
Ils commencent sérieusement a nous emmerder, ces barbus. Non seulement ils fournissent du logiciel GRATUIT et OUVERT mais en plus ils se mettent a faire de la politique ? #bernard2017
#26
Tu as lu le texte de la pétition ? Ils parlent bien de l’exploitation des photos de la tour Eiffel.
#27
“Saviez-vous qu’il est illégal de photographier l’éclairage de la tour Eiffel de nuit”
Totalement Faux.
Si la fondation Mozilla commence son combat par un gros mensonge, c’est mal barré leur truc.
#28
Il y a un opt-out sur les données collectées. Mon ghostery n’envoie rien (affirmation non vérifiée par un wireshark si c’est ta question, mais je suppose que d’autres l’ont fait).
Après, si tu as une alternative, pourquoi pas…
#29
Pour ceux que ça intéresse, pour le droit de photographier un élément du domaine public s’appelle la liberté de panorama : https://fr.wikipedia.org/wiki/Libert%C3%A9_de_panorama
#30
#31
#32
Ça tombe bien, beaucoup ont été payés pour (l’éclairage de la tour Eiffel, par exemple, c’est une commande publique).
Les droit d’un inventeur sont protégés 20 ans, les droits d’un artiste c’est 70 ans après sa mort. Notre société a choisi ses priorités…
#33
#34
#35
#36
C’est bien ce que je voulais dire : il faut utiliser un média qui garde tes photos privées.
En fait, rien de tel qu’une soirée diapo pour montrer tes photos " />
#37
#38
#39
#40
Et nous (les belges) on a la liberté de panorama " />… Depuis 1 mois " />
“2/1°. la reproduction et la communication au public d’oeuvres d’art plastique, graphique ou architectural destinées à être placées de façon permanente dans des lieux publics, pour autant qu’il s’agisse de la reproduction ou de la communication de l’oeuvre telle qu’elle s’y trouve et que cette reproduction ou communication ne porte pas atteinte à l’exploitation normale de l’oeuvre ni ne cause un préjudice injustifié aux intérêts légitimes de l’auteur;”[Source]
#41
#42
#43
Out of Atomic a écrit :
De plus, dans le système des AD, j’ai dû mal à cerner les intérêts des auteurs
je te rassure : tu n’es pas le seul !
“c’est clair comme un seau d’goudron……leur truc” !!! " />
#44
#45
#46
#47
Il ya
#48
#49
#50
Seulement quand on ne connait ni l’un ni l’autre !
#51
Il y a des éléments qu’il ne faut pas négliger et cela même si je trouve également que ces 70 ans c’est beaucoup trop.
Éditer ça coûte de l’argent et ça ne rapporte pas toujours et pas toujours immédiatement et notamment dans l’édition musicale : l’édition de partitions coûte très cher. Une maison d’édition musicale se sert donc de l’argent des “locomotives” pour pouvoir éditer d’autres musiques en favorisant ainsi la création musicale. En gros, le Boléro de Ravel a permis de publier des compositeurs comme Dutilleux ou Escaich (attention, je ne sais pas s’ils sont dans la même maison d’édition, c’est un exemple) qui sont à leur tour (et là je pense à Dutilleux) vont générer des bénéfices (je pense que ça doit être le cas pour Dutilleux d’ailleurs, encore une fois c’est un exemple) qui à leur tour permettront à d’autres compositeurs d’être édités.
Le droit de la propriété intellectuelle, quand on le connaît un peu plus que par des préjugés est complexe et recouvre des données divergentes.
Maintenant qu’il faille le réformer, je suis tout à fait d’accord, mais pas au détriment des créateurs ni de ceux qui leur permettent d’en vivre (dans les limites raisonnables car il n’est pas normal qu’on vive d’une rente de situation fort confortable du fait d’un auteur décédé).
Je ne suis pas sûre, en revanche, qu’il faille un système unique pour tous les créateurs.
#52
#53
Leurs œuvres c’est leur travail ! Ils ont le droit d’en vivre.
#54
Non, leur œuvres c’est le résultat de leur travail.
Rémunérer l’artiste pour le travail, ok.
Rémunérer l’artiste pour a chaque échange, copie ou représentation de l’oeuvre… pourqoi ?
Est-ce que mon chirurgien est rémunéré à chaque fois que je montre ma cicatrice ? Je ne pense pas.
#55
#56
Parce que c’est la seule façon de le rémunérer hormis les commandes ! Il faut un an pour faire un BD, l’éditeur ne peut pas toujours (pas souvent) se permettre de rémunérer l’auteur de façon correcte sans avoir vendu quoi que ce soit. Et il le paierait à quel tarif ? Il faut du temps pour écrire un livre, entre un mois et… Il est très difficile de dire combien on a passé de temps dessus. Par exemple Nabokov passait son temps à faire des petites fiches, ensuite il les assemblait et en faisait un livre. Asimov s’asseyait à sa table et ça coulait presque de source, Proust écrivait, récrivait, raturait, peaufinait (même après le premier tirage ce qui angoissait ses éditeurs). Uderzo était capable de dessiner une planche de BD par jour, ce qui est énorme, il faut beaucoup plus de temps à d’autres.
Si ce ne sont pas des commandes, c’est la seule façon acceptable pour les petits et moyens éditeurs. Les auteurs comme les éditeurs prennent des risques. C’est le même problème, mais à un moindre degré en musique où les compositeurs ne passent pas systématiquement par les commandes.
Et enfin, je ne vois pas pourquoi un vendeur de saletés de canons peut être payé en (gros) fixe et avec un pourcentage alors qu’un musicien ou un écrivain ne pourrait pas être payé lui aussi en pourcentage sur les ventes de son œuvre.
Par ailleurs je crois déjà avoir expliqué en quoi c’est utile aussi éditeurs.
Cela dit, j’ai déjà été payé au forfait par des éditeurs pour des bouquins qui se sont très bien vendus… 2000€ pour trois à six mois de travail et c’est l’éditeur qui a eu la meilleure part. Alors désolée, je maintiens, les auteurs doivent pouvoir être payés en fonction des ventes. D’ailleurs pourquoi quelqu’un qui se contente de vendre des trucs pourrait percevoir un (assez sovent maigre) fixe plus un pourcentage sur les ventes et pas un auteur ? Votre raisonnement ne tient pas la route.
#57
#58
#59
#60
A mon sens, le raisonnement qui ne tient pas la route c’est celui qui considère comme délictuel un CTRL+C/CTRL+V au seul motif que ca met à mal un business-model dérivé de l’époque des moines copistes et des ménestrels.
A partir de là, le choix est simple:
…et que les meilleurs gagnent.
#61
#62
#63
quand c’est pas 90 ans APRÈS la mort de l’artiste !!!
(Ravel mort en 1927 )
http://www.huffingtonpost.fr/2016/05/03/bolero-de-ravel-domaine-public-sacem_n_9…
#64
#65
#66
Article L122-4 du Code de la Propriété Intellectuelle alinéa 1 : “Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est
Puis par ailleurs, si tu n’es pas content de la qualité des échanges, pourquoi ne pas te sortir les doigts plutôt que te contenter de laconiques et non-informatifs (ni constructifs) “c’est faux / tu dis n’importe quoi” ?
De nous deux, j’ai été le seul à construire qqchose je te signale. Mais c’est vrai que ça demande un minimum de bonne volonté.
#67
Vous dites la même chose en fin de compte pas la peine d’invectiver.
#68
Euh, d’une je n’invective pas (enfin si ça s’adressait à moi). Contrairement à Salinne qui prend toujours de haut sans jamais apporter le moindre argument. Tu n’as qu’à relire le fil (voire ses commentaires sur d’autres news).
De deux ON NE DIT PAS LA MÊME CHOSE.
Quand tu publies sur un blog, un Instagram, un site perso etc… Ça ne peut pas rentrer dans le cadre de l’exception parce qu’il n’y a plus de notion de cercle de famille.
D’ailleurs, quand bien même tu posterais des photos sur un site web dont l’accès serait strictement réservé à ton premier cercle (parents / frères et soeurs), je ne sais pas si les juges accepteraient de le considérer comme une représentation dans un cercle de famille, vu comment ils ont du mal à appréhender les concepts liés à internet (à moins qu’il n’y ait un véritable argument techico-juridique, mais je ne vois pas).
Donc tu tombes dans l’illégalité (représentation sans autorisation préalable).
Et pourtant, nous sommes bien dans un usage personnel (à fortiori si, quand bien même tes photos seraient techniquement consultables par tous, seuls tes amis proches et familles s’intéressent suffisamment à ton site pour y aller).
Quand tu récupères quelques euros par mois grâce aux bannières de pub que tu mets sur ton site, qui comprend entre autres contenus originaux une représentation de monument, et que cette page en particulier reçoit un nombre de visites significatif, on pourrait facilement venir t’emmerder parce que ça pourrait être aisément qualifié d’exploitation commerciale, fût-ce de manière indirecte.
Et pourtant, nous sommes bien dans un usage personnel.
Le droit de la propriété intellectuelle n’est plus du tout adapté aux technologies modernes, mais certains s’arc-boutent sur leurs biais pour refuser cet état de fait. Alors même qu’il y aurait moyen d’obtenir un équilibre faisant le bonheur de tout le monde.
#69
C’est ta définition de “usage personnel” qui est trop large. Voilà pourquoi vous ne vous comprenez pas.
Et pas la peine de CRIER, merci !