[Tribune] Haine en ligne : pour en finir avec des décennies d’indigence des politiques publiques
Know your haine and me
Le 25 février 2019 à 11h30
6 min
Droit
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Me Alexandre Archambault publie dans nos colonnes une tribune sur la haine en ligne. Sujet épineux qui suscite toutes les attentions, au groupe LR comme au sein de la majorité. Or, selon l’ex-responsable des affaires règlementaires de Free, notre droit est déjà suffisamment outillé. Il souffre toutefois de trop d’obstacles, pas seulement financiers.
Alors que les témoignages désormais quotidiens des victimes d'actes de haine ou de harcèlement en ligne sont saisissants sur les ravages d’un certain sentiment d’impunité, les pouvoirs publics ont présenté un plan d’action visant à lutter plus efficacement contre ces fléaux qui rendent chaque jour encore plus irrespirable l'ambiance sur les réseaux sociaux.
Les professionnels du droit restent toutefois sur leur faim, car ce plan oublie les responsabilités des pouvoirs publics. Les réseaux sociaux, à l’origine du mal, ont bien entendu un rôle essentiel à jouer. Mais depuis 20 ans, les gouvernements successifs n’ont pas pris la mesure des adaptations nécessaires pour répondre efficacement aux nouveaux enjeux du numérique.
Notre droit est déjà outillé pour pouvoir identifier et juger des internautes qui abusent de la liberté d’expression, même sous pseudonyme. L’anonymat n’existe pas depuis la LCEN de 2004, et l’article A-43-9 du Code de procédure pénale offre aux enquêteurs un vaste ensemble de possibilités pour identifier le titulaire d’une adresse IP à partir d’un tweet, d’un post Facebook, d’un commentaire sous un article de presse en ligne tel que Next INpact.
40 centimes pour la justice
Mais en pratique, les victimes doivent remuer ciel et terre, le plus souvent avec l’assistance d’un avocat, pour parvenir à un jugement et une condamnation. S’il est indispensable de rappeler aux géants du numérique que tirer un profit de leur activité depuis le territoire national emporte des responsabilités comme celle de collaborer avec la Justice, toute mesure en ce sens restera de l’incantation sans effet si l’État ne donne pas lui aussi l’exemple en gagnant en efficacité.
Depuis plusieurs décennies la France se complaît dans le bas de classement en matière de budget de la Justice par habitant. Selon les chiffres publiés par Bercy à l’occasion du Grand Débat, pour 100 euros de dépense publique, la justice, service régalien par essence, est reléguée au dernier rang et ne récolte que… 40 centimes, soit 0,4 %.
En 2019, le nombre de magistrats reste peu ou prou le même qu’en 1850. Et il faut 45 jours devant le premier tribunal de France, celui auquel le législateur a confié une nouvelle obligation de juger les « Fake News » en période électorale, pour ordonner en procédure d’urgence le blocage d’un site ordurier.
Depuis plusieurs années l’État est incapable d'un simple ajustement réglementaire qui permettrait de décupler l'efficacité de nombreuses enquêtes.
Trop souvent de nombreuses réquisitions omettent des éléments essentiels (comme le port source ou un horodatage fiable) pour orienter les plateformes et FAI sur l'identification des auteurs d'actes délictueux en ligne. Cet exemple est loin d’être anecdotique, car il explique le faible taux de retour aux réquisitions judiciaires adressées aux plateformes comme l’établissent leurs rapports de transparence : alors que le Royaume-Uni obtient 91 % de réponses positives, la France (qui part de très loin, car il y a peu c'était 30 %) doit se contenter de 69 %.
À l’appui de leur plan, les pouvoirs publics observent, à juste titre, que les délais d’obtention des identifications sont longs. C’est effectivement le cas, faute de procédures adaptées. Un simple interfaçage des plateformes avec la PNIJ permettrait pourtant d’obtenir une réponse en quelques minutes à une demande d’identification, qui par le circuit actuel prend plusieurs semaines.
Ce système présente en outre l’immense mérite de fiabiliser les réquisitions (avec un système d’aide à la rédaction pour parvenir à une demande exploitable par le prestataire technique requis) tout en les traçant afin de réduire les risques d’abus.
Une chaîne de poursuites non adaptée
Encore faut-il que cette demande d’identification soit effectuée dans les délais compatibles avec ceux de conservation des données. Trop souvent, les réquisitions arrivent trop tard. Si en France les données sont conservées durant 1 an, dans d'autres pays cela ne dépasse pas quelques mois.
Pourquoi ? Car la chaîne de lancement des poursuites n’est pas du tout adaptée aux enjeux du numérique. L’accueil des plaignants dans les commissariats est clairement défaillant, et lorsqu’une plainte est enregistrée, le circuit de traitement n’est pas optimal.
Pour faire efficacement l’interface avec les géants du numérique et obtenir des délais de réponse rapides, d’autres pays se sont engagés sur la voie d’un parquet spécialisé de compétence nationale, à l’image de ce qu’on a su faire pour le terrorisme et le financier avec les succès que l’on connaît. Ainsi, à Madrid en Espagne, plus de 70 magistrats sont affectés pour instruire exclusivement les sujets de délinquance numérique.
Le sentiment d’impunité s’effacera le jour où nous aurons une Justice disposant de moyens, humains, financiers et matériels, à même de faire face efficacement aux enjeux du numérique. Nous vivons dans un monde où les géants du numérique méprisent le politique, mais craignent le juge. Renforçons notre souveraineté en donnant à ce dernier les moyens de se faire respecter.
Ne pas court-circuiter le juge pour s’en remettre aux plateformes
Or pour toute réponse, les pouvoirs publics semblent privilégier la tendance consistant à se passer du juge pour s'en remettre exclusivement aux plateformes et réseaux sociaux pour qu'ils fassent le ménage dans leurs utilisateurs, alors que les directives européennes en vigueur proscrivent toute obligation générale de surveillance en ce sens.
Court-circuiter, sous la pression de l’émotion, un des fondements de l’état de droit, de la lutte contre l’arbitraire, reste très dangereux : c’est affaiblir durablement notre souveraineté au profit des géants du numérique qui n’attendent que cela.
On ne luttera durablement et efficacement contre la haine et le harcèlement en ligne qu’en sortant la justice de l’état d’indigence dans laquelle l’ont plongée plusieurs décennies de politiques publiques. Sur ce sujet d'importance, parce qu'ils sont résolument engagés à lutter contre le cancer de la haine en ligne sans pour autant renier les fondamentaux de l’état de droit, les professionnels du droit seront toujours disposés à éclairer, avec détermination et respect, les pouvoirs publics.
[Tribune] Haine en ligne : pour en finir avec des décennies d’indigence des politiques publiques
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40 centimes pour la justice
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Une chaîne de poursuites non adaptée
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Ne pas court-circuiter le juge pour s’en remettre aux plateformes
Commentaires (65)
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Abonnez-vousLe 26/02/2019 à 14h09
Le 26/02/2019 à 14h16
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Le 27/02/2019 à 15h06
Merci NxI pour cette très bonne tribune d’Alexandre Archambault, toujours aussi pertinent.
Je la garde sous le coude, elle resservira.
Le 27/02/2019 à 15h51
Je ne suis pas d’accord avec le tableau des 1000€ de dépenses, il est orienté.
les 575€ de protections sociales sont entièrement financées par les cotisations salariales et n’ont rien à voir avec le budget de l’état.
Le reste n’est évaluable qu’avec les recettes en regard (impôts et taxes).
la charge de la dette est clairement sous-évalué. Il faudrait scinder le remboursement de la dette et le remboursement des intérêts de la dette sachant que la dette se creuse d’année en année à cause des intérêts et que l’état signe de nouveaux emprunts tous les ans pour payer les intérêts il ne faudrait pas que les lecteurs croient que cette ligne fait diminuer la dette.
Le 28/02/2019 à 07h47
Samsara : les propos visés n’avaient tout simplement pas été vus. Ils ont maintenant disparu. On arrête un peu avec les théories complotistes et on comprend qu’on ne peut tout simplement pas être partout.
Et quand bien même, le fait de voir un commentaire non modéré alors qu’il aurait dû l’être n’est pas une licence pour dire n’importe quoi.
Le 28/02/2019 à 08h05
Le 28/02/2019 à 08h45
ok !
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Le 01/03/2019 à 07h30
Le 25/02/2019 à 12h54
Le 25/02/2019 à 12h59
Sinon bien entendu que tout le monde est d’accord pour augmenter le budget de la justice.
Mais encore une fois, concernant les problèmes de la haine en ligne, cela ne résoudra rien: le temps de la justice (dans le meilleur des mondes quelques jours) est incompatible avec celui d’internet (où une news n’a une durée de vie que de quelques heures avant d’être remplacée par une autre. Le temps d’être copiée, transférée, donc de s’être propagée et d’avoir déjà fait oeuvre de nuisance)
Le 25/02/2019 à 13h16
Un simple interfaçage des plateformes avec la PNIJ permettrait pourtant d’obtenir une réponse en quelques minutes à une demande d’identification
Oulah, et ils vont nous imposer quel format aux hébergeurs dans ce cas ? Je ne veux pas que l’État puisse accéder aux données de connexion de n’importe qui directement.
Le 25/02/2019 à 13h19
OK donc on défavorise quel autre service public pour favoriser la justice?
L’éducation? La protection sociale? Bon courage pour trouver un truc inutile.
Le 25/02/2019 à 13h25
le salaire des ministres, sénateurs, gouvernement. Tous au smic, et zou les millions disponibles " />
Le 25/02/2019 à 13h27
Pas totalement d’accord. Les politiques (pour la majorité d’entre eux) sont élus. Par nous. C’est une première forme de justice. La vérité c’est que nous, citoyens, ne sommes pas justes. On continue d’élire Balkany à Levallois et Juppé à Bordeaux (sans parler du fait que sauf l’accident Fillon sorti de nulle part, Juppé était pendant des années le grand favori de 2017 … ça laisse songeur). Donc déjà, soyons un peu moins idiots, cout-termistes et sans mémoire, et on verra pour la suite.
Quand bien même, la justice que le peuple peut appliquer sur des politiques ne peut suffir et donc évidemment il faut une justice à postériori des faits, indépendante et punitive comme nous l’avons en France (enfin, théoriquement).
Mais attention, donner du pouvoir à des gens qui n’ont jamais été élus et qui ne rendent des comptes à personne est aussi dangereux si on le fait sans limite. Un juge c’est un être humain avant tout, avec ses opinions, ses qualités mais aussi ses défauts. Le mur des cons est un exemple parfait de débordements de l’appareil judiciaire, de la part de gens qui se croient surement tout permis. Les juges sont partisants qu’on le veuille ou non. Ce sont des humains.
Le politique rend des comptes à la population (enfin, toujours selon la théorie, mais les électeurs n’ont pas de mémoire, donc au final …), un juge ne rend de compte à personne et les citoyens ne peuvent pas s’en débarasser. Contrairement aux US si je ne m’abuse, où ils sont aussi élus.
Bref, je pense comme toi qu’il faut évidemment donner les moyens à la justice de travailler (budgets etc). Il faut aussi continuer de garantir son “indépendance”, ou ce qu’il en reste. Mais je ne pense par contre pas qu’il faille lui donner plus de pouvoirs qu’elle n’en a déjà. Certains pouvoirs ont d’ailleurs contrairement à tes dires été renforcés, notamment sur la lutte anti-terroriste. Une interpellation préventive ne vaut pas jugement, faut pas tout confondre. Le juge garde son pouvoir de juger.
Le 25/02/2019 à 13h43
Non les juges ne sont pas élus au USA, seul les procureurs de la plupart des états le sont ( Distric attorney et county attorney). Les juges sont nommées à vie par l’exécutif après validation du législatif.
Et contrairement à ce qu’il peut être dit, un juge rend des comptes et un justiciable peut saisir le CSM en cas de manquement d’un juge à son travail (Avec cependant les effets de bord de la protection de l’institution couplée à la lenteur de la justice française).
Le 25/02/2019 à 13h49
Bravo !
Merci pour cette contribution éclairante, merci à NextInpact de l’accueillir.
Le 25/02/2019 à 14h00
Le 25/02/2019 à 14h04
Le 25/02/2019 à 14h06
Le 25/02/2019 à 14h07
My bad, je regarde trop de western " /> Merci
Ceci étant dit, ce ne sont pas des juges de métier (enfin pas nécessairement). Les nôtres oui.
Quand aux comptes qu’ils rendent, c’est la théorie. Dans la pratique ils sont tout puissants on va pas se mentir. Ça peut être une très bonne chose (notamment pour renforcer leur indépendance) si aucune arrière pensée ne vient perturber les jugements. Le problème est que ce n’est pas toujours le cas.
Ça ne reste que mon avis perso, mais je persiste à dire que du pouvoir, ils en ont, et il ne faut pas leur en donner plus qu’il ne faut. Sinon on détricote la démocratie.
Le 25/02/2019 à 14h24
”…L’anonymat n’existe pas depuis la LCEN de 2004, …”
Donc il existait avant ? Dans ce cas pourquoi ne pas écrire qu’il n’existe plus depuis…
Le 25/02/2019 à 14h33
pourquoi aucun politicien n’augmente le budget de la justice, je me demande " />
Le 25/02/2019 à 14h34
ouais enfin cette histoire de temps c’est la même partout, la justice intervient toujours à posteriori.
en laissant les plateformes gérer les litiges à priori, on affaibli la souveraineté de la France sur ces sujets, on affaibli les libertés individuelles et publiques, et on renforce les dites plateformes qui sont déjà très majoritaires sur le marché (et même pas européennes, ce qui fait qu’on interdit de fait l’émergence d’une éventuelle concurrence “souveraine”).
Le 25/02/2019 à 14h41
parce que l’heure est à la baisse des dépenses publiques, et que le seul ministère dont le budget augmente (il me semble) est l’armée.
et sans doute parce qu’il est plus efficace électoralement de prendre des mesures qui ont des applications concrètes pour brosser l’électorat conservateur dans le sens du poil. vous savez, l’électorat qui considère que les juges sont de toute manière laxistes parce qu’ils ne condamnent pas à mort un bijoutier qui bute un mec dans le dos, et qu’il n’y a pas assez de flics dans les rues pour chasser la racaille qui casse les abri-bus.
Le 25/02/2019 à 14h46
Le 25/02/2019 à 14h53
On en est toujours au même point, la justice n’a pas un rond, tout est surchargé, les procédures traînent comme pas possible à cause du manque de moyens.
Et à chaque fois, on nous refait une nouvelle loi mal foutue qui est redondante et fait perdre du temps à la justice, au lieu que la conclusion des députés soit, pour un certain nombre de sujets, que l’on a déjà l’arsenal législatif, mais personne pour l’appliquer.
En France, on ne peut que souhaiter ne pas avoir besoin de la justice pour se sortir d’une sale situation dans sa vie, parce qu’on sait qu’on y restera deux ans de plus au minimum, c’est vraiment triste !
Le 25/02/2019 à 15h07
Le 25/02/2019 à 15h14
Le 25/02/2019 à 15h14
" /> merci pour cette tribune
Le 25/02/2019 à 15h30
Le 25/02/2019 à 15h51
Hum. Je répondais à un commentaire qui parlait justement de condamnation des politiques, collusion avec la justice etc. Donc c’est tout à fait le sujet de ma réponse ;) C’est tout ^^
Le 25/02/2019 à 16h36
Or pour toute réponse, les pouvoirs publics semblent privilégier la tendance consistant à se passer du juge pour s’en remettre exclusivement aux plateformes et réseaux sociaux pour qu’ils fassent le ménage dans leurs utilisateurs
L’incapacité du système judiciaire à apporter une réponse prompte à des faits MANIFESTEMENT délictueux nous à conduit au web “far west”qu’on connait aujourd’hui.
La capacité des plateformes à apporter une réponse prompte à une menace MANIFESTEMENT couteuse pour leur business nous conduira à mandater les plateformes pour rétablir l’ordre.
C’est triste, mais c’est vrai.
©Metallica
Le 25/02/2019 à 16h45
T’inquiète, on trouvera toujours, on a des experts de la Master Class !
Le 25/02/2019 à 17h05
Le 25/02/2019 à 17h08
Le budget de la Justice est trop faible, c’est l’un des problèmes les plus important à résoudre en France.
Bizarrement les différents gouvernements successifs n’ont jamais voulu augmenter ce budget " />
Le 25/02/2019 à 17h10
Le 25/02/2019 à 17h58
Le 25/02/2019 à 20h31
Avec un budget de 8,72 milliards d’€ en 2018, si on veut doubler le budget, comme certains le préconisent (je suis de ceux-là), ça ne va pas suffire, il va falloir encore raboter les APL, puisque l’on aime bien les mettre en balance ! " />
Et cette baisse des APL ne devrait pas être de 5€ par mois, mais de l’ordre d’un tiers, pour les 5 milliards et quelques restant à financer.
Le 25/02/2019 à 20h52
Le 25/02/2019 à 20h54
Le 25/02/2019 à 11h34
Il semblerait que cette ‘haine en ligne’ soit d’actualité sur NxI ces jours ci … en tout cas dans les commentaires … Faudrait une tribune de réaction du site !
Idem faudrait faire revenir les “règles de la communauté” (lien absent)
Le 25/02/2019 à 11h38
+42 sur l’ensemble de cette tribune.
Le 25/02/2019 à 11h43
“Nous vivons dans un monde où les géants du numérique méprisent le politique, mais craignent le juge. Renforçons notre souveraineté en donnant à ce dernier les moyens de se faire respecter.”
" />
Le 25/02/2019 à 11h50
Et complètement d’accord sur le constat :
Parce que la justice n’a pas les moyens de faire son travail, la seule solution que les gouvernements successifs trouvent, c’est de contourner le juge avec tous les dangers avérés que cela comporte en matière d’arbitraire et d’abus (privé ou administratif)
Le 25/02/2019 à 12h01
Difficile de dire le contraire vu qu’on doit le gueuler ici même quotidiennement depuis des lustres.
Le 25/02/2019 à 12h17
Qui veut noyer son chien l’accuse de la rage.
Le système judiciaire constitue un contre-pouvoir au politique, c’est pourquoi celui-ci fait tout pour l’affaiblir et le contourner.
Il ne faut pas oublier que ces dernières années quasiment TOUS les hommes politiques en place ont fait l’objet de poursuites judiciaires et condamnations.
Et pour ceux qui ne l’ont pas encore été, cela ne saurait tarder une fois que leur protection politique sautera (notamment un certain Emmanuel M. avec Benalla)
Affaiblir la justice, c’est aussi, pour les politiques, se protéger contre une future condamnation qui leur pend au nez.
Au passage, cela leur permet aussi d’accroitre leur pouvoir en récupérant des fonctions initialement dévolues au juge (ha les interpellations “préventives”…) et s’en servir pour museler l’opposition (qui se souvient de la loi antiterroriste qui a permis d’assigner à résidence des manifestants écolo?)
Au final, c’est toujours la même histoire: pour quelques intérêts privés, l’intérêt public est sacrifié.
Le 25/02/2019 à 12h37
Le 25/02/2019 à 12h38
Et c’est aussi masqué derrière la sacro sainte “efficacité”.
Le 25/02/2019 à 12h39
La magie du numerus clausus.
Le 25/02/2019 à 12h43
Le 25/02/2019 à 12h44
Le manque de moyens de la justice est récurrent depuis très longtemps et rien ne change.
Sans doute faudrait-il que l’Etat se recentre sur ses fonctions régaliennes et se déleste des fonctions non-régaliennes - c’est un grand débat !
Le 25/02/2019 à 20h56
Donc si je comprends bien tout ce que tu veux dire, pour toi il faut supprimer l’anonymat (si tu veux vraiment être dissusasif) et mettre en place une censure étatique plutôt qu’une modération.
Effectivement, c’est bien mieux " />
Le 25/02/2019 à 21h05
En fait ce qui me scie le plus c’est de voir où on en est arrivé.
Internet = Google
Liberté d’expression = réseaux sociaux
Moi qui croyait naivement que tout un chacun pouvait faire son propre blog pour y publier son opinion. Je crois que je me suis trompé.
Finalement, le plus important n’est pas de dire ce qu’on a à dire, mais de faire le plus de vues et d’avoir un maximum de like… Effectivement, c’est la faute de l’état si les citoyens s’en remettent à des entreprises privées.
Le 25/02/2019 à 21h25
Tu fais exprès de ne rien comprendre.
Le pseudonymat (et pas anonymat) doit être préservé puisqu’il découle d’un droit fondamental à la vie privée.
La dissuasion se fait en punissant suffisamment de coupables de délits lié à la haine sur Internet. Les gens arrêteront alors d’eux même d’exprimer leur haine au moyen de ce réseau.
Il ne s’agit donc pas de censure (le “étatique” est de trop, puisqu’il est inclus dans le mot censure), tout au plus d’autocensure.
Quant à la modération elle existe déjà de façon raisonnable dans le sens où elle n’est pas absolutiste, ce qu’elle deviendrait immanquablement si les plateformes étaient punies de 37 ou 50 millions d’€ suivant qui on suivrait dans des propositions de loi à la con.
Une modération absolutiste est une atteinte à un autre droit fondamental qui est la liberté d’expression (dans le respect de la loi). C’est pour cela que cela est inacceptable. C’est en fait indirectement inconstitutionnel : pour empêcher quelques uns d’exprimer leur haine sur Internet, on empêcherait de nombreuses personnes d’exercer leur droit à la liberté d’expression en supprimant leurs messages sans juge.
Le 25/02/2019 à 22h52
En ce qui me concerne c’est le thème en soi qui fait monter ma haine, surtout de la façon dont mon radio-réveil en a rendu compte ce matin, ça oui les types que j’ai entendus, sans contradicteur, parler à partir de métaphores et bâtir là-dessus des rêves de répression et de censure, sans jamais prendre un exemple et recevoir une contradiction encore une fois, là ouais, ça fout la haine. Luttons contre la haine, faisons le ménage dans nos médias et remettons de la pluralité et de l’intelligence.
Le 26/02/2019 à 08h20
Le 26/02/2019 à 09h01
Le 26/02/2019 à 09h28
Le 26/02/2019 à 09h38
Le 26/02/2019 à 09h45
..ça commence avec les “DNS” que t’attribue ton “FAI”, et c’est LUI (et pas toi)
qui décide de ce que “tu peux” voir……………………..ou pas ?
vive les “Open DNS” !
mais, quel est le % de la population qui peut changer ses “DNS” ?
Mme. Mi chu aura droit à un “désolé, Page inaccessible” !!! " />
Le 26/02/2019 à 09h52
Le 26/02/2019 à 10h13
Ou… On butte le CICE. 40 milliards bientôt, pour une utilité quasi-nulle. Easy peasy lemon squeezy.
On est pas obligé de mettre en opposition l’ISF ou les APLs. La raison voudrait d’aller taper dans les plus grosses et les moins utiles dépenses. À ce jeu, le CICE est notre grand champion. Et avant de rétablir l’ISF ou raboter les APLs, il y a surement plein d’autres trucs à étudier.
Me demande pas, j’suis pas membre de la court des comptes.
Le 26/02/2019 à 10h24
D’accord avec toi, sans contreparties, ce truc est un effet d’aubaine. Par contre, c’est 20 milliards, pas 40. Les 40, c’est le passage d’un système où l’on payait l’année suivante à un système ou l’aide est immédiate. Cela n’arrive que cette année où l’on paye pour 2018 et 2019.
Je répondais APL juste parce qu’on disait ISF.
Le 26/02/2019 à 11h58
Le 26/02/2019 à 13h49