Quand la France se lance dans la reconnaissance faciale
Un visage en quête de reconnaissance
Le 02 octobre 2019 à 08h38
11 min
Droit
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Si des expériences locales de reconnaissance faciale ont été fortement médiatisées, d’autres pratiques restent plus discrètes. En coulisses, les industriels poussent pour que la France ne soit pas à la traîne et l’Intérieur est sensible aux arguments. L’idée d’une loi pour encadrer les expérimentations progresse rapidement et selon nos informations, un texte pourrait être déposé dès cet automne. Enquête.
La reconnaissance faciale n’est pas quelque chose d’inédit en France. Récemment, le décret qui impose cette technologie pour l’outil d’authentification en ligne ALICEM a été attaqué par La Quadrature du Net.
L’une des utilisations les plus importantes reste celle autour du fichier TAJ (Traitement des antécédents judiciaires). Géré par la police et la gendarmerie, ce fameux fichier rassemble les informations sur les procédures policières. Il contient 18,9 millions de fiches de personnes mises en cause, près de 8 millions de photos et représente 6 téraoctets de données.
L’un des soucis récurrents de ce fichier est celui des doubles identités. Fréquemment, des personnes mises en cause déclarent à la police une fausse identité. Depuis 2017, une application permet donc de faire la chasse aux doublons, via des dispositifs de reconnaissance faciale. Selon un rapport du député Didier Paris, « cette fonctionnalité permet également de proposer des tapissages de photos faciales de suspects afin de les soumettre aux victimes ».
La reconnaissance faciale via le TAJ permet aussi de résoudre des enquêtes. L’attentat au couteau qui a eu lieu à Paris en mai 2018 ou du « terroriste à vélo » qui a posé une bombe à Lyon en mai 2019 en sont deux exemples. Mais la reconnaissance faciale est aussi utilisée pour des infractions moins graves, comme pour ce vol de camion en septembre. L’enquête a abouti grâce à une image tirée du système de vidéo-surveillance de l’entreprise. Rien n’empêche les enquêteurs d’utiliser la comparaison faciale dans une procédure pénale.
Autre fichier, le Fichier des personnes recherchées (FPR) contient lui aussi des photos. Il rassemble près de 600 000 personnes recherchées pour différents motifs, des fameux « fichés S » aux mineurs en fugue. Dans un avenir proche, une consultation du FPR pourra se faire à partir d’une photo.
Ces systèmes de reconnaissance pourraient gagner en mobilité : actuellement, les tablettes NEO des forces de l’ordre ne permettent pas la consultation des fichiers à partir de la biométrie. Toutefois, comme le notait le rapport de Didier Paris, « l’appareil photo intégré offre des perspectives intéressantes peu explorées et qui pourraient être prometteuses ».
Selon le service du ministère de l'Intérieur qui suit les modernisations technologiques (ST(SI)²), « des projets en laboratoire chez certains industriels en ont déjà démontré la faisabilité. D’ici deux ans, sans ajout d’appareil de capture biométrique, NEO pourrait être un vecteur de contrôle et d’identification des personnes recherchées, ou des étrangers en situation irrégulière, et de contrôle aux frontières ».
Fin mai dernier, selon nos informations, le gouvernement a publié un appel à compétences à destination des industriels. L’accord-cadre sur le TAJ devant être renouvelé fin 2020, le ministère de l’Intérieur a sollicité les entreprises afin qu’elles l’aident à la préparation de ce marché public.
Le but est d’établir la faisabilité technique du besoin mis à jour par les forces de l’ordre. « La création de tapissage photo et l’utilisation en mobilité sont quelques-unes des fonctionnalités recherchées en plus de celles proposées nativement par les solutions. » On parle également de reconnaître les tatouages ou les cicatrices.
Les expérimentations de reconnaissance faciale en temps réel
Si, pour le traitement des infractions, la loi permet l’utilisation de la reconnaissance faciale, le cadre est plus flou concernant la reconnaissance en temps réel via des caméras. L’État a cependant été partie prenante de plusieurs expérimentations.
Citons ainsi le projet VOIE (« Vidéoprotection Ouverte et IntégréE »), qui associait des industriels (Thales, Morpho devenu Idemia, Deveryware), des transporteurs (SNCF, RATP), la préfecture de police de Paris et avait bénéficié d’un financement de la Banque publique d’investissement. L’objectif était le suivi d’individus et l’analyse de vidéo dans le cadre de réquisitions judiciaires. Le projet avait même reçu le prix « Coup de Cœur » aux Trophées de la Sécurité 2015. Mais la CNIL s’était opposée aux traitements en temps réel dans l’espace public.
Autre projet de recherche, démarré en 2017 : S²UCRE (« Safety and Security of UrbanCrowded Environments »). Mené avec l’Allemagne et bénéficiant d’un financement d’un million d’euros de l’Agence nationale pour la recherche, S²UCRE est destiné à la gestion des foules.
Il vise à combiner cinq domaines technologiques, basés sur de l’analyse vidéo avec des méthodes de simulation : outre la surveillance d’une foule, l’objectif est de prédire son comportement à court terme, de repérer des comportements suspects, détecter et géolocaliser des auteurs d’infraction et repérer les équipes de sécurité.
Comme souvent, ce projet est mené par un consortium qui regroupe industriels, institutions et universitaires. S²UCRE est conduit par Idemia (ex « Safran Identifiy & Security ») avec pour partenaires Deveryware et la préfecture de police de Paris. Selon nos informations, pour expérimenter et passer outre les barrières réglementaires françaises, les autorités françaises ont passé un partenariat avec Singapour, modèle mondial de Safe city, qui teste cette solution.
Aéroports et collectivités locales
À Paris, si la reconnaissance des véhicules se développe, la préfecture de police ne prévoit pas pour l’instant de reconnaissance faciale en temps réel des personnes. Et ce, même si les caméras se multiplient et si la construction de centres de commandement, comme à Marseille, permettra, à terme, de centraliser les flux vidéos de plusieurs acteurs (collectivités, transports...). La reconnaissance faciale en temps réel se développe plutôt dans d’autres lieux.
Chaque mois, le bulletin officiel du ministère de l’Intérieur indique que les sas Parafe (« Passage automatisé rapide aux frontières extérieures ») sont mis en place dans de nouveaux aéroports, ou dans d’autres lieux de passage frontaliers comme le Tunnel sous la Manche.
Pour accélérer ses contrôles, le passager a le choix d’utiliser la reconnaissance faciale. Cet été, quatre-vingts de ces sas étaient en activité à Roissy. Mais les contrôles aux frontières ne sont qu’une première étape. Selon L’Express, deux compagnies, dont Air France, devraient tester pour un an la reconnaissance faciale sur les systèmes de dépose bagages et à l'embarquement des avions. Le visage devient billet.
Une autre expérimentation, très médiatisée, fut celle du carnaval de Nice. La ville avait utilisé le logiciel Anyvision de la société Confidentia. Parmi les fonctionnalités testées : la reconnaissance de personnes dans la file d’attente, mais également dans la foule, de jour comme de nuit. Le journal Le Monde a dévoilé le bilan de l’expérimentation. Sans surprise, la ville est enthousiaste. Le logiciel a même été capable de reconnaître une personne avec des lunettes, distinguer deux « vrais jumeaux » ou identifier une personne à partir d’une photo vieille de 40 ans.
Pour passer les barrages légaux, la ville avait demandé leur consentement préalable aux 5 000 personnes testées. La ville a également fait une « étude d’acceptabilité » en marge du carnaval. Parmi les neuf questions posées aux carnavaleux, la dernière donne le ton : « Face à l'avancée des nouvelles technologies, considérez-vous qu'il soit nécessaire de modifier davantage la loi Informatique et Libertés de 1978 ? » Les deux tiers des personnes répondent oui, 10 % non, 23 % ne se prononçant pas.
Christian Estrosi, maire d’une ville où il a fait installer 3 000 caméras, est un militant de longue date de la reconnaissance faciale. Il avait déjà poussé cette technologie pour l’Euro 2016. La première proposition de loi pour légaliser l’expérimentation de reconnaissance faciale vient de la députée Marine Brenier... son ex-suppléante.
Vers une loi pour expérimenter la reconnaissance faciale ?
La députée Brenier n’est pas la seule. D'autres parlementaires s'y sont intéressés. Surtout, à l’Intérieur et chez les industriels, beaucoup poussent au développement de cet outil avec une angoisse : se faire dépasser par les Américains et les Russes.
La France veut mettre en avant ses champions comme Idemia, Thales ou Gemalto. Avec un mot d’ordre qui revient souvent : « l’acceptabilité d’une technologie » et la volonté de construire un cadre plus éthique que le modèle chinois, qui sert de repoussoir.
Pour dépasser les résistances, les acteurs soulignent que des outils de reconnaissance faciale se développent rapidement dans un cadre privé. Et que les enjeux sécuritaires importants vont arriver. Comme le souligne un chercheur du Creogn, « la Coupe du monde de rugby en 2023 et les JO de Paris en 2024 représentent des opportunités remarquables de convaincre la population de l'intérêt de déployer la reconnaissance faciale. »
De nombreuses voix demandent l’adoption d’un nouveau cadre légal. En septembre 2018, la CNIL a appelé « d’urgence à un débat démocratique » sur les nouveaux usages des caméras vidéo, et « à ce que le législateur puis le pouvoir réglementaire se saisissent de ces questions. »
L’appel a été entendu. Ainsi, le 24 septembre dernier, les 24ème Technopolice, qui tous les six mois traitent des enjeux techniques pour les forces de l’ordre, avaient pour thème : « Reconnaissance faciale – Applications, Acceptabilité, Prospective ». Nous n’avons pas été autorisés à nous y rendre. Mais, mis à part une intervention offensive de la Quadrature du Net, la plupart des intervenants ont appelé à l’adoption d’un cadre légal.
Selon L’Essor, le préfet Renaud Vedel a martelé la nécessité d' « accepter de trouver un équilibre entre des usages régaliens et des mesures protectrices pour nos libertés. Car sinon, la technologie sera mûrie à l’étranger et nos industriels, pourtant leaders mondiaux, perdront cette course. »
Autre initiative : le Forum économique mondial et le Conseil national du numérique ont lancé un projet de coconstruction d’une régulation de la reconnaissance faciale. Des ateliers vont se tenir durant toute cette année (le dernier avait lieu le 1er octobre).
Parlementaire le plus actif sur le sujet, le député Didier Baichère a publié cet été une note sur la reconnaissance faciale. Le document insiste sur les imperfections de cette technologie et ses effets discriminatoires (couleur de peau, âge,...).
Joint par Next INpact, le parlementaire plaide la nécessité d’un cadre légal pour mener des expérimentations. Pour lui, il est nécessaire de tester plus solidement les algorithmes européens, afin qu’ils évitent les différents biais discriminatoires. Il faut également impliquer plus fortement les citoyens dans le débat sur la reconnaissance faciale. Cela doit passer par une loi.
Didier Baichère a également noté l’intérêt de la nouvelle présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour donner un cadre européen à la reconnaissance faciale. Pour le député, anticiper une nouvelle législation européenne et mener des expérimentations permettrait à la France d’avoir un pouvoir d’initiative. Parmi les pistes qu’il étudie : donner à la CNIL un rôle d’accompagnement de l’innovation, sur le modèle de ce que fait l’Arcep.
En lien avec différents acteurs, il travaillera donc à un texte législatif cet automne. Toutefois, le calendrier parlementaire rend peu probable une proposition de loi sur ce seul sujet. Le véhicule législatif qui intégrerait cette disposition pourrait venir l’an prochain, avec le projet de loi « décentralisation et différenciation » des collectivités locales. Le débat commence tout juste.
Quand la France se lance dans la reconnaissance faciale
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Les expérimentations de reconnaissance faciale en temps réel
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Aéroports et collectivités locales
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Vers une loi pour expérimenter la reconnaissance faciale ?
Commentaires (56)
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Abonnez-vousLe 04/10/2019 à 17h47
Le 08/10/2019 à 12h50
je confirme ;)
Le 02/10/2019 à 12h53
Le 02/10/2019 à 13h20
Merci pour cet article très intéressant et complet !
Est-ce qu’il est prévu de comparer l’approche française avec celle de nos voisins européens ?
Le 02/10/2019 à 13h23
« terroriste à vélo » : Si certains faisaient correctement leur boulot alors ce genre de mec n’aurais jamais été libre et n’aurais donc jamais commis un attentat. Le problème majeur de notre pays c’est que beaucoup vont en prison pour rien alors que d’autre méritent d’y passer du temps mais n’iront pas. Sachant qu’en plus les prisons sont pleines à craquée c’est quasiment open bar sur certains crimes.
La vidéo surveillance est certainement un bon outil MAIS à moins d’en installer partout ça ne fera que déplacer le problème. Je tiens également à rappeler que dans pas mal de quartier les caméras ont été détruites dans la journées et jamais remplacées.
Le 02/10/2019 à 13h46
Selon nos informations, pour expérimenter et passer outre les barrières réglementaires françaises, les autorités françaises ont passé un partenariat avec Singapour, modèle mondial de Safe city, qui teste cette solution.
Sur Wikipedia, j’ai :
Singapour est considéré aujourd’hui comme une « démocratie autoritaire » ou « dictature bienveillante », avec la même famille au pouvoir depuis l’indépendance
Donc le terme “Safe City” semble sorti de la bouche d’un partisan d’un renforcement de la politique sécuritaire, pour ne pas dire qu’on fait faire des expérimentations dans des pays non démocratiques.
Le 02/10/2019 à 14h11
Pardon, je suis un mauvais français, je n’ai pas bien retiendu la leçon " />
Le 02/10/2019 à 14h31
Pour ceux qui gouine sur l’argument
“Car sinon, la technologie sera mûrie à l’étranger et nos industriels, pourtant leaders mondiaux, perdront cette course.”
Quand la reconnaissance faciale aura un usage prépondérant dans la vie de tous les jours
Dans bien des pays, la population ne privilégie pas la liberté individuelle en tant que telle, mais voit l’avantage dans la vie de tous les jours.
Numériser sa vie (smartphone+réseaux sociaux+tout compte individuel/fidélité) n’était que la première étape.
La seconde est de développer tout ce qui est bots/assistants (home, siri, alexa…). Hors ceux-ci sont pour l’instant lié au compte utilisateur paramétré. Actuellement, ils travaillent à interconnecter l’étape 1 aux assistants (vous pourez questionner l’assistant sur vos comptes associés)
La 3eme, est de généraliser la reconnaissance faciale (ou vocale ou autre) et de les lier aux assistants (qui auront accès à tous les comptes+vie des utilisateurs), pour les déployer dans l’espace publique afin de fournir un service personnalisé n’importe où sans avoir à décliner notre identité.
Devinez qui sont en avance…
En ce sens, les entreprises FR qui sont leaders mondiaux de l’identification et de la gestion d’identité pourront, eux et leurs sous-traitants, aller se faire voir (impact licenciements, économie ..). Parce que ces fonctions pourront être étendues au régalien.
Le 02/10/2019 à 15h07
pour tous les points que tu cites ya aucun intérêt à mettre en place un système aussi dangereux que la reconnaissance faciale (et tout autre moyen biométrique). Un peu d’efforts que diable !
on n’apprendra donc jamais du passéhttps://frblogs.timesofisrael.com/nos-faux-papiers-pendant-la-guerre/
Le 02/10/2019 à 15h09
Le 02/10/2019 à 15h12
Qui est-ce ?
Le 02/10/2019 à 15h21
Le 02/10/2019 à 15h26
Le 02/10/2019 à 15h37
Merci, mais ne te connaissant pas, je ne suis pas beaucoup plus avancé.
(toutefois, merci de faire partie de ceux qui suivent les commentaires, c’est une qualité appréciable)
et surtout, bienvenue " />
Le 02/10/2019 à 15h43
Et ça te fait rêver tout ça ?
Et si un jour une dictature quelconque (une vraie) prend le pouvoir tu imagines le désastre ?
Et puis un jour t’auras même plus besoin de réfléchir ni même simplement de penser, l’IA le fera pour toi et tu n’auras plus qu’une seule contrainte : faire ce qu’on te dira de faire là où on te dira de le faire et surtout fermer ta gueule.
Quel magnifique monde en perspective !!
J’ai vraiment du mal à comprendre que l’on puisse souhaiter ça… " />
Le 02/10/2019 à 16h23
Le 02/10/2019 à 17h07
Le 02/10/2019 à 17h57
j’ai mieux que le télépéage : ne plus jamais prendre les autoroutes. On découvre de magnifiques petits coins de france, on n’engraisse plus la bête et on prend le temps de vivre (c’est parfois plus long - et encore quand tu te tapes 1h d’arrêt pour payer la dîme bof quoi)
Le 02/10/2019 à 09h28
Un autre problème c’est que , en matière de reconnaissance faciale (mais aussi de l’inverse, le deep fake), il y a une escalade. Or, ce ce sont que des algorithmes, on ne peux pas les “désapprendre”. Du coup, je me demande si développer l’expertise en France sur ce sujet ne permettrait pas aussi de développer les moyens de s’en protéger.
Le 02/10/2019 à 09h38
En fait c’est quasiment ce qui est avec les armes oui " />
Le 02/10/2019 à 09h42
ca se développe dans le cadre privé, donc on peut le faire dans le cadre public…heu, bah non….le cadre privé , c est un choix, le cadre public c est imposé.
Imaginons une évolution du régime politique dans 50 ans vers plus de securitarisme : le pouvoir pourra dévoyer ces outils pour surveiller ses opposants. Ca s est déjà vu par le passé, notemment écoute et surveillance de journalistes par la présidence en dehors de tout cadre légal. Demain, on pourra les suivre avec les caméras, savoir où ils vont, qu ils rencontrent , même si ils n ont pas leur portable sur eux. Pareil pour les lanceurs d alertes. Je préfère plus d insécurité ET Plus de liberté. Le risque zéro n existe pas, et la techno ne fait pas tout (11 septembre ).
Le 02/10/2019 à 09h57
Génial : Les autres font des conneries … et il faut donc que l’on les suive ?
Sans commentaire !!!! " />
Le 02/10/2019 à 10h29
Qu’ils s’occupent des Niçois, des footeux et des rugbyeux si ça leur chante, mais surtout, qu’ils laissent le reste de la population tranquille!
Le 02/10/2019 à 10h50
Et cette fois çi, à la fin de la saison, c’est la machine ou samaritain qui gagne ?
Le 02/10/2019 à 11h00
On peut pas juste dire merde à tout ce technosolutionisme fascisant ?
Le 02/10/2019 à 11h27
Toutes les lois et pratiques liberticides et généralement illégales mise en place dans le cadre de la répression des supporteurs finissent ou finiront par arriver pour le reste de la population.
Et vu toute la condescendance que se prennent les supporteurs quant ils osent se plaindre, je pense qu’ils rigoleront quand ça arrivera au reste de la population. Ou pleureront parce qu’ils restent aussi des citoyens, de seconde zone, mais des citoyens tout de même.
Le 02/10/2019 à 11h39
« Face à l’avancée des nouvelles technologies, considérez-vous qu’il soit nécessaire de modifier davantage la loi Informatique et Libertés de 1978 ? »
Bah oui, mais cette question ne précise absolument pas quelle modification la personne désire!
Le 02/10/2019 à 11h40
“Car sinon, la technologie sera mûrie à l’étranger et nos industriels, pourtant leaders mondiaux, perdront cette course.” et alors ?
allez on extrapole pour montrer à quel point cette logique est débile. retour aux années 39-45 (point godwin en vue) “oh ben merde alors l’allemagne est en train de gagner la course à l’extermination de populations ! vite faut qu’on extermine plus nous-même !”
Yen a marre de ces conneries
Le 02/10/2019 à 11h42
« la Coupe du monde de rugby en 2023 et les JO de Paris en 2024 représentent des opportunités remarquables de convaincre la population de l’intérêt de déployer la reconnaissance faciale. »
Il dit qu’il ne voit pas le rapport…
Ou en fait, si, je ne vois qu’un seul lien possible: jouer sur la peur des gens, sur l’épouvantail du terrorisme,… du classique quoi.
Le 02/10/2019 à 11h59
Je ne pense pas qu’il faille rejeter en masse ces technologies, il faut plutôt un cadre d’utilisation rigoureux.
La reconnaissance faciale est utile à plusieurs niveaux, la sécurité étant l’un d’eux et le plus en vue, mais pas le seul.
Le 02/10/2019 à 12h09
Le problème est qu’un cadre aussi rigoureux soit-il d’un point de vue éthique, peut être détourné ou modifié. Une fois le dispositif légal et matériel mis en place, la boîte de Pandore est ouverte.
L’argument de la sécurité aujourd’hui, c’est l’outil de la répression demain.
Le 02/10/2019 à 12h29
Oh Oh ! Pierre Januel ! On est gatés !
Bienvenue !
Le 02/10/2019 à 12h32
Christian Estrosi, maire d’une ville où il a fait installer 3 000 caméras
La France veut mettre en avant ses champions comme Idemia, Thales ou Gemalto. Avec un mot d’ordre qui revient souvent : « l’acceptabilité d’une technologie » et la volonté de construire un cadre plus éthique que le modèle chinois, qui sert de repoussoir.
" />
Le 02/10/2019 à 12h52
Le paradigme économique moderne s’affranchit totalement de toute morale. C’est ça qui est beau, y’a un glissement sociétal qui s’effectue petit à petit, et qui n’en est pas à ses balbutiements : on justifie tout par et pour l’argent.
Comme le dit ton voisin, on peut transposer ça à l’armement conventionnel, à la torture, au meurtre, aux armes chimiques, à la dictature… Le potentiel est infini.
Le 02/10/2019 à 08h46
Ça donne envie de gerber " />
Le 02/10/2019 à 09h00
Oui c’est pas très chouette tout ça…
Mais en même temps (comme dirait l’autre) il faut bien admettre que quand ils ne sont pas surveillés à “l’insu de leur plein gré”, beaucoup de gens s’offrent de plein gré à la surveillance, notamment avec les objets connectés.
Et ça n’ira pas en s’améliorant avec les véhicules autonomes…
Le 02/10/2019 à 09h04
Donc le mec, veut généraliser la reconnaissance faciale, pour pas que les géants français ne soient dépassés par les ricains et les chinois?
Avec cette logique, autant vendre des armes librement, histoire que Dassault ne soit pas dépassé par les ricains et les chinois.
Mais en fait…ils peuvent vendre leur reconnaissance faciale ailleurs qu’en France…
Le 02/10/2019 à 09h21
L’argument stupide m’a fait tiquer aussi. Comme si le marché intérieur était le seul à pouvoir faire vivre les industriels de l’armement.
C’est pas bien beau tout ça. Je suis assez négatif sur la tournure que prend notre monde, entre le sécuritarisme à tout va et les nationalismes débridés…
Le 02/10/2019 à 09h23
Le 02/10/2019 à 09h26
dylem29 a écrit :
Avec cette logique, autant vendre des armes librement, histoire que Dassault ne soit pas dépassé par les ricains et les chinois.
Eu c’est pas ce qu’on fait !???? et des technologie d’espionnage, de “maintient de l’ordre”, …
Notre beau “pays des droits de l’homme” est expert en répression et en tuerie de masse.
Le 02/10/2019 à 17h59
il y a moyen d’éduquer sans sortir le baton, il y a moyen de simplifier la vie sans fliquer ni ajouter des moyens coercitifs immenses.
Dans le même genre, il faut qu’on défende le liquide car c’est le seul moyen d’échanger de l’argent contre quelque chose sans laisser aucune trace identifiante. C’est loin d’être négligeable. Alors oui c’est chiant, on se retrouve avec des pièces rouges à la con qui font chier mais ca en vaut la peine.
Idem pour le vote électronique qu’il faut interdire bonnement et simplement pour les mêmes raisons (identification, tracage) mais aussi car la sincérité du vote est en jeu.
non au sacrifice de nos libertés, de nos intimités contre plus de facilité et de la fable du plus de sécurité.
Le 02/10/2019 à 18h04
En ce moment quand je lis vidéoprotectionsurveillance / reconnaissance faciale je pense Hong Kong. Et quand je lis dans l’article du Temps.ch «Nous nous couvrons le visage avec un masque antipollution, des lunettes de chantier et un casque» je pense aux gilets jaunes et à la loi interdisant le masquage du visage.
Le 02/10/2019 à 18h16
« Face à l’avancée des nouvelles technologies, considérez-vous qu’il soit nécessaire de modifier davantage la loi Informatique et Libertés de 1978 ? »
Je suis POUR !!! Il faut renforcer cette loi pour éviter toute dérive totalitaire que nous font pointer nos cher technocrate.
Le 02/10/2019 à 19h04
Le 02/10/2019 à 21h24
Le 03/10/2019 à 04h53
Le 03/10/2019 à 06h56
Il ne faut pas non plus surjouer l’enjeu. A date, les méthodes d’analyses ne sont pas adaptées à de la reconnaissance faciale à grande échelle surtout si on considère la qualité et hétérogénéité des images sources. De plus, les visages étant parfois très largement couverts (ie: écharpe, foulard, lunette de soleil), la RF n’est pas le moyen ultime mais un des moyens d’identification qui sera croisé avec d’autres sources.
A date, nous sommes plus tracés avec un pass Navigo qu’avec une caméra.
Le 03/10/2019 à 08h05
Le pass Navigo te trace de gare en gare, la vidéosurveillance te trace (en France, humainement et à l’heure actuelle) partout où il y a des caméra. Donc non, le pass Navigo ne te trace pas plus. Il trace certes mieux, et automatiquement, mais est limité dans un cadre.
Nous avons faire l’erreur d’accepter des bribes de surveillance, amenées au compte goutte et qui à force sont tout à fait acceptées. Elles sont acceptées, donc la prochaine bribe passera plus facilement.
Dans le cas du pass Navigo : je paye, donc je ne devrais pas avoir à badger ; mon pass est là pour prouver que j’ai le droit de circuler librement sur le réseau. Ça aurait dû suffire (maintenant c’est trop tard, c’est accepté). Je ne sais pas quel est le traitement derrière, mais j’imagine que, comme d’habitude, aucune anonymisation n’est faite et qu’on verra que Kevsler se tape toujours le même trajet de merde de la banlieue à la Défense et que son temps de trajet ne fait qu’augmenter. On verra également que le nombre d’usagers ne cesse d’augmenter, dépassant largement la capacité raisonnable et optimale du réseau. Et on ne fera rien… à part continuer de construire des centaines d’immeubles pourris partout en banlieue pour faire grossir l’exode rural.
Super, le “progrès”. In fine, tout est question de politique et de choix politico-sociaux en amont des problèmes (anticipation), plus qu’une question de technologie et de traçage.
Et t’inquiète pas pour les visages couverts, ça sera interdit. Et on rentrera dans le rang parce qu’on aura pas envie de se prendre une amende qui viendra gréver notre budget pour simplement être sorti de chez soi avec une écharpe ou une cagoule.
Faut pas oublier que l’enjeu premier du pouvoir c’est de le conserver. Et toutes ces conneries de reco faciales, de surveillance, de traçage, présentés comme des gains de temps (gain de temps pour quoi ?) servent avant tout le pouvoir et son auto-conservation.
Bon, voilà… ma diatribe est terminée. J’suis d’bonne humeur aujourd’hui.
Le 03/10/2019 à 08h20
Pour un futur de terreur :
Ya des sacrés cons à “assurer notre sécurité”…
Le 03/10/2019 à 08h28
Le 03/10/2019 à 08h32
il est là……., le piège !!!
(autant ne pas y toucher, SI c’est pour…………….) " />
Le 03/10/2019 à 08h59
Nous avons faire l’erreur d’accepter des bribes de surveillance, amenées au compte goutte et
qui à force sont tout à fait acceptées. Elles sont acceptées, donc la prochaine bribe passera plus facilement.
tout le problème vient ‘là’, il aurait DÛ y avoir ‘une levée de boucliers’ au moment des
1ères caméras de vidéosurv., maintenant on Y-est habitué (trop tard) ! " />
Le 03/10/2019 à 09h03
T’sais, moi j’suis démocrate… Quand j’vois que la plupart des mes congénères acceptent ça, je prépare mon départ du pays ^^
Le 03/10/2019 à 13h33
Le 03/10/2019 à 14h15
Deveryware, Deveryware…. ah oui!
c’est les développeurs de SAIP, l’appli qui marche super bien pour prévenir les gens d’une attaque terroriste.
si on pouvait les laisser développer tout le système ça serait génial. " />
Le 03/10/2019 à 14h23
" />