Directive Droit d’auteur : l’eurodéputée Julia Reda accuse l’AFP de conflit d’intérêts
Un conflit de canard ?
Le 08 mars 2019 à 17h08
15 min
Droit
Droit
La mise en cause est frontale : l'eurodéputée Julia Reda accuse l’AFP de conflits d’intérêts sur la proposition de directive relative au droit d’auteur. Retour en profondeur dans les méandres de cet épisode, alors que le texte est désormais en phase finale d’adoption au Parlement européen.
La proposition de directive sur le droit d’auteur sera dans quelques jours soumise au vote en séance plénière au Parlement européen. Le texte, objet d'intenses pressions de tous les bords, concentre depuis plusieurs mois les attentions sur deux dispositions phares.
L’article 13 d’une part revoit le régime de responsabilité des plateformes s’agissant des contenus protégés par le droit d’auteur. En substance, ces intermédiaires auront l’obligation de passer des accords de licence avec les sociétés de gestion collective beaucoup plus généreux avec ces dernières que ceux passés jusqu’alors.
Sinon ? Ils pourront être poursuivis pour contrefaçon faute d’avoir su prévenir la remise en ligne d’un contenu une première fois dénoncée par un titulaire de droit. Le texte n’évoque pas les gros mots de « filtrage » ou de « mesures techniques », mais ces idées dégoulinent de chacune de ses lignes.
L’article 11 d’autre part a pour ambition de créer un droit voisin au profit des éditeurs et des agences de presse. Droit voisin ? Une indemnisation de ces professionnels pour la diffusion et le partage des articles de presse sur les services en ligne, qu’ils soient par exemple réseaux sociaux ou moteurs de recherche.
Ces sites sont en effet accusés de faire leur beurre sur ces contenus, en détournant les retombées publicitaires normalement dévolues aux éditeurs. Ses modalités pratiques seront à définir dans chaque État membre. En France, plusieurs tentatives législatives ont imaginé l’instauration d’une commission administrative chargée, à l’instar de la copie privée, de déterminer ce préjudice, avec indemnisation au profit des éditeurs.
La logique peut échapper à la raison puisque, comme déjà exposé, c'est comme si le Musée du Louvre réclamait une rente à la RATP, puisque la régie engrange chaque année des revenus avec ces millions de visiteurs drainés devant des œuvres d’art.
Les pro article 13 main dans la main des pro articles 11
Sur la zone d'influence, le sujet a surtout été présenté sous l'angle du lobbying des géants du Net à Bruxelles. Sans être fin stratège, on comprend néanmoins que ces deux univers, filtrage des contenus sous droit d’auteur d’un côté, droits voisins des éditeurs et agence de presse de l’autre, ont pu créer une belle marmite d’intérêts communs.
La mécanique qui s’est déroulée devant les yeux des citoyens fut simple : des sociétés de gestion collective se sont placées au chevet des éditeurs et agences de presse, des éditeurs et agences de presse à celui des sociétés de gestion collective.
Accessoirement, les premières ont un levier d’influence assumé auprès des élus, les seconds tiennent tout simplement les rênes de l’information auprès du public.
En septembre 2018, devant le ministère de la Culture, Jean-Noël Tronc, numéro un de la Sacem, avait ainsi appelé les journalistes présents pour couvrir une manifestation pro-directive à se joindre à cette lutte : « Je voudrais juste dire aux journalistes qui sont avec nous et la presse que c’est d’abord leur combat. Cela fait des années que des pays d’Europe, l’Espagne, l’Allemagne ont essayé d’adopter une rémunération normale pour que Google ou Facebook, qui s’enrichit grâce à la presse, rémunère aussi votre travail. Ce n’est toujours pas le cas. Il n’y aura pas de solution nationale. Il doit y avoir une solution européenne (…). Voilà, tous ensemble, merci ! » La scène fut filmée :
Bien entendu, le numéro un de la SACEM se gardait bien de souligner quelques points noirs, par exemple que le droit voisin conduira les éditeurs à être pieds et mains liés avec les réseaux sociaux : plus leurs articles apparaîtront dans ces chaudrons à données personnelles, plus ces sociétés toucheront de retombées financières. Voilà notamment pourquoi, le SPIIL, dont Next Inpact est membre, y est farouchement opposé, par souci d’indépendance.
Un front commun
Quelques semaines plus tard, toujours dans la fournaise de la réforme du droit d’auteur, l’eurodéputée Pervenche Berès avait transmis ce chaleureux conseil aux professionnels réunis aux Rencontres cinématographiques de Dijon : continuer à « faire front commun » avec la presse au motif que « si vous ne vous battez que pour l’article 13, vous n’aurez plus le soutien de ceux qui se battent sur l’article 11 ».
Un rappel si nécessaire ? Dans une tribune commune datant du 2 juillet, Pierre Louette, Pascal Rogard (SACD) et Jean-Noël Tronc (SACEM) s’affichaient ensemble dans le Figaro, tous pro-directive. Le 10 septembre, Les Échos et Le Parisien organisaient une conférence intitulée « Comment financer une presse libre et indépendante près de chez vous ? », avec pour terrain de prédilection, « la bataille pour les droits voisins ».
L’équilibre des intervenants était symptomatique : Pierre Louette, PDG des Échos, Claire Leost, DG de Lagardère Active (Paris Match, Journal du Dimanche, Version Fémina, Télé 7 jours, Ici Paris, France Dimanche, Public), Pascal Reffenach (PDG de Bayard), Jean-Michel Baylet, directeur du groupe la Dépêche (La Dépêche du Midi, Midi Libre, La Nouvelle République des Pyrénées, ...), Olivier Bomsel chercheur à Mines ParisTech, théoricien du filtrage sous Hadopi, qui assure depuis que « les plates-formes du Net siphonnent la valeur des articles ». Sans oublier Christophe Caron, avocat qui a démultiplié les interventions dans les grands titres de presse sur les charmes du droit voisin (Les Échos, La Tribune ou le Journal du Dimanche).
Le 12 septembre, Pierre Louette affichait une nouvelle fois ses préférences : le droit voisin des éditeurs ? Un levier crucial « pour la survie d’un journalisme de qualité ».
Fin août, dans une tribune publiée dans Le Monde, Le Parisien et Les Échos , Sammy Ketz, le directeur du bureau de l’AFP à Bagdad, montait encore au front d’une défense absolutiste au profit de ce droit à indemnisation. Près de 80 journalistes signèrent le document, dont des membres du Monde ou du Figaro. La tribune fut diffusée dans de grands médias européens.
Ce reporteur épinglait les géants du Net, ceux qui « se servent sans payer », sans employer de journaliste, ni produire « aucun contenu éditorial » alors qu’ils « se rémunèrent par la publicité associée au contenu que les journalistes produisent ». Il oubliait que ces services en ligne drainent aussi des visiteurs sur les sites de presse, grâce aux stratégies de S.E.O. de chaque société...
Un article de TéléObs dévoilait les coulisses de son intervention : « Sa science sur les "droits voisins" est (…) extrêmement récente, écrivaient nos confrères. Il n’en avait jamais entendu parler jusqu’au mariage de Christine Buhagiar la directrice de l’AFP pour l’Europe. Celle-ci, inquiète du vote de juillet, lui lance : "Tu es grand reporter, tu devrais raconter cette histoire… Les conséquences pour notre métier de cette absence de rémunération… Il faut que tu le fasses en ton nom" ».
L'AFP ? « Un outil incroyable de "soft power" », selon son directeur
Sa tribune de retrouvait comme par magie sur le site de cette agence, sans compter ses nombreuses citations et interventions dans plusieurs médias.
Dans le Monde en septembre, Fabrice Fries, directeur de l’AFP, rajoutait une belle couche, toujours en faveur de l’adoption de la directive : « les GAFA doivent accepter un partage de la valeur ».
Son appétit rémunératoire ? Tous les « contenus d’éditeurs et d’agences indexés sur les moteurs de recherche et agrégateurs comme Google Actualités, y compris sous forme de "snippets" ». Par exemple, un titre, une courte citation, une image... Pour lui, une courte citation d’une dépêche accompagnée d’un lien doit nécessairement donner lieu à rétribution.
À la question du Monde destinée à savoir si « la presse et les industries culturelles n’ont-elles pas comme les GAFA fait du lobbying ? », le numéro un de l’AFP répond sans rougir : « Nous l’assumons et le faisons dans la clarté ». Et celui-ci de se délester de cette petit phrase : « L’Etat a toujours été au rendez-vous pour soutenir l’AFP, qui est un outil incroyable de "soft power" », sachant que la charte éditoriale de la maison repose sur l’exactitude, l’impartialité et la dignité.
Une vidéo du Parlement européen jugée biaisée par Julia Reda
Ce long état des lieux nous dirige tout droit vers une vidéo mise en ligne par le compte Twitter du Parlement européen pas plus tard que le 27 février 2019. Une mise en ligne à une étape cruciale, puisqu’à quelques encablures du vote en séance plénière à Strasbourg.
Your memes are safe 🙌
Freedom of expression is not affected 👌
It's all about fair payment to content creators 💶Watch to learn more about the #copyrightdirective ↓ pic.twitter.com/ztYzrl4sdH
— European Parliament (@Europarl_EN) 27 février 2019
Cette vidéo, qu’on retrouve dans un format un peu plus long sur le site officiel de l'institution, commence avec une scène arborant le logo Europe For Creators, bercé par de multiples drapeaux européens.
Europe For Creators est un groupe de lobbying de l’industrie culturelle qui compte dans ses rangs une ribambelle de sociétés de gestion collectives, groupes d’intérêts de la musique, ou d’éditeurs (ADAGP, l’ADAMI, CISAC, le GESAC, la SACEM, la SDRM, l’IFPI, la SCAM, la SABAM, l’UPFI, etc.).
Des commentaires écrits accompagnent les images : « Les plateformes en ligne auront à payer les artistes et les journalistes équitablement ». Il est soutenu que les plus petites plateformes auront « des obligations allégées ». Interviewé, Axell Voss, rapporteur de la proposition de directive, détaille : si une plateforme a un chiffre d’affaires annuel inférieur à 10 millions d’euros « ou » moins de 5 millions de visiteurs uniques par mois, alors elle sera « un petit peu exempté de l’article 13 ».
D’autres affirmations ponctuent les images : ces petits acteurs « n’auront pas l’obligation de mettre en place des filtres de contenus », les agrégateurs en ligne pourront toujours partager des extraits d’actualités (snipets), mèmes et GIF seront aussi protégés, bref : du pain béni, aux antipodes des critiques adressées par les adversaires du texte dont il n’est pas fait question.
Les effets oubliés de la directive sur le droit d'auteur
De fait, lorsqu’on prend la peine de lire l’article 13, les seuils présentés comme des alternatives par Axell Voss se cumulent en réalité. Ainsi, dès qu’une petite plateforme dépassera les 5 millions de visiteurs uniques par mois, quand bien même serait-elle sous la barre des 10 millions d’euros, elle aura l’obligation de faire de son mieux pour empêcher la diffusion d’une œuvre notifiée sur laquelle les titulaires de droits auront fourni « les informations pertinentes et nécessaires ».
Certes, le texte ne parle pas de « filtrage » comme déjà expliqué, mais il ne l'interdit pas. Et c'est d'ailleurs son coeur : que la plateforme signe une licence ou non, il y aura en pratique des restrictions lors de la mise en ligne des contenus qui passeront dans le peigne des outils automatisés.
De plus, et cela n’est pas dit dans la vidéo intégrée sur Twitter, les plateformes naines âgées de plus de trois ans seront traitées comme YouTube, même si elles engrangent 30 euros de chiffres d’affaires annuel et/ou trois visiteurs uniques par mois.
Les mèmes détectés par les filtres comme étant mis en ligne sans autorisation devront être supprimés par la plateforme si tel est le choix du titulaire de droit. Pourquoi ? Parce qu’un algorithme est stupide. Il ne fait pas la différence entre les exceptions de parodie ou de critique avec une contrefaçon pure et dure.
Les GIF subiront le même traitement. Certes, l’internaute ne sera pas démuni : l’internaute pourra faire une sorte d’appel à la porte de la plateforme pour défendre sa vidéo. On imagine sans mal l'équilibre subtil où un jeune internaute entamera un bras de fer avec une société de gestion collective, sachant que le retrait sera toujours la norme et la remise en ligne l'exception.
Rapidement, l’eurodéputé Julia Reda mécontente de cette vidéo a voulu la démonter pièce par pièce. Elle a surtout fait connaître sa volonté d’enquêter sur son origine : « J'ai soumis une demande d'inspection de ces documents et vous tiendrai au courant de la façon dont cela aurait pu se produire » écrivait-elle le 28 février.
Une filiale de l'AFP, retrouvée derrière la vidéo litigieuse
Le 7 mars, celle-ci est revenue à la charge. « Je sais maintenant comment le Parlement européen a publié une vidéo extrêmement biaisée sur la réforme du droit d’auteur ». Selon elle, « il ne semble pas que l’administration ait délibérément essayé de manipuler le débat public. Ce qui s’est passé est cependant d’une gravité équivalente ».
D’après le fruit de son enquête , « la vidéo n’a pas été créée par le Parlement lui-même. Elle a été sous-traitée à une société externe. Jusqu’ici, tout va bien ». L’eurodéputée, très opposée à la directive, s’est dite « très surprise » de découvrir le nom de cette entreprise : « l’Agence France Presse (…) une agence qui avait lancé avant le vote en septembre une campagne de lobbying en faveur de la directive ».
I know now how the @europarl_EN came to publish an extremely biased video for the #copyright reform. The good news, it doesn't look like the administration deliberately tried to manipulate the public debate. What actually happened is equally worrying, though:#SaveyourInternet pic.twitter.com/PfcfGI5xOM
— Julia Reda (@Senficon) 7 mars 2019
L'élue issue du Parti Pirate se souvient aussi d’une information de La Lettre A qui, le 4 décembre dernier, révélait que « pour défendre les "droits voisins", l'AFP s'est assuré les services des lobbyistes de GPlus ». « Une action de lobbying très efficace- le projet de directive a été adopté- pour un coût - modéré- d'environ 15 000 euros ».
Aux yeux de Reda, l’agence a estompé la frontière entre information et lobbying puisqu'elle a démultiplié des messages parfois très agressifs en faveur de la directive et en particulier son article 11. Cette « vidéo du Parlement européen pour informer le public sur la réforme du droit d’auteur a été réalisée par une organisation qui a un conflit d’intérêts massif » dénonce-t-elle.
La réaction du Parlement et celle de l'AFP Services
Depuis les langues se sont déliées. Le Parlement européen a assuré sur Twitter (en Allemand) que cette vidéo ne posait aucun problème : elle « reflète la position » des négociateurs, du Parlement et de la Commission. Et « l'AFP a été choisie dans le cadre d'un processus d'appel d'offres ouvert ». Elle produit depuis 2016 des contenus de ce type au profit de l’institution.
La principale concernée a réagi également, toujours sur Twitter : « des questions ont été soulevées à propos de cette vidéo. Pour information, elle n’a pas été produite par l’agence de presse AFP mais par sa filiale indépendante AFP-Services sous la responsabilité éditoriale du Parlement européen qui l’a commandée et approuvée ».
Suite au post du Parlement européen, Julia Reda est intervenue une nouvelle fois : « Ce ne serait pas un problème si la vidéo ne contenait pas d'erreurs et de matériels de lobbying et si l'AFP n'était pas l’un des bénéficiaires directs de la directive et faisait pression pour elle. L'AFP vous a-t-elle informé du conflit d'intérêts ? ». Elle n’a pas obtenu de réponse.
Sur son site, la filiale de l'AFP vante ses services : « Riche de son réseau mondial de 250 Journalistes Reporters d’Images et 350 photographes, AFP-Services associe un traitement journalistique de classe mondiale et un savoir-faire marketing inégalé ». L’entreprise « bénéficie directement d’un accès privilégié aux ressources et au réseau de sa société mère, l’Agence France-Presse, l’un des plus importants organes de presse de la planète ».
La même page rappelle que « vérité, impartialité et pluralisme sont les valeurs fondamentales qui garantissent que l’information délivrée par l'AFP est fiable, à l’abri de toute forme d’influence politique ou commerciale. Dans le cadre des missions effectuées pour des tiers, AFP-Services respecte ces mêmes valeurs ».
Son directeur général est Stéphane Marcovitch, lequel « a commencé sa carrière dans des fonctions juridiques, dans les domaines des médias et de l’internet ». L'intéressé fut notamment vice-président du GESTE, le Groupement des Editeurs de Services en Ligne.
Directive Droit d’auteur : l’eurodéputée Julia Reda accuse l’AFP de conflit d’intérêts
-
Les pro article 13 main dans la main des pro articles 11
-
Un front commun
-
L'AFP ? « Un outil incroyable de "soft power" », selon son directeur
-
Une vidéo du Parlement européen jugée biaisée par Julia Reda
-
Les effets oubliés de la directive sur le droit d'auteur
-
Une filiale de l'AFP, retrouvée derrière la vidéo litigieuse
-
La réaction du Parlement et celle de l'AFP Services
Commentaires (62)
Vous devez être abonné pour pouvoir commenter.
Déjà abonné ? Se connecter
Abonnez-vousLe 09/03/2019 à 08h29
Le 09/03/2019 à 09h46
Le 09/03/2019 à 10h10
Par exemple, la mesure d’audience de Next inpact est conforme au RGPD : « Le site n’intègre aucun outil de relevé statistique qui n’a pas été validé par la CNIL. Seul Matomo (ex-Piwik), dans une version supérieure à la 3.5 (conforme au RGPD), est ainsi utilisé au sein de notre site selon les recommandations de la Commission. Les IP sont ainsi anonymisées et les données sont relevées par un serveur spécifique que nous hébergeons.
Elles ne sont recoupées avec aucun service tiers et nous servent uniquement à suivre l’audience du site et à comprendre les habitudes de nos lecteurs afin de proposer une ergonomie toujours meilleure. Vous pouvez néanmoins choisir de vous opposer à la collecte de données depuis votre machine »
source: Charte éthique et déontologique de Next inpact
On peut aussi citer les activités de mesure d’audience de Médiamétrie.
Le 09/03/2019 à 10h42
Le 09/03/2019 à 10h44
Le 09/03/2019 à 10h54
Ok… personnellement, je ne vois rien de réalisable au niveau politique : le commerce et l’audience prédomineront toujours les usages de partage. Je prendrais l’exemple des radios dans les années 1980, où les radios commerciales musicales ont fagocyté les radios libres (ce qui n’empêche pas des radios associatives ou des radios locales de subsister avec des programmes plus singuliers et originaux). Le web finira dans les mêmes travers.
Pour finir, je citerai un conseil de La Quadrature du Net : « Du coup, si vous voulez concrètement faire quelque chose pour « l’Internet Libre et Ouvert », je ne vous conseillerai pas d’appeler votre député, mais plutôt d’aller faire un don à l’association Framasoft, car ce sont eux qui ont sans doute le mieux compris et anticipé les changements nécessaires à opérer dans notre stratégie. Avec PeerTube, l’alternative fédérée à YouTube qu’ils sont en train de bâtir, ils plantent une graine en laquelle nous pouvons encore placer nos espoirs. Et avec le collectif d’hébergeurs alternatifs CHATONS qu’ils ont fait émerger, ils ont déjà préfiguré ce que pourrait être cette alliance du Libre et de l’Economie Sociale et Solidaire dont nous avons besoin pour rebooter le système sur des bases économiques saines.
« Une bataille perdue est une bataille que l’on croit perdue » – Napoléon. »
source: La Directive Copyright n’est pas une défaite pour l’internet libre et ouvert ! - laquadrature.net 18/09/2018
Le 09/03/2019 à 11h00
Le 09/03/2019 à 11h13
Elle sera « un petit peu exempté de l’article 13 »
Sérieusement ?
Le 09/03/2019 à 12h35
C’est juste une contrefaçon d’une rubrique hebdomadaire du Canard Encahaîné " />
Le 09/03/2019 à 13h00
l’AFP n’est que le pendant français de russia today pour la russie ou fox news pour les usa, rien de nouveau sous le soleil
Le 09/03/2019 à 13h07
et pourquoi donc? Ou est l’abus? On leur demande de payer pour présenter des liens, ils payeront donc les liens qu’ils présenteront. Il n’y a aucun abus. On va quand même pas obliger les GAFA a acheter tous les liens de la presse européenne. Ils feront donc leur sélection parmi ce qui les intéressent. On est clairement dans une transaction commerciale de base. Après au figaro l’huma le monde et compagnie de faire du travail suffisamment qualitatif pour être digne d’intérêt d’être acheté.
Si ils ne font que de la merde, il n’y a aucune position dominante a ne pas vouloir la présenter sur leur page.
Mieux poutine pourrait proposer gratuitement les articles en français de RT ou spoutnik, ça ferait les pieds à tous nos minables gouvernant.
Le 09/03/2019 à 13h16
Le 09/03/2019 à 13h22
Le 09/03/2019 à 13h23
Donc en gros, si c’est étranger c’est d’la merde, si c’est français, c’est pravda?
Et jamais au grand jamais rien n’est tenu sous silence (et avant que tu me sorte une grosse connerie de type, oui tout est révélé, je dirais juste une chose Mazarine Marie Mitterrand Pingeot pas au courant nos fin limier? pas à la botte de l’état peut etre?)
Le 09/03/2019 à 13h52
Je ne sais pas si c’est similaire mais Google avait fermé google news ( noticias ) en Espagne car on voulait les obliger à payer une taxe alors qu’ils ne faisaient aucune pub sur les news.
C’était fin 2014 de mémoire et étant rentré depuis je ne sais pas s’ils ont réouvert
Mais je les verrais bien fermer complètement s’ils doivent payer des droits d’auteurs ( c’est pas que ça me gêne mais disons que les droits d’auteurs gavent tout le monde en règle générale)
On verra bien " />
Le 09/03/2019 à 14h01
Sputnik (Rossia Segodnia) est une agence de presse comme l’AFP ou Reuters ou Associated Press.
RT est un média international comme France 24 ou BBC World ou CNN ou Al Jazeera
Le 10/03/2019 à 18h52
Le 10/03/2019 à 23h15
dans ses commentaires, tmtisfree parle souvent de bureaucratie, de propagande, de corruption, d’incompétence généralisées et j’en passe, à propos des pouvoirs publics. Julia Reda dénonce un conflit d’intérêt concrétisé avec une manipulation dans une prestation d’une filiale de l’AFP auprès du Parlement européen.
D’où “l’incohérence” de tmtisfree qui considèrerait d’ordinaire un député européen (en l’occurrence Julia Reda) comme un parasite. L’occasion pour moi de le voir comme l’arroseur arrosé, tmtisfree étant prompt à accuser carbier de se montrer “incohérent”.
Pour ce qui est des idées, j’espère que tmtisfree puisse trouver quelques points d’accord avec Julia Reda, malgré le fait qu’elle soit représentante politique et qu’elle défendait le RGPD (une réglementation).
Le 11/03/2019 à 08h48
C’est le pot de terre contre le pot de vin…
Le 11/03/2019 à 09h22
Le 11/03/2019 à 21h07
Le 08/03/2019 à 20h32
Le 08/03/2019 à 21h01
les medias sont tous aux ordres de leurs financeurs, GAFA ou non. Tu n’es jamais que le produit qu’ils vendent aux annonceurs.
Par contre, si Google transforme Discover en vrai media d’information plutôt que de servir des liens vars d’autres journaux, je ne vois pas l’abus de position dominante. d’autant plus s’il doit payer pour citer d’autres journaux.
Et si le moteur de recherche ne renvoie plus vers les articles de presse…
Le 08/03/2019 à 21h09
Le 08/03/2019 à 21h09
Ce n’est pas l’exclusion des services Google, Apple, Facebook, etc, qui menace la presse mainstream française et européenne. Comme pendant les négociations entre les “radios libres” et les distributeurs de musique enregistrée des années 1980, il s’agit de savoir dans quelles conditions le diffuseur (NRJ ou Google) paie au producteur de contenu (Warner ou Figaro) pour avoir le droit de diffuser un contenu sur son réseau de diffusion.
L’enjeu est de savoir ce que doit payer le groupe Google au groupe Figaro.
Le 08/03/2019 à 21h10
Que peut on y faire ? Quel moyen, nous , citoyens, avons nous pour essayer de remettre les trucs dans le bon sens?
Le 08/03/2019 à 21h15
Qui va devoir prouver qu’un site a 5 millions de visiteurs uniques, et comment ? Ça semble incompatible avec le RGPD.
Le 08/03/2019 à 21h23
Le 08/03/2019 à 21h26
En quoi compter les visiteurs uniques serait incompatible avec le RGPD?
Le 08/03/2019 à 21h33
1- cesser de consulter des médias d’actualité brute diffusée en continue (Google actualités, France info, Orange actualités, etc)
2- éviter autant que possible les médias qui profitent de la publicité et des partenariats commerciaux pour diffuser librement du contenu prémâché à ses utilisateurs,
3- payer l’information analysée dont on a réellement besoin et selon ses goûts, aspirations, convictions, etc,
4- utiliser les médias sociaux de manière réfléchie en évitant de subir l’économie de l’attention et en ayant conscience que les services des “GAFA” ne sont pas plus une obligation que la TV qui trône dans le salon.
(liste non-exhaustive)
Le 08/03/2019 à 21h40
tmtisfree d’accord avec Julia Reda, c’est la Lune qui rencontre le Soleil.
Le 08/03/2019 à 22h23
Merci pour cet article complet et bien documenté. On sent bien que les journalistes et auteurs sont perdants sur toute la ligne :
1: Discrédités á cause du lobyying de l’AFP.
2: Ce sont les sociétés d’auteurs qui toucheront éventuellement de l’argent après négociation avec les plates-formes. Pas eux.
Le 08/03/2019 à 23h05
Le 09/03/2019 à 01h18
Pour identifier il faut récolter des informations personnelles, c’est autorisé uniquement avec l’accord explicite de l’internaute, et il doit pouvoir s’y opposer et effacer ses informations personnelles à tout moment. Oui l’adresse IP en fait partie (même si elle est forcément présente dû au fonctionnement du protocole IP - c’est sa sauvegarde à but de suivi et d’identification qui est problématique). (En plus l’adresse IP n’est pas fiable à l’ère du mobile avec du NAT).
Le 09/03/2019 à 07h30
Le 09/03/2019 à 07h34
Le 09/03/2019 à 07h35
La mesure d’audience des sites n’est pas incompatible avec le RGPD.
Ton IP est de toutes façons connue des serveurs, et un traitement des logs permet déjà d’avoir des chiffres fiables. Le traitement anonymise l’IP, on ne la retrouve pas dans les résultats.
Si tu souhaites avoir une mesure d’audience plus élaborée qui va décrire les parcours utilisateurs, il y a les tags javascript à la Google Analytics, les cookies (soumis à accord de l’utilisateur)…
On ne va pas retrouver d’information du genre “Exagone313 qui habite Bora Bora (parce que tu as un VPN), et dont on devine que c’est un cadre supérieur de 35 ans fan de saut à l’élastique…”, mais des identifiants et des timestamps.
Voici par exemple des recommandations pour l’utilisation d’Analytics.
Si tu as des doutes, les DPO des entreprises sont là pour ça, les CNILs aussi.
Le 08/03/2019 à 18h10
Dommage que YouTube y trouve son compte : j’aurais bien voulu voir un “jour noir” où toutes les vidéos ayant un risque d’être filtré le soit effectivement, pour montrer ceque ça donnerait…
Le 08/03/2019 à 18h57
Les rentiers investissent pour défendre leurs rentes face aux nouveaux acteurs…
Il faudrait surtout rendre le droit d’auteur à peu près légitime en réduisant la durée de validité à 20 ans après la création de l’oeuvre (comme pour les brevets) au lieu de près d’un siècle après la mort de l’auteur, ce que rien ne justifie que ça soit moralement ou économiquement..
Le 08/03/2019 à 19h21
un vrai délice cet article, merci Marc ! " /> " />
Le 08/03/2019 à 19h34
L’Etat a toujours été au rendez-vous pour soutenir l’AFP, qui est un outil incroyable de “soft power
Comprendre « propagande ».
L’Agence Fake Presse est financée par l’État (et en déficit comme toutes les officines étatiques), rien d’étonnant à ce qu’elle suive la ligne du parti comme toute la p(a)resse subventionnée.
Le 08/03/2019 à 19h40
Les parasites sont toujours très longs à faire crever…
Le 08/03/2019 à 19h56
J’ajoute que cette façon biaisée et fourbe de procéder est endémique dans les institutions anti-démocratiques de l’UE : des centaines de millions d’€ finissent tous les ans dans les poches d’ONG, intermédiaires et autres relais d’influence directement payés par l’UE [1] pour lui fournir les pseudo sondages, études ou rapports destinés à supporter la politique décidée à l’avance, et à pervertir l’opinion dans le sens choisi, au lieu de débats, discussions, référendums, etc.
“When it becomes serious, you have to lie.”
— Jean-Claude Juncker, 2012.
[1]https://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/europe/10532853/European-Union-fundin…
https://iea.org.uk/themencode-pdf-viewer-sc/?file=/wp-content/uploads/2016/07/DP…
Le 08/03/2019 à 20h18
Ce qui leur pend au nez, c’est que les GAFA, comme on les appelle, acquièrent une sélection bien choisie de médias classiques et une ou deux agences de presse puis boycottent toutes les infos publiées par les autres.
Cela devraient faire crever la conccurence en quelques mois.
Le 08/03/2019 à 20h20
Tout ce “qu’ils” y gagneraient, c’est une condamnation pour abus de position dominante.
Le 08/03/2019 à 20h29
J’ai du mal à voir où veut en venir l’article.
Le Parlement européen a assuré sur Twitter (en Allemand) que cette vidéo ne posait aucun problème : elle « reflète la position » des négociateurs, du Parlement et de la Commission. Et « l’AFP a été choisie dans le cadre d’un processus d’appel d’offres ouvert ».
S’il y a un problème, il ne s’agit pas d’un conflit d’intérêt mais de la mise en ligne d’une vidéo à l’insu des institutions européennes.
Car s’il y a eu réellement appel d’offres, je ne vois pas où est le conflit d’intérêt à partir du moment où le maitre d’ouvrage n’est pas l’AFP.
Donc soit il y a eu quelque chose de bien plus grave qu’un conflit d’intérêt, soit cela n’a rien à avoir.
Pour finir les sous entendus bien gras concernant le manque d’indépendance d’une structure uniquement à partir d’a priori est aussi à …. que le pseudo conflit d’intérêt dénoncé.
Car voila où on en arrive
Le 09/03/2019 à 14h13
Pour être précis, la Pravda était le journal du Parti communiste soviétique (comme l’Humanité était l’organe de presse du PCF).
Le 09/03/2019 à 14h14
Le 09/03/2019 à 14h22
Le 09/03/2019 à 14h27
ça pour la pravda aucun problème (je connaissais quand même ;) ), pour la différenciation RT sputnik, je savais pas merci
Le 09/03/2019 à 14h40
alors pour les usa, on va parler d’associated presse, et pour les russes de sputnik, okay?
Qui n edisent QUE des conneries comparé à notre belle AFP.
Et navré si mon exemple connu mondialement te déplais, au pardon, ça n’a jamais existé, comme ça tu passeras un bon week end. C’est pas comme si il y avait eu sur ce site même un article sur un journaliste de l’afp racontant que des conneries sur la directive droit d’auteur, mais bon ça non plus, ça n’existe pas, bon week end à toi " />
quand a toi carbier, tu sembles confondre propagandiste et agence de presse, quand on parle de maitrise….
Le 09/03/2019 à 16h22
ce même journal qui fait l’aumône un peu partout pour éviter la faillite définitive .. malgré les subventions par centaines de milliers ils arrivent à se vautrer .
y a cb de lecteur de l’huma mensuel ? 1000 ?
Le 09/03/2019 à 17h52
” Un conflit d’intérêts naît d’une situation dans laquelle une personne employée par un organisme public ou privé possède, à titre privé, des intérêts qui pourraient influer ou paraître influer sur la manière dont elle s’acquitte de ses fonctions et des responsabilités qui lui ont été confiées par cet organisme “
source: République Française
Le 09/03/2019 à 18h09
Le 09/03/2019 à 18h44
…Mazarine Marie Mitterrand Pingeot pas au courant nos fin limier?
“tenue, aussi longtemps, secrétè (14 ans), mouhai…
Le 09/03/2019 à 20h46
Le 09/03/2019 à 21h07
Et tu as d’autres occupations que de pourrir un état de lieux en ce samedi soir?
Parce que le vinaigre, c’est sympa, mais en bouteille.
" />
C’est le WE, passes à autre chose.
" />
Le 10/03/2019 à 09h51
L’April propose une action de mobilisation jusqu’au prochain vote des 25-28 mars 2019 : Un mois pour donner de la voix : voter pour l’article 13, c’est attaquer nos libertés - april.org 04/03/2019
Le 10/03/2019 à 10h41
La lumière est meilleure comme insecticide.
Le 10/03/2019 à 11h42
Visiblement, il y en a au moins un qui s’ennuie plus que moi le week-end, malgré sa tendance à se faire passer pour omniscient et bourreau de travail.
Le 10/03/2019 à 18h11
elle « reflète la position » des négociateurs, du Parlement et de la Commission
Euuh, moi c’est ça qui me choque le plus.
il parle du sujet comme si c’était plié, voté, emballé. que tout le monde est d’accord, qu’il n’y a aucun débat, ni aucune autre solution.
merci, passez votre chemin.
Le 10/03/2019 à 18h13